Quiscale rouilleux (Euphagus carolinus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Quiscale rouilleux
Euphagus carolinus

Information sur l’espèce

Le Quiscale rouilleux (Euphagus carolinus) est un passereau de taille moyenne dont la queue légèrement arrondie est aussi longue que les ailes. Les oiseaux des deux sexes ont les yeux jaune pâle et un bec noir faiblement courbé. Pendant la saison de reproduction, le plumage du mâle est entièrement noir et légèrement irisé de vert sur le corps et de violet sur la tête et le cou. Le plumage couleur gris brun de la femelle n’est pas irisé. En hiver, le plumage des deux sexes est roussâtre. Dans les provinces de l’Ouest, il est facile de confondre le Quiscale rouilleux avec le Quiscale de Brewer (E. cyanocephalus) en raison des similitudes de leur plumage et de leur morphologie.

Répartition

Vaste de 7,6 millions dekm², l’aire de reproduction du Quiscale rouilleux couvre la majorité des provinces et territoires du Canada, l’Alaska et plusieurs États des Grands Lacs et de la Nouvelle-Angleterre. L’aire d’hivernage du Quiscale rouilleux englobe la majorité des États du centre et de l’est des États-Unis bien que, sporadiquement, l’oiseau hiverne dans le sud de la plupart des provinces canadiennes.

Habitat

L’aire de reproduction du Quiscale rouilleux recouvre de très près la forêt boréale. Dans ce biome, l’espèce favorise les milieux humides forestiers -- ruisseaux à faible débit, tourbières, cariçaies, marais, marécages, étangs de castors, bordures des pâturages. En hiver, le Quiscale rouilleux occupe principalement les forêts humides et les champs cultivés. La transformation des milieux humides pour l’agriculture ou l’habitation humaine est le principal facteur responsable de la réduction de l’habitat du Quiscale rouilleux, particulièrement dans son aire d’hivernage.

Biologie

Le Quiscale rouilleux est habituellement monogame. Les couples s’isolent pour nicher en bordure des milieux humides. Les nids sont construits par les femelles à proximité ou au-dessus de l’eau dans la végétation riveraine. Les nichées comptent entre trois et six œufs, couvés exclusivement par la femelle. L’incubation dure quatorze jours et débute normalement dès la ponte du premier œuf. Les oisillons demeurent au nid pendant environ treize jours.

Taille et tendances des populations

La population canadienne, qui constitue environ 70 p. 100 de la population reproductrice mondiale, compte entre 110 400 et 1,4 million individus. Plusieurs indices laissent croire que la population de Quiscales rouilleux a connu un important déclin au cours des quarante dernières années. Les analyses de la tendance à long terme fondées sur le Recensement des oiseaux de Noël indiquent un déclin annuel de - 5,1 p. 100 par année depuis 1966. Selon ces analyses, la population aurait baissé d’environ 85 p. 100 depuis le milieu des années 1960. Des analyses de la tendance à court terme basées sur le même recensement indiquent un déclin de - 2,1 p. 100 par année entre 1994 et 2003. Selon ces analyses, la population aurait reculé de 18,3 p. 100 au cours des 10 dernières années.

Facteurs limitatifs et menaces

On estime que les menaces les plus graves qui pèsent sur le Quiscale rouilleux sont la transformation, à des fins agricoles ou d’habitation humaine, des forêts de la plaine inondable de la vallée du Mississippi qui constituent son aire d’hivernage principale, ainsi que les programmes de lutte antiaviaire en cours dans le sud-est des États-Unis depuis les années 1970.

Importance de l’espèce

Puisque 70 p. 100 de l’aire de reproduction du Quiscale rouilleux se trouve au Canada, on estime que le pays a une grande responsabilité pour la conservation de l’espèce.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Apparemment, le Quiscale rouilleux n’est pas considéré comme en péril à l’échelle du continent. Au Canada, le Quiscale rouilleux n’est pas protégé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Les quiscales sont considérés nuisibles au Canada et aux États-Unis, et peuvent être abattus dans le cadre de programmes de lutte antiaviaire.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2006)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) *
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P) **
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) ***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) ****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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