Entosthodon fasciculé (Entosthodon fascicularis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Rapport de situation du COSEPAC
sur
l’entosthodon fasciculé
Entosthodon fascicularis
au Canada
2005

Information sur l'espèce

Nom et classification

Nom scientifique :

Entosthodon fascicularis (Hedw.) C. Müll.

Synonymes pertinents :

Funaria leibergii Britt., Funaria fascicularis (Hedw.) Lindb.

Nom français :

entosthodon fasciculé

Nom anglais :

banded cord-moss

Famille :

Funariacées

Grand groupe végétal :

Mousses (Musci)


Les Funariacées sont une grande famille de mousses qui se ressemblent beaucoup quant à leurs caractères végétatifs. La plupart des espèces ont des feuilles larges, de couleur vert pâle, dont les cellules sont grandes et pâles (Crum et Anderson, 1980). On estime que la plupart ont une courte durée de vie et sont annuelles ou bisannuelles (Grout, 1935; Lawton, 1971). Les divers genres se distinguent par les caractères du sporophyte et plus précisément par la forme, la grosseur et le caractère plus ou moins droit de la capsule ainsi que par le degré de développement (ou l’absence) du péristome, qui est une couronne d’appendices ressemblant à des dents et bordant l’orifice de la capsule.

Le genre Entosthodon réunit des espèces minuscules et tire son nom du fait que le péristome, s’il existe, est inséré assez loin du bord de l’orifice, à l’intérieur de la capsule. La capsule est légèrement exserte, dressée, symétrique et munie d’un opercule. Les spores sont modérément grosses. Les mousses de ce genre tendent à coloniser des milieux éphémères qui apparaissent de manière répétée mais irrégulière dans le même secteur, plutôt que de dépendre de la dispersion des spores par le vent, qui permettrait d’atteindre des milieux propices plus éloignés.

En Amérique du Nord, il existe 12 espèces d’Entosthodon, dont seulement deux sont présentes au Canada, et uniquement en Colombie-Britannique, l’E. rubiginosus et l’E. fascicularis(Anderson et al., 1990; Ireland et al., 1987). Grout (1935) traite de l’E.  fascicularis sous le nom E. leibergii.


Description

La description suivante s’inspire principalement de Grout (1935), de Lawton (1971) et de Smith (1989), ainsi que de l'examen de spécimens. La figure 1 illustre plusieurs des caractères ici décrits.


Figure 1 : Morphologie comparative de l’Entosthodon fascicularis et de l’E. rubiginosusNote de bas de page 6

Figure 1 : Morphologie comparative de l’Entosthodon fascicularis et de l’E. rubiginosus

Entosthodon fascicularis (a – e) et de l’E. rubiginosus (f – j); a, f : marge de feuille supérieure (x 175); b, g : feuille caulinaire (a : x12, b : x16); c, h : capsule à l’état frais (c : x12, h : x16); d, i : capsule à l’état sec (d : x12, i : x16); e, j : cellules supérieures de la paroi de la capsule (x 175); a, b, et f d’après Lawton (1971); autres dessins par T. McIntosh.

L'Entosthodon fascicularis est petite mousse acrocarpe (produisant ses organes femelles et ses sporophytes au bout des tiges principales), haute de 2 à 4 mm (atteignant parfois 7 mm), qui pousse en petites colonies sur sol demeurant humide une partie de l’année. À maturité, la mousse est vert pâle à vert-jaune. Les feuilles pleinement développées forment un groupe serré au sommet de la tige et mesurent de 1,5 à 4 mm (jusqu’à 5 mm) de longueur et de 1 à 2 mm de largeur. Les feuilles sont oblongues-lancéolées à ovées-lancéolées, acuminées à aiguës, dressées-étalées à l’état humide et souvent contortées à l’état sec. Leurs marges sont plates dans la partie inférieure de la feuille et souvent un peu dentées dans la partie supérieure. Les cellules marginales sont généralement un peu plus longues et plus étroites que les cellules laminales adjacentes. Les cellules supérieures sont lisses, irrégulièrement rectangulaires, à parois minces, et elles mesurent de 50 à 70 µm de longueur et de 15 à 25 µm (jusqu'à 40) de largeur. Les cellules basales sont allongées-rectangulaires, et la feuille présente parfois des oreillettes formées de cellules gonflées. La nervure se termine généralement dans l'apex de la feuille, ou en deçà; elle peut aussi être légèrement excurrente, quoique cela soit plutôt rare.

L'Entosthodon fascicularis est autoïque : les organes mâles et femelles se rencontrent sur la même tige. Les sporophytes sont petits (de 5 à 9 mm [jusqu’à 12] de hauteur) et arrivent à maturité à la fin de l'hiver et au printemps. La coiffe (capuchon de tissus gamétophytiques protégeant le jeune sporophyte) est relativement grande et distincte et couvre entièrement la capsule pendant sa maturation. Elle est fendue près de la base et se termine par une longue pointe mince. La capsule est globuleuse-piriforme, dressée, brun-rouge à brun-jaune à maturité. À l’état sec, elle est souvent nettement contractée sous l'orifice et plissée à la base. L'orifice de la capsule est bordé par une série de petites cellules transversalement rectangulaires sous lesquelles se trouvent des cellules irrégulièrement carrées dont les parois sont légèrement épaissies (ce dernier caractère distingue l’E. fascicularis de l'E. rubiginosus, chez lequel ces cellules sont allongées, avec des parois généralement plus épaissies). L'opercule (couvercle de la capsule) est convexe; lorsqu'il tombe, on peut constater que le péristome est rudimentaire, ou parfois absent. Les spores sont papilleuses, ou rugueuses, et mesurent de 22 à 30 µm.

On trouvera des clés d’identification et des illustrations supplémentaires dans Grout (1935), Lawton (1971) et Smith (1989, sous Funaria fascicularis).

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