Épipactis géant (Epipactis gigantea) évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2015
Non en péril
2015
Table des matières
- Table des matières
- Sommaire de l’évaluation
- Résumé
- Résumé technique
- Préface
- Description et importance de l’espèce sauvage
- Répartition
- Habitat
- Biologie
- Taille et tendances de la population
- Menaces et facteurs limitatifs
- Menace 11 (UICN) – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents
- Menace 1 (UICN) – Développement résidentiel et commercial
- Menace 5 (UICN) – Utilisation des ressources biologiques
- Menace 6 (UICN) – Intrusions et perturbations humaines
- Menace 7 (UICN) – Modifications des systèmes naturels
- Menace 8 (UICN) – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques
- Nombre de localités
- Protection, statuts et classements
- Remerciements et experts contactés
- Sources d’information
- Sommaire biographique des rédactrices du rapport
- Collections examinées
Liste des figures
- Figure 1. Épipactis géant : individus non florifères (en bas à gauche) et individus florifères (en haut à gauche et à droite). Photos : M. Miller (publiées avec son autorisation).
- Figure 2. Aire de répartition de l’épipactis géant en Amérique du Nord.
- Figure 3. Carte de l’aire de répartition de l’épipactis géant au Canada, montrant l’emplacement des sous-populations existantes, historiques et disparues. Cercle noir = existante; cercle orange = historique (statut inconnu); cercle vide = vraisemblablement disparue; cercle rouge = possiblement disparue. Certains cercles se chevauchent à cause de l’échelle de la carte. Données adaptées et mises à jour d’après Ministry of Environment, 2013.
- Figure 4. Peuplement dense d’épipactis géant dans un habitat entièrement saturé de fin de succession (tourbière minérotrophe mature), où l’on trouve aussi des cypéracées, la quenouille à feuilles larges (Typha latifolia) et une espèce de scirpe (Schoenoplectus sp.). Parc provincial Roderick Haig-Brown. Photo : M. Miller (publiée avec son autorisation).
- Figure 5. Épipactis géant poussant dans un peuplement dense de genévrier horizontal (Juniperus horizontalis), à côté d’un sentier public très achalandé situé à Fairmont Hot Springs.
- Figure 6. Établissement et échantillonnage de transects en bande au ruisseau Holiday, en 2014. On peut voir une colonie dense d’épipactis géant dans la photo du bas. Photos : M. Miller et B. Kelly-McArthur (publiées avec leur autorisation).
- Figure 7. Habitat anciennement occupé par l’espèce le long du ruisseau Peachland, où une clôture anti-érosion a récemment été installée. Photo : J. Symonds (publiée avec son autorisation).
- Figure 8. Épipactis géant (à l’avant-plan) poussant en contrebas d’arbustes indigènes et non indigènes qui empiètent sur l’habitat le long d’un talus routier près de Boswell, en 2013. Photo : M. Miller (publiée avec son autorisation).
- Figure 9. Tige d’épipactis géant montrant des signes évidents de broutage par les cerfs, dans l’aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan, en 2014. La partie supérieure de la tige, qui portait l’inflorescence et les capsules en développement, a été prélevée. Photo : M. Miller (publiée avec son autorisation).
Liste des tableaux
- Tableau 1. Tableau des localités et des sous-populations d’épipactis géant en Colombie-Britannique, indiquant dans chaque cas le statut actuel de la sous-population (existante, disparue ou statut inconnu), la taille de la population (nombre de ramets), l’année et la source du dernier relevé, le régime foncier et les menaces les plus plausibles pesant sur l’espèce. Le numéro d’OE est le numéro d’occurrence d’élément utilisé par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique pour suivre une sous-population en particulier (occurrence d’élément). Les sous-populations apparaissant en caractères gras sont celles qui ont été répertoriées (ou redécouvertes, dans le cas de l’OE n° 32) depuis la dernière mise à jour du rapport de situation (White et Douglas, 1998).
Liste des annexes
- Annexe 1. Évaluation des menaces qui pèsent sur l’épipactis géant.
- Annexe 2. Tableau de classification des menaces pesant sur l’épipactis géant en Colombie-Britannique (BC Ministry of Environment, 2013).
Information sur le document
COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Cananda
COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2015. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’épipactis géant (Epipactis gigantea) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 47 p. Registre public des espèces en péril site Web.
Rapport(s) précédent(s) :
Brunton, Daniel, 1984. COSEWIC assessment and status report on the Giant Helleborine Epipactis gigantea in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 26 pp.
COSEWIC. 1998. (Sous presse). COSEWIC assessment and status report on the Giant Helleborine Epipactis gigantea in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 7 pp.
David J. White,1998. (Sous presse). COSEWIC status report on Giant Helleborine Epipactis gigantea in COSEWIC assessment and status report on Giant Helleborine Epipactis gigantea in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 1 – 7 pp.
Note de production :
Le COSEPAC remercie Michael T. Miller (LGL Limited Environmental Research Associates) d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’épipactis géant (Epipactis gigantea) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC
Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Giant Helleborine (Epipactis gigantea) in Canada.
Illustration/photo de la couverture :
Épipactis géant – Photo : M. Miller (publiée avec son autorisation).
COSEPAC Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – novembre 2015
- Nom commun
- Épipactis géant
- Nom scientifique
- Epipactis gigantea
- Statut
- Non en péril
- Justification de la désignation
- Au Canada, l’aire de répartition de cette orchidée est limitée à une petite région du sud de la Colombie-Britannique. Elle avait été évaluée auparavant comme espèce « préoccupante », mais des sous-populations additionnelles ont été trouvées. L’espèce est donc beaucoup plus abondante que ce qui avait été auparavant documenté. Presque la moitié des sous-populations connues se trouvent dans des aires protégées. L’espèce semble être également beaucoup moins menacée par les collectionneurs d’orchidée que l’on ne le croyait auparavant.
- Répartition
- Colombie-Britannique
- Historique du statut
- Espèce désignée « menacée » en avril 1984. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1998. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « non en péril » en novembre 2015.
COSEPAC Résumé
Épipactis géant
Epipactis gigantea
Description et importance de l’espèce sauvage
L’épipactis géant est une orchidée vivace à tiges feuillées pouvant mesurer jusqu’à 1 m de hauteur, qui se propage au moyen de courts rhizomes. Les tiges florifères portent de 3 à 15 fleurs de 2 à 3 cm de largeur, de couleur vert cuivré à rougeâtre avec des nervures brunâtres à violacées. L’épipactis géant est l’une des orchidées les plus faciles à reconnaître et les plus voyantes du Canada, et est cultivé comme plante ornementale.
Répartition
L’aire de répartition de l’épipactis géant couvre le sud de la Colombie-Britannique et l’ouest des États-Unis, et s’étend vers l’est jusqu’au Dakota du Sud et au Texas. Au moins un spécimen a également été récolté dans le centre du Mexique. En Colombie-Britannique, on compte 23 sous-populations connues (25 « localités ») de l’espèce, réparties dans les bassins versants des fleuves Columbia et Fraser, jusqu’à Fairmont Hot Springs vers l’est, au parc national du Canada du Mont-Revelstoke vers le nord et au lac Cultus, dans la vallée du Fraser, vers l’ouest.
Habitat
L’épipactis géant pousse dans les milieux détrempés ou récepteurs d’humidité, notamment les tourbières, les zones de suintement forestières, les fossés en bordure des routes et les talus routiers, les berges de cours d’eau, les falaises humides, les rives de lacs et les lisières de sources chaudes, en plein soleil ou à l’ombre. Les sites sont souvent calcaires, mais pas toujours.
Biologie
L’épipactis géant est une plante vivace longévive qui se reproduit à la fois par voie sexuée (par graines) et par voie végétative (au moyen de rhizomes). Les tiges aériennes (ramets) émergent au printemps et meurent à l’automne; la floraison a lieu entre juin et août en Colombie-Britannique. Chaque capsule (fruit) contient des milliers de graines minuscules qui sont dispersées par le vent ou l’eau. Bien que des semis aient été observés sur le terrain, la stratégie de reproduction la plus courante semble être la propagation par voie végétative. La nature clonale de l’espèce lui permet de former des colonies denses comprenant des centaines et parfois même des milliers de ramets. Seule une fraction des ramets matures produisent des fleurs au cours d’une année donnée; un grand nombre d’entre eux (habituellement > 70 %) produisent uniquement des tiges feuillées. L’âge moyen des individus de l’espèce au Canada est estimé à plus de 10 ans.
L’espèce semble tolérante à la compétition interspécifique et se rencontre à la fois dans les milieux de début de succession et les milieux de fin de succession. La disponibilité de microsites propices au recrutement et à l’établissement de semis peut toutefois constituer un facteur limitatif. Bien qu’il soit évident que des graines de l’espèce puissent à l’occasion être dispersées sur de grandes distances, l’immigration à partir de populations de l’extérieur du Canada est très improbable.
Taille et tendances de la population
La taille des sous-populations varie considérablement d’un site à l’autre en Colombie-Britannique. Les plus petits sites peuvent abriter moins de 20 ramets, alors que beaucoup de sites plus importants peuvent en abriter plus de 5 000. Le nombre de ramets de la plus grande sous-population connue est estimé à environ un demi-million. Le nombre total de ramets estimé pour l’ensemble de la population canadienne varie entre 475 000 et 1,08 million. Le nombre estimé de tiges florifères (c.-à-d. d’individus matures) varie entre 50 000 et 300 000.
Il n’existe pas de données rigoureuses permettant de déterminer les tendances récentes des populations d’épipactis géant au Canada. Au cours du dernier siècle, le nombre total de sous-populations connues au Canada a connu un déclin de 26 %. Compte tenu des disparitions récentes de sous-populations (confirmées ou présumées), un déclin léger mais continu du nombre total d’individus matures est inféré.
Menaces et facteurs limitatifs
La majorité des sous-populations d’épipactis géant au Canada sont actuellement considérées comme non en péril. Lorsqu’elles ont été déterminées, les menaces plausibles les plus graves sont liées a) aux sécheresses qui abaissent la nappe phréatique ou modifient d’une autre manière le régime hydrologique, b) à la perte d’habitat associée à l’aménagement du territoire et c) aux perturbations liées aux activités récréatives, comme le piétinement.
Protection, statuts et classements
Le COSEPAC a désigné l’épipactis géant comme espèce non en péril lors de sa plus récente évaluation, en novembre 2015. L’épipactis géant est actuellement inscrit à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) comme espèce préoccupante. Cependant, les espèces inscrites à l’annexe 3 ne bénéficient d’aucune protection en vertu de la LEP, et aucun plan de gestion fédéral n’a été établi pour l’épipactis géant. Parmi les 23 sous-populations confirmées de l’espèce, 10 (43 %) se trouvent dans des aires protégées (parcs provinciaux, réserves écologiques, aires de gestion de la faune et parcs nationaux) et bénéficient de ce fait d’une certaine forme de protection de leur habitat (p. ex. en vertu des dispositions de la Park Act de la Colombie-Britannique).
À l’échelle mondiale, l’épipactis géant est coté G4 (apparemment non en péril) par NatureServe. L’espèce est cotée N3 (vulnérable) au Canada et N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril) aux États-Unis. À l’échelle provinciale, l’épipactis géant est coté S3 (vulnérable) en Colombie-Britannique, et l’espèce s’est vu attribuer une cote de priorité des plus élevées selon le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (BC Conservation Framework).
Résumé technique
- Nom scientifique :
- Epipactis gigantea
- Nom français :
- Épipactis géant
- Nom anglais :
- Giant Helleborine
- Répartition au Canada :
- Colombie-Britannique
Demographic Information
Données démographiques
Éléments du résumé technique | information |
---|---|
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN (2011) est utilisée) | Probablement > 10 ans |
Y a-t-il un déclin continu inféré du nombre total d’individus matures? | Oui |
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur cinq ans. | Moins de 1 % |
Pourcentage inféré de réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix dernières années. | Moins de 2 % |
Pourcentage prévu de réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix prochaines années. | Moins de 2 % |
Pourcentage inféré de réduction du nombre total d’individus matures au cours de toute période de dix ans commençant dans le passé et se terminant dans le futur. | Moins de 2 % |
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles, b) comprises et c) ont effectivement cessé? | a) Non b) Oui c) Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? | Non |
Information sur la répartition
Éléments du résumé technique | information |
---|---|
Superficie estimée de la zone d’occurrence | 56 861 km2 |
Indice de zone d’occupation (IZO) km de côté). (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté). |
92 km2 |
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c’est-à-dire que > 50 % de son aire d’occupation totale se situe dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées par une distance plus grande que la distance de dispersion attendue? | Non |
Nombre de localités (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) |
25 localités connues. Ce nombre devrait augmenter avec la réalisation de nouveaux relevés. Le nombre de localités sur les terres publiques pourrait doubler, mais il est peu probable qu’il dépasse 100. |
Y a-t-il un déclin observé, inféré ou prévu de la zone d’occurrence? | Non |
Y a-t-il un déclin inféré de l’indice de zone d’occupation? | Oui |
Y a-t-il un déclin inféré du nombre de sous-populations? | Oui; 3 sous-populations au cours des 30 dernières années (ou environ 3 générations; tableau 1), soit un déclin inféré de 11 % |
Y a-t-il un déclin inféré du nombre de localités? (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) |
Oui; 3 localités au cours des 30 dernières années (ou environ 3 générations; tableau 1), soit un déclin inféré de 10 % |
Y a-t-il un déclin observé ou prévu de la superficie, de l’étendue et/ou de la qualité de l’habitat? | Oui |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) |
Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? | Non |
Nombre d’individus matures
Subpopulation | N Stems (date of most recent estimate) |
---|---|
Ainsworth Hot Springs | 5 000-6 000 (2014) |
Ruisseau Holiday | 30 000-80 000 (2014) |
Celista | Inconnu |
Réserve écologique Columbia Lake | 8 000-9 500 (2015) |
Réserve écologique Mara Meadows | 1 300-1 500 (2010) |
Parc provincial White Lake | 1 000-2 000 (2010) |
Lac Mabel | 30-40 (2010) |
Parc provincial Roderick Haig-Brown | 380 000-890 000 (2014) |
Tourbière Bilbo | 200 (2010) |
Ruisseau Cranberry | 23 000-57 000 (2014) |
Parc provincial Cultus Lake | 300 (2004) |
Fairmont Hot Springs | 6 500-11,500 (2013) |
Kent | 1 000-2 000 (2011) |
Revelstoke, à l’est de | 500-600 (2014) |
Ruisseau Kearns – lac Mahoney | 0? (2010) |
Marécage Mountain Slough, île | 40 (2010) |
Colline Hopyard, île | 3 (2010) |
Chutes Okanagan | 27 (2013) |
Naramata | Inconnu |
Lac Okanagan Ouest (Camp Owaissi) | 243 (2013) |
Lac Skaha Sud-Ouest | 804 (2013) |
Parc Hardy Falls | 0? (2013) |
Parc provincial Pilot Bay | 12,200 (2014) |
Cap Horn | 900 (2013) |
Aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan | 320 (2014) |
Tappen | 5 000-10 000 (2014) |
Ruisseau Park | 12 (2012) |
Total | 475 000-1 080 000 (dont un nombre de tiges florifères [c.-à-d. « matures »] estimé à 50 000-300 000 en 2014) |
Analyse quantitative
Éléments du résumé technique | information |
---|---|
Probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage | Non disponible |
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, par ordre décroissant d’impact)
- Sécheresses (augmentation de la fréquence et de la gravité)
- Perte d’habitat associée à l’aménagement du territoire
- Perturbations liées aux activités récréatives (p. ex. le piétinement)
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce, et dans l’affirmative, par qui?
Oui; premier examen réalisé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique (2013), suivi d’un examen et d’une révision par Bruce Bennett, Dave Fraser, Mike Miller, Stephanie Pellerin et Karen Timm (24 mars 2015) (annexe 1).
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Éléments du résumé technique | information |
---|---|
Statut des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. | Les populations de l’État de Washington, de l’Idaho et du Montana sont classées vulnérables (S3) |
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? | Immigration non documentée et improbable |
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? | Probablement |
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? | Probablement |
Les conditions se détériorent-elles au Canada? Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe). |
Oui |
Les conditions de la population source se détériorent-elles? Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe). |
Oui |
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe). |
Non |
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? | Non |
Nature délicate de l’information sur l’espèce
Éléments du résumé technique | information |
---|---|
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? | Non |
Historique du statut
COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en avril 1984. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1998. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « non en péril » en novembre 2015.
Statut et justification de la désignation :
- Statut :
- Non en péril
- Code alphanumérique :
- Sans objet
- Justification de la désignation :
- Au Canada, l’aire de répartition de cette orchidée est limitée à une petite région du sud de la Colombie-Britannique. Elle avait été évaluée auparavant comme espèce « préoccupante », mais des sous-populations additionnelles ont été trouvées. L’espèce est donc beaucoup plus abondante que ce qui avait été auparavant documenté. Presque la moitié des sous-populations connues se trouvent dans des aires protégées. L’espèce semble être également beaucoup moins menacée par les collectionneurs d’orchidée que l’on ne le croyait auparavant.
Applicabilité des critères
- Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
- Ne correspond pas aux critères. Les déclins n’atteignent pas les seuils établis.
- Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
- Ne correspond pas aux critères. Bien que l’IZO soit inférieur au seuil établi pour les espèces en voie de disparition, l’espèce est présente dans plus de 10 localités, sa population n’est pas gravement fragmentée et elle ne subit pas de fluctuations extrêmes.
- Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
- Ne correspond pas aux critères. Seuils dépassés pour ce qui est du nombre d’individus matures.
- Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :
- Ne correspond pas aux critères.
- Critère E (analyse quantitative) :
- Sans objet. Non effectuée.
Préface
De nouvelles données importantes issues de relevés ont été obtenues sur l’épipactis géant depuis la publication de la dernière mise à jour du rapport de situation sur l’espèce (White et Douglas, 1998). On compte aujourd’hui 23 sous-populations existantes confirmées de l’espèce, ce qui représente une augmentation de 77 % par rapport aux 13 sous-populations signalées par White et Douglas (1998). Toutes les sous-populations signalées par White et Douglas (1998), à l’exception de deux, ont fait l’objet de nouvelles observations effectuées aussi récemment qu’en 2010. La situation actuelle des deux sous-populations restantes – soit celles de Naramata et de Celista – est inconnue.
La sous-population du lac Cultus (OE n° 28), signalée pour la première fois en 1926, n’a pas été incluse dans le rapport de situation de 1998; le dernier relevé de cette sous-population, qui remonte à 2004, a permis de répertorier environ 300 individus de l’espèce. Le site du lac Columbia n’était pas non plus mentionné dans le rapport de situation de 1998, même si les premières observations de l’espèce y avaient été effectuées en 1978. Cette sous-population a été reconfirmée en 2013. La sous-population d’Ainsworth Hot Springs n’avait pas été observée depuis les années 1950 et était présumée disparue, mais le site a été confirmé comme étant existant en 2014. On a établi que les sous-populations situées au ruisseau Kearns et au lac Mahoney, qui étaient considérées comme des sites distincts dans le rapport de situation de 1998, étaient fondées sur une même observation historique. Les recherches effectuées récemment à ce site (en 2009 et 2010) ont été infructueuses, et cette sous-population a probablement disparu. La sous-population de Vernon a également disparu, alors que celle des chutes Okanagan pourrait avoir décliné.
Depuis la publication de la mise à jour du rapport de situation en 1998, 13 sous-populations ont été découvertes ou redécouvertes dans la province. La plupart sont situées dans le bassin versant du fleuve Columbia (régions de l’Okanagan et de Shuswap) et quelques-unes se trouvent dans la vallée du bas Fraser. Une sous-population qui avait été signalée près de Peachland en 2010 n’a pu être retrouvée au cours des dernières années et a possiblement disparu. En 1998, la population canadienne totale estimée s’établissait entre 3 175 et plus de 12 250 tiges, ou ramets. La taille totale de la population estimée en 2014 variait entre 475 000 et 1,08 million de ramets (dont environ 10 % à 20 % de ramets florifères). Cette augmentation est probablement due à l’intensification des activités de dénombrement et de recherche plutôt qu’à une augmentation récente de la population.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2015)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
-
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.) - Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
-
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.) - Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
-
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.) - Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
-
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».) - Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Nom scientifique : Epipactis gigantea Douglas ex Hooker
Synonymes : Amesia gigantea(Douglas ex Hooker) A. Nelson & J.F. Macbride;
Helleborine gigantea (Douglas ex Hooker) Druce
Nom français : Épipactis géant
Noms anglais : Giant Helleborine, Stream Orchid, Chatterbox
Famille : Orchidacées (famille des orchidées)
L’épipactis géant est un taxon bien établi pour lequel aucune sous-espèce ou variété n’a été décrite et qui ne présente aucune complication sur le plan taxinomique. Deux formes de couleurs distinctes ont été décrites en Californie : l’Epipactis gigantea forma rubrifolia P.M. Brown, dont les tiges et les feuilles sont rouge foncé, et l’E. gigantea forma citrina P.M. Brown, dont les fleurs sont jaune citron (Brown et Argus, 2002).
Description morphologique
L’épipactis géant (figure 1) est une herbacée vivace de 30 à 100 cm de hauteur qui possède de courts rhizomes et des racines fasciculées épaisses. Les racines produisent chaque année une ou plusieurs tiges feuillées (ramets). Les feuilles, nombreuses, sont lancéolées à ovoïdes et mesurent 5 à 20 cm de longueur et 2 à 7 cm de largeur. Elles sont sessiles, et leur base forme une gaine autour de la tige. Les ramets florifères portent de 3 à 15 fleurs voyantes de 2 à 3 cm de largeur, habituellement disposées unilatéralement. Les sépales et les pétales sont vert cuivré à rougeâtre avec des nervures brunâtres à violacées. Le pétale inférieur (labelle) mesure 1,5 à 2 cm de longueur et a la forme d’un sac à la base, celui-ci étant marqué de lignes proéminentes violacées qui s’étendent jusqu’à la base. Le fruit est une capsule penchée de forme elliptique mesurant 2 à 3 cm de longueur, qui renferme des milliers de graines minuscules (Douglas et al., 2001; Brown et Argus, 2002).
L’épipactis géant, avec ses fleurs rougeâtres disposées à l’aisselle des feuilles sur de hautes tiges, est l’une des espèces d’orchidées les plus faciles à reconnaître. Lorsqu’il est en fleurs, l’épipactis géant peut difficilement être confondu avec toute autre espèce indigène, mais on peut le confondre avec une espèce introduite, l’épipactis petit-hellébore (Epipactis helleborine). En plus d’être abondant dans certains sites où pousse l’épipactis géant dans la vallée du Fraser, l’épipactis petit-hellébore se rencontre maintenant dans la région intérieure de la Colombie-Britannique (Lomer, comm. pers., 2015). À l’état végétatif (non florifère), l’épipactis géant peut être confondu sur le terrain avec d’autres monocotylédones ayant des feuilles semblables, comme la smilacine à grappes (Maianthemum racemosum).
Structure spatiale et variabilité des populations
L’épipactis géant est une orchidée autocompatible qui produit des clones. La reproduction de l’espèce repose habituellement sur un événement de colonisation unique, suivi d’une multiplication par voie asexuée et par autogamie (Argue, 2012). L’épipactis géant forme des sous-populations distinctes disséminées sur un vaste territoire et semble présenter une variabilité génétique inhabituellement grande (Thornhill, 1996). Les occurrences de l’espèce en Californie sont génétiquement différentes les unes des autres, ce qui indique que le flux génétique entre les occurrences est minime (Thornhill, 1996). On ne dispose d’aucune donnée sur la variabilité ou les caractéristiques génétiques de l’épipactis géant en Colombie-Britannique.
Unités désignables
On considère que la population canadienne d’épipactis géant forme une seule unité désignable. Bien que l’aire de répartition connue de l’espèce couvre deux aires écologiques nationales du COSEPAC (Montagnes du Sud et Pacifique), on ne dispose actuellement d’aucun indice de différenciation morphologique ou génétique qui pourrait justifier l’établissement de deux unités désignables.
Importance de l’espèce
L’épipactis géant est l’une des orchidées indigènes les plus voyantes du Canada, mais l’espèce est néanmoins rarement observée dans la nature. L’épipactis géant est considéré comme une espèce préoccupante sur le plan de la conservation non seulement en Colombie-Britannique (BC Ministry of Environment, 2013; BC Conservation Data Centre, 2014b), mais aussi dans le cadre de la plupart des programmes de conservation du patrimoine naturel établis par des États américains, dont l’Arizona, le Colorado, le Dakota du Sud, l’Idaho, le Montana, le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma, l’Oregon, le Texas, l’Utah, l’État de Washington et le Wyoming (voir Statuts et classements non juridiques; NatureServe, 2014). L’espèce a été utilisée comme plante ornementale (NatureServe, 2014) et peut être achetée dans des pépinières, dont certaines sont situées aussi loin qu’au Royaume-Uni (p. ex. Edrom Nurseries, 2014). L’épipactis géant est également utilisé par des herboristes (p. ex. Kane, 2015) pour le soulagement de la douleur et de l’anxiété (Zapotoczny, 2015); d’autres espèces d’Epipactis servent au traitement de l’arthrite et de la goutte.
Compte tenu de ses besoins spécifiques en matière d’hydrologie, l’épipactis géant pourrait être considéré comme une importante espèce indicatrice de l’intégrité des milieux humides.
Répartition
Aire de répartition mondiale
L’épipactis géant est une espèce indigène de l’Amérique du Nord, bien que des travaux taxinomiques récents indiquent que son aire de répartition mondiale pourrait englober l’Asie (Inde, Japon et Chine, y compris le Tibet). L’occurrence en Asie repose sur le fait que l’appellation Epipactis royleana a été établie comme synonyme dans une étude des monocotylédones du Karakoram (Dickoré, 1995) et dans une étude d’embryologie (Vij et al., 1999) (Brown et Argus, 2002). Pour l’instant, l’épipactis géant et l’Epipactis royleana sont considérés comme des espèces distinctes (The Plant List, 2010).
En Amérique du Nord, l’aire de répartition de l’épipactis géant couvre le sud de la Colombie-Britannique et l’ouest des États-Unis, et s’étend vers l’est jusqu’au Dakota du Sud et au Texas (figure 2). Au moins un spécimen a également été récolté dans le centre du Mexique (NatureServe, 2014). L’épipactis géant atteint son abondance maximale en Californie, étant l’orchidée la plus largement répartie dans cet État (Coleman, 1988; Hickman, 1993; NatureServe, 2014). Dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, les occurrences sont peu fréquentes et isolées, mais l’espèce peut être abondante à l’échelle locale (Rocchio et al., 2006). Il existe des mentions erronées de l’espèce pour le Nebraska (Rocchio et al., 2006; Enns, comm. pers., 2014; Steinauer, comm. pers., 2014) et le Kansas (Freeman, comm. pers., 2014; Treher, comm. pers., 2014).
Aire de répartition canadienne
Au Canada, l’épipactis géant est présent uniquement dans le sud de la Colombie Britannique (figure 3), où l’espèce atteint la limite septentrionale de son aire de répartition en Amérique du Nord (figure 2). En Colombie Britannique, l’espèce est présente dans les bassins versants des fleuves Columbia et Fraser, jusqu’à Fairmont Hot Springs vers l’est, au parc national du Canada du Mont-Revelstoke vers le nord et au lac Cultus, vers l’ouest (Brunton, 1984; White et Douglas, 1998; BC Ministry of Environment, 2013; BC Conservation Data Centre, 2014b). Son aire de répartition dans la province couvre plusieurs zones biogéoclimatiques distinctes, dont la zone à graminées cespiteuses (BG), la zone à pin ponderosa (PP), la zone intérieure à douglas (IDF), la zone intérieure à thuya et pruche (ICH) et la zone côtière à pruche de l’Ouest (CWH).
Trente-quatre sous-populations d’épipactis géant ont été répertoriées au Canada depuis la première mention de l’espèce, à la fin des années 1800 (BC Ministry of Environment, 2013). Il est établi que 23 de ces sous populations sont existantes (figure 3). On compte deux sous populations historiques (statut inconnu), deux sous populations possiblement disparues et sept sous populations vraisemblablement disparues de l’espèce au Canada (tableau 1).
Localité | OE n° | Nom de la sous-population/de l’OE | Statut de la sous-pop. | Nombre de tiges (ramets) | Année et source du dernier relevé | Régime foncier | Menaces plausibles |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1. Ainsworth | 32 | Ainsworth Hot Springs | Existante | 5000-6000 | 2014 Miller et Kelly-McArthur |
Terres privées | Aménagement du centre de villégiature, changements hydrologiques |
2. Boswell-route 3A | 19 | Ruisseau Holiday | Existante | 30 000-80 000 (multiple sites) | 2014 Miller et Kelly-McArthur |
Couronne provinciale | Empiètement par les arbustes, espèces envahissantes, entretien des routes |
3. Boswell-terrain privé | 19 | Ruisseau Holiday | Existante | Compris dans l’estimation de Boswell-route 3A | 2014 Miller et Kelly-McArthur |
Terres privées | Perte d’habitat, changements hydrologiques |
4. Boswell-corridor de transport | 19 | Ruisseau Holiday | Existante | Compris dans l’estimation de Boswell-route 3A | 2013 Miller et Hullet |
Couronne provinciale | Entretien de corridor de transport |
4. Boswell-corridor de transport | 4 | Celista | Statut inconnu | Inconnu | 1994 Ceska |
Inconnu | Inconnues |
5. Lac Columbia | 18 | Réserve écologique Columbia Lake | Existante | 8 000-9 500 (en deux colonies) | 2015 Kelly-McArthur |
Réserve écologique | Aucune |
6. Mara Meadows | 3 | Réserve écologique Mara Meadows | Existante | 1 300-1 500 | 2010 Dyer et Bunge |
Réserve écologique | Aucune |
7. Lac White | 7 | Parc provincial White Lake | Existante | 1 000-2 000 | 2010 Dyer et Bunge |
Parc provincial | Aucune |
8. Lac Mabel | 11 | Lac Mabel | Existante | 30-40 | 2010 Dyer et Bunge |
Couronne provinciale | Utilisation de parcours |
9. Rivière Adams | 13 | Parc provincial Roderick Haig-Brown | Existante | 380 000-890 000 | 2014 Miller |
Parc provincial | Aucune |
10. Parc provincial Upper Violet Creek | 17 | Tourbière Bilbo, collines Larch | Existante | 200 | 2010 Coffey |
Parc provincial | Utilisation de VTT récréatifs |
11. Ruisseau Cranberry | 26 | Ruisseau Cranberry | Existante | 23 000-57 000 | 2014 Miller et Kelly-McArthur |
Couronne provinciale | Aucune |
12. Lac Cultus | 28 | Parc provincial Cultus Lake | Existante | 300 | 2004 Lomer |
Parc provincial | Aucune |
13. Fairmont Hot Springs | 1 | Centre de villégiature Fairmont Hot Springs | Existante | 6 500-11 500 (multiple sites) | 2013 Antifeau |
Terres privées | Aménagement du territoire, changements hydrologiques |
14. Agassiz | 21 | Kent | Existante | 1 000-2 000 | 2011 Lomer |
Couronne fédérale | Aucune |
15. Parc national du Mont-Revelstoke | 24 | Revelstoke, à l’est de | Existante | 500-600 | 2014 Miller |
Parc national/ emprise routière | Entretien des emprises routières |
15. Parc national du Mont-Revelstoke | 5 | Ruisseau Kearns – lac Mahoney | Probablement disparue | 0? | 2009 & 2010 Dyer et Bunge |
Terres privées ou emprise routière? | Changements hydrologiques, entretien de l’emprise routière |
16. Bas Fraser 1 | 20 | Marécage Mountain Slough, île | Existante | 40 | 2010 Lomer |
Couronne provinciale | Inondation, broutage par les cerfs |
17. Bas Fraser 2 | 22 | Colline Hopyard, île | Existante | 3 | 2010 Lomer |
Couronne provinciale | Inondation, broutage par les cerfs |
18. Okanagan Falls | 8 | Chutes Okanagan | Existante | 27 (multiple sites) | 2013 Symonds |
Terres privées | Utilisation de parcours, développement résidentiel, fauchage |
18. Chutes Okanagan | 2 | Naramata, au nord de | Statut inconnu | Inconnu | 1977 Ray |
Terres privées | Inconnues |
19. West Okanagan Lake | 23 | Camp Owaissi | Existante | 243 | 2013 Symonds et Leathem |
Terres privées | Espèces envahissantes |
20. Lac Skaha Sud-Ouest | 25 | Lac Skaha Sud-Ouest | Existante | 804 | 2013 Symonds et Leathem |
Inconnu | Espèces envahissantes, piétinement par les randonneurs |
20. Lac Skaha Sud-Ouest | - | Ruisseau Peachland (parc Hardy Falls) | Probablement disparue | 0? | 2013 Symonds et Leathem |
Parc régional | Changements hydrologiques, piétinement par les randonneurs |
21. Parc provincial Pilot Bay | 9 | Au sud de Boomer’s Landing | Existante | 12 200 (multiple sites) | 2014 Miller et Kelly-McArthur |
Parc provincial | Changements hydrologiques, piétinement par les randonneurs |
22. Cap Horn | 10 | Cap Horn-MacDonald Beach | Existante | 900 | 2013 Gall et Hulland |
Terres privées | Développement résidentiel, piétinement par les randonneurs |
23. Lac Skaha Nord-Est | - | Aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan | Existante | 320 (multiple sites) | 2014 Miller, Symonds, Weston, et Bunge |
Aire de gestion de la faune | Piétinement par les randonneurs, espèces envahissantes |
24. Lac Shuswap | 27 | Tappen | Existante | 5 000-10 000 | 2014 Miller |
Couronne provinciale | Entretien des emprises routières |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | 29 | Ruisseau Park | Existante | 12 | 2012 Bunge |
Provincial Protected Area | Utilisation de parcours |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | 6 | Parc Enderby Cliffs | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | 1954 Taylor |
Inconnu | Inconnues |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | 15 | Vernon | Vraisembla-blement disparue | Disparu | 2014 Miller |
Terres privées | Disparition due au développement résidentiel |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | s.o. | Lac Lower Arrow | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | Inconnu | Inconnu | Inondation consécutive à la construction d’un barrage |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | s.o. | Howser (lac Duncan) | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | Inconnu | Inconnu | Inondation consécutive à la construction d’un barrage |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | s.o. | Radium Hot Springs | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | Inconnu | Inconnu | Destruction due à l’aménagement du centre de villégiature |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | s.o. | Osoyoos | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | 1877 | Inconnu | Développement urbain |
25. Aire protégée White Lake Grasslands | s.o. | Sicamous | Vraisembla-blement disparue | Inconnu | 1954 | Inconnu | Inconnues |
Zone d’occurrence et zone d’occupation
La zone d’occurrence de l’épipactis géant est estimée à 56 861 km2 (Wu, comm. pers., 2014; figure 3). L’indice de zone d’occupation (IZO) établi pour les sites existants est de 92 km2 (23 carrés de 2 km de côté). L’estimation de la zone d’occurrence n’est pas touchée par l’exclusion des deux sites historiques de Celista et de Naramata et des deux sites probablement disparus, au ruisseau Kearns et au ruisseau Peachland. L’exclusion de ces sites n’a pas d’incidence sur l’estimation de la zone d’occurrence. La zone d’occupation biologique, c’est-à-dire la superficie réellement occupée par l’espèce, est estimée à 0,07 km2, ou 7 hectares.
Activités de recherche
La vérification des sites abritant l’épipactis géant a été réalisée durant la période de floraison, au cours de deux campagnes menées sur le terrain (2013 et 2014). Les relevés ont été effectués par le rédacteur du rapport (M. Miller), avec l’aide de bénévoles et du personnel du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique ainsi que des ministères provinciaux suivants : ministère des Parcs (BC Parks), ministère de l’Environnement (BC Ministry of Environment) et ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles (BC Ministry of Forests, Lands & Natural Resource Operations). Le relevé couvrait la plus grande partie des régions où l’épipactis géant a été observé, dont les régions de Kootenay Est, Kootenay Ouest, Okanagan Sud, Okanagan Nord et Columbia-Shuswap. Les sites de la vallée du Fraser n’ont pas été visités; tous ces sites ont cependant été vérifiés depuis 2004, la plupart aussi récemment qu’en 2010-2011 (tableau 1).
Au total, 17 sites ont été visités en 2013 et en 2014 (tableau 1). Parmi ces 17 sites, 14 correspondaient à des sous-populations existantes déjà connues, et un site (aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan) abritait une sous-population nouvellement découverte composée de plusieurs colonies distinctes. Deux sous-populations (Vernon et Ainsworth Hot Springs) étaient présumées disparues ou probablement disparues. La disparition de la sous-population de Vernon a été confirmée, mais on a constaté que le site d’Ainsworth était toujours existant et qu’il abritait une sous-population vigoureuse comportant plusieurs milliers de ramets. Cette sous-population n’avait pas été vérifiée depuis les années 1950 (tableau 1).
Habitat
Besoins en matière d’habitat
L’épipactis géant pousse dans les milieux détrempés ou récepteurs d’humidité, notamment les tourbières, les zones de suintement forestières, les fossés en bordure des routes et les talus routiers, les berges de cours d’eau, les falaises humides, les rives de lacs et les lisières de sources chaudes, en plein soleil ou à l’ombre (Brunton, 1984, 1986; Coleman, 1988; Mancuso, 1991; Hornbeck et al., 2003; BC Ministry of Environment, 2013). Les sites sont souvent calcaires, mais pas toujours, et sont habituellement associés à des milieux minérotrophes, c’est-à-dire à des milieux alimentés par une source ou des eaux de surface s’étant écoulées sur des rochers ou d’autres minéraux ou à travers eux et s’étant ainsi enrichies en substances dissoutes qui augmentent les concentrations d’éléments nutritifs et réduisent l’acidité.
On sait néanmoins peu de choses sur les besoins de l’épipactis géant en matière de sol (Rocchio et al., 2006). L’espèce tolère une vaste gamme de pH en Californie (Coleman, 1988). Mantas (1993) a établi l’existence d’une corrélation positive entre la concentration de potassium extractible du sol (K+) et la hauteur des ramets d’épipactis géant dans les tourbières du Montana. Au Colorado et au Wyoming, l’espèce pousse dans des sols minéraux alcalins ou calcaires (Rocchio et al., 2006). L’épipactis géant semble bien pousser en bordure des sources chaudes dont les eaux contiennent des précipités de carbonate de calcium provenant de l’assise rocheuse calcaire ou de tuf exposé (roche poreuse composée de carbonate de calcium; Brunton, 1986; Hornbeck et al., 2003), même si l’espèce n’est pas restreinte aux sources thermales. Certains des sites les plus grands et les mieux établis en Colombie-Britannique se trouvent dans des milieux frais, comme des tourbières minérotrophes (Miller, obs. pers., 2014). Dans les zones riveraines, les inondations peuvent créer des milieux propices à la dispersion de propagules ou à la propagation par voie clonale (Levine, 2000). L’étroite association de l’espèce avec des sources d’eaux souterraines ou de surface à l’échelle locale pourrait expliquer en partie la répartition éparse et fragmentée qui caractérise l’épipactis géant à l’échelle de son aire de répartition.
Compte tenu des contraintes imposées par la nécessité d’un apport constant d’eau aux racines de la plante, l’épipactis géant occupe une gamme relativement large de milieux. C’est l’une des rares espèces d’orchidées à pousser dans le désert (Californie), bien qu’elle y soit confinée aux milieux humides. L’aire de répartition mondiale de l’espèce comprend des zones biologiques allant du désert à la montagne (Rocchio et al., 2006). En Colombie-Britannique, l’aire de répartition de l’espèce couvre les zones biogéoclimatiques suivantes, jusqu’à une altitude de 1 375 m : la zone à graminées cespiteuses, la zone à pin ponderosa, la zone intérieure à douglas, la zone intérieure à thuya et pruche et la zone côtière à pruche de l’Ouest (Brunton, 1986; White et Douglas, 1998; BC Conservation Data Centre, 2014b). À l’intérieur de ces zones, l’espèce se rencontre dans divers microsites : zones d’embruns situées au bord de lacs (lac Cultus, lac Skaha, lac Okanagan, lac Kootenay), talus routiers (Tappen, parc national du Mont-Revelstoke, Ainsworth, ruisseau Holiday), tourbières minérotrophes à cypéracées (Mara Meadows, lac White, lac Mabel, rivière Adams, ruisseau Cranberry, tourbière Bilbo), îles fluviales (bas Fraser), zones de suintement incrustées de calcaire à flanc de falaises (lac Kootenay), dépôts de tuf de sources chaudes (Ainsworth Hot Springs et Fairmont Hot Springs), ravines arbustives humides durant une partie de l’année, situées sur des versants secs abritant des pins Ponderosa (Pinus ponderosa) (aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan, près de Penticton), prairies à graminées cespiteuses (aire protégée White Lake) et fourrés riverains (chutes Okanagan).
Tendances en matière d’habitat
Dans le passé, l’urbanisation ainsi que d’autres formes d’aménagement du territoire (p. ex. réservoirs hydroélectriques et centres de villégiature exploitant des sources chaudes), combinées à des modifications du régime hydrologique, ont été les principaux facteurs à l’origine de la diminution de la disponibilité d’habitat et de la perte d’habitat pour l’épipactis géant au Canada (tableau 1). Le seul cas connu de disparition récente d’habitat (Vernon) est directement attribuable au développement résidentiel, quoique ce développement ait eu lieu dans les limites de la ville. Pour une minorité de sites existants, en l’occurrence ceux qui se trouvent sur des terres privées (tableau 1), le développement résidentiel, le développement commercial (sources chaudes) ou l’aménagement des rives de lacs pourraient contribuer au déclin de la disponibilité ou de la qualité de l’habitat, bien qu’aucune donnée ne le prouve actuellement. La plupart des autres sites existants se trouvent dans des aires protégées ou sur des terres de la Couronne provinciale ou fédérale. À ces endroits, on ne prévoit pas d’autres projets d’aménagement du territoire, et/ou les tendances en matière d’habitat semblent généralement stables. Certains sites pourraient faire exception à la règle. Il s’agit notamment des sites du ruisseau Holiday, de la baie Pilot et du ruisseau Kearns, où des modifications récentes ou historiques du régime hydrologique pourraient entraîner l’assèchement de l’habitat et favoriser l’empiètement des arbustes et des arbres dans les milieux occupés par l’espèce. Dans le cas du ruisseau Holiday, la succession végétale a été attribuée à des processus de haut de pente à l’échelle locale (extraction d’eau sur une propriété privée adjacente), tandis qu’à la baie Pilot, il est possible que l’on ressente encore les effets liés à la construction d’un barrage au lac Kootenay dans les années 1950 et à l’abaissement subséquent de la limite permanente des hautes eaux (Hulland, comm. pers., 2014).
Il est difficile d’établir des tendances générales en matière d’habitat pouvant s’appliquer uniformément à l’échelle de l’aire de répartition canadienne de l’espèce, à la fois parce que l’aire de répartition connue couvre un très vaste territoire (> 58 000 km2) et parce que l’épipactis géant se rencontre dans une grande variété de milieux où les facteurs ayant les effets les plus immédiats sur l’habitat ont tendance à être spécifiques et localisés. De façon générale, on peut présumer que parallèlement au développement urbain et agricole généralisé qui s’est produit dans les fonds de vallée des bassins versants des fleuves Columbia et Fraser et des rivières Kootenay et Okanagan, un déclin est survenu dans la superficie des milieux naturels privilégiés par l’espèce, notamment les zones de suintement, les tourbières minérotrophes, les rives de lacs et les sources chaudes. Par ailleurs, ces déclins inférés ont pu être compensés dans une certaine mesure par la création accidentelle de milieux rudéraux (perturbés) lors de la construction de routes et du creusement de fossés, compte tenu du fait que l’épipactis géant se montre capable de coloniser (et de dominer) ce type de milieux perturbés quand les conditions s’y prêtent (p. ex. lorsque les routes traversent une zone aquifère; Coleman, 1998).
Selon le programme de conservation du patrimoine naturel du Colorado, l’épipactis géant est généralement en déclin, principalement à cause de la perte d’habitat (Rocchio et al., 2006).
Biologie
La biologie de l’épipactis géant a fait l’objet de divers rapports techniques, d’articles revus par des pairs et de thèses universitaires (p. ex. Mantas, 1993; Thornhill, 1996). L’analyse d’information publiée et non publiée la plus complète à l’heure actuelle est probablement celle fournie par Rocchio et al. (2006). La plus grande partie de l’information présentée dans les sections qui suivent provient de cette analyse. On y a ajouté l’information issue de rapports provinciaux sur l’espèce (BC Ministry of Environment, 2013; BC Conservation Data Centre, 2014b) et d’observations réalisées sur le terrain par le rédacteur du présent rapport et par d’autres personnes participant directement à la surveillance de l’épipactis géant en Colombie-Britannique.
Cycle vital et reproduction
L’épipactis géant est une plante vivace longévive qui se reproduit à la fois par voie sexuée (par graines) et par voie végétative (au moyen de rhizomes). Les tiges aériennes (ramets) émergent au printemps et meurent à l’automne. Les ramets peuvent passer de l’état reproducteur à l’état non reproducteur d’une année à l’autre.
Les taux de floraison varient beaucoup d’une année à l’autre, les ramets non reproducteurs représentant généralement de 70 % à 90 % environ de la plupart des colonies au cours d’une année donnée. Les facteurs qui déterminent les taux de floraison et de fructification sont mal connus, mais les facteurs climatiques jouent probablement un rôle important à cet égard. En plus de présenter des variations temporelles du taux de floraison, les individus qui fleurissent présentent des taux variables de fructification, que l’on croit en partie attribuables à certaines conditions météorologiques estivales (précipitations élevées) qui entraînent une diminution du taux de visite par les pollinisateurs (Mantas, 1993). Dans le cadre d’une étude de deux ans sur les taux de floraison et de fructification de l’espèce dans les tourbières du Montana, Mantas (1993) a constaté que la probabilité qu’un individu juvénile non florifère parvienne à maturité et fleurisse au cours d’une année donnée variait de 0,03 à 0,05, alors que la probabilité qu’un adulte florifère produise des capsules variait de 0,06 à 0,63.
Chaque capsule mature contient des milliers de graines minuscules. Les graines sont dépourvues d’albumen et de tégument et ont une durée de vie relativement courte aux températures ambiantes (Thornhill, 1996). Arditti et al. (1981) ont observé des taux moyens de germination en laboratoire de 20 %. On ne dispose d’aucune donnée sur les taux de germination en conditions naturelles, mais on sait que les graines ont besoin de champignons mycorhiziens pour germer. On ignore également pendant combien de temps les graines demeurent viables dans le sol, ou combien de temps il faut aux graines pour germer et former des tiges visibles sur le terrain (Rocchio et al., 2006).
Bien que des semis d’épipactis géant aient été observés sur le terrain, la stratégie de reproduction la plus courante de l’espèce semble être la reproduction asexuée. La propagation végétative se fait au moyen de courts rhizomes fibreux (Brown et Argus, 2002) qui poussent latéralement dans le substrat pour former un peuplement pur et dense ou une colonie plus clairsemée. Les individus de l’espèce peuvent se reproduire par voie asexuée à un rythme pouvant aller jusqu’à trois nouveaux ramets aériens par saison (en conditions de serre; Thornhill 1996). Les liens entre la plante-mère et les ramets-filles sont souvent rompus en moins d’une saison (Thornhill, 1996). Aucune étude démographique n’a cependant été réalisée sur l’épipactis géant, et on ignore à quel âge les individus commencent à se propager par voie végétative et combien de temps il leur faut pour atteindre l’âge ou la taille nécessaires pour se reproduire (Rocchio et al., 2006).
On ne dispose d’aucune donnée sur l’âge moyen des individus de l’espèce au Canada ou ailleurs. Plusieurs indices donnent à penser que l’épipactis géant vit très longtemps : il s’agit d’une plante vivace à rhizome dont la maturation, du semis au ramet adulte en passant par le ramet juvénile, semble lente; la longévité des ramets est évidente et le cycle vital de l’espèce est complexe, les individus pouvant progresser ou régresser d’un stade vital à l’autre. Il semble probable que l’âge moyen des individus matures soit de plus de 10 ans.
Physiologie et adaptabilité
Bien que l’épipactis géant prospère sous différents régimes climatiques, l’espèce est toujours associée aux milieux minérotrophes humides ou détrempés et semble avoir besoin d’un apport constant d’eau. Elle est facile à cultiver si on peut lui fournir un milieu détrempé (Cronquist et al., 1977). En culture, l’espèce peut se propager rapidement, et les tiges florifères qui sont produites sur les rhizomes fleurissent souvent la deuxième année. Dans des conditions favorables, par exemple dans un jardin, l’espèce peut se propager de manière agressive (Fraser, comm. pers., 2015). Les graines ont besoin de champignons mycorhiziens (symbiotes) pour germer (Arditti et al., 1981; Dressler, 1981).
Arditti et al. (1981) ont observé que les graines ont besoin d’ombre pour germer, mais que les individus préfèrent les milieux ensoleillés aux stades ultérieurs de leur développement. Coleman (1988, 2002) note que l’épipactis géant pousse sous le couvert des arbres, mais de nombreux sites nordiques abritant l’espèce se trouvent en plein soleil. En Colombie-Britannique, on trouve l’espèce à la fois dans des sites ombragés et des sites ensoleillés, mais les populations les plus grandes et les plus vigoureuses ont tendance à occuper des sites ensoleillés ou partiellement ombragés.
Il n’existe aucune preuve solide indiquant que les perturbations sont nécessaires à l’établissement de l’épipactis géant, mais l’espèce peut coloniser des sols dénudés et semble capable de tirer parti des perturbations en accumulant des réserves et en maximisant la propagation par voie végétative (Brunton, 1986; Rocchio et al., 2006). Parmi les milieux de début de succession où l’épipactis géant forme des peuplements dominants figurent les amoncellements de tuf et les talus routiers. Une fois établis, les rhizomes peuvent tolérer des niveaux modérés de perturbation de la surface. Ainsi, en 2014, le long de l’accotement de la route Transcanadienne, dans le parc national du Mont-Revelstoke, on a observé des ramets d’épipactis géant poussant à travers des tas de sable laissés par des chasse-neige lors de l’hiver précédent (Miller, obs. pers., 2014).
Dispersion
Les graines de l’épipactis géant sont dispersées par le vent et peut-être par l’eau (Dressler, 1981). On dispose de peu de données précises sur l’écologie de la dispersion de l’espèce. Cependant, la présence de milieux apparemment propices mais inoccupés à proximité de nombreux sites occupés par l’espèce donne à penser que celle-ci met du temps à coloniser de nouvelles zones. On ne sait pas exactement si cela est dû à l’inefficacité des mécanismes de dispersion des graines, à l’absence de symbiotes mycorhiziens dans le sol ou à des conditions d’éclairement et d’humidité non propices à la germination des graines et au recrutement de semis. Parallèlement, la présence de sous-populations isolées disséminées sur un vaste territoire indique que l’espèce se disperse occasionnellement sur de grandes distances. Selon Thornhill (1996) et Rocchio et al. (2006), la capacité de dispersion de l’épipactis géant sur de grandes distances, combinée à sa grande variabilité génétique et à son autocompatibilité (capacité de s’autopolliniser), peut permettre à l’espèce de coloniser divers milieux géographiquement isolés et de s’y adapter.
Relations interspécifiques
La pollinisation de l’espèce est principalement assurée par des mouches de la famille des Syrphidés (Argue, 2012), qui sont décrites comme des spécialistes de la pollinisation de l’épipactis géant (Luer, 1975).
Selon des observations effectuées sur le terrain en Colombie-Britannique, la partie supérieure des tiges d’épipactis géant est fréquemment broutée par le cerf mulet et/ou le cerf de Virginie (Odocoileus hemionus et O. virginianus). L’impact relatif de l’herbivorie a tendance à être plus important dans les petites sous-populations, où plus de 90 % des plantes peuvent être consommées dans les cas extrêmes, ce qui entraîne une perte pouvant aller jusqu’à 100 % des graines produites.
D’après Brunton (1986), l’épipactis géant ne possède pas une bonne capacité de compétition. Cependant, Schassberger (1988) et Levine (2000) croient tous deux que l’épipactis géant est tolérant à l’égard de la compétition interspécifique, ce que semblent confirmer des observations faites en Colombie-Britannique (figure 4). Dans plusieurs sites de la province, l’espèce forme des colonies si denses qu’elles excluent toute autre espèce végétale. À Fairmont Hot Springs, une sous-population persiste depuis plusieurs décennies, disséminée dans un peuplement dense de genévrier horizontal (Juniperus horizontalis). Le peuplement de genévrier semble en fait protéger l’épipactis géant de la menace que représente le piétinement par les humains dans ce centre de villégiature très achalandé (figure 5). Au Dakota du Sud, l’épipactis géant a persisté, malgré des périodes de perturbation associées aux activités récréatives, à l’invasion d’espèces végétales exotiques, au fauchage et à la lutte contre les mauvaises herbes, ce qui renforce l’hypothèse d’une certaine tolérance à l’égard de la compétition interspécifique suivant une perturbation (Rocchio et al., 2006).
Taille et tendances de la population
Activités et méthodes d’échantillonnage
L’estimation de la taille des populations d’épipactis géant pose des difficultés en raison de la forte propension de l’espèce à produire des clones, ce qui peut mener à la formation de colonies de ramets très denses couvrant de grandes superficies (> 1 ha) et comprenant plusieurs dizaines de milliers de tiges. Les méthodes utilisées pour la réalisation des relevés ont varié au fil des ans en fonction de la taille et de l’étendue des sous-populations et selon les observateurs. Pour les petites sous-populations (< 200 ramets environ), un dénombrement complet des ramets visibles a généralement été tenté. Pour les sous-populations plus grandes (> 200 ramets), on a habituellement procédé à une estimation visuelle approximative. Il est à noter que ce ne sont pas tous les observateurs ayant fourni des données de dénombrement qui ont établi une distinction entre les ramets florifères et les ramets non florifères dans leurs estimations; en conséquence, on ne dispose pas de données sur le nombre d’individus matures (c.-à-d. de ramets florifères) pour certaines sous-populations.
Dans le cadre des relevés réalisés par M. Miller en 2014, l’abondance a été estimée selon l’une des trois méthodes suivantes, en fonction de la taille, de l’étendue et de la configuration des sous-populations : (i) dénombrement de tous les ramets visibles; (ii) estimation visuelle; ou (iii) sous-échantillonnage aléatoire de la sous-population. Le dénombrement complet des ramets a été effectué chaque fois que c’était possible (c.-à-d. lorsque la sous-population ne comptait pas plus de 200 ramets). Pour les estimations visuelles, on a généralement effectué le dénombrement des ramets florifères et non florifères se trouvant à l’intérieur d’une parcelle représentative (en termes de densité des tiges) de 1 m2, puis on a extrapolé ce nombre à l’ensemble de la sous-population en fonction de la superficie totale occupée par la colonie.
Selon la méthode plus structurée du sous-échantillonnage, employée pour minimiser le biais lié à l’observateur dans l’échantillonnage des plus grandes sous-populations (> ~ 5 000 ramets), des parcelles de 1 m2 ont été établies de manière aléatoire à l’échelle de la sous-population (soit en lançant des bâtons à l’aveuglette, soit en utilisant des quadrats établis par transect en bande, échantillonnés selon des intervalles aléatoires prédéterminés; figure 6). Tous les ramets (florifères et non florifères) des parcelles d’échantillonnage ont été dénombrés. Le nombre moyen de ramets florifères et non florifères par m2 a été estimé, et on a établi les écarts-types et les intervalles de confiance à 90 %. Ces valeurs ont ensuite été extrapolées à la superficie totale de la colonie, et des intervalles de confiance à 90 % ont été calculés pour l’ensemble de la sous-population. Pour les grandes superficies, un système GPS a été utilisé pour délimiter le périmètre de la sous-population. Selon cette méthode d’échantillonnage plus rigoureuse, les estimations des sous-populations ont tendance à être nettement plus élevées que les estimations sommaires réalisées antérieurement (qui consistaient habituellement à faire une évaluation visuelle rapide dans le cas des très grandes sous-populations). Ainsi, la sous-population de la rivière Adams, aujourd’hui estimée à environ un demi-million de ramets, était auparavant estimée à « au moins 5 000 individus » (BC Conservation Data Centre, 2014a). De la même manière, l’échantillonnage aléatoire stratifié réalisé au site du ruisseau Cranberry indique que cette sous-population comprend plus de 20 000 ramets, alors que l’estimation antérieure faisait état de 100 à 500 individus (BC Conservation Data Centre, 2014a).
Abondance
Comme il est indiqué précédemment, la taille de la population canadienne est difficile à estimer avec exactitude. Les individus de l’espèce forment souvent des groupes denses (recouvrant entièrement le sol par endroits), qui peuvent être issus en grande partie d’un même rhizome. La nature clonale de l’espèce complique également l’estimation du nombre d’individus au sens génétique du terme qui sont présents dans un site donné; une telle estimation nécessiterait un échantillonnage génétique intensif des tiges. Pour cette raison, les estimations de l’abondance sont habituellement exprimées sous forme de nombre de ramets aériens, et non de nombre d’individus génétiques (genets). NatureServe (2014) estime que le nombre réel de genets est faible, mais le nombre de ramets d’épipactis géant dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce s’élève à plusieurs milliers. Le nombre total de ramets que renferme la population canadienne, dérivé d’estimations des sous-populations de la Colombie-Britannique ayant fait l’objet de relevés depuis 2004 (tableau 1), se situe entre 475 000 et 1,08 million. Le nombre d’individus matures (c.-à-d. de tiges florifères) est estimé entre 50 000 et 300 000 (soit environ 10 à 30 % du nombre de ramets). Ces valeurs, qui sont probablement prudentes, représentent une augmentation considérable par rapport aux estimations des rapports de situation antérieurs (Brunton, 1984; White et Douglas, 1998). L’augmentation est due en grande partie à la découverte récente de nouvelles sous-populations, de même qu’à l’adoption de méthodes plus rigoureuses pour l’estimation de la taille des populations.
La taille des différentes sous-populations varie considérablement en Colombie-Britannique. Les plus petits sites (p. ex. ruisseau Park, colline Hopyard) peuvent abriter moins de 20 ramets, alors que beaucoup de sites plus importants (p. ex. parc provincial Roderick Haig-Brown, ruisseau Cranberry, ruisseau Holiday, baie Pilot, Fairmont Hot Springs) peuvent en abriter plus de 5 000. La plus grande sous-population connue, située dans le parc provincial Roderick Haig-Brown, est estimée à environ un demi-million de ramets (tableau 1).
Fluctuations et tendances
Selon NatureServe (2014), la tendance générale au déclin de l’espèce à l’échelle mondiale est principalement due à la perte d’habitat ainsi qu’à la perte et à la modification de milieux humides et de milieux riverains. Sur les 34 sous-populations canadiennes connues (y compris les sous-populations historiques), 9 ont disparu ou sont probablement disparues (tableau 1). Cela se traduit par un déclin de 26 % du nombre total de sous-populations connues au Canada au cours du dernier siècle. Trois sous-populations semblent avoir disparu au cours des 30 dernières années, ce qui correspond environ à 3 générations (déclin inféré de 11 %) (tableau 1). Parallèlement, l’épipactis géant est souvent décrit comme une espèce abondante et très persistante à l’échelle locale, capable de prospérer pendant des décennies dans des milieux propices (NatureServe, 2014). Au Canada, de nombreuses sous-populations subsistent depuis au moins la fin des années 1800 ou le début des années 1900, au moment où elles ont été découvertes, ce qui témoigne de leur vigueur et de leur longévité. On estime actuellement que la viabilité de toutes les sous-populations existantes comprenant au moins 100 tiges (18 sous-populations sur 23) est bonne à excellente (BC Conservation Data Centre, 2014a).
Quatre sous-populations (Radium Hot Springs, lac Lower Arrow, lac Duncan et Vernon) semblent avoir disparu à cause d’inondations associées à la construction de barrages, de l’altération du régime de drainage pour l’exploitation de sources chaudes ou du drainage de milieux humides pour le développement résidentiel. Trois autres sous-populations (Enderby, Osoyoos et Sicamous) sont vraisemblablement disparues, l’épipactis géant n’ayant pas été retrouvé à ces endroits depuis plus de 50 ans (figure 3, tableau 1).
Le statut de deux sous-populations historiques (Naramata et Celista) est inconnu; on ne dispose d’aucune donnée précise sur l’emplacement de ces sites, qui n’ont pas fait l’objet de relevés depuis plus de 20 ans (figure 3, cercles orange). Les recherches menées récemment au ruisseau Kearns (en 2009 et en 2010) ont été infructueuses, et cette sous-population a probablement disparu (BC Ministry of Environment, 2013; figure 3, cercle rouge au sud). Une sous-population qui avait été signalée pour la première fois en 2010 près du ruisseau Peachland n’a pas été vue au cours des dernières années et a probablement disparu elle aussi (Symonds, 2013; figure 3, cercle rouge au nord). Des données anecdotiques donnent à penser que la taille des sous-populations du lac Kootenay (baie Pilot et ruisseau Holiday) a diminué depuis que celles-ci ont été découvertes dans les années 1990 (Hulland, comm. pers., 2013). La population des chutes Okanagan est également en baisse, le nombre de tiges étant passé de plus de 200 en 1987 à moins de 30 en 2013.
Les treize sous-populations considérées comme existantes par White et Douglas (1998), à l’exception de deux, ont fait l’objet de nouvelles observations depuis au moins 2004, et aussi récemment qu’en 2010 dans la plupart des cas. Les sous-populations situées au ruisseau Kearns et au lac Mahoney, qui étaient considérées comme des sites distincts dans le rapport de situation de 1998, sont apparemment fondées sur la même observation historique (COSEWIC, 2013). La sous-population du lac Cultus (OE n° 28), signalée pour la première fois en 1926, n’a pas été incluse dans le rapport de situation de 1998, mais a été confirmée pour la dernière fois en 2004. Le site du lac Columbia n’était pas non plus mentionné dans le rapport de situation de 1998, même si les premières observations de l’espèce y avaient été effectuées en 1978. Cette sous-population a été reconfirmée en 2013 (BC Ministry of Environment, 2013). La sous-population d’Ainsworth Hot Springs n’avait pas été observée depuis les années 1950 et était présumée disparue (BC Ministry of Environment, 2013), mais le site a été confirmé comme étant existant lors des relevés effectués en 2014.
Depuis la dernière mise à jour du rapport de situation (White et Douglas, 1998), l’intensification des activités de recherche a mené à la découverte de 12 nouvelles sous-populations (BC Conservation Data Centre, 2014a). La plupart sont situées dans le bassin du fleuve Columbia (région de l’Okanagan et région de Shuswap), les autres se trouvant dans la vallée du bas Fraser. Le nombre total actuel de 23 sous-populations existantes représente une augmentation de 77 % par rapport aux 13 sous-populations signalées par White et Douglas (1998). Entretemps, au cours des 10 dernières années, la disparition d’une sous-population (Vernon) a été confirmée, et 2 autres sites ont possiblement disparu (ruisseau Kearns et ruisseau Peachland). À part la sous-population des chutes Okanagan, qui est actuellement très petite et en déclin, aucune autre sous-population ne semble risquer une disparition imminente. Compte tenu des ajouts récents à l’aire de répartition, il est possible que la réalisation d’autres recherches ciblées dans le sud de la Colombie-Britannique permette de découvrir des sous-populations et des sites jusqu’alors inconnus.
Bien que les données indiquent un déclin continu du nombre total de ramets matures (c.-à-d. de tiges florifères), ce sont les sous-populations ayant toujours été petites (< 500 tiges) qui se sont montrées les plus sensibles récemment aux déclins proportionnels importants et/ou au risque de disparition; les plus grandes sous-populations semblent généralement stables. Le nombre inféré de ramets matures perdus au cours des 10 dernières années est de moins de 1 000, ce qui représente une très petite fraction de la population sur pied. Par conséquent, le taux de déclin inféré de la taille de la population totale au cours de cette période est relativement faible, étant probablement inférieur à 2 %. Un taux de déclin similaire est prévu pour les 10 prochaines années, si les conditions actuelles demeurent les mêmes.
Immigration de source externe
Avec ses graines dispersées par le vent et sa capacité de coloniser des milieux de début de succession, l’épipactis géant présente les caractéristiques d’une espèce pionnière. Comme l’indique de façon évidente sa répartition disjointe et fragmentée, l’espèce se disperse occasionnellement sur de grandes distances. Cependant, les cas de dispersion réussie semblent relativement peu communs. Compte tenu des distances habituellement grandes qui séparent les sous-populations, l’immigration d’individus provenant de la même sous-population fondatrice ou d’une sous-population apparentée est très peu probable (Thornhill, 1996).
L’occurrence connue la plus proche située ailleurs qu’au Canada (au cours des 100 dernières années) se trouve à 50 km au sud de la frontière séparant le Canada et les États-Unis, dans la ville de Colville, dans l’État de Washington (Consortium of Pacific Northwest Herbaria, 2014).
Menaces et facteurs limitatifs
Les données actuelles donnent à penser que la majorité des sous-populations d’épipactis géant au Canada ne font pas face à des menaces graves et imminentes. De plus, les grandes distances qui séparent la plupart des sous-populations limitent considérablement la probabilité qu’un événement unique puisse affecter simultanément plusieurs sous-populations. Selon l’évaluation des menaces effectuée récemment, l’impact global des menaces, calculé à l’échelle provinciale, est « négligeable ». Un certain nombre de menaces ont toutefois été déterminées, et on s’attend à ce que leur impact combiné cause un déclin global qui pourrait dépasser 1 % de la population canadienne (voir aussi Fluctuations et tendances). En conséquence, l’impact établi est « faible » (annexe 1).
Lorsque des risques potentiels ont été déterminés, on a établi que les menaces plausibles les plus graves étaient liées a) aux sécheresses qui abaissent la nappe phréatique ou modifient d’une autre manière le régime hydrologique, b) à la perte d’habitat associée au développement résidentiel et commercial et c) aux perturbations liées aux activités récréatives, comme le piétinement (tableau 1).
Un certain nombre de menaces plausibles propres à certains sites ont également été déterminées (tableau 1; BC Ministry of Environment, 2013; BC Conservation Data Centre, 2014b), dont les suivantes : pâturage du bétail, exploitation de tuf, cueillette d’orchidées, exploitation forestière, entretien de corridors de service et pollution routière (associée aux herbicides, à l’épandage de sel, à l’eau de ruissellement des routes, etc.). L’incertitude liée à la gravité et à l’imminence de ces menaces est toutefois relativement élevée. Par conséquent, elles sont plutôt classées dans la catégorie des « menaces dont l’imminence et les incidences sont hypothétiques, mais possibles » (COSEWIC, 2011). Conformément aux lignes directrices du COSEPAC, ces menaces possibles mais hypothétiques ne sont pas décrites plus en détail dans le présent rapport de situation. Le plan de gestion provincial établi pour l’épipactis géant présente des renseignements supplémentaires sur ces facteurs (BC Ministry of Environment, 2013).
Seules les menaces plausibles les plus graves sont analysées ci-après. Elles sont présentées selon les catégories de menaces correspondantes du système de classification des menaces de l’UICN (IUCN, 2014b).
Menace 11 (UICN) – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents
11.2 Sécheresses
L’espèce dépend de la disponibilité de l’eau et pousse souvent en bordure d’un plan d’eau. Elle peut donc être affectée par les conditions de sécheresse résultant de modifications du régime hydrologique ou des niveaux d’eau. Comme tous les sites pourraient vraisemblablement être touchés, la portée de la menace est considérée comme généralisée. Sa gravité varie probablement selon le site et pourrait être de légère à élevée, mais elle est inconnue.
Menace 1 (UICN) – Développement résidentiel et commercial
1.1 Développement résidentiel et commercial
La plupart des sites connus abritant l’épipactis géant se trouvent à des endroits éloignés ou dans des aires protégées, où le risque que pourrait poser l’aménagement du territoire de façon imminente est faible. Un site (Vernon) a toutefois disparu récemment à cause du développement résidentiel. Il a été établi que la construction résidentielle constituait une menace probable, mais pas nécessairement imminente, à deux autres sites se trouvant sur des propriétés privées (Fairmont Hot Springs et cap Horn). La gravité de cette menace à l’échelle locale est considérée comme élevée. Cependant, étant donné le nombre relativement faible de sites auxquels cette menace s’applique, son impact présent et futur sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme faible.
1.3 Zones touristiques et récréatives
L’exploitation de sources chaudes, de sources d’eau minérale et de rives de lacs à des fins commerciales et récréatives a entraîné la perte d’habitat dans le passé, et continue probablement de nuire à des individus de l’espèce de façon indirecte, l’utilisation de l’eau entraînant une modification du régime hydrologique. Une population d’épipactis géant (Radium) a disparu à cause de l’exploitation de sources chaudes. La réalisation de nouveaux travaux d’aménagement constitue une menace potentielle, mais pas imminente, dans deux autres centres de villégiature existants qui exploitent des sources chaudes (Fairmont et Ainsworth). La gravité de cette menace à l’échelle locale est considérée comme élevée, alors que son impact présent et futur sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme négligeable.
Menace 5 (UICN) – Utilisation des ressources biologiques
5.2 Cueillette de plantes terrestres
L’épipactis géant est une espèce ciblée par les cueilleurs de plantes sauvages. La population la plus connue, celle de Mara Meadows, est probablement trop petite pour soutenir une récolte continue d’individus de l’espèce (Fraser, comm. pers., 2015). Au Montana, l’épipactis géant figure sur une liste d’espèces à surveiller, dressée par des herborisateurs pour favoriser la conservation des populations sauvages (Lee, 2015). La justification de la désignation de l’épipactis géant à titre d’espèce préoccupante mentionnait les risques potentiels liés aux collectionneurs d’orchidées; cette menace est toutefois considérée comme négligeable à l’heure actuelle.
Menace 6 (UICN) – Intrusions et perturbations humaines
6.1 Activités récréatives
On soupçonne, à certains sites, que le piétinement par les randonneurs et les piétons cause le compactage et l’érosion du sol de même que le bris de tiges, ce qui réduit le succès de la reproduction et peut nuire à la survie d’individus de l’espèce. L’érosion des sentiers et le piétinement par les randonneurs et par les plaisanciers qui débarquent à proximité de sous-populations riveraines ont été signalés au parc provincial Pilot Bay et au cap Horn. Au ruisseau Peachland, le piétinement associé à l’observation de saumons pourrait avoir contribué au déclin récent (et à la disparition possible) de la sous-population de ce petit site, ce qui n’a cependant pas été confirmé. Le site du ruisseau Peachland semble également avoir été affecté par la construction d’un pont en 2012; une clôture anti-érosion se trouve encore dans la zone riveraine (Symonds, 2013; figure 7). Des endroits sont également piétinés au site de Fairmont Hot Springs, où de nombreux visiteurs se baignent dans les piscines chaque année. Des courses de véhicules tout-terrain dans la boue ont déjà eu lieu au site du parc provincial Upper Violet Creek (tourbière Bilbo), mais cette menace est maintenant atténuée par l’adoption de mesures de gestion de l’utilisation en été et par l’érection d’obstacles physiques (BC Ministry of Environment, 2013). La gravité de la menace que représentent les activités récréatives à l’échelle locale est considérée comme modérée. Son impact présent et futur sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme négligeable.
Menace 7 (UICN) – Modifications des systèmes naturels
7.2. Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages
Les inondations associées à la construction de barrages ont causé la disparition de deux occurrences historiques, mais ne devraient pas avoir d’incidence sur les sites connus de l’espèce au cours des dix prochaines années (BC Ministry of Environment, 2013). La régulation des niveaux d’eau par barrage au lac Kootenay, qui entraîne, depuis les années 1950, une baisse des crues annuelles le long des rives, pourrait contribuer à la diminution de l’abondance de l’épipactis géant à la baie Pilot et au cap Horn, à la fois en modifiant la quantité d’eau disponible pour l’espèce et en favorisant l’empiètement des arbres forestiers dans l’habitat riverain. Au ruisseau Holiday, une partie de la sous-population a disparu au cours des dix dernières années à cause de l’assèchement de l’habitat dû à des dérivations de cours d’eau sur des terres privées en haut de pente. L’assèchement de l’habitat pourrait aussi avoir joué un rôle dans la disparition possible du site du ruisseau Kearns, ce qui n’a toutefois pas été confirmé.
L’extraction et la gestion de l’eau à des fins commerciales et pour l’exploitation de sources chaudes privées constituent une menace potentielle constante pour les sous-populations des sites d’Ainsworth Hot Springs et de Fairmont Hot Springs (voir la menace 1.3, précédemment). À Fairmont, les modifications de débit des eaux thermales (attribuables à des processus naturels ou anthropiques) survenues au cours des dernières décennies ont entraîné la disparition à l’échelle locale d’une espèce dépendante des sources chaudes qui est inscrite en vertu de la LEP, l’adiante cheveux-de-Vénus (Adiantum capillus-veneris; Environment Canada, 2013). L’abondance de l’épipactis géant a également diminué à ces endroits par rapport aux niveaux historiques d’abondance de l’espèce (Brunton, 1984). Des sous-populations stables d’épipactis géant subsistent néanmoins dans ces sites commerciaux, présumément depuis de nombreuses décennies, selon les régimes d’utilisation de l’eau actuels (figure 5; tableau 1). Bien que la gravité de la menace à l’échelle locale soit considérée comme élevée, d’autres effets sont à prévoir uniquement si les profils d’utilisation de l’eau actuels changent de manière importante. L’impact présent et futur de la gestion et de l’utilisation de l’eau ainsi que de l’exploitation de barrages sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme négligeable.
Menace 8 (UICN) – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques
8.1. Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes
Des espèces végétales exotiques envahissantes ont été signalées à plusieurs sites. Les effets de la présence de ces espèces dans l’habitat de l’épipactis géant sont toutefois généralement inconnus. Par exemple, la salicaire commune (Lythrum salicaria) s’est établie au lac Skaha Sud-Ouest. Cette espèce très compétitive est capable d’envahir les eaux peu profondes des rives de lacs et des fossés pour former des peuplements purs. Pour l’instant, elle semble toutefois avoir peu d’effet sur l’épipactis géant (BC Ministry of Environment, 2013). Au ruisseau Holiday, un arbuste envahissant, la ronce discolore (Rubus armeniacus), s’est établi (aux côtés d’arbustes indigènes), mais sa densité ne semble pas encore suffisante pour avoir un effet important sur la très grande sous-population d’épipactis géant présente sur les lieux (Miller, obs. pers., 2014).
L’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), prédominant dans la couche herbacée au site du Camp Owaissii (lac Okanagan Ouest), livre peut-être concurrence à l’épipactis géant à cet endroit (Symonds, 2013). Les espèces envahissantes sont bien établies aux chutes Okanagan et semblent constituer la principale menace dans ce petit site (Symonds, 2013). Plusieurs espèces envahissantes ont été signalées près du site du lac Columbia en 2013 (BC Ministry of Environment, 2013), dont les suivantes : marguerite blanche (Leucanthemum vulgare), centaurée (Centaurea sp.), chardon (Cirsium sp.) et pissenlit (Taraxacum sp.). Aucun effet direct n’a cependant été observé. La gravité de la menace que présentent les espèces exotiques envahissantes à l’échelle locale est considérée comme modérée. Son impact présent et futur sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme négligeable.
8.2. Espèces indigènes problématiques
Au site du ruisseau Holiday, l’empiètement d’arbres forestiers et d’arbustes de terrain élevé comme le céanothe (Ceanothus spp.) et l’amélanchier à feuilles d’aulne (Amelanchier alnifolia) crée de l’ombrage pour l’épipactis géant et pourrait accroître la compétition pour les ressources (tableau 1; figure 8). L’empiètement de la forêt sur les milieux riverains à la baie Pilot et au cap Horn (conséquence directe de l’abaissement du niveau d’eau du lac observé depuis les années 1950) semble aussi avoir une incidence négative sur l’abondance de l’orchidée à ces endroits (Hulland, comm. pers., 2014). Le piétinement de l’épipactis géant par le mouflon d’Amérique (Ovis canadensis) a été constaté au lac Columbia (BC Ministry of Environment, 2013); les effets à long terme de ce piétinement ne sont toutefois pas connus. Des signes évidents de broutage par les cerfs ont été observés à certains sites (p. ex. aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan et colline Hopyard; figure 9). Les cerfs affichent une préférence pour les capsules en développement, ce qui peut entraîner des pertes de graines considérables (voir Relations interspécifiques, précédemment). La gravité de la menace que présentent les espèces indigènes problématiques à l’échelle locale est considérée comme modérée. Son impact présent et futur sur l’ensemble de la population canadienne de l’espèce est considéré comme négligeable
Nombre de localités
De façon générale, les sous-populations occupent une petite superficie (< 1 ha), sont réparties de façon éparse et sont très éloignées les unes des autres. Elles se trouvent de plus dans divers écosystèmes et sur des terres assujetties à des types de régimes fonciers différents (terres privées, parcs provinciaux, réserves écologiques, aires protégées provinciales, terres de la Couronne provinciale et terres de la Couronne fédérale). En outre, la plupart des menaces précises pesant sur l’espèce (p. ex. empiètement des arbustes, utilisation de l’eau) sont généralement localisées et propres à un site particulier. Pour cette raison, chaque sous-population est considérée comme une localité distincte (selon IUCN, 2014a), à l’exception de la sous-population du ruisseau Holiday. L’habitat de cette sous-population comprend une emprise routière, une emprise de ligne de transport d’électricité et une parcelle de propriété privée, auxquelles sont associées des menaces différentes. On considère donc que cette sous-population comporte trois localités distinctes (tableau 1).
Au total, 25 « localités » ont été établies (29 localités si les sous-populations historiques et probablement disparues s’avèrent existantes; tableau 1).
En appliquant rétrospectivement les mêmes critères concernant les localités aux données sur les sites recueillies par White et Douglas (1998), on obtient une estimation de 14 localités connues en 1998. Le nombre de localités connues a donc presque doublé au cours des 16 dernières années – ce qui représente une augmentation comparable à celle des sous-populations, mentionnée précédemment. Quant aux sous-populations, l’augmentation de leur nombre résulte des activités de recherche effectuées récemment plutôt que d’une expansion de l’aire de répartition ou d’un rétablissement de l’espèce. Le nombre de sites devrait augmenter au fil du temps avec la réalisation de nouveaux relevés, d’autant plus que les recherches commenceront à porter sur des secteurs éloignés des vallées densément peuplées où se trouvent la plupart des sites découverts jusqu’à présent. Le nombre de localités sur les terres publiques pourrait encore doubler, mais il est peu probable que le nombre total dépasse 100.
Protection, statuts et classements
Statuts et protection juridiques
L’épipactis géant, comme toutes les orchidées, est protégé en vertu de l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, 2014).
Le COSEPAC a désigné cette espèce « non en péril » en novembre 2015. L’épipactis géant est inscrit à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) comme espèce préoccupante. Cependant, les espèces inscrites à l’annexe 3 ne bénéficient d’aucune protection en vertu de la LEP, et aucun plan de gestion fédéral n’a été établi pour l’épipactis géant. L’espèce n’est pas protégée en vertu de dispositions législatives provinciales sur les espèces en péril au Canada. Aux États-Unis, elle ne bénéficie d’aucune protection spécifique en vertu de dispositions législatives adoptées par le gouvernement fédéral ou les États.
Un plan de gestion provincial a été établi pour l’épipactis géant en Colombie-Britannique (BC Ministry of Environment, 2013). Les mesures mises en œuvre dans le cadre de ce plan de gestion comprennent le suivi des tendances (en cours) ainsi que la protection de l’habitat et l’intendance des terres privées (également en cours). En Colombie-Britannique, le suivi des populations a été assuré par le ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles (BC Ministry of Forests, Lands & Natural Resource Operations), le personnel des Parcs du ministère de l’Environnement (BC Ministry of Environment Parks) de même que par des consultants et des bénévoles en 2009, 2010 et 2011 (Dyer et Bunge, 2012) et en 2013 (Symonds, 2013). La communication est continue avec les propriétaires fonciers à Fairmont Hot Springs et au lac Okanagan Ouest.
Statuts et classements non juridiques
À l’échelle mondiale, l’épipactis géant est coté G4 (apparemment non en péril) par NatureServe (2014). L’espèce est cotée N3 (vulnérable) au Canada et N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril) aux États-Unis.
À l’échelle provinciale, l’épipactis géant est coté S3 (vulnérable) en Colombie-Britannique, et l’espèce a obtenu une cote de priorité 2 (deuxième priorité en ordre d’importance, BC Conservation Data Centre, 2014a) selon le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (BC Conservation Framework; approche utilisée pour orienter les mesures de conservation). Aux États-Unis, l’espèce est cotée S1 (gravement en péril) au Dakota du Sud et au Wyoming, S1S2 (gravement en péril à en péril) en Oklahoma, S2? (possiblement en péril) au Nouveau-Mexique, S2S3 (en péril à vulnérable) au Colorado, S3 (vulnérable) en Idaho, au Montana, au Texas et dans l’État de Washington, et S3S4 (vulnérable à apparemment non en péril) en Arizona et en Utah. L’espèce a obtenu la cote SNR (espèce non classée) en Californie et en Oregon (NatureServe, 2014), bien qu’elle soit apparemment non en péril en Californie (Coleman, 1988; Hickman, 1993; Rocchio et al., 2006).
L’épipactis géant n’a fait l’objet d’aucune évaluation en vue de son inclusion dans la liste rouge de l’UICN (IUCN, 2014c).
Protection et propriété de l’habitat
Huit sous-populations d’épipactis géant se trouvent dans des parcs provinciaux, des aires protégées ou des réserves écologiques, et bénéficient de certaines mesures de protection en vertu des dispositions de la Park Act et de la Ecological Reserve Act de la Colombie-Britannique. Une localité de l’espèce est située dans une aire de gestion de la faune et bénéficie de certaines mesures de protection aux termes de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique et des dispositions rattachées aux aires de conservation gérées par la province. Une autre localité se trouve dans un parc fédéral, qui bénéficie de certaines mesures de protection en vertu des dispositions de la Loi sur les parcs nationaux du Canada.
Au total, 10 des 25 localités confirmées (soit 40 %) bénéficient d’une certaine forme de protection officielle de l’habitat. Huit autres localités (soit 32 %) sont situées sur des terres de la Couronne provinciale ou de la Couronne fédérale. Les sept localités restantes (28 %) se trouvent soit sur des terres privées, soit sur des terres dont le régime de propriété est incertain. En termes de nombre total d’individus de l’espèce, la grande majorité des ramets (~ 80 %) se trouvent dans des aires qui bénéficient de certaines mesures de protection (tableau 1).
Remerciements et experts contactés
De nombreuses personnes ont pris part aux activités de surveillance et d’inventaire de l’épipactis géant au fil des ans, et nous les remercions de leur contribution. Parmi les personnes ayant participé aux travaux sur le terrain en 2013 et en 2014 figurent Ted Antifeau, Craig Browne, Sara Bunge, Orville Dyer, Mike Gall, Jamie Leathem, Bryan Kelly-McArthur, Mike Miller, Susan Hulland, Verne Smythe, Robert Stewart, Josie Symonds, Mark Weston et Brett Yeates. Des données supplémentaires et des conseils ont été fournis par Bruce Bennett, Brenda Costanzo et Jenifer Penny. Nous remercions sincèrement le ministère de l’Environnement de la Colombie Britannique pour l’aide en nature qu’il a fournie (sous forme de jours-personnes). Nous remercions tout particulièrement Susan Hulland et Bryan Kelly-McArthur, qui ont généreusement offert leur aide pour accompagner le rédacteur du rapport sur le terrain et dénombrer les individus de l’espèce.
Experts contactés
Bruce Bennett, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires, COSEPAC, Whitehorse (Yukon)
Rhonda Milliken, Head Population Assessment, Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique)
Danielle Backman, Ecologist Team Leader, Parcs nationaux du Canada Mont-Revelstoke et Glacier, Revelstoke (Colombie-Britannique)
Bryan Chruszcz, Fire and Vegetation Ecologist, Parcs nationaux du Canada Mont-Revelstoke et Glacier, Revelstoke (Colombie-Britannique)
Dave Fraser, Unit Head, Species Focused Conservation, Conservation Science Section, BC Ministry of Environment, Victoria (Colombie-Britannique)
Jenifer Penny, Program Botanist, BC Conservation Data Centre, Victoria (Colombie-Britannique)
Brenda Costanzo, Senior Vegetation Specialist, Conservation Science Section, BC Ministry of Environment, Victoria (Colombie-Britannique)
Neil Jones, chargé de projets scientifiques et coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Gatineau (Québec)
Jenny Wu, chargée de projets scientifiques, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Gatineau (Québec)
Sources d’information
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Wu, J., comm. pers. 2014. Correspondance par courriel adressée à M.T. Miller, 21 octobre 2014. Chargée de projets scientifiques, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Gatineau, QC.
Zapotoczny, W. 2015. Common native medicinal plants of California.
Sommaire biographique des rédactrices du rapport
Michael T. Miller est titulaire d’un doctorat en biologie de l’Université Victoria (2004). Il a consacré les 15 dernières années environ à l’étude démographique, à l’inventaire et au rétablissement d’espèces rares, et il a été le rédacteur ou a participé à la rédaction de nombreux rapports de situation du COSEPAC.
Collections examinées
Les collections de l’Université de la Colombie-Britannique (University of British Columbia; UBC), du Royal British Columbia Museum (V), de l’Université de Washington (University of Washington; WTU) et de l’Université de l’Idaho (University of Idaho; ID) ont été consultées au moyen de la base de données en ligne du Consortium of Pacific Northwest Herbaria (2014).
Annexe 1. Tableau d’évaluation des menaces.
Tableau d’évaluation des menaces
- Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
- Insérer le texte ici
- Identification de l’élément
- Insérer le texte ici
- Code de l’élément
- Insérer le texte ici
- Date
- Insérer le texte ici
- Évaluateur(s) :
- Insérer le texte ici
- Références :
- Insérer le texte ici
Impact des menaces | Impact des menaces (descriptions) | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|---|
A | Très élevé | 0 | 0 |
B | Élevé | 0 | 0 |
C | Moyen | 0 | 0 |
D | Faible | 0 | 0 |
- | Impact global des menaces calculé : | Insérer le texte ici | Insérer le texte ici |
- Impact global des menaces attribué :
- Insérer le texte ici
- Justification de l’ajustement de l’impact :
- Insérer le texte ici
- Commentaires sur l’impact global des menaces
- Insérer le texte ici
# | Menace | Impact (calculé) | Portée (10 pro-chaines années) | Gravité (10 ans ou 3 gén.) | Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Élevée (31-70 %) | Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans | - |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Élevée(31-70 %) | Modérée(peut-être à court terme, < 10 ans | 22 sitesexistants, 7 entièrement ou partiellement situés sur des terres privées;1 site (5 %), à Fairmont Hot Springs, pourrait faire l’objet detravaux de développement continus comprenant des bâtiments résidentiels ettouristiques. Des chalets pourraient être construits au cap Horn, (comm. pers.,adressée à Mike Miller), mais aucun projet de développement n’est prévu auxautres sites au cours des 10 prochaines années. La gravité de la menacepourrait être extrême, mais sera vraisemblablement atténuée par le règlementpris en application de la Water Act,visant les projets de développement réalisés dans l’eau ou ayant uneincidence sur le débit de l’eau. La portée générale de la menace estinférieure à 1 %, car le nombre de tiges aux sites touchés est faible. |
1.2 | Zonescommerciales et industrielles | - | - | - | - | Aucunsite proposé connu. Voir ci-dessus. |
1.3 | Tourismeet activités récréatives | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Élevée(31-70 %) | Modérée(peut-être à court terme, < 10 ans | 22 sitesexistants, 7 entièrement ou partiellement situés sur des terres privées;1 site (5 %), à Fairmont Hot Springs, pourrait faire l’objet detravaux de développement continus. Aucun projet de développement n’est prévuaux autres sites au cours des 10 prochaines années. La gravité de lamenace pourrait être extrême. La portée générale de la menace est inférieureà 1 %, car le nombre de tiges aux sites touchés est faible. |
2 | Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) | Inconnu | Petite(1-10 %) | Inconnue | Élevée(continue) | - |
2.3 | Élevagede bétail | Inconnu | Petite(1-10 %) | Inconnue | Élevée(continue) | Desparcours sont utilisés aux chutes Okanagan, à l’extrémité nord du lac Mabelet au ruisseau Park (3/22 = 14 % des sites existants). Les effetsdu piétinement sont probablement variables. Aucune documentation permettantde quantifier la gravité de l’impact n’a été trouvée. L’utilisation continueet assez intensive du milieu par les bovins au ruisseau Park n’a pas provoquéla disparition de la population. Le piétinement des animaux peut briser destiges florifères, ce qui réduit le taux de reproduction de l’espèce mais nesuffit probablement pas à tuer la plante ou à réduire la taille de la population.Le broutage peut également contribuer à compacter le sol et modifier l’hydrologie,mais on possède peu d’information à ce sujet. La gravité est provisoirementconsidérée comme inconnue. Des fauchages peuvent être effectués dans unepartie du site des chutes Okanagan; leur impact est inconnu. Les animauxd’élevage pourraient avoir causé la disparition de l’espèce au ruisseau Kearns. |
3 | Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Inconnue | Inconnue | - |
3.2 | Exploitationde mines et de carrières | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Inconnue | Inconnue | Ila été question de l’exploitation de tuf dans les terres adjacentes au lac Columbia,dans la région de Kootenay, mais comme il s’agit d’une réserve écologiqueentourée par une aire de gestion de la faune, cela semble improbable. Lagravité de la menace est considérée comme inconnue pour l’instant. |
4 | Corridors de transport et de service (en anglais seulement) | Négligeable | Petite(1-10 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | - |
4.1 | Routeset voies ferrées | Négligeable | Petite(1-10 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | Ila été établi que le ruissellement d’herbicide ou les activités d’entretien lelong des routes (p. ex. le fauchage) pouvaient avoir des répercussionssur les sites de Revelstoke, d’Ainsworth, du ruisseau Holiday, de Tappen etpeut-être du lac Columbia (5/22 = 23 % des sous-populations connues.La portée est considérée comme petite en raison de l’impact sur la populationcanadienne. Les sous-populations assujetties aux pratiques d’entretien actuellessemblent stables (Mike Miller, comm. pers.) et l’impact global sur la populationcanadienne semble négligeable. |
4.2 | Lignesde services publics | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | Lecorridor de services publics au ruisseau Holiday pourrait avoir un impact,mais celui-ci est considéré comme négligeable : il faudrait probablementcommuniquer avec l’exploitant du corridor pour mettre en œuvre des mesuresd’intendance. On trouve un corridor de transport d’électricité au lacColumbia, et les activités de gestion continue qui y sont réalisées pourraientavoir des répercussions sur les individus de l’espèce. Ces répercussionscomprennent la chute et l’empilement d’arbres, qui pourraient être inclus dansd’autres catégories (p. ex. 5.3, Exploitation forestière), mais sontpris en compte ici et ne sont pas considérés comme importants. |
5 | Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | - |
5.2 | Cueillettede plantes terrestres | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | Lacueillette de plantes à des fins médicinales présente toujours une menace,particulièrement au site de Mara Meadows. La cueillette d’orchidées a étéétablie comme une menace potentielle, mais rien n’indique que cette menacesoit préoccupante pour l’épipactis géant. La menace est considérée comme négligeablepour l’instant. |
5.3 | Exploitationforestière et récolte du bois | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Inconnue | Faible(peut-être à long terme, > 10 ans) | Ila été établi que l’exploitation forestière en haut de pente, qui pourraitentraîner des changements hydrologiques dans l’habitat riverain, constituaitune menace potentielle pour certaines sous-populations de la baie Pilot(comm. pers. adressée à Mike Miller). Cette menace ne semble cependant pas imminente. |
6 | Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | - |
6.1 | Activitésrécréatives | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | Commel’épipactis géant se rencontre dans plusieurs parcs, il a été établi que lesactivités récréatives constituaient une menace potentielle pour l’espèce. Lescourses de véhicules tout-terrain dans la boue créaient des problèmes à latourbière Bilbo (parc provincial Upper Violet Creek), mais l’installationd’obstacles a éliminé cette activité au site. Le piétinement semble assezlimité et irrégulier, mais a été signalé à la baie Pilot et à Fairmont(2 sites/22 = 9 %). La gravité de la menace n’a pas étéquantifiée. Il semble que le bris de tiges pourrait entraîner une diminutiondu taux de reproduction de l’espèce, mais ne tuerait probablement pas laplante. La gravité de la menace est jugée négligeable. Le piétinement aégalement été observé au lac Columbia, mais il ne s’agit pas d’undéveloppement officiel, et les répercussions ne sont pas clairement établies.Même si 3 ou 4 sites peuvent être touchés, < 1 % desindividus de l’espèce au total seraient probablement touchés. |
7 | Modification du système naturel (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Inconnue | Modérée(peut-être à court terme, < 10 ans | - |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | - | - | - | - | Nonprévus, non probables. |
7.2 | Gestionet utilisation de l’eau et exploitation de barrages | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Inconnue | Modérée(peut-être à court terme, < 10 ans | Lagestion de l’eau et l’exploitation de barrages ont entraîné la disparition desites dans le passé. On ne prévoit pas de nouveaux barrages au cours des 10 prochainesannées. La construction d’un barrage au lac Kootenay pour la protectioncontre les crues (dans les années 1930) a mené à l’empiètement de la forêtsur l’habitat riverain à la baie Pilot (comm. pers. adressée à M. Miller).La gestion continue de l’eau pourrait constituer un problème à Fairmont Hot Springs(1 site/22 = 5 %). La gravité de la menace pourrait être demodérée à élevée. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Légère(1-10 %) | Élevée(continue) | - |
8.1 | Espècesexotiques (non indigènes) envahissantes | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Légère(1-10 %) | Élevée(continue) | Laronce discolore est présente au site du ruisseau Holiday et pourraitconstituer une menace. La salicaire commune se rencontre au site du lac Skaha,mais son impact semble négligeable. Les espèces exotiques envahissantes sontconsidérées comme la principale menace pesant sur le petit site des chutesOkanagan. L’alpiste roseau est prédominant au site du Camp Owaissi. On trouvedes chardons non indigènes à Fairmont Hot Springs et dans l’aire de gestionde la faune McTaggart-Cowan (6/22 = 27 %). Jusqu’à présent, aucuncas de disparition ou de déclin directement lié aux espèces exotiquesenvahissantes n’a cependant été signalé, et l’impact global de la menace estprobablement négligeable. |
8.2 | Espècesindigènes problématiques | Négligeable | Négligeable(< 1 %) | Négligeable(< 1 %) | Élevée(continue) | Lesproblèmes potentiels suivants ont été établis : effets possibles de lacompétition avec des arbustes indigènes empiétant sur l’habitat (p. ex.cornouiller stolonifère et aulne au ruisseau Holiday, genévrier à Fairmont), broutagepar les cerfs au site de la colline Hopyard et dans l’aire de gestion de lafaune McTaggart-Cowan, et piétinement par les cerfs et les mouflons au lac Columbia(5 sites/22 = 23 %). La gravité de l’impact n’a pas été quantifiée,mais il a été établi que le broutage par les cerfs pourrait constituer unproblème important au site de la colline Hopyard et au marécage MountainSlough, à cause du faible nombre d’individus de l’espèce (la plupart desindividus observés avaient été broutés). Différents degrés de gravité sontprévus. Comme le broutage et le piétinement ne tuent probablement pasdirectement les individus de l’espèce, la gravité de ces menaces est sansdoute négligeable, sauf peut-être dans le cas des petites populations. L’impactde l’empiètement des arbustes pourrait être plus grave, bien que l’épipactisgéant se soit montré capable de subsister sous des fourrés d’arbustes dansplusieurs sites. |
9 | Pollution (en anglais seulement) | - | - | - | - | - |
9.3 | Effluentsagricoles et sylvicoles | - | - | - | - | Ona déjà pulvérisé de l’herbicide le long de la route Transcanadienne, près dusite du mont Revelstoke, et la pulvérisation d’herbicide pourraitconstituer un problème au ruisseau Cranberry (point abordé dans lacatégorie 4.1, Routes et voies ferrées). |
10 | Phénomènes géologiques (en anglais seulement) | - | - | - | - | - |
10.3 | Avalancheset glissements de terrain | - | - | - | - | Unglissement de terrain s’est récemment produit près d’un site (1/22 = 5 %)(Fairmont), mais l’habitat de l’épipactis géant n’a pas été touché (Halverson,comm. pers.). |
11 | Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) | Noncalculé (en dehors de la période d’évaluation) | Généralisée(71-100 %) | Inconnue | Faible(peut-être à long terme, > 10 ans) | - |
11.2 | Sécheresses | Noncalculé (en dehors de la période d’évaluation) | Généralisée(71-100 %) | Inconnue | Faible(peut-être à long terme, > 10 ans) | L’espècedépend de la disponibilité de l’eau et pousse souvent en bordure d’un pland’eau. Elle peut donc être affectée par les conditions de sécheresserésultant de modifications du régime hydrologique ou des niveaux d’eau. Commetous les sites pourraient vraisemblablement être touchés, la portée de lamenace est généralisée. Sa gravité varie probablement selon le site etpourrait être de légère à élevée, mais elle est inconnue. |
a. Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution ou de la dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est insignifiante/négligeable [menace passée] ou faible [menace possible à long terme]); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable.
b. Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %).
c. Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible = ≥ 0 %).
d. Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); insignifiante/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
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