Ginseng à cinq folioles: évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Mise à jour
Rapport de situation du COSEPAC
sur le
ginseng à cinq folioles
Panax quinquefolius
au Canada
1999

Introduction

Le ginseng à cinq folioles a été désigné espèce menacée en 1988 en raison du déclin de nombreuses populations et de la menace constante que constitue la cueillette de ses racines pour la vente comme plante médicinale (White, 1988). L’espèce, à l’état sauvage, est considérée comme rare ou menacée dans la plus grande partie de son aire de répartition nord-américaine depuis de nombreuses années (White, 1988). En 1973, les craintes soulevées par le déclin des populations de ginseng à cinq folioles ont abouti à l’inscription de cette espèce à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Les espèces figurant dans cette annexe doivent faire l’objet d’une surveillance étroite permettant de garantir que la poursuite de leur commerce international n’en menace pas la survie. Après la signature de la CITES, le gouvernement du Québec a décidé de ne pas délivrer de permis pour l’exportation du ginseng. Le gouvernement de l’Ontario a entrepris la délivrance de permis conformément à la CITES, mais il n’a pas établi de programme de surveillance officiel permettant de déterminer l’effet de la cueillette sur les populations (White, 1988).

Dans le premier rapport de situation, White (1988) présente des données iétablissant l’existence de 25 sites (dont plusieurs comportaient deux ou trois sous-populations) en Ontario et mentionne 80 autres sites, découverts ou confirmés par d’autres botanistes de terrain depuis 1964; il ajoute cependant que nombre de ces sites ont peut-être disparu par la suite. Par ailleurs, Gagnon et Charron (1987) présentent des données établissant l’existence de 15 sites au Québec et mentionnent 13 autres sites ayant été découverts ou confirmés après 1964. Les populations recensées par White (1988) renfermaient en moyenne une centaine de sujets, mais la plupart en renfermaient un seul, ou quelques-uns. Au moment de la rédaction du rapport de White (1988), les principaux facteurs menaçant les populations étaient la cueillette ainsi que la dégradation de l’habitat due au débroussaillage, à l’exploitation forestière et au broutage par les bovins.

Depuis la rédaction du premier rapport de situation, une quantité considérable d’information a été obtenue sur divers aspects de la biologie du ginseng à cinq folioles (Charron, 1989; Charron et Gagnon, 1991; Nantel et al., 1996) et des études de terrain approfondies ont été menées au Québec de 1994 à 1998 (Nault et al., 1997) ainsi qu’en Ontario en 1997 (Nault et al., 1998). Par ailleurs, la culture du ginseng a connu une expansion énorme (Clark et Kort, 1996). Le présent rapport vise à évaluer la situation de l’espèce à la lumière des nouvelles données ainsi que des changements observés.

 

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