Oreillard maculé (Euderma maculatum) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Répartition mondiale

On trouve l’oreillard maculé depuis le centre du Mexique et l’ouest des États-Unis (Arizona, Nouveau-Mexique, Nevada, Texas, Californie, Oregon, Utah, Colorado, Wyoming, Montana, Idaho, Washington) jusqu’au sud de la Colombie-Britannique (figure 2). Cette chauve-souris a une répartition irrégulière dans l’ensemble de son aire de répartition (Fenton et al., 1987; Pierson et Rainey, 1998).

Figure 2. Répartition mondiale de l’oreillard maculé (Euderma maculatum).

Figure 2. Répartition mondiale de l’oreillard maculé (Euderma maculatum)

Répartition canadienne

Au Canada, l’espèce est limitée au sud de la Colombie-Britannique, où on la trouve généralement à une altitude inférieure à 900 m, dans les vallées des prairies sèches de l’intérieur (Nagorsen et Brigham, 1993). Comme les oreillards maculés peuvent être détectés et identifiés par leurs signaux audibles d’écholocation, ils représentent l’une des rares espèces canadiennes de chauves-souris à pouvoir être inventoriées sans qu’on les capture (Fenton et al., 1987). Bien qu’ils habitent probablement le Canada depuis le début de l’Holocène, on n’a détecté leurs signaux d’écholocation pour la première fois qu’en 1979; l’identification a été vérifiée à partir d’un spécimen de musée (RBCM 10799) prélevé en 1980 (Woodward et al., 1981). Des relevés ultérieurs (Collard et al. 1990; Roberts et Roberts, 1992, 1993; Holroyd et al., 1994; Sarell et Haney, 2000) et des observations fortuites par des naturalistes indiquent que les oreillards maculés fréquentent les vallées de l’Okanagan, de la Similkameen, de la Thompson, du Fraser et de la Chilcotin (figure 3). Les occurrences les plus nordiques ont été enregistrées à Macalister, au nord de Williams Lake, en bordure du Fraser, et à Bull Canyon, en bordure de la Chilcotin.

Les 80 mentions de répartition géographique (aires de gîte et d’alimentation) de l’oreillard maculé au Canada représentent une quarantaine d’« occurrences élémentaires »[1]. Même si ces mentions (figure 3) sont regroupées dans trois régions (vallées de la Cariboo et du Fraser; vallée de la Thompson, sud des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen), évoquant ainsi l’existence de trois sous-populations, cet aspect disjoint pourrait être dû à l’échantillonnage. Peu de travaux d’inventaire ont été réalisés dans le nord de la vallée de l’Okanagan et dans la vallée du Fraser (entre les ruisseaux Lillooet et Churn).

Les divers inventaires menés aux Canada n’ont pas systématiquement noté la présence ou l’absence de cette espèce dans les sites. Par exemple, lors de l’étude approfondie de Sarell et Haney (2000) dans le sud des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen, seuls les sites ayant un potentiel d’habitat élevé ont été examinés (Sarell, comm. pers.). Aucun effort n’a été fait pour documenter les sites où l’on n’a pas détecté d’oreillards maculés. Quoi qu’il en soit, vu la répartition irrégulière des falaises et des affleurements rocheux adaptés, l’espèce semble présenter localement une distribution discontinue.

Les changements historiques dans la répartition ne peuvent pas être étudiés étant donné que l’aire de répartition canadienne de l’oreillard maculé n’a été délimitée qu’au cours des dernières décennies. La zone d’occupation est inconnue, alors que la zone d’occurrence au Canada mesure environ 10 590 km², ce qui représente moins de 5 p. 100 de l’aire de répartition mondiale de l’espèce.

Figure 3. Répartition canadienne de l’oreillard maculé (Euderma maculatum).

Figure 3.Répartition canadienne de l’oreillard maculé (Euderma maculatum)

[1] The Nature Conservancy (Natural Heritage Ranking System) définit l’« occurrence élémentaire » (element occurrence) pour les petites chauves-souris comme un lieu qui abrite ou a déjà abrité l’espèce et qui est séparé du suivant d’au moins 10 km.

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