Psilocarphe nain, certaines populations, évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

Il existe très peu de documentation traitant du cycle vital, de la démographie ou de la physiologie du P. brevissimus ou des autres espèces de ce genre. La monographie de Cronquist sur le genre, datée de 1950, reste une des meilleures sources d’information, bien que certains aspects du cycle vital puissent être inférés à partir d’études effectuées sur d’autres espèces annuelles d’étangs printaniers ayant des caractéristiques phénologiques semblables. 

Reproduction et dispersion

Les espèces du genre Psilocarphus sont des plantes annuelles qui occupent, la plupart du temps, des environnements humides printaniers. Puisqu’il n’y a pas de structures favorisant la dispersion anémophile ou animale, la pollinisation s’effectue vraisemblablement au niveau du même capitule. Par surcroît, seule une petite quantité de pollen est produite dans les étamines, et il est improbable qu’il soit transporté par le vent, car les fleurs sont abritées par les feuilles caulinaires supérieures et la « laine » qui encercle chaque capitule. Les appendices se trouvant sur chaque réceptacle de bractées guident les longs styles effilés des fleurs externes (pistillées) vers les fleurs productrices de pollen situées au centre du lobe (Cronquist, 1950). 

Déplacements et dispersion

Un grand nombre de plantes d’étangs printaniers semblent être dénuées des caractères qui favorisent la dispersion. Il est possible que la répartition « en îlots » des habitats propices pénalise les espèces qui tendent à se disperser sur de grandes distances (Zedler, 1990). 

Les réceptacles de bractées, qui persistent autour de l’akène mature, pourraient lui servir de bouées lorsque le site est inondé et ainsi le disperser sur de courtes distances, à travers l’étang ou la mare (Cronquist, 1950). 

Quelques réceptacles de bractées, légers et pelucheux, pourraient prendre le vent et disperser les akènes qui y sont attachés sur des distances légèrement plus grandes. Les mammifères herbivores généralistes pourraient aussi jouer un rôle dans la dispersion à moyenne distance. Dans une étude effectuée en Californie, il a été observé que les graines du P. brevissimus germaient dans des déjections de lapins à queue blanche récoltées à proximité des étangs printaniers, incluant les « nouveaux » étangs, créés artificiellement. Les données suggèrent que ces lapins, même s’ils sont peu efficaces pour la dispersion des graines, pourraient jouer un rôle important en ce qui concerne la colonisation et le rétablissement du P. brevissimus dans les parcelles d’habitats (Zedler et Black, 1992). Les lapins à queue blanche se trouvent dans les prairies du sud de l’Alberta et de la Saskatchewan et pourraient jouer un rôle dans la dispersion à moyenne distance du P. brevissimus entre les différents étangs printaniers et d’autres habitats propices. Ce lapin semble absent de la région de Princeton en Colombie-Britannique, mais d’autres petits mammifères pourraient jouer un rôle semblable.

Quelques graines pourraient être transportées sur de longues distances, nichées dans la boue recouvrant les pieds des oiseaux de rivage et aquatiques (Cronquist, 1950). Un certain nombre d’espèces de sauvagine, d’oiseaux de rivage et de passereaux qui fréquentent les étangs printaniers et les dépressions humides de prairies (Silveira, 1998) pourraient donc servir de vecteurs. La dispersion sur de longues distances est probablement un événement rare vu l’absence de l’espèce dans de nombreux habitats propices faisant partie de la zone d’occurrence canadienne.

Il n’existe aucune preuve de la capacité de l’espèce à faire des banques de semences dans le sol, mais cette adaptation est fréquente chez les espèces d’étangs printaniers. En effet, ceci leur permet de résister aux années de sécheresse.

Germination et écologie des semis

Beaucoup de plantes annuelles de dépressions humides sont adaptées à une croissance limitée sous l’eau durant les périodes froides. Par la suite, lorsque les étangs se réchauffent puis s’assèchent, elles peuvent croître et atteindre rapidement la maturité (Zedler, 1990). La capacité du P. brevissimus à germer sous l’eau n’a toutefois pas été établie. Le P. elatior, espèce étroitement apparentée des étangs printaniers de la région côtière de la Colombie-Britannique, germe après la disparition de l'eau stagnante, mais est trop petit pour être remarqué à cette période (obs. pers.).

Survie

Le P. brevissimus ne se reproduit pas végétativement. Le développement végétatif, la floraison et la production des fruits sont probablement régis par la vitesse à laquelle le sol s’assèche. Les pluies survenant tard au printemps et tôt en été peuvent prolonger la période de croissance et ainsi augmenter la fécondité. Au printemps et au début de l’été, les niveaux consistants de forte humidité semblent favoriser l’augmentation du couvert des plantes pérennes, ce qui pourrait nuire au P. brevissimus. Il n’y a pas de preuve d’herbivorie sur les plantes.

Physiologie

Il n’y a pas d’information disponible sur la physiologie du P. brevissimus qui pourrait être utilisée pour la désignation du statut ou pour l’élaboration d’un plan de rétablissement.

Détails de la page

Date de modification :