Hypogymnie maritime (Hypogymnia heterophylla) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Information sur l’espèce

L’hypogymnie maritime (Hypogymnia heterophylla L. Pike) est un lichen foliacé de la famille des Parméliacées. Le thalle, de grandeur moyenne, mesure entre 5 et 8 cm de diamètre. Ses lobes sont étroits et portent des lobules longs et étroits, perpendiculaires à la marge du lobe. Les lobules constituent un caractère distinctif de l’espèce.

Répartition

L’hypogymnie maritime est une espèce endémique à la côte ouest de l’Amérique du Nord. Son aire s’étend depuis la pointe sud de l’île de Vancouver, au nord, jusqu’au Puget Sound, dans l’État de Washington, et le long de la côte de l’Oregon et de la Californie jusqu’aux régions côtières de Santa Barbara, de Los Angeles et des îles Channel. Au Canada, l’espèce est répertoriée pour quatre localités côtières de la pointe sud-ouest de l’île de Vancouver.

Habitat

L’hypogymnie maritime se rencontre dans la sous-zone la plus sèche de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’ouest, principalement sur des saillies rocheuses situées à faible altitude sur la côte et exposées au soleil, à des vents forts de l’Ouest et du Sud-Ouest, à des précipitations modérées et à une humidité élevée. L’espèce préfère les peuplements de pin tordu côtier (Pinus contorta var. contorta), jeunes ou d’âge intermédiaire. Il est possible que les embruns soient un caractère essentiel de son habitat.

Biologie

L’hypogymnie maritime peut se multiplier par voie végétative, par fragmentation des lobules et par production de conidiospores (spores asexuées). La reproduction sexuée est assurée par la dispersion d’ascospores (spores du champignon produites par voie sexuée), qui doivent s’unir avec des cellules d’une algue verte du genre Trebouxia pour qu’il y ait formation d’un thalle.

Taille et tendances des populations

Dix sous-populations d’Hypogymnia heterophylla sont répertoriées pour quatre localités de la pointe sud-ouest de l’île de Vancouver, situées dans le parc régional East Sooke, l’île Bentinck et Sheringham Point. Le nombre total de thalles est probablement supérieur à 1 000. On croit que les populations de ces localités sont stables.

Aucun dépôt de spécimen d’Hypogymnia heterophylla postérieur à 1996 n’est répertorié dans la base de données de l’herbier de l’University of British-Columbia (UBC) ni dans celle du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (CDC), ce qui signifie que les récoltes récentes de lichens ne comprenaient pas l’espèce ou que les individus récoltés de l’espèce n’ont pas été déposés.

Facteurs limitatifs et menaces

Le principal facteur limitant la dispersion de l’hypogymnie maritime est l’inféodation de l’espèce aux jeunes peuplements de pin tordu côtier établis sur des saillies rocheuses venteuses à orientation sud-ouest à ouest. La principale menace à la survie des populations semble venir des tempêtes hivernales.

Importance de l’espèce

L’hypogymnie maritime est un lichen épiphyte endémique à l’Amérique du Nord et confiné à la côte du Pacifique. Au Canada, l’espèce se trouve à la marge septentrionale de son aire, ce qui explique sa répartition restreinte.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le COSEPAC a désigné l’Hypogymnia heterophylla« espèce préoccupante » en 1996. Les populations actuelles, toutes situées dans la pointe sud-ouest de l’île de Vancouver, sont protégées du fait qu’elles se trouvent à l’intérieur de parcs ou sur des terres fédérales. À l’échelle de la Colombie-Britannique, l’H. heterophylla est classé S1, ce qui signifie qu’il fait l’objet d’un suivi. Dans l’État de Washington, l’espèce (S3) fait également l’objet d’un suivi, tandis qu’en Oregon et en Californie, elle n’est pas classée (SNR).

HISTORIQUE DU COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

MANDAT DU COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

COMPOSITION DU COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

DÉFINITIONS

(2008)

Espèce sauvage Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D) Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP) Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)* Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M) Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)** Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)*** Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)**** Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce àl’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
 
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Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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