Couleuvres minces dans l'Atlantique (Thamnophis sauritus) programme de rétablissement: chapitre 4

4. Lacunes au niveau des connaissances

On manque aujourd’hui de données sur tous les aspects du cycle biologique des couleuvres minces, notamment sur leur démographie et l’évolution de leurs populations, l’évolution de leurs effectifs dans le temps, leurs exigences en matière d’habitat à chaque étape de leur vie et la sévérité des menaces qui pèsent sur elles. Aujourd’hui, les trois questions les plus importantes sont les suivantes :

  1. Quel est l’état actuel de la population des couleuvres minces en Nouvelle-Écosse?

    Nous devons délimiter l’aire de répartition actuelle de la population et déterminer la distribution spatiale du serpent à l’intérieur de cette aire. Nous ne savons pas à quelle échelle spatiale la structure génétique est évidente, si des serpents fréquentant des sites voisins interagissent, et quels sont les facteurs qui restreignent les mouvements entre concentrations de couleuvres minces.Si des concentrations sont isolées, nous devons déterminer si cet isolement découle d’une longue évolution ou s’il résulte d’événements anthropogéniques récents. Nous manquons également de données cruciales sur certains aspects de base du cycle biologique tels que l’abondance, le taux de survie et la longévité. Ces données sont nécessaires pour déterminer si les populations diminuent, augmentent ou stagnent. Nous ne savons pas si les fortes concentrations de ces serpents sont éphémères.
  2. Quels sont les éléments essentiels de l’habitat et ces éléments sont-ils limitants?

    Pour le moment, nous ne savons pas pourquoi les couleuvres minces fréquentent certaines zones humides plutôt que d’autres et nous n’avons toujours pas répertorié les caractéristiques d’habitat qui nous permettraient de prévoir quel milieu est adéquat pour les couleuvres minces. Nous devons comprendre comment les perturbations touchant l’habitat, la connectivité entre les différents sites et l’évolution à long terme de l’habitat affectent la survie des populations de couleuvres minces.

    Nous ne connaissons pratiquement rien de la survie hiémale de ces serpents. Nous devons déterminer où les couleuvres minces passent l’hiver à différent stade de leur vie, documenter les caractéristiques importantes des sites de survie hiémale et déterminer si ces sites sont partagés entre les couleuvres et si elles sont fidèles à certains sites. Nous ne savons pas si la mortalité liée à la survie hiémale menace la population et nous n'avons pas déterminé dans quelle mesure certains facteurs tels que les fluctuations du niveau de l'eau peuvent affecter la survie des serpents en hiver.

    De même, nous ne savons pas si les couleuvres minces ont des besoins particuliers concernant les autres types de sites (pour l’insolation, l’accouplement, la gestation et la mise bas), si les serpents reviennent régulièrement sur ces sites ou s’ils se regroupent sur certains d’entre eux. Nous ne connaissons pas les liens qui existent entre les couleuvres minces et leurs proies. Nous ne savons pas non plus si les sites de chasse et d’alimentation changent avec les saisons et si les trous d’eau en bordure des rivières constituent d’importants sites d’alimentation.
  3. Quelles sont les menaces qui limitent le rétablissement de cette population?

    Nous devons déterminer quelles sont les menaces les plus importantes et l’échelle à laquelle nous devons les gérer. Nous ne savons pas comment les fluctuations du niveau de l'eau, la fragmentation de l’habitat, les activités de développement ou le climat affecteront les populations, ni pourquoi l’aire de répartition est si restreinte dans la province. Nous devons déterminer si les différentes concentrations subissent actuellement l’effet délétère d’une population réduite (consanguinité, dérive génétique, valeur sélective moindre) pour comprendre les fateurs limitant la population.

    Pour élucider ces questions, nous devons recueillir des données sur tous les stades de vie du serpent, notamment sur sa démographie de base (longévité, taux de survie pour chaque étape de vie, évolution démographique, liens entre avec les prédateurs et les proies), l’utilisation de son habitat (sites utilisés pour chaque étape de vie, aire de répartition à grande échelle, caractéristique de l’habitat essentiel, déplacements actuels) et structures génétiques (évaluation de la structure de la population, évaluation de la dépression de consanguinité, estimation de la variation génétique et identification des événements passés qui ont pu influer sur les tendances observées aujourd’hui).

Détails de la page

Date de modification :