Méconelle d’Orégon (Meconella oregana) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Méconelle d’Orégon
Meconella oregana

Information sur l’espèce

Le Meconella oregana (la méconelle d’Oregon) appartient à la famille des Papavéracées et est le seul représentant du genre Meconella au Canada. Cette espèce est une petite herbacée annuelle (hauteur de 2 à 16 cm) à racine pivotante mince. La plante compte une seule tige dressée ou quelques tiges partant près de la base. Les petites feuilles en forme de cuillère constituant la rosette basilaire mesurent de 3 à 18 mm de longueur, leur court pétiole compris. Les petites feuilles de la tige sont opposées, de forme lancéolée à linéaire et sessiles. L’inflorescence consiste en une fleur solitaire poussant à l’extrémité d’un long pédoncule inséré au bout de la tige ou à l’aisselle de la feuille supérieure. La fleur, composée de six pétales ovés blancs et de trois sépales, porte en son centre quatre à six étamines et un pistil. Le fruit consiste en une capsule linéaire contenant de nombreuses graines de moins de un millimètre de longueur. On trouve dans le sud-ouest des États-Unis deux autres espèces d’une taille légèrement supérieure (M. californica et M. denticulata) qui ont déjà été considérées comme des sous-espèces du Meconella oregana.

Répartition

L’aire de répartition mondiale du Meconella oregana s’étend depuis la Californie jusque dans le sud de la Colombie-Britannique. Au Canada, sa présence a été signalée dans les régions côtières de faible altitude entre Victoria et Nanaimo, dans les îles Gulf et à Port Alberni.

Habitat

En Colombie-Britannique, le Meconella oregana occupe le versant sud de collines dont le sol mince et aride empêche la croissance de végétation ligneuse mais bénéficie d’une infiltration d’eau régulière en début de saison. Parmi les espèces associées au Meconella oregana, on compte d’autres petites plantes vasculaires et des bryophytes.

Biologie

La floraison du Meconella oregana commence au début de mars et se termine vers la mi-avril. Après avoir produit leurs graines, les plantes s’assèchent, entre le début et la fin d’avril selon les conditions climatiques. Aucune pollinisation par les insectes n’a été observée et la pollinisation par le vent est probable. La germination, dans des conditions horticoles, a été observée en automne de même qu’au début du printemps. Aucun cas d’herbivorie n’a été signalé.

Taille et tendances des populations

La taille de la population totale du Meconella oregana au Canada était de 3 355 individus en 2004. Sa zone d’occupation est de seulement 50 à 100 . On ne dispose pas d’observations régulières de l’espèce sur plusieurs années, ni aux États-Unis ni au Canada. Quinze populations distinctes ont été recensées en Colombie-Britannique, et seulement cinq ont été réobservées au printemps 2004. Certaines des populations ont été découvertes il y a plus de 100 ans et sept n’ont pas été réobservées depuis 50 ans. Les données démographiques de 2005 obtenues après l’achèvement du rapport et avant la désignation de l’espèce ont été ajoutées. Ces données révèlent que trois des quatre populations existantes ont subi d’importants déclins depuis 2004.

Facteurs limitatifs et menaces

Les deux principales menaces contre l’espèce sont la perte d’habitat et la détérioration de l’habitat. La perte d’habitat est principalement causée par l’aménagement résidentiel des attrayants terrains ouverts à flanc de colline occupés par l’espèce. Les deux plus grandes populations (75 p. 100 de la population canadienne totale) sont confrontées à une menace imminente de cette nature. La détérioration de l’habitat est causée par la circulation récréative ou autre, le broutage des animaux domestiques, la perturbation du profil d’infiltration d’eau, la lutte contre les incendies et l’envahissement croissant des plantes non indigènes. La faible capacité de dispersion de l’espèce pourrait constituer un facteur limitatif intrinsèque.

Importance de l’espèce

Il s’agit de la seule espèce du genre Meconella au Canada. On ne connaît aucun usage médicinal, cérémonial ou autre du Meconella oregana.

Protection actuelle et autres désignations

D’après les dénombrements de 2004, près de 85 p. 100 des Meconella oregana se trouvent sur des terrains privés, 11 p. 100 dans un parc régional et un peu plus de 4 p. 100 sur des terres fédérales non protégées. Le Meconella oregana ne bénéficie d’aucune protection légale au Canada. Il figure sur la liste rouge de la Colombie-Britannique (N1S1, « critically imperiled at the national and provincial level » ou gravement en péril aux échelles nationale et provinciale). Il a la cote S1 (« critically imperiled » ou gravement en péril) en Californie et en Oregon et la cote S2 (« vulnerable to extirpation » ou vulnérable à une disparition du pays) dans l’État de Washington.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétences, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (Novembre 2004)

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD) *
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P) **
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)***
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI) ****
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
*** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
**** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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