Uropappe de Lindley (Uropappus lindleyi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 5

Habitat

Besoins en matière d’habitat 

On rencontre l’U. lindleyi dans les milieux dégagés et secs des vallées, des contreforts et des plaines, dans l’ensemble de l’aire de répartition aux États-Unis (Cronquist, 1955). On trouve les populations de Colombie-Britannique à l’intérieur ou à proximité des écosystèmes du chêne de GarryNote de bas de page1 et d’écosystèmes connexes de la zone côtière sèche à douglas du sud-est de l’île de Vancouver et des îles Gulf adjacentes (Nuszdorfer et al., 1991). Cette région est abritée des précipitations venant de l’ouest par les monts Olympic, au sud-ouest, et les montagnes de l’île de Vancouver, à l’ouest, ce qui entraîne un climat relativement chaud et sec, de type méditerranéen.

L’espèce pousse sur les falaises de grès, les pentes escarpées herbeuses ainsi que dans les forêts conifériennes et décidues xériques et claires de la zone côtière sèche à douglas. Sur les falaises de grès, les plantes poussent dans les fissures et sur les saillies (figure 5). Parmi les rares plantes qui s’établissent près de l’U. lindleyi sur ces falaises, on compte le brome de Sitka (Bromus sitchensis), le camassie de Suksdorf (Camassia leichtlinii), la carotte naine (Daucus pusillus) et l’orpin à feuilles pruineuses (Sedum spathulifolium). Les pentes escarpées et herbeuses sont principalement couvertes d’espèces exotiques, comme la canche précoce (Aira praecox), le brome raide (Bromus rigidus), le brome stérile (B. sterilis) et le genêt à balais (Cytisus scoparius).

Figure 5. L’Uropappus lindleyi poussant sur une falaise de grès de l’île Saturna. Au centre de la photo, on peut voir des capitules en graines, sphériques, blanchâtres et plumeux. Photo de G.W. Douglas.

Figure 5. L’Uropappus lindleyi poussant sur une falaise de grès de l’île Saturna. Au centre de la photo, on peut voir des capitules en graines, sphériques, blanchâtres et plumeux. Photo de G.W. Douglas.

Les forêts associées à l’U. lindleyi peuvent se trouver sur des pentes et des escarpements rocheux et sont dominées par le chêne de Garry (Quercus garryana). Il peut aussi s’agir de boisés mixtes à étage supérieur de douglas (Pseudotsuga menziesii), d’arbousier (Arbutus menziesii) et de chêne de Garry. Sèches, claires et d’orientation sud à ouest, ces forêts sont situées sur des pentes fortes (de 70 à 90 p. 100), en terrain bien drainé graveleux ou rocheux et à des altitudes allant de 50 à 80 mètres. Parmi les espèces indigènes qui dominent le sous-étage de ces forêts mixtes, on compte l’élyme glauque (Elymus glaucus), le lomatium utriculé (Lomatium utriculatum)et la sélaginelle de Wallace (Selaginella wallacei). Le brome stérile, la canche précoce,la crételle des prés (Cynosurus cristatus), le genêt à balais et la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata) sont des espèces introduites fréquentes.

Tendances en matière d’habitat 

Il n’existe pas de données précises sur les tendances en matière d’habitat de l’U. lindleyi dans le sud-est de l’île de Vancouver ou dans les îles Gulf adjacentes, mais l’espèce suit presque assurément les mêmes tendances que les écosystèmes du chêne de Garry avec lesquels elle est souvent étroitement associée. Les études sur le terrain ont indiqué qu’il existe toujours des superficies d’habitat potentiel non occupées par l’U. lindleyi. Une certaine réduction de ces superficies est toutefois probable, étant donné la fragmentation de l’habitat, grandement amplifiée par l’expansion urbaine.

Parmi les plus grandes menaces ayant influé sur les écosystèmes du chêne de Garry et les écosystèmes connexes au cours du dernier siècle, on compte le développement agricole, l’urbanisation et les espèces introduites envahissantes. Ces facteurs ont mené à la réduction des écosystèmes du chêne de Garry à moins de 5 p. 100, par rapport à leur étendue initiale, dans la région de Victoria (Lea, 2002). Les écosystèmes du chêne de Garry sont isolés et fragmentés, de sorte qu’il ne peut y avoir d’échanges importants de matériel génétique entre eux.

Protection et propriété 

La plus grande part de l’habitat occupé par l’U. lindleyi se trouve sur des terres privées. Le seul site se trouvant sur des terres publiques est situé dans l’île Galiano, où la population s’étend jusque dans un parc régional. Bien qu’une bien petite partie de cet habitat soit protégée, une plus grande part pourrait l’être au moyen de conventions de conservation, puisque certains de ces habitats se trouvent sur des falaises littorales à forte pente dont le développement est généralement difficile et coûteux. Ce type de convention permet déjà de protéger l’habitat d’une population de l’île Saturna.

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