Hétérodermie maritime (Heterodermia sitchensis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Hétérodermie maritime
Heterodermiasitchensis

Information sur l’espèce

L’Heterodermia sitchensis Goward et Noble est un lichen feuillu gris pâle, fixé par la base, appartenant à la famille des physciacées. L’espèce se distingue par la présence de cils marginaux et de petites structures semblables à des urnes près du bout des lobes. Elle a été décrite comme originaire de l’ouest de l’île de Vancouver.

Répartition

Au Canada, l’H. sitchensis pousse seulement sur la côte de la Colombie-Britannique. Son aire de répartition s’étend sur 210 km du nord de l’île de Vancouver jusqu’au parc national Pacific Rim au sud. La seule autre population isolée connue à l’extérieur du Canada se trouve sur la côte de l’Orégon. Dans cette région, la présence de l’espèce est connue exclusivement dans la sous-zone très humide hyper-maritime de la pruche de l’Ouest (Meidinger et Pojar, 1991).

Habitat

Partout dans son aire de répartition, l’H. sitchensis pousse sur les rameaux inférieurs enrichis d’azote des vieux épicéas de Sitka du littoral.

Biologie

Vu sa forte tendance à coloniser les petits rameaux, l’H. sitchensis est une espèce dont la durée de vie est courte et dont le cycle vital est de l’ordre de 10 à 15 ans. À la fin de cette période, le substrat est généralement envahi de mousses, d’hépatiques et d’autres lichens, toutes des espèces qui tendent à détrôner l’hétérodermie maritime. L’Heterodermia sitchensis se reproduit exclusivement au moyen de sorédies, c’est-à-dire de propagules poudreuses asexuées composées de cellules alguaires et d’hyphes fongiques. La dispersion semble difficile, et les oiseaux forestiers sont probablement des vecteurs importants pour cette espèce.

Tailles et tendances des populations

Au total, 227 thalles d’H. sitchensis ont été enregistrés jusqu’à présent au Canada. Ces thalles sont répartis dans douze populations séparées. Deux de ces populations sont maintenant disparues et les trois plus grandes regroupent 148 thalles ou 65 p. 100 de tous les thalles. La taille de la population peut varier énormément d’une année à l’autre, selon l’intensité des tempêtes hivernales. Cependant, aucune tendance à long terme de la taille de la population n’a encore été documentée.

Facteurs limitatifs et menaces

Puisqu’il est un lichen pionnier, l’H. sitchensis doit coloniser à de fréquents intervalles. Cependant, afin de s’établir, il doit d’abord réussir à disperser ses propagules jusqu’aux rameaux enrichis d’azote des épicéas de Sitka du littoral. Vu la rareté de cet habitat, l’H. sitchensis est une espèce rare dans toute son aire de répartition et est donc particulièrement vulnérable aux perturbations. 

Lorsqu’il n’est pas protégé par la loi (comme c’est le cas dans les parcs), l’H. sitchensis est principalement menacé par les activités d’exploitation forestière, surtout lorsque les vieux épicéas de Sitka sont ciblés. Les autres facteurs qui menacent l’espèce sont notamment les tempêtes hivernales, le développement immobilier et, à une plus petite échelle, la collecte de rameaux pour allumer des feux de camp.

Importance de l’espèce

L’Heterodermia sitchensis est un des membres les plus septentrionaux d’un genre surtout présent dans les régions de tropicales à tempérées chaudes. L’espèce est en outre essentiellement endémique au Canada, où elle occupe une aire de répartition latitudinale très étroite le long de la côte ouest de l’île de Vancouver. Les « urnes » contenant les sorédies, placées près du bout des lobes de cette espèce, sont vraisemblablement uniques chez les lichens.

Protection existante

L’H. sitchensis est connue à dix emplacements au Canada, dont cinq sont situés dans la réserve de parc national Pacific Rim. À l’intérieur des limites de la réserve, l’espèce est protégée par la Loi sur les parcs nationaux.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2006)

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)Note de bas de pagea
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)Note de bas de pageb
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)Note de bas de pagec
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)Note de bas de paged
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

 

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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