Ketmie des marais (Hibiscus moscheutos) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 7

Taille et tendances des populations

Dans le présent rapport, le terme « population » fait référence à l’unité de base, c’est-à-dire un groupe d’individus qui se reproduisent entre eux et qui produisent une descendance (Primack, 1993). Ce terme, appliqué à l’Hibiscus moscheutos, n’implique pas un isolement génétique entre les populations étant donné que, dans le sud de l’Ontario, l’espèce rencontre probablement peu d’obstacles aux échanges génétiques entre les populations proches les unes des autres, outre bien sûr la fragmentation de son habitat. Les termes « localité » et « population » sont employés indistinctement pour désigner une population ou plusieurs sous-populations d’H. moscheutos séparées d’autres populations par au moins un kilomètre de milieux inoccupés ou non propices à l’espèce. Cette définition est celle d’une « occurrence d’élément » (Element Occurrence, EO) employée par le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), ce qui facilitera les comparaisons avec les données de cette base de données et les ajouts à celle-ci. Toutes les populations ont été localisées sur des cartes topographiques en NAD 27, en utilisant l’information recueillie par l’auteur principal, par exemple des communications personnelles, et en les comparant aux sommaires des occurrences d’élément du CIPN pour chaque population. Les critères de regroupement et de division permettant de définir les populations ont ensuite été appliqués, les sites situés à moins d’un kilomètre l’un de l’autre étant considérés comme des sous-populations.

On dénombre actuellement 51 localités d’Hibiscus moscheutos au Canada, par comparaison aux 40 relevées dans le premier rapport de situation. L’espèce y varie en abondance de rare, à une localité où on ne compte que quelques ramets (tiges végétatives ayant le potentiel de vivre en autonomie), à dominante, avec des centaines de genets (plantes issues de graines) et des milliers de ramets à fleurs. Le système racinaire partagé d’une touffe dense de un à deux mètres de diamètre peut porter jusqu’à 70 tiges à fleurs. Ces touffes sont généralement réparties aléatoirement dans l’habitat et semblent persister pendant un certain temps. La difficulté d’estimation des populations de cette espèce réside dans le fait qu’il est impossible de distinguer les anciennes touffes fragmentées des nouvelles plantes. Voilà pourquoi la plupart des observateurs qui estiment les populations dénombrent les tiges à fleurs, bien que certains aient dénombré les touffes. Une estimation grossière de la taille des populations, basée sur le décompte des tiges, a été réalisée à la suite des relevés sur le terrain de 2002 et figure au tableau 1, avec tous les relevés quantitatifs antérieurs, notamment les relevés effectués en 1985 par Ford. Les populations considérées comme disparues figurent également au tableau 1, avec leur taille estimée à des fins de comparaison.

Un total de 71 localités d’Hibiscus moscheutos ont été répertoriées; 20 d’entre elles sont considérées comme disparues, et deux sont considérées comme des populations historiques dont la situation est inconnue. Parmi les 51 localités existantes, 47 ont fait l’objet d’une quantification (tableau 1). De ces 47 localités, on estime que 19 abritent des populations de taille moyenne à grande, soit d’au moins 100 tiges ou touffes. La majorité des localités (28) abritent de petites populations, et plusieurs ne contiennent qu’une ou quelques plantes. Parmi les 19 localités de taille moyenne à grande, on peut considérer que l’H. moscheutos est commun sur une grande superficie dans seulement quatre d’entre elles (les localités 8, 39, 26 et 42), et l’espèce ne forme un couvert continu que dans les localités 26 et 42. La population 8 contient le plus grand nombre de plantes, estimé à 10 000 tiges à fleurs distribuées sur environ 30 hectares de pré humide endigué. Le nombre réel de plantes que représente une telle quantité de tiges est inconnu, mais s’élève probablement à beaucoup plus de 1 000 plantes. La population 39 est la seconde en importance quant au nombre de tiges et représente également beaucoup plus de 1 000 plantes distribuées sur environ 18 hectares de pré humide endigué. Dans la localité 26, l’H. moscheutos est commun localement dans la partie ouverte du marais, des centaines de touffes occupant la bordure du peuplement de quenouilles (Oldham, 2002, comm. pers.).

Tableau 1.  Information sur les populations d’Hibiscus moscheutos dans les localités ontariennes
[Information mise à jour avec les observations réalisées dans plusieurs localités en août et septembre 2003 par A. Woodliffe et M. Austen]
Numéro ou
nom de la localité
Nombre de
plantes ou
de tiges à fleurs

Avant 1980
Nombre de
plantes ou
de tiges à fleurs

Années
1980
Nombre de
plantes ou
de tiges à fleurs

Années
1990
Nombre de
plantes ou
de tiges à fleurs

Années 2000
 Observateur(s)
ou explication
1 1 plante 2 plantes 1 plante 0
  • Stewart 1964 et 1968
  • Oldham 1989
  • Oldham 1999
  • Allen et Jean 2002 –
  • non localisé
2       1 plante
  • Woodliffe 2001
3   Quelques plantes Nombreuses plantes 0
  • Ford 1985
  • Reume 1999
  • Allen 2002
  • Différentes sous-pop.
4   70 tiges   Localement
et occas.
  • Ford 1985
  • Allen et Waldron 2002
5   Aucune estimation    
  • Ford 1985
6   >400 tiges; plantes dispersées   Quelques plantes;
30 tiges
  • Ford 1985
  • Oldham 1987
  • Allen 2002
  • Différentes sous-pop.
7   2 000-3 000 tiges   Milliers de tiges
  • Ford 1985
  • Allen 2002
8   2 000-3 000 tiges   10 000 tiges
(>>1000 plantes)
  • Ford 1985
  • Allen 2002
9   7 tiges    
  • Allen 2002
10       Dispersées
  • Allen et Waldron 2002
11       Dispersées
  • Allen 2002
12   300 tiges   20 tiges
  • Ford 1985
  • Allen 2002 – relevé incomplet
13   3 tiges    
  • Ford 1985
14   1 touffe    
  • Oldham 1987
  • Impossible d’y accéder – Allen 2002
15   5-10 touffes   225 plantes
  • Oldham 1987
  • Larson 2000
16   1 touffe   1 touffe
  • Oldham 1985
  • Allen 2002
17   Grande colonie   150 tiges
  • Oldham 1985
  • Allen 2002
  • Différentes sous-pop.
18   1 000 tiges    
  • Ford 1985
19   800 tiges   100 tiges
  • Ford 1985
  • Allen 2002
20   Quelques tiges   1 000 tiges
  • Ford 1985
  • Allen 2002
21   200 tiges    
  • Ford 1985
22       Aucune estimation
  • Haggeman 2002
23   1 touffe    
  • Oldham 1985
24   1 touffe    
  • Oldham et al. 1988
25   Localement Quelques plantes 30 tiges
  • Oldham 1988
  • Oldham 1990
  • Allen 2002
26   Dispersées   Centaines de touffes
  • Ford 1985
  • Oldham 2002
27   300 tiges   200-300 tiges
  • Ford 1985
  • Allen 2002
28   10 tiges    
  • Ford 2002
29   Quelques-unes;
15-10 touffes; non
communes
  Aucune
  • Oldham 1982
  • Oldham 1985
  • Oldham 1988
  • Woodliffe, août 2003
30   1 touffe; 10-20
touffes
  Aucune
  • Oldham 1982
  • Oldham 1985
  • Woodliffe, août 2003
31 1 colonie Quelques-unes; rares 1 touffe 29 touffes
  • Stuckey 1967
  • Oldham 1982
  • Oldham 1988
  • Oldham 1999
  • Woodliffe, août 2003
32        
  • Aucune estimation du nombre
33   7-8 touffes    
  • Oldham 1988
34   10 tiges    
  • Ford et Allen 1985
35   1 touffe   1 touffe
  • Oldham et al. 1985
  • Woodliffe, août 2003
36   5 tiges    
  • Ford 1985
37   150 tiges; 30 tiges   140+ tiges
  • Ford 1985
  • Oldham 1987
  • Allen et al. 2002
38   300 tiges   Touffes dispersées
  • Ford 1985
  • Allen et al. 2002
  • Différentes sous-pop.
39       Milliers de tiges
(>> 1000 plantes)
  • Allen et al. 2002
40       Douzaines de plantes
  • Haggeman 2002
41   Quelques tiges   Touffes dispersées, 340 touffes
  • Ford 1985
  • Woodliffe 2000
  • Woodliffe, sept. 2003
42      
  • Commune; 50-100 touffes; 75 touffes
  • Probablement >500 touffes
  • Dobbyn 2002
  • Oldham 2002
  • Woodliffe, sept. 2003
43       1 touffe
  • Woodliffe 2002
44   Plusieurs petites populations    
  • Allen et al. 1985-1986
45       1 peuplement
de 100 mètres
  • Austen 2003
46   20 touffes    
  • Meyers, début des années 1990
47   6 plantes    
  • Meyers, début des années 1990
48       Grand groupe de plantes
  • Thompson et Smith
49   2 plantes, nombreuses tiges 171 tiges 500 tiges
  • Reznicek et Catling 1981
  • Sutherland 1992
  • Allen et Jean 2002
50   50 tiges; 1 touffe   3 touffes
  • Ford 1985
  • Oldham 1987
  • Bowles et Gorniak 2002
51     4 plantes avec 14 tiges 8-9 plantes avec 46 tiges
  • Brownell 1998
  • Bree 2002
52        
  • Aucune estimation du nombre
53 Quelques plantes Rares   1 touffe
  • Stuckey 1969;
  • Oldham 1983
  • Woodliffe, août 2003
Île Fighting   100 tiges   0
  • Ford 1985
  • Disparition présumée –
  • Allen 2002
Marina de LaSalle   40 tiges   0
  • Ford 1985
  • Disparition présumée –
  • Allen 2002
Bassin de stabilisation
des eaux usées
de Kingsville
  Quelques
touffes;
disparue
  Disparue
  • Oldham 1983
  • Ford 1985
  • Allen 2002
Aire de conservation
du ruisseau Fox
  1 touffe   0
  • Disparition présumée –

Allen 2002

1,5 km au sud d’Arner   50 tiges   0
  • Disparition présumée – Allen 2002.
  • Une sous-pop. de la localité du ruisseau Cedar.
4,5 km à l’est d’Oxley   50 tiges   0
  • Disparition présumée – Allen 2002
5,3 km à l’est d’Oxley   1 plante   0
  • Disparition présumée – Allen 2002
Au sud de
« West Pump »
Quelques plantes Rares    
  • Stuckey 1969
  • Oldham 1983
Marais de la
pointe Turkey
Aucune estimation   0  
  • Norris 1943
  • Bowles 198?
  • Disparition présumée
Pointe Bluff,
Long Point
  Aucune estimation    
  • Catling 1981
  • Disparition présumée
Embouchure
de la rivière Thames
Aucune estimation      
  • Stock 1956
  • Disparition présumée
Mitchell’s Bay   1 plante    
  • Oldham 1987
  • Disparition présumée
Sarnia Aucune estimation 0    
  • Dearness 1894
  • Ford 1985
  • Disparition présumée
Îles Grassy Bend, Walpole Aucune estimation      
  • Shields 1950
  • Disparition présumée
Canal Welland Quelques plantes 0    
  • Anderson 1952
  • Ford 1985
  • Disparition présumée
Niagara-on-the-Lake Aucune estimation 0    
  • Scott 1910
  • Ford 1985
  • Disparition présumée
Queenston Aucune estimation 0    
  • Scott 1899
  • Ford 1985
  • Disparition présumée
Ruisseau Miller Grand groupe      
  • Sherk 1968
  • Disparition présumée

L’espèce est également commune à la localité 42, où environ 100 touffes sont dispersées sur plusieurs kilomètres le long de la bordure ouverte du marais (Dobbyn, Oldham et Woodliffe, 2002, comm. pers.). Bien que certaines localités abritent un nombre élevé de plantes, la superficie de la zone d’occupation est très petite. Les populations 20 et 7 comportent 1000 tiges chacune; la première se trouve dans des fossés entre un chemin de fer et une route, alors que les milliers de tiges à fleurs de la population 7 sont regroupées dans une section de pré humide de moins d’un hectare. 

Bien que de nombreuses populations soient connues depuis plus de 50 ans, il est difficile de déterminer si elles ont connu un déclin ou des fluctuations au cours de cette période. En effet, avant 1985, des données quantitatives n’ont été recueillies que dans trois localités. De plus, on ignore si les estimations des populations portent sur les mêmes sous-populations dans une localité donnée. Au cours des 17 années qui se sont écoulées entre les relevés réalisés en 1985 par Ford et en 2002 par Allen, le nombre de localités semble être demeuré relativement stable. L’une des principales différences entre les deux relevés est que sept des populations et quatre des sous-populations mentionnées par Ford sont aujourd’hui considérées comme disparues. Toutes, sauf deux (île Fighting et Puce), étaient cependant de petites populations. Bien que cela n’ait pas été confirmé, l’auteur principal, en se fondant sur ses observations sur le terrain de 2002, est d’avis que certaines des localités subissent un déclin à cause de la concurrence du roseau commun et, dans une moindre mesure, de la quenouille glauque, notamment les populations de la rivière Detroit aux localités 3, 9, 12 et 50 ainsi que les populations de la rive sud du lac Sainte-Claire aux localités 16, 17, 18, 19 et 21.

Dix-neuf populations existantes indiquées dans le présent rapport ne figuraient pas dans le premier rapport ou y étaient classées comme populations historiques dont la situation était inconnue. La majorité d’entre elles ont été découvertes à la fin des années 1980, soit après que le premier rapport de situation fût terminé, mais certaines l’ont été très récemment, comme la localité 51 (1998), la localité 2 (2001), la localité 22 (2002) et la localité 40 (2002). Alors que la population de la localité 51 est presque certainement nouvelle, celles des localités 22, 39 et 40 occupent des marais situés sur des propriétés privées à accès restreint et pourraient donc avoir échappé aux observateurs pendant un certain temps. De même, les localités 32 et 33 sont assez éloignées, et ces populations pourraient avoir existé pendant plusieurs années avant leur première observation documentée à la fin des années 1980.

Ford avait désigné 17 localités comme populations historiques dont la situation était inconnue. Bien que certaines d’entre elles aient été décrites comme possiblement disparues, aucune n’a été officiellement considérée comme disparue. Le présent rapport clarifie la situation de ces localités : deux seulement conservent leur désignation de population historique (Mitchell’s Bay et péninsule de Long Point), dix localités sont disparues et trois sont encore existantes; enfin, la localité de l’étang Fox de l’île Pelée a été combinée à celle de la pointe Fish. La plupart des 20 populations maintenant considérées comme disparues étaient de petite taille; quant aux autres, leur abondance n’a jamais été notée. 

Cinquante et une localités existantes ont été documentées, représentant un total d’environ 25 000 tiges à fleurs. Le nombre réel de plantes que représente une telle quantité de tiges est inconnu, mais s’élève probablement à des milliers de plantes (mais moins de 10 000). La zone d’occupation totale est estimée à environ 9,5 km², et la zone d’occurrence totale des 51 localités à environ 22 000 km².

Toutes les populations visitées en 1985 et en 2002 semblaient vigoureuses et produisaient des fleurs. Cependant, Reznicek (1985, comm. pers.) avait observé que les plantes de Long Point (localité 50) semblaient connaître une mauvaise floraison et fleurissaient plus tard dans la saison que leurs congénères du comté d’Essex. Il semble donc que les populations peuvent persister longtemps dans la mesure où les conditions de l’habitat sont maintenues.

En Ontario, l’Hibiscus moscheutos ne fait face à aucune menace immédiate. La plante est assez commune dans le comté d’Essex et dans la municipalité de Chatham-Kent le long des berges du lac Sainte-Claire, et de grandes populations comptant des milliers de tiges à fleurs y persistent, bien que la plupart dépendent des conditions artificielles créées dans les marais endigués. Dans les marais naturels, sa survie est compromise par la prolifération récente du Phragmites australis et, dans une moindre mesure, du Typha ´glauca. Une tendance au déclin dans ces lieux naturels semble inévitable.

Populations disparues 

Comté d’Essex

Île Fighting, municipalité de LaSalle (ancien canton de Sandwich Ouest) (EO 014). Dernière observation en 1985 par B. A. Ford. G.M. Allen n’a pas accédé à l’île en 2002, mais celle-ci a été inspectée le 12 août 2002 à l’aide de jumelles à partir du même point d’observation que celui utilisé par Ford, sur le bord de la rivière à la marina de LaSalle, en visant l’extrémité nord-est de l’île; aucun H. moscheutos n’a été observé. Presque tous les marais observés étaient occupés par des roseaux communs et on estime que la population a disparu.

Marina de LaSalle, municipalité de LaSalle (ancien canton de Sandwich Ouest) (EO048). La dernière observation de 1985 par B. A. Ford fait état d’une grosse touffe de 40 tiges à fleurs adjacente à des quenouilles le long d’un canal dragué. Cette population n’a pas été retrouvée en 2002 par G.M. Allen. Le quai à 200 mètres au sud a également été visité, mais les deux berges sont en cours d’aménagement résidentiel et les marais restants sont dominés par le roseau commun.

Bassin de stabilisation des eaux usées de Kingsville, municipalité de Kingsville (ancien canton de Gosfield Sud) (EO 061). Le relevé de M. J. Oldham en 1983 fait état de quelques touffes. Ford a noté en 1985 que cette population semblait avoir été détruite par la construction du bassin de stabilisation des eaux usées. G.M. Allen a visité cette localité le 12 août 2002. Aucun milieu humide naturel n’y a été trouvé, et le niveau de l’eau des étangs de sédimentation était très élevé. Les bordures du bassin, qui auraient pu offrir un milieu humide convenable, étaient en majeure partie consolidées à l’aide de gabions remplis de cailloux. La dernière observation remonte à 1983 et il ne reste aucun milieu convenable; la population est considérée comme disparue.

Aire de conservation du ruisseau Fox, municipalité d’Essex (ancien canton de Colchester Sud) (EO 041). L’observation de Ford en 1985 fait état d’une plante isolée poussant dans un bas-côté près d’un terrain de stationnement. La plante n’a pas été retrouvée par Allen en 2002, et tous les milieux convenables disponibles sont occupés par des roseaux communs du côté est de la route. Le côté ouest de la route a été inspecté également; aucun H. moscheutos n’y a été observé. La dernière observation remonte à 1985 (B. A. Ford).

Ruisseau Cedar, 1,5 km au sud d’Arner, municipalité de Kingsville (ancien canton de Gosfield Sud) (techniquement une des sous-populations de la localité du ruisseau Cedar). Ford y a observé en 1985 environ 50 tiges à fleurs poussant sur le bord de la route de comté 23, près d’un champ de maïs, avec des Phalaris arundinacea et des Scirpus fluviatilis. Cette population n’a pas été retrouvée par G.M. Allen le 12 août 2002 et est considérée comme disparue.

4,5 km à l’est d’Oxley (population non mentionnée dans le sommaire d’EO du CIPN), municipalité d’Essex (ancien canton de Colchester Sud). La dernière observation remonte à 1985 (B. A. Ford). La population n’a pas été retrouvée par G. M. Allen en 2002, mais le milieu n’a pas été parcouru dans son ensemble.

5,3 km à l’est d’Oxley, à la jonction des routes de comté 23 et 50 (population non mentionnée dans le sommaire d’EO du CIPN), municipalité d’Essex (ancien canton de Colchester Sud). La dernière observation remonte à 1985 (B. A. Ford) et fait état d’une plante isolée poussant dans un fossé. La plante n’a pas été retrouvée par G. M. Allen en 2002.

0,5 km au sud de « West Pump », chemin West Shore, île Pelée (EO 003). La première observation remonte à 1959 (Armstrong), puis R. Stuckey a signalé quelques plantes en 1969. M. J. Oldham a observé de rares individus dans un fossé en 1983. Aucune observation depuis; la population est considérée comme disparue.

Population 30 (EO004) – Bois de la pointe Middle, île Pelée. L’observation de 1985 par M. J. Oldham fait état de dix à vingt touffes dans une clairière humide et basse du bois. [Aucune plante présente lors du relevé de Woodliffe en août 2003].

Population 29 (EO005) – Pointe Lighthouse, île Pelée. Dernière observation par M. J. Oldham en 1988 : peu commune. [Aucune plante observée par Woodliffe en août 2003].

Comté de Norfolk

Marais de la pointe Turkey, canton de Delhi (EO 021). Aucune mention depuis la récolte de 1943 par T. Norris, et aucune plante retrouvée malgré les recherches intensives faites par J. Bowles à la fin des années 1980 pour un inventaire détaillé réalisé dans le cadre du programme des zones d’intérêt naturel et scientifique. La population est considérée comme disparue.

Pointe Bluff, réserve nationale de faune de Long Point, canton de Norfolk (EO 018). Dernière observation en 1981 par P. M. Catling près de l’extrémité de Long Point (du côté nord). Cette population n’a pas été observée au cours des dernières années et est considérée comme disparue (Ashley, 2002, communication personnelle). Photo de P. Mohr à l’herbier MICH. Archives publiques d’Environnement Canada.

Municipalité de Chatham-Kent

Municipalité de Chatham-Kent; limite du comté d’Essex, lac Sainte-Claire (EO 017). Dernière observation en 1956 par L. L. Stock. Cette localité a été inspectée en 2002 par G. M. Allen à l’aide de jumelles à partir de la rive sud de la rivière Thames à l’anse Lighthouse. Aucun H. moscheutos n’a été observé, et l’ensemble de la localité est occupée par des roseaux communs, deux cabanes, des pelouses impeccables et des murs de soutènement en acier. La population est considérée comme disparue.

Mitchell’s Bay, lac Sainte-Claire, canton de Dover (EO 029). La dernière observation remonte à 1987 (M. J. Oldham) et fait état d’une seule plante végétative sur une plage perturbée dans un parc. Le terrain est une propriété publique (parc municipal) et la population est considérée comme disparue (Haggeman, 2003, comm. pers.).

Comté de Lambton

Chemin de fer national à Sarnia, lac Sainte-Claire. Dernière observation en 1894 par J. Dearness. Ford a noté en 1986 que l’aménagement des milieux humides à des fins industrielles a probablement causé la disparition de l’H. moscheutosà cet endroit.

Îles Grassy Bend, Première nation de l’île Walpole (EO 056). Dernière observation en 1950 par J. K. Shields, sans information sur l’abondance. Cette localité n’a pas été visitée en 2002 par G. M. Allen, mais l’espèce n’y a pas été relevée depuis plus de 50 ans et est probablement disparue de l’endroit.

Municipalité régionale de Niagara

Le long du canal Welland, municipalité de Welland (EO 033). La dernière observation de 1952 par Anderson fait état de quelques plantes. Ford a noté en 1985 qu’il n’est pas parvenu à retrouver cette population et que l’aménagement des milieux humides à des fins industrielles et récréatives avait probablement causé la disparition de l’H. moscheutos à cet endroit. La localité n’a pas été visitée par G. M. Allen en 2002.

Niagara-On-The-Lake, municipalité de Niagara-On-The-Lake. Dernière observation en 1910 par Scott. L’information disponible est très vague. Ford a noté en 1985 qu’il n’est pas parvenu à retrouver cette population et que l’aménagement des milieux humides à des fins industrielles et récréatives avait probablement causé la disparition de l’H. moscheutosà cet endroit. La localité n’a pas été visitée par G. M. Allen en 2002.

Queenston, municipalité de Niagara-On-The-Lake. Dernière observation en 1899 par Scott. L’information disponible est très vague. Ford a noté en 1985 qu’il n’est pas parvenu à retrouver cette population et que l’aménagement des milieux humides à des fins industrielles et récréatives avait probablement causé la disparition de l’H. moscheutosà cet endroit. La localité n’a pas été visitée par G. M. Allen en 2002.

Ruisseau Miller, canton de Bertie. Aucune mention depuis l’observation d’un grand groupe de vingt pieds sur dix en 1968 par L. C. Sherk. Information sur la localisation nébuleuse. La localité n’a pas été visitée par G. M. Allen en 2002.

Populations historiques dont la situation est inconnue

Municipalité de Chatham-Kent

Mitchell’s Bay, lac Sainte-Claire, canton de Dover, 4 km au SSO de Mitchell’s Bay (EO 027). Dernière observation en 1950 par J. K. Shields. Un milieu palustre riverain propice à l’espèce existe certainement à cet endroit entre les localités de l’anse Patricks et de la baie St. Luke, et on estime que l’espèce est encore présente dans les environs (Haggeman, 2003, comm. pers.).

Endroits où l’espèce pourrait être trouvée 

L’aire de répartition canadienne de l’H. moscheutos est sillonnée intensivement par de nombreux botanistes. Compte tenu de l’aspect très voyant de cette plante lorsqu’elle est en floraison, les localités mentionnées dans le présent rapport constituent probablement une forte proportion de la répartition complète de l’espèce au Canada. La poursuite des recherches pourrait toutefois révéler de nouvelles localités dans l’aire de répartition connue de l’espèce. Les deux secteurs suivants semblent prometteurs.

Une localité potentielle dans le canton de Malden, à 2 km au sud-est d’Amherstburg, à l’extrémité nord du marais du ruisseau Big, a été signalée par G. E. Waldron et visitée le 11 août 2002 par G. M. Allen, mais ce dernier n’y a observé aucun H. moscheutos en inspectant visuellement vers le nord et le sud à l’aide de jumelles. Un milieu palustre existe au nord et au sud du pont surmontant le ruisseau Big, mais il est envahi par le roseau commun.

Les marais intérieurs du ruisseau Big (Amherstburg) méritent une inspection par bateau à la recherche de peuplements d’H. moscheutos. Ces vastes milieux humides ont seulement été visités par la route pour le présent rapport. Des milieux propices existent entre la route de comté 20 et l’aire de conservation de Holiday Beach, secteur où peu de populations ont été documentées à ce jour.

Par ailleurs, en 2002, G. M. Allen a fait des recherches infructueuses dans le canton d’Anderdon, à 2 km à l’est de Rivière-aux-Canards, au pont surmontant la rivière aux Canards. Encore ici, tout le milieu palustre inspecté à l’aide de jumelles vers le nord et vers le sud le long de la rivière était occupé par le roseau commun.

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