Noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Rapport de situation du COSEPAC
sur la
Noctuelle sombre des dunes
Copablepharon longipenne
au Canada
2007

Information sur l'espèce

Nom et classification

Nom scientifique :

Copablepharon longipenne

Classification

 

Ordre :
Lépidoptères
Superfamille :
Noctuoïdes
Famille :
Noctuides
Sous-famille :
Noctuines
Tribu :
Agrotini
Genre :
Copablepharon
Espèce :
longipenne

Synonymes :

Copablepharon longipennis (Hampson, 1903); C. serraticornis A. Blanchard 1976; C. serratacorne Franclemont et Todd, 1983.

Numéro MONA
(Moths of North America) :

RWH 10685, 10689

Citation bibliographique :

Grote, A.R. 1882. New moths. Canadian Entomologist 14(9): 169–176.

Spécimens types :

Localité type : Montana; holotype déposé dans la collection du United States National Museum.

Noms anglais :

Le nom Brown Copablepharon a été proposé par Hooper (1994). Les noms suivants ont également été proposés : Palliser Dune Moth, en référence à l’association du papillon avec le triangle de Palliser; Great Plains Dune Moth, en allusion à sa répartition mondiale. Le nom Dusky Dune Moth a été proposé par Jean-François Landry.

Nom français :

Noctuelle Sombre des Dunes

 

Contexte taxinomique et similarités

Le C. longipenne appartient au plus grand des huit groupes d’espèces de Copablepharon reconnus par Lafontaine (2004). Le groupe longipenne contient onze espèces allopatriques associées aux écosystèmes de dunes de l’ouest de l’Amérique du Nord. Le C. longipenne est le seul représentant du groupe au Canada.

Le C. longipenne compte deux sous-espèces reconnues, mais une seule est présente au Canada. Le C. longipenne ssp. longipenne se trouve depuis le sud du Manitoba jusqu’au sud de l’Alberta au Canada et, vers le sud, jusqu’au Wyoming aux États-Unis. Il se distingue de l’autre sous-espèce par la coloration jaune plus foncé de ses ailes antérieures et par la présence d’une ligne postmédiane bien visible comportant un point noir sur chaque nervure alaire (Lafontaine, 2004). Le C. longipenne ssp. serraticornis habite la prairie sableuse sèche depuis l’est du Colorado et l’ouest du Nebraska jusque dans le bas de la Panhandle du Texas vers le sud et le sud du Nouveau-Mexique vers l’ouest (Lafontaine, 2004).


Description morphologique

Adulte

Le C. longipenne est un papillon brun clair de taille moyenne. L’aile antérieure est marquée d’une ligne caractéristique de points noirs (figures 1a, b et d). Les mâles et les femelles diffèrent de taille. L’aile antérieure mesure en moyenne 16,5 mm (intervalle : de 11 à 19 mm) chez les mâles, contre 18,5 mm (intervalle : de 17 à 20 mm) chez les femelles (Lafontaine, 2004). Une strie pâle s’étend souvent le long du bord de l’aile antérieure ou entre les nervures cubitale et anale (Lafontaine, 2004). L’aile antérieure est également traversée par une ligne postmédiane formée d’une série de points noirs de taille uniforme. L’aile postérieure est gris-brun devenant plus foncé vers la frange. La frange est brun foncée dans sa portion basale, blanche dans sa portion apicale.


Figure 1. Adultes et œufs de C. longipenne : a) spécimen épinglé déposé dans la CNC (provenance inconnue); b) femelle adulte en train de pondre dans une zone de sable dénudée (Seward Sand Hills, Saskatchewan); c) masse d’œufs extraite d’une zone de sable dénudée (Seward Sand Hills, Saskatchewan); d) adulte caché sous une plante arbustive (Seward Sand Hills, Saskatchewan)

Figure 1. Adultes et œufs de C. longipenne : a) spécimen épinglé déposé dans la CNC (provenance inconnue); b) femelle adulte en train de pondre dans une zone de sable dénudée (Seward Sand Hills, Saskatchewan); c) masse d’œufs extraite d’une zone de sable dénudée (Seward Sand Hills, Saskatchewan); d) adulte caché sous une plante arbustive (Seward Sand Hills, Saskatchewan).

Photo a : J.T. Troubridge. Photos b, c, et d : N.A. Page.

Œuf

L’œuf est une sphère blanc translucide d’environ 0,3 mm de diamètre. Les œufs sont déposés dans des zones de sable dénudées par groupes de 15 à 35 (Figure 1c).

Chenille

La chenille est principalement grise, avec des rayures rouge brunâtre (Seamans, 1925). La face ventrale est distinctement bleutée. La tête et le bouclier thoracique sont brun clair marbré de gris.

Chrysalide

La chrysalide ressemble à celle des autres espèces du genre Copablepharon. Le proboscis est contenu dans une sorte d’étui distinct caractéristique (haustellum) qui s’étend jusqu’au bord postérieur du sixième segment abdominal. L’apex du dernier segment abdominal est court et lisse et hérissé d’une paire de soies dressées. La chrysalide est enfermée dans une cellule souterraine constituée de particules de sable agglomérées (Strickland, 1920).


Description génétique

La variation génétique d’un gène mitochondrial a récemment été mesurée chez dix espèces du genre Copablepharon, dont le C. longipenne, dans le cadre du projet All Leps Barcode of Life (Biodiversity Institute of Ontario, 2007) (en anglais seulement). Les résultats de ces analyses ne sont cependant pas disponibles. L’isolement géographique des régions de dunes dans le sud des Prairies canadiennes sous-entend qu’il existe possiblement une variation génétique à l’échelle des populations.

Selon Lafontaine (2004), le C. longipenne et cinq espèces étroitement apparentées (Copablepharon columbia Crabo et Lafontaine, C. michiganensis Crabo et Lafontaine, C. mutans Crabo et Lafontaine, C. nevada Crabo et Lafontaine et C. pictum Fauske et Lafontaine) pourraient être des isolats géographiques d’une même espèce. Selon cet auteur, des analyses plus poussées faisant appel à des techniques moléculaires ou des élevages en laboratoire s’imposent pour élucider les relations taxinomiques entre ces taxons. Comme le C. longipenne est la seule espèce de ce groupe présente au Canada, tout éventuel changement taxinomique découlant de telles analyses ne devrait pas avoir d’impact important sur le statut de conservation cette espèce.

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