Grand requin blanc (Carcharodon carcharias) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le grand requin blanc vit aussi bien dans les eaux côtières que dans les eaux du large, de la zone intertidale à la pente continentale supérieure et à la zone mésopélagique. La zone de répartition bathymétrique connue se situe juste en dessous de la surface et plonge presque jusqu’au fond, à une profondeur pouvant atteindre au moins 1 280 m (Bigelow et Schroeder, 1948). On rencontre ce requin dans les déferlantes des plages sablonneuses ou au large des côtes rocheuses. Il nage volontiers dans les baies abritées, les lagunes, les havres et les estuaires, mais se tient généralement à l’écart des eaux saumâtres ou douces (Compagno, 2001). On a enregistré sa présence des eaux dont la température variait de 5 à 27 ºC (Nakaya, 1994; Boustany et al., 2002). Au large de la Californie, l’espèce semble plus abondante à des températures de 14 à 15 ºC qu’à 11 ºC ou moins (Compagno, 2001). Le grand requin blanc est une espèce nomade très mobile, capable de traverser les bassins océaniques, comme en témoigne sa présence occasionnelle au large d’îles océaniques telles qu’Hawaii (Taylor, 1985) et les Açores (Compagno et al., 1997). Une récente étude de suivi par satellite (Boustany et al., 2002) confirme les déplacements de l’espèce des eaux côtières aux zones océaniques lointaines.

Tendances en matière d’habitat

On ignore dans quelle mesure la détérioration de l’habitat a contribué au déclin apparent de l’espèce à l’échelle mondiale. La proposition d’inscription à l’Annexe II de la CITES, présentée par l’Australie et Madagascar en 2004, soutient que les habitats côtiers propices à l’alimentation et à la reproduction du grand requin blanc se sont détériorés par suite de la pression croissante exercée par les pêcheries, de la bioaccumulation des polluants et d’une possible raréfaction des proies (Proposition de l’Australie et de Madagascar à la CITES, 2004). Dans les eaux canadiennes, que ce soit dans l’Atlantique ou le Pacifique, on ne connaît aucune activité qui altère l’habitat et qui modifierait, par conséquent, l’abondance ou la répartition des grands requins blancs. Aux fins du présent rapport, la pêche est une cause de mortalité, mais n’affecte en rien l’habitat.

Protection et propriété

En Californie, quelques zones de protection marine chevauchent d’importants repaires connus de grands requins blancs. En général, peu d’activités ont été consacrées à la protection de l’habitat de l’espèce.

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