Noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) programme de rétablissement : chapitre 1

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada.

Information du document

Programme de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) au Canada

Image du coverture

Référence recommandée

Environnement et Changement climatique Canada. 2016. Programme de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) au Canada [Proposition]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. 2 parties, 16 p. + 31 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Nicole Kroeker

Also available in English under the title “Recovery Strategy for the Edwards’ Beach Moth (Anarta edwardsii) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Programme de rétablissement de la noctuelle d’edwards (Anarta edwardsii) au Canada 2016

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) en Colombie-Britannique (partie 2) en vertu de l’article 44 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement et Changement climatique Canada a inclus une addition fédérale (partie 1) au présent programme de rétablissement afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le programme de rétablissement fédéral de la noctuelle d’Edwards au Canada est composé des deux parties suivantes :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement et Changement climatique Canada.

Partie 2 – Plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est la ministre compétente en vertu de la LEP de la noctuelle d’Edwards, et a élaboré la composante fédérale (partie 1) du présent programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la province de la Colombie-Britannique, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP. L’article 44 de la LEP autorise la ministre à adopter en tout ou en partie un plan existant pour l’espèce si ce plan respecte les exigences de contenu imposées par la LEP au paragraphe 41(1) ou 41(2). La province de la Colombie Britannique a remis le plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards ci-joint (partie 2), à titre d’avis scientifique, aux autorités responsables de la gestion de l’espèce en Colombie Britannique. Ce plan a été préparé en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada et/ou l’Agence Parcs Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la noctuelle d’Edwards et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et/ou l’Agence Parcs Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque de l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, il peut y avoir des incidences réglementaires futures, selon l’endroit où se trouve l’habitat essentiel désigné. La LEP exige que l’habitat essentiel désigné se trouvant à l’intérieur d’un parc national dénommé et décrit à l’annexe 1 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada, le parc urbain national de la Rouge créé par la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, d’une zone de protection marine sous le régime de la Loi sur les océans, d’un refuge d’oiseaux migrateurs sous le régime de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs ou d’une réserve nationale de la faune sous le régime de la Loi sur les espèces sauvages du Canada, soit décrit dans la Gazette du Canada, après quoi les interdictions relatives à la destruction de cet habitat seront appliquées. Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, la ministre compétente doit, soit faire une déclaration sur la protection juridique existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées. En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si la ministre compétente estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autre loi fédérale, ou par les lois provinciales ou territoriales, elle doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

Nous souhaitons remercier de nombreuses personnes qui ont fourni des renseignements utilisés dans la préparation de cette addition fédérale. L’élaboration du présent programme de rétablissement a été coordonnée par Kella Sadler (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région du Pacifique et du Yukon (ECCC–SCF−RPY). Nick Page (Raincoast Applied Ecology) a élaboré la version provisoire du présent document dans le cadre d’un contrat avec Environnement et Changement climatique Canada. Les personnes suivantes ont apporté une contribution et/ou un soutien collectif important : Conan Webb et Nicole Kroeker (Agence Parcs Canada), Matt Huntley, Holly Middleton, Lucy Reiss et Dan Shervill (ECCC–SCF−RPY), Véronique Lalande (ECCC–SCF−Région de la capitale nationale), et Connie Miller Retzer (ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles de la Colombie-Britannique (B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations). Danielle Yu (ECCC–SCF−RPY) a apporté une aide supplémentaire à la cartographie et à la préparation des figures.

Ajouts et modifications apportés au document adopté

Les sections suivantes ont été incluses pour satisfaire à des exigences particulières de la Loi sur les espèces en péril (LEP) qui ne sont pas prises en considération dans le Plan de rétablissement de la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) en Colombie-Britannique (partie 2 du présent document, appelé ci-après « plan de rétablissement provincial ») et pour présenter des renseignements à jour ou additionnels.

En vertu de la LEP, il existe des exigences et des processus particuliers concernant la protection de l’habitat essentiel. Ainsi, les énoncés du plan de rétablissement provincial concernant la protection de l’habitat de survie/rétablissement peuvent ne pas correspondre directement aux exigences fédérales. Les mesures de rétablissement visant la protection de l’habitat sont adoptées, cependant on évaluera à la suite de la publication de la version finale du programme de rétablissement fédéral si ces mesures entraîneront la protection de l’habitat essentiel en vertu de la LEP.

1. Information sur la situation de l’espèce

Le plan de rétablissement provincial ne comprend aucun énoncé sur la proportion (%) de l’aire de répartition de l’espèce à l’intérieur et à l’extérieur du Canada.

Même s’il n’existe aucune information détaillée sur la population et la répartition permettant d’établir une estimation fiable de la proportion de l’aire de répartition mondiale au Canada, le COSEPAC (COSEWIC, 2009) indique que la zone d’occurrence estimée de la noctuelle d’Edwards au Canada est de moins de 1 % (c.-à-d. 2 050 km² au Canada, par rapport à 350 000 km² dans le monde).

2. Habitat essentiel

La présente section remplace la section 7 du plan de rétablissement provincial « Information sur l’habitat nécessaire pour atteindre le but du rétablissement ».

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Le plan de rétablissement provincial de la noctuelle d’Edwards comprend une description des caractéristiques biophysiques de l’habitat nécessaire à la survie et/ou au rétablissement de l’espèce, ainsi que des activités susceptibles d’entraîner des dommages à l’habitat nécessaire à la survie et/ou au rétablissement. Cet avis scientifique a été utilisé pour orienter le contenu des sections suivantes sur l’habitat essentiel dans le présent programme de rétablissement fédéral.

2.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

Emplacement géospatial des zones renfermant de l’habitat essentiel

L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards est désigné dans six sites le long de la côte sud-est de l’île de Vancouver, de même que dans un site près de Tofino (côte ouest de l’île de Vancouver), en Colombie-Britannique (figures 1 à 3) :

Côte sud-est de l’île de Vancouver
  1. Île Sidney (2 sites) : flèche littorale Sidney, flèche littorale Hook (figure 1)
  2. Île James (3 sites) : flèche littorale de la jetée Powder, flèche littorale Nord, flèche littorale Melanie (figure 2)
  3. Île de Vancouver (1 site) : flèche littorale Cordova et plage Island View (figure 2)
Tofino (côte ouest de l’île de Vancouver)
  1. Plage Wickanninish (figure 3)

Les zones renfermant de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sont désignées selon une combinaison des éléments suivants : 1) les occurrencesNote1répertoriées qui respectent tous les critères suivants : i) doivent être relativement récentes (< 20 ans), ii) l’identification du spécimen doit avoir été faite ou vérifiée par un taxinomiste professionnel, iii) les spécimens doivent être accessibles dans des collections à des fins de vérification; 2) une estimation de la capacité de dispersion saisonnière des noctuelles d’Edwards adultes, soit un rayon de 750 m autour de chaque occurrence répertoriée; 3) la sélection des éléments écologiques distinctsNote2 (c.-à-d. les types de milieux) seulement qui sont réputés abriter la noctuelle d’Edwards, à l’intérieur de la superficie de dispersion.

La capacité de dispersion de la noctuelle d’Edwards est inconnue; toutefois, l’estimation du rayon de dispersion de 750 m comporte la meilleure information accessible fondée sur des espèces biologiquement semblables. Les noctuidésNote3sont des papillons qui volent et se dispersent généralement bien. Une étude de marquage-recapture de papillons nocturnes en Finlande a montré que la distance de dispersion pouvait atteindre 30 km, bien que la moyenne soit d’environ 100 m (Nieminen, 1996). Des études sur la dispersion de deux papillons nocturnes actifs le jour en Suède ont révélé que la distance de déplacement moyenne était de 1,1 km (Franzen et Nilsson, 2007).

NatureServe (2002) mentionne une limite supérieure par défaut de 1 km de l’étendue de la zone tampon inférée chez les papillons nocturnes de la famille des Noctuidés, ce qui donne à penser que la limite supérieure serait associée à des espèces qui occupent habituellement de vastes milieux, p. ex. les espèces forestières ou arboricoles. Compte tenu de la faible étendue et du caractère localisé des milieux occupés par la noctuelle d’Edwards, la distance de dispersion de 750 m a été considérée comme une estimation réaliste, sur laquelle on peut fonder la désignation de l’habitat essentiel.

La distance de dispersion de 750 m autour de chaque occurrence répertoriée de la noctuelle d’Edwards a été redéfinie de manière à ne tenir compte que des types de milieux qui soutiennent cette espèce (tel qu’il est décrit à la section ci-dessous). La redéfinition de la zone géospatiale a été achevée en utilisant des photos aériennes récentes et/ou la technique d’orthoimagerie à résolution modérée (30 m), des données cartographiques provenant d’inventaires d’écosystèmes vulnérables (Ward et. al, 1998), des données topographiques (cartes TRIM à l’échelle 1:20 000 – Terrain Resource Information Management) et des connaissances de spécialistes sur les sites. Les méthodes et les processus décisionnels employés pour la désignation de l’habitat essentiel sont décrits en détail dans un document d’appui déposé aux archives.

Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel

Dans les zones identifiées comme renfermant de l’habitat essentiel, l’habitat essentiel est désigné là où se rencontrent les types de milieux suivants :

  • milieux sablonneux côtiers, comme les flèches littorales, les dunes et les plages;
  • marais côtiers salés;
  • communautés à couvert végétal clairsemé de la partie haute des plages, communautés végétales d’ammophiles et communautés d’arbustes épars.

La noctuelle d’Edwards utilise vraisemblablement un substrat sablonneux pour hiverner et peut aussi utiliser le sable pour se reposer ou se cacher durant ses périodes de vol, moment où les papillons nocturnes adultes sont le plus vulnérables à la prédation. À l’intérieur des types de milieux mentionnés, la noctuelle d’Edwards utilise des plantes hôtes pour se nourrir (chenilles) et s’abreuver de nectar (adultes); elle utilise aussi des éléments structuraux de la végétation pour se reposer et se cacher des prédateurs. On ne possède aucune information sur l’identité, la composition et la densité des espèces végétales hôtes requises par la noctuelle d’Edwards au cours des divers stades de son cycle vital. Les plantes communes des plages sablonneuses où des noctuelles d’Edwards ont été capturées sont l’élyme des sables d’Amérique (Leymus mollis ssp. mollis), l’herbe à poux de Chamisso (Ambrosia chamissonis), le carex à grosses têtes (Carex macrocephala), la gesse maritime (Lathyrus japonicus var. maritimus) et le caquillier édentulé (Cakile edentula). Les plantes halophiles communes des marais sur lesquelles a été rencontrée l’espèce sont le distichlis dressé (Distichlis spicata var. spicata), la salicorne du Pacifique (Sarcocornia pacifica) et l’arroche étalée (Atriplex patula), une plante exotique. La noctuelle d’Edwards peut utiliser certaines de ces espèces de plantes au cours de son cycle vital et/ou en dépendre.

Les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel comprennent la végétation (composition et abondance des espèces végétales) et le substrat (sable, sol) qui forment les types de milieux susmentionnés. Les zones renfermant de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards (totalisant 116,6 ha) sont présentées aux figures 1 à 3. L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards au Canada se trouve à l’intérieur des polygones jaunes ombrés présentés sur chaque carte là où sont présentes les caractéristiques biophysiques décrites précédemment. Les types de milieux cernés (tels que représentés par la végétation et le substrat) comprennent les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel de cette espèce, et les polygones jaunes ombrés (unités) apparaissant sur la carte représentent donc une bonne approximation de l’habitat essentiel réel.

À l’intérieur de ces polygones, les milieux manifestement peu convenables, comme i) les zones de plages en bas de la laisse des hautes eaux et les zones de marais salés sous la marge des milieux végétalisés terrestres (p. ex. les plantes semi-aquatiques qui se rencontrent dans la zone intertidale) et ii) les communautés forestières et les communautés arbustives denses, ne sont pas requis par la noctuelle d’Edwards et ne sont donc pas désignés comme habitat essentiel. De même, les caractéristiques d’origine humaine, y compris les sentiers actifs existants et/ou d’autres zones hautement perturbées qui servent précisément de sentiers pédestres et de routes ainsi que les infrastructures existantes comme les tables de pique-nique ancrées et les bâtiments, ne possèdent aucune des caractéristiques biophysiques requises par la noctuelle d’Edwards et ne sont donc pas désignées comme habitat essentiel. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans ces figures est un système national de quadrillage de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel, à des fins de planification de l’aménagement du territoire et/ou d’évaluation environnementale.

L’habitat essentiel désigné est suffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. Par conséquent, aucun calendrier d’études n’est nécessaire. L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards est désigné dans le présent document dans la mesure du possible. À mesure que les autorités responsables et/ou d’autres parties intéressées effectuent des recherches (notamment des relevés pour préciser l’aire de répartition de l’espèce, identifier les plantes hôtes et déterminer les besoins en matière de substrat), la méthodologie et la désignation de l’habitat essentiel pourront être modifiées et/ou redéfinies pour prendre en compte de nouvelles connaissances.

Figure 1. L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur l’île Sidney, en Colombie-Britannique, est représenté par les polygones jaunes ombrés, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent une superficie totale de 35,4 ha renfermant de l’habitat essentiel aux sites de la flèche littorale Sidney (3,7 ha) et de la flèche littorale Hook (31,7 ha). Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système national de quadrillage de référence qui indique l’emplacement géographique général à l’intérieur duquel se trouve de l’habitat essentiel au Canada. Les zones situées à l’extérieur des polygones jaunes ombrés ne renferment pas d’habitat essentiel.
map
Description longue pour la figure 1

La figure 1 montre une carte de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur l’île Sidney, en Colombie-Britannique. L’habitat essentiel se trouve dans les carrés de 1 km × 1 km du quadrillage UTM, le système de quadrillage de référence. L’habitat essentiel de cette espèce se trouve aux sites de la flèche littorale Sidney et de la flèche littorale Hook et est symbolisé par les 8 carrés du quadrillage UTM, le système de quadrillage de référence.

 

Figure 2. L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur l’île James et sur la côte sud-est de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, est représenté par les polygones jaunes ombrés, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent une superficie totale de 21,2 ha renfermant de l’habitat essentiel sur l’île James aux sites de la jetée Powder (7,0 ha), de la flèche littorale Nord (8,7 ha) et de la flèche littorale Melanie (5,5 ha), de même qu’une superficie de 30,0 ha sur la côte sud-est de l’île de Vancouver aux sites de la flèche littorale Cordova et de la plage Island View. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système national de quadrillage de référence qui indique l’emplacement géographique général à l’intérieur duquel se trouve de l’habitat essentiel au Canada. Les zones situées à l’extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Carte
Description longue pour la figure 2

La figure 2 montre une carte de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur l’île James et sur la côte sud-est de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. L’habitat essentiel se trouve dans les 7 carrés de 1 km × 1 km du quadrillage UTM, le système national de quadrillage de référence, qui représentent les 4 localités détaillées et disjointes de l’habitat essentiel aux sites de la flèche littorale Cordova et de la plage Island View, de la flèche littorale Melanie, de la jetée Powder et de la flèche littorale Nord.

 

Figure 3. L’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur la plage Wickanninish, près de Tofino, en Colombie-Britannique, est représenté par les polygones jaunes ombrés, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent une superficie totale de 30,0 ha renfermant de l’habitat essentiel à ce site. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système national de quadrillage de référence qui indique l’emplacement géographique général à l’intérieur duquel se trouve de l’habitat essentiel au Canada. Les zones situées à l’extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
carte
Description longue pour la figure 3

La figure 3 montre une carte de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards sur la plage Wickanninish près de Tofino, en Colombie-Britannique. L’habitat essentiel se trouve dans les 5 carrés de 1 km × 1 km du quadrillage UTM (système national de quadrillage de référence) qui montrent une superficie totale de 30,0 ha renfermant de l’habitat essentiel au site de la plage Wickanninish.

2.2 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Il convient de noter que les activités qui se déroulent à l’intérieur ou à proximité de l’habitat essentiel ne sont pas toutes susceptibles d’en entraîner la destruction. Le tableau 1 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.

Le plan de rétablissement provincial comprend une section qui décrit certaines activités humaines susceptibles d’endommager l’habitat nécessaire à la survie et/ou au rétablissement de l’espèce. Le présent avis scientifique a été utilisé pour orienter la description des activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel dans ce programme de rétablissement fédéral.

Tableau 1. Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la noctuelle d’Edwards. Les numéros de menaces correspondent aux catégories du système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) Note 4 et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) ( CMP 2010).
Description de l’activité Description de l’effet relatif à la perte de fonction de l’habitat essentiel Détails relation avec les menaces établies
Conversion de zones de paysages naturels pour le développement résidentiel et commercial ou des infrastructures associées (p. ex. routes, immeubles, installations). Perte directe d’habitat essentiel attribuable à l’élimination et au remplacement de la végétation, au dépôt de débris, à la perturbation et au compactage du substrat et/ou aux effets indirects associés qui endommagent ou détruisent les caractéristiques biophysiques requises par la noctuelle d’Edwards.

Menace (UICN-CMP) :

Menace 1.3 : La majorité des sites ne conviennent pas au développement résidentiel en raison des conditions du sol ou du risque d’inondation; toutefois, il existe une possibilité de construction de logements sur l’île James.

Tous les sites où l’on rencontre la noctuelle d’Edwards offrent une valeur importante pour les activités touristiques et récréatives publiques. Le développement à des fins récréatives entraîne la perte d’habitat. Cette menace est continue.

L’utilisation du paysage par les humains a entraîné des effets négatifs importants :

Utilisation de véhicules motorisés : (p. ex.véhicules tout-terrain, autos, camions ou autres)

  • durant la période de dormance (août à mai, inclusivement) : tout volume ou type d’utilisation à l’extérieur des routes ou des sentiers existants;
  • en dehors de la période de dormance (juin-juillet inclusivement) : tout volume ou type d’utilisation à l’extérieur des routes ou des sentiers existants, à l’exception des cas où cette utilisation est précisément destinée à l’amélioration de la survie et du rétablissement de la noctuelle d’Edwards (c.-à-d. remise en état de l’habitat et/ou suivi), et dans les cas où elle ne réduit pas la capacité de l’habitat à répondre aux besoins de l’espèce.

Circulation non motorisée (p. ex. circulation pédestre, vélo de montagne) :

  • peu importe le moment de l’année : tout type et/ou volume d’utilisation qui entraîne des dommages à la végétation naturelle ou sa destruction (plantes hôtes et/ou nectarifères potentielles) et/ou aux substrats, dans la mesure où l’habitat ne soutient pas le rétablissement de l’espèceNote5
Perturbation des caractéristiques biophysiques locales existantes, notamment des dommages physiques directs ou la perte des caractéristiques biophysiques requises pour la survie de la noctuelle d’Edwards. Les activités peuvent contribuer à l’élimination de la végétation (c.-à-d. avoir des effets sur la disponibilité des plantes hôtes potentielles des œufs et des chenilles ainsi que des plantes nectarifères) et/ou entraîner le compactage ou la destruction du substrat et/ou de la litière requise par les œufs et les chenilles de la noctuelle d’Edward.

Menaces (UICN-CMP) :

Menace 4.1 : L’utilisation de véhicules motorisés a été une source de perturbation majeure à plusieurs sites (plage Island View et flèche littorale Cordova) dans le passé. Des pertes directes d’habitat attribuables à l’augmentation progressive des zones utilisées pour le stationnement, l’entreposage et d’autres fins, qui sont adjacentes à des routes existantes, pourraient survenir. Cette menace a aussi des liens avec la menace 8.1 – de la machinerie lourde (p. ex. pelle rétrocaveuse) est parfois utilisée pour l’enlèvement de plantes envahissantes.

Menace 6.1. : Les activités récréatives sont communes dans la majorité des sites abritant la noctuelle d’Edwards, à l’exception de l’île James, où l’accès est actuellement contrôlé (2015).

Modification des milieux naturels attribuables à des activités humaines, comme la stabilisation de pentes ou la construction d’épis ou de brise-lames, qui entraînent la succession de la végétation. Perte de caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel attribuable à la réduction ou à la perturbation des mouvements du sable des côtes, qui contribuent à la stabilisation et à l’établissement de la végétation dans les communautés à couvert végétal clairsemé. Menace UICN-CMP : menace 7.3
Introduction délibérée d’espèces végétales exotiques envahissantes attribuable, par exemple, à des activités qui ne sont pas conformes aux pratiques exemplaires de gestion provinciales pour l’utilisation d’équipement propreNote6. Les espèces exotiques envahissantes peuvent détruire l’habitat disponible pour la noctuelle d’Edwards, car elles peuvent rendre les caractéristiques biophysiques requises de l’habitat essentiel (p. ex. plantes hôtes des chenilles et/ou plantes hôtes nectarifères ou substrats) non disponibles sur le plan fonctionnel parce qu’elles accaparent l’espace et les ressources disponibles, stabilisent et colonisent les milieux à couvert végétal clairsemé et modifient potentiellement la chimie du sol.

Menace UICN-CMP :

Menace 8.1 : Le genêt à balais, l’ammophile des sables, l’ajonc d’Europe et diverses espèces de graminées non indigènes modifient rapidement de nombreux milieux sablonneux côtiers en Colombie-Britannique.

Activités de lutte (mécanique ou chimique) contre les invertébrés nuisibles et/ou les plantes envahissantes qui ne sont pas conformes aux pratiques exemplaires de gestion provinciales (le cas échéant); cela peut comprendre les activités sur le site ou la dérive d’un herbicide ou d’un pesticide à partir de zones adjacentes. La lutte chimique (pesticides ou herbicides) ou physique contre les invertébrés nuisibles ou les plantes envahissantes peut détruire l'habitat essentiel en dégradant ou en éliminant la végétation et/ou les caractéristiques biophysiques du substrat (p. ex. enlèvement des mauvaises herbes), ou rendre le microhabitat toxique par l’intermédiaire de l’application de pesticides et/ou d’herbicides.

Menaces UICN-CMP :

Menaces 8.1, 9.3 : Un programme provincial visant à détecter et à éradiquer la spongieuse existe depuis 1979 et, depuis ce temps, un insecticide est appliqué dans de nombreuses zones de l’aire de répartition de la noctuelle d’Edwards. Cette activité pourrait se poursuivre, selon le nombre de spongieuses capturées dans les pièges au cours des relevés annuels. Les méthodes de lutte mécanique contre les plantes envahissantes peuvent aussi être responsables de la destruction; voir la description de l’activité « Utilisation de véhicules motorisés » décrite plus haut dans le présent tableau.

3. Mesure des progrès

L’indicateur de rendement présenté ci-dessous propose un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition. Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué au moyen de l’indicateur de rendement suivant :

  • La persistance et la répartition de la noctuelle d’Edwards à tous les sites existants connus (y compris tous les sites nouvellement trouvés) sont maintenues, c.-à-d. que la taille de la population, la zone d’occurrence ou la zone d’occupation à chaque site sont stables et/ou augmentent naturellement.

4. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action visant la noctuelle d’Edwards seront publiés dans le Registre public des espèces en péril d’ici 2021.

5. Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le plan de rétablissement provincial visant la noctuelle d’Edwards renferme une section décrivant les effets des activités de rétablissement sur les espèces non ciblées (section 9). Environnement et Changement climatique Canada adopte cette section du plan de rétablissement provincial à titre d’énoncé sur les effets des activités de rétablissement sur l’environnement et les espèces non ciblées. L’aire de répartition de la noctuelle d’Edwards chevauche celle de plusieurs autres espèces en péril, y compris la noctuelle de l’abronie (Copablepharon fuscum) et l’onagre à fruits tordus (Camissonia contorta), qui sont inscrites sur la liste fédérale des espèces en voie de disparition. Les activités de planification du rétablissement visant la noctuelle d’Edwards tiendront compte de toutes les espèces en péril cooccurrentes, de sorte que celles-ci et leur habitat ne subiront aucun effet négatif.

6. Références

Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada (COSEWIC). 2009. COSEWIC assessment and status report on the Edwards’ Beach Moth Anarta edwardsii in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 26 pp. [Également disponible en français : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la noctuelle d’Edwards (Anarta edwardsii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 29 p.]

Franzén, M. et S.G. Nilsson. 2007. What is the required minimum landscape size for dispersal studies? Journal of Animal Ecology 76 : 1224–1230.

NatureServe. 2002. Section 4 EO Specifications : Excerpt from the EO Data Standard [PDF, 346 KB]

Nieminen, M. 1996. Migration of moth species in a network of small islands. Oecologia 108 : 643–651

Ward, P., G. Radcliffe, J. Kirkby, J. Illingworth et C. Cadrin. 1998. Sensitive Ecosystems Inventory: East Vancouver Island and Gulf Islands,1993 - 1997. Volume 1 : Methodology, Ecological Descriptions and Results. Technical Report Series No. 320, Canadian Wildlife Service, Pacific and Yukon Region, British Columbia.

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