Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l’espèce

Nom et classification

Le Tétras des armoises a été d’abord nommé Tetrao urophasianus (Bonaparte, 1828), puis fut renommé Centrocercus urophasianus en 1831 (Aldrich, 1963). Le nom latin provient du mot grec « kentron », qui signifie épineux, « kerkos » signifiant queue et « oura phasianos », queue de faisan (Gill, 1966). Le Centrocercus est l’un des 10 genres de la sous-famille Tetraoninae, de la famille des Phasianidae, de l’ordre des Galliformes.

Deux sous-espèces entrent dans le genre Centrocercus (Young et al., 2000) : le Tétras des armoises (C. urophasianus) et le Tétras du Gunnison (C. minimus). Les recherches actuelles laissent penser que la population deTétras des armoises de Californie (Lyon/Mono) a été isolée de toutes les autres populations et pourrait être suffisamment distincte sur le plan génétique pour assurer sa protection et sa gestion comme une unité séparée (Oyler-McCance et al., 2005). Parmi les noms vernaculaires, citons « gélinotte des armoises ».

Les Tétras des armoises sont séparés en sous-espèces orientale (C. u. urophasianus) et occidentale (C. u. phaios) (Hupp et Braun, 1991; Schroeder et al., 1999). Le C. u. urophasianus se trouve en Alberta et en Saskatchewan, alors que le C. u. phaios était auparavant présent dans la vallée de l’Okanagan de la Colombie-Britannique. Le C. u. phaios est disparu du Canada au début du XXe siècle (Cannings et al., 1987). Le présent rapport traitera presque uniquement des populations canadiennes de C. u. urophasianus. De récentes analyses génétiques et écologiques de 16 populations (n = 332) de toute l’aire de répartition nord-américaine n’ont pas produit de preuves soutenant la délimitation de ces sous-espèces (Benedict et al., 2003).

Description morphologique

Les Tétras des armoises sont les plus grands tétras d’Amérique du Nord (Beck et Braun, 1978). Il est possible de distinguer les mâles des femelles par leur ostensible plumage et leur taille supérieure (figure 1). Pendant leur parade nuptiale, les mâles déploient leur queue et gonflent leur sac oesophagien, exposant ainsi deux taches de peau nue jaunâtre sur la poitrine (Schroeder et al., 1999). Parmi d’autres caractéristiques, les mâles présentent des crêtes charnues jaunes au-dessus des yeux et de longues filoplumes qui surgissent de la nuque (figures 1 et figure2). Les tectrices sous-caudales du mâle ont des plumes noires avec des pointes blanches, alors que le devant du cou et la poitrine supérieure sont blancs. Les deux sexes possèdent des plumes noires caractéristiques sur le ventre. La femelle a un plumage plus sobre, une crête discrète au-dessus de l’œil, et elle est plus petite (de 1,0 à 1,8 kg, longueur : de 50 à 60 cm) que le mâle (de 1,7 à 2.9 kg, longueur : de 65 à 75 cm) (Schroeder et al., 1999) (figure 1).

Figure 1. Tétras des armoises mâles et femelles sur les lieux de reproduction dans le sud-est de l’Alberta (photo : Krista L. Bush)

Figure 1.  Tétras des armoises mâles et femelles sur les lieux de reproduction dans le sud-est de l’Alberta (photo : Krista L. Bush).

Figure 2. Tétras des armoises mâle adulte en parade dans le sud-est de l’Alberta (photo : Krista L. Bush)

Figure 2. Tétras des armoises mâle adulte en parade dans le sud-est de l’Alberta (photo : Krista L. Bush).

Description génétique

Un relevé génétique a été mené dans toute l’aire de répartition chez 46 populations et 1 000 individus à l’aide de l’ADN mitochondrial et des données de séquences de sept microsatellites nucléaires (Oyler-McCance et al., 2005). Les résultats ont indiqué que les déplacements du Tétras des armoises s’effectuent surtout entre les populations voisines, plutôt que dans toute l’aire de répartition de l’espèce (Oyler-McCance et al., 2005). Dans cette étude, le tétras de l’Alberta est arrivé au deuxième rang du degré de variation génétique le plus élevé de l’aire de répartition de l’espèce (Oyler-McCance et al., 2005). Les tailles variables de l’échantillon pourraient nuire à la portée de ces résultats (Bush, comm. pers., 2006).

L’analyse préliminaire de 19 loci de microsatellite au Canada indique que les Tétras des armoises au nord de la rivière Missouri constituent une seule population qui est probablement divisée en trois sous-populations : ruisseau Sage (ouest de la Saskatchewan, Alberta et nord du comté Blaine, au Montana), Prairies (parc national du Canada des Prairies, Saskatchewan et nord des comtés Phillips et Valley, au Montana) et sud de la rivière Milk (sud des comtés Blaine, Phillips et Valley) (Bush, comm. pers., 2006).

Unités désignables

Le présent rapport utilisera les deux sous-espèces connues du Canada à titre d’unités désignables les plus logiques pour ce taxon. Bien que de récentes analyses génétiques et écologiques de 16 populations (n = 332) dans toute l’aire de répartition nord-américaine n’aient pas produit de preuve soutenant la délimitation de ces sous-espèces (Benedict et al., 2003), elles sont encore reconnues selon leurs caractéristiques morphologiques (Schroeder et al., 1999). Les deux sous-espèces occupent deux aires écologiques nationales du COSEPAC distinctes (des montagnes du Sud et des Prairies) comportant des différences écologiques importantes (p. ex. espèces différentes d’armoises et de graminées).

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