Iguane pygmée à cornes courtes (Phrynosoma douglasii) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Facteurs limitatifs et menaces

Les populations d’iguanes pygmées à cornes courtes tendent à être localisées et sont donc susceptibles de disparaître d’un site si celui-ci est exploité ou qu’une menace létale s’y présente. Par ailleurs, la mobilité restreinte des phrynosomes freine leur capacité à traverser de l’habitat inapproprié, les aménagements par exemple, et les canaux peuvent constituer des barrières infranchissables ou des sources continues de mortalité.

Les mouvements de grands troupeaux de bestiaux ayant traversé la vallée de l’Okanagan des années 1860 jusqu’à la Première Guerre mondiale constituent la première menace d’envergure qui pourrait avoir réduit de façon importante les populations d’iguanes pygmées à cornes courtes (R. Manuel, comm. pers.). Durant cette période, des dizaines de milliers de bovins ont été menés de l’Oregon jusqu’à la région de Cariboo afin de nourrir les mineurs à l’emploi lors de la ruée vers l’or (Cox, 2004). La répercussion destructive venant du piétinement aurait été concentrée dans l’Okanagan en raison de l’étroitesse de la vallée. Il est possible que ces nombreux troupeaux de bovins aient décimé des populations qui vivaient sur les terrasses de la vallée. Les pratiques ordinaires de pâturage semblent n’avoir aucun effet ou alors un effet positif sur l’habitat de l’iguane pygmée à cornes courtes (Reynolds, 1979), bien que le surpâturage réduise l’abondance des phrynosomes en modifiant la richesse structurale de la communauté végétale (Fair et Henke, 1998) et qu’il puisse également réduire les effectifs des populations de fourmis moissonneuses, la principale source de nourriture de l’iguane (Rogers et al., 1972).

Les phrynosomes ont besoin d’un environnement non encombré pour se déplacer et pour réguler leur température. Les plantes envahissantes, comme le brome des toits (Bromus tectorum), sont tenaces et répandues, étouffant efficacement les espaces interstitiels qui se trouvent entre la végétation indigène. Cet étouffement peut rendre la majeure partie de l’habitat inutilisable en limitant le mouvement. Quelques plantes nuisibles, comme la croix-de-Malte (Tribulus terrestris) et le cenchrus à épines longues (Cenchrus longispinus), peuvent causer des blessures.

 À la différence de la plupart des autres reptiles de zone tempérée, les iguanes pygmées à cornes courtes ne se réfugient en hiver que dans des abris souterrains superficiels. Au cours des années de faibles chutes de neige, un froid extrême ou prolongé peut résulter en une mortalité importante.

La hausse des populations de prédateurs naturels (p. ex. les corbeaux, les corneilles et les crécerelles) et l’introduction de prédateurs domestiques (p. ex. les chiens et les chats) pourraient entraîner une augmentation de la prédation.

On croit que les circulations routière et hors route pourraient être des sources de mortalité pour les phrynosomes (Nicolai et Lovich, 2000; Flat-tailed Horned Lizard Interagency Coordinating Committee, 2003). Deux des observations anecdotiques faites au Canada l’étaient d’individus tués sur des routes (Sarell, données non publiées).

L’extinction des feux a modifié une grande partie du paysage sec pouvant être utilisé par les iguanes pygmées à cornes courtes. L’absence de feux a permis l’empiétement des arbres sur les prairies et l’accumulation des combustibles. On a découvert que le tapaya du Texas survivait mieux dans des zones qui avaient été brûlées (Moeller et al., 2005).

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