Taupe de Townsend (Scapanus townsendii) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Taupe de Townsend
Scapanus townsendii

Information sur l’espèce

Il y a six espèces de taupes au Canada. Les deux espèces présentes en Colombie-Britannique sont la taupe de Townsend (Scapanus townsendii) et la taupe du Pacifique (S. orarius), qui ont toutes deux une aire de répartition limitée à la vallée du bas Fraser.

Répartition

Aux États-Unis, la taupe de Townsend vit en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington. Son aire de distribution s’étend au Canada sur plusieurs kilomètres près de Huntingdon. Le Scapanus townsendii townsendii (Bachman) est la sous-espèce présente en Colombie-Britannique.

Habitat

La taupe de Townsend est un animal fouisseur qui habite généralement des zones de basses terres. Au Canada, on la trouve dans les pâturages, les terres agricoles et les pelouses. Elle préfère un sol de loam limoneux de texture moyenne à bonne teneur en humus, mais se trouve parfois aussi dans des forêts claires et des sols sablonneux légers.

Biologie

La taupe de Townsend, d’une longueur totale de 205 mm en moyenne (179 à 237 mm) est la plus grande taupe d’Amérique du Nord. Son corps cylindrique est recouvert d’un pelage gris, court et doux, d’épaisseur uniforme. Elle s’alimente surtout d’invertébrés terricoles, mais elle mange aussi des racines de plantes. Ses yeux vestigiaux ne détectent que la lumière et ne perçoivent aucun objet. Ses vibrisses et son museau lui donnent une excellente sensibilité tactile. La taupe de Townsend a peu d’ennemis naturels.

Taille et tendances des populations

On estime qu’il y a environ 450 taupes de Townsend adultes au Canada. On a avancé que le nombre de taupes dans la région des États du Nord-Ouest des États-Unis bordés par le Pacifiqueavait augmenté au cours des derniers siècles à cause dela création de terres agricoles par l’endiguement de prairies marécageuses et de la présence d’espèces introduites de lombrics de grande taille. D’un autre côté, le piégeage par des professionnels et des propriétaires de terrains, les pratiques d’agriculture intensive, la perte d’habitats agricoles due à l’étalement urbain et la fragmentation des habitats sont des phénomènes susceptibles de réduire les populations.

Facteurs limitatifs et menaces

Au Canada, la quantité d’habitats utilisables par la taupe de Townsend semble limitée à une superficie totale de 13 km² répartis dans le secteur Huntingdon/Abbotsford. Ces habitats sont menacés, entre autres, par l’agriculture et l’exploitation urbaine. Parfois, des piégeurs de taupes professionnels sont engagés pour capturer des taupes de Townsend.

Importance de l’espèce

Au Canada, la taupe de Townsend est à la limite nord de son aire de répartition. Bien qu’elle soit petite, cette population peut être importante pour le maintien de la diversité génétique de l’espèce.

Protection actuelle et autres désignations

La taupe de Townsend figure sur la « liste rouge » du B.C. Ministry of Environnement (espèces en voie de disparition/menacées), avec la cote provinciale S1 (gravement en péril à cause de la taillede sa population – moins de 1 000 individus). Elle faisait autrefois partie des espèces inscrites à l’annexe B du B.C. Wildlife Act, qui la désignait comme espèce nuisible pouvant être piégée ou tuée afin de protéger des biens, mais elle est aujourd’hui protégée en vertu de l’annexe A.

Le statut de la taupe de Townsend à l’échelle mondiale, tel que déterminé par l’Association pour la diffusion de l’information sur la biodiversité (Association for Biodiversity Information), est G5 – non en péril (espèce commune, habituellement répandue et abondante).

La plus grande partie de l’habitat est protégée grâce à la réserve de terres agricoles, mais d’autres parties, situées sur des propriétés privées, ne bénéficient d’aucune protection.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine le statut, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés et des populations sauvages  canadiennes importantes qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées à toutes les espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, lépidoptères, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes fauniques des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans, et le Partenariat fédéral sur la biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P) **
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP) ***
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)****
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
*** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
**** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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