Bruant de McCown (Calcarius mccownii) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Facteurs limitatifs et menaces

Perte et dégradation de l’habitat

Le Bruant de McCown dispose d’une aire de reproduction restreinte qui s’est rétrécie au cours du siècle dernier à la suite de pertes et d’altérations de son habitat. On estime que 75 p. 100 des prairies indigènes originelles ont été détruites par l’homme (Statistique Canada, 1992; Knopf, 1994). Seulement 43 p. 100 et 21 p. 100 des prairies indigènes sont demeurés intacts en Alberta et en Saskatchewan, et la plupart d’entre elles ne sont pas protégées. En dépit d’une diminution de la vitesse de disparition de l’habitat au cours de la dernière décennie (Statistique Canada, 1997), des prairies non protégées continuent à être détruites par l’agriculture, l’expansion domiciliaire, l’étalement urbain et l’extraction des ressources.

Pesticides

Les pesticides utilisés en agriculture peuvent aussi constituer une menace pour les Bruants de McCown qui nichent dans les champs cultivés. L’une des rares études sur les effets d’une exposition directe des oiseaux des prairies aux pesticides a révélé que les Bruants de McCown, les oisillons comme les adultes, étaient vulnérables à l’empoisonnement au toxaphène, un produit chimique vendu aux États-Unis jusqu’au début des années 1980 et utilisé, entre autres, pour réduire les populations de sauterelles dans les grands pâturages libres (McEwen et Ells, 1975; P. Mineau, comm. pers.). Le succès de reproduction de son congénère, le Bruant à ventre noir, a aussi diminué de manière considérable lorsqu’il est exposé aux pyréthroïdes utilisés pour éliminer les sauterelles (Johnson et al., 1993). Les résultats d’une récente modélisation démontrent aussi que le déclin de plusieurs espèces d’oiseaux des prairies est associé à l’utilisation de produits chimiques en agriculture (Mineau et al., 2005). Bien que cette étude n’ait pas compté le Bruant de McCown, on peut raisonnablement présumer que si cette espèce fréquente les champs cultivés, elle sera aussi susceptible aux produits chimiques (P. Mineau, comm. pers.).

Attrait pour les champs cultivés

De récents relevés sur les oiseaux nicheurs en Alberta et en Saskatchewan ont détecté un fort pourcentage (de 20 à 40 p. 100 des oiseaux) de Bruants de McCown dans les champs cultivés, même dans les paysages de prairies (McMaster et Davis, 1998; Martin et Forsyth, 2003; Dale et al., 2005). Les données recueillies lors d’études sur le Bruant à ventre noir suggèrent que la productivité est généralement plus faible sur les terres agricoles que dans les habitats indigènes (Martin et Forsyth, 2003). Il est donc préoccupant d’observer un si grand nombre de Bruants de McCown dans les champs cultivés.

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