Noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

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COSEPAC
Résumé

Noctuelle sombre des dunes
Copablepharon longipenne

Information sur l’espèce

La noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne Grote 1882) est un papillon nocturne brun clair de taille moyenne. L’aile antérieure est marquée d’une ligne de points noirs. Deux sous-espèces sont décrites, mais seule la sous-espèce nominale se trouve au Canada.

 

Répartition

Le C. longipenne se trouve depuis le sud du Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta jusque dans l’ouest du Texas et le sud du Nouveau-Mexique. L’espèce est associée aux Grandes Plaines. Son aire de répartition mondiale est estimée à 1 258 285 km2, et son aire de répartition canadienne, à 164 480 km2. Depuis 1922, le C. longipenne a été trouvé dans 12 localités au Canada : 4 en Alberta, 7 en Saskatchewan (7 localités), et 1 au Manitoba.

 

Habitat

Le C. longipenneest associé aux dunes actives, à couvert végétal clairsemé. Il est considéré comme un spécialiste de l’habitat. Des observations de terrain laissent sous-entendre que l’espèce a besoin de zones de sable dénudées pour se reproduire, des femelles ayant été observées en train de pondre en bordure de dunes actives. En stimulant la croissance de la végétation, l’augmentation des précipitations a contribué au déclin des dunes actives dans les Prairies canadiennes au cours des cent dernières années.

Au Canada, la plupart des sites abritant ou soupçonnés d’abriter des populations de C. longipennese trouvent sur des terres publiques, principalement des terres provinciales cédées à bail pour le pâturage des bovins. Trois populations connues ou potentielles se trouvent dans des aires protégées.

 

Biologie

On sait peu de choses sur la biologie du C. longipenne. L’espèce est univoltine et ne compte qu’une période de vol par année. Au Canada, la période de vol s’étale sur une dizaine de semaines, de la mi-juin à la mi-août. Des adultes ont été observés en soirée en train de se nourrir de nectar sur des fleurs de plantes de dunes. Des accouplements ont été observés sur des plantes ou directement sur le sable, à proximité de plantes. Les œufs sont déposés en masses, à environ 1 cm sous la surface du sable.

Notre connaissance du comportement d’alimentation larvaire est fondée sur une seule observation de chenilles se nourrissant sur des parties souterraines de rosiers. Étant donnée la diversité des espèces végétales qui ont été répertoriées dans le voisinage immédiat des sites d’échantillonnage, il y a lieu de croire que le C. longipenne exploite plus d’une espèce végétale pour son alimentation aux stades adulte (nectar) et larvaire et sa reproduction.

La capacité de dispersion du C. longipenne n’a pas été mesurée. Rien n’indique que cette espèce est migratrice.

 

Taille et tendances des populations

On ne dispose d’aucune estimation quantitative de la taille et des tendances des populations du C. longipenne. Si l’on se fonde sur les tendances de stabilisation des dunes dans les Prairies canadiennes, on estime de 10 à 20 p. 100par décennie le déclin des populations du C. longipenne.

La population établie aux États-Unis près de Fort Peck, au Montana, se trouve à environ 270 km au sud de la population canadienne la plus proche. Compte tenu de la distance qui sépare ces deux populations, une immigration de source externe paraît peu probable.

 

Facteurs limitatifs et menaces

La stabilisation progressive des dunes résultant de leur colonisation par la végétation est considérée comme une menace pour le C. longipenne. Cette menace pèse sur toutes les populations canadiennes.

Les activités de développement qui entraînent la destruction de dunes sont considérées comme une menace potentielle pour le C. longipenne. Certaines perturbations induites par ces activités peuvent toutefois favoriser la création d’habitats propices pour la noctuelle en augmentant la superficie des zones de sable dénudées.

Les populations canadiennes du C. longipenne pourraient être menacées d’effondrement démographique. Ces populations sont isolées spatialement et, par conséquent, plus susceptibles de disparaître. L’effondrement démographique est considéré comme une menace potentielle.

Le pâturage par le bétail est considéré comme une menace potentielle pour le C. longipenne. Il peut favoriser le mouvement du sable dans les dunes et entraver la colonisation des dunes par la végétation. Il peut toutefois également entraîner le compactage du sol et la destruction des plantes hôtes larvaires et desœufs, des chenilles et des chrysalides.

Certaines dunes sont l’objet d’utilisations récréatives intensives. Ces activités entraînent la perte de végétation, la perturbation des substrats sableux et la destruction desœufs, des chenilles et des chrysalides. À l’opposé, elles peuvent également contribuer au maintien ou à la création de zones de sable dénudées. Les activités récréatives sont considérées comme une menace potentielle.

 

Importance de l’espèce

Le C. longipenne est étroitement associé aux dunes actives, type d’habitat régionalement rare dans le sud des Prairies canadiennes. Il est considéré comme une des espèces focales qui représentent la vulnérabilité et le caractère unique de ce type d’habitat au Canada.

Rien n’indique que le C. longipenne a ou a déjà eu une importance culturelle ou économique pour les Premières nations.

 

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le C. longipennene bénéficie actuellement d’aucune protection ni au Canada, ni aux États-Unis, et aucune organisation provinciale ou fédérale n’a encore évalué son statut de conservation.

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