Perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Biologie

On sait très peu de choses sur la biologie du perce-tige d’Aweme. Ainsi, les renseignements suivants s’appliquent au genre Papaipema en général.


Cycle vital et reproduction

Les perce-tige d’Aweme adultes sont nocturnes et ont été capturés la nuit à l’aide depièges à lumière (M. Nielsen, comm. pers., 2004; D. Schweitzer, comm. pers., novembre 2004).Comme les autres lépidoptères, le perce-tige d’Awemeaurait un cycle vital à métamorphose complète :œuf, chenille, chrysalide et stade adulte.

Le cycle vital dure une année entière. Les femelles déposent leurs œufs de façon éparse au voisinage de la plante hôte à l’automne, puis meurent. Les œufs hivernent et éclosent le printemps suivant. Les chenilles trouvent la plante hôte et y creusent un trou; normalement, au cours des deux mois suivants, elles y finissent leur croissance, soit dans les racines ou les tiges. Une fois matures, elles se transforment en chrysalides à l’intérieur ou à l’extérieur de la plante hôte, selon l’espèce ou même les individus (Forbes, 1954; Bird, 1934). Ce stade dure environ un mois. Les adultes vivent environ deux semaines, et les femelles semblent peu actives (Bird, 1934).

Les registres de collecte des Papaipema aweme adultes sont datés du 7 au 26 août (annexe 1), ce qui est assez tôt pour les espèces de Papaipema (Schweitzer, 1999).Les papillons Papaipema sont actifs tard la nuit (en fait jusqu’au petit matin) (Schweitzer, 1999).

Toutes les espèces de Papaipema sont des foreurs endophages des plantes. Ensemble, elles utilisent comme hôtes, une gamme exceptionnellement vaste d’espèces végétales, appartenant à quelque 22 à 25 familles végétales allant des fougères aux arbres, en passant par les asters et les liliacées. Individuellement, la plupart des espèces du genre Papaipema utilisent toutefois une seule ou quelques espèces ou genres de plantes étroitement apparentés. (Goldstein, 1999; Forbes, 1954; Rockburne et Lafontaine, 1976). Les hôtes possibles du perce-tige d’Aweme comprennent des espèces indigènes assez grandes comme la liatride (Liatris sp.) ou un chardon indigène (Circium sp.) (J. Troubridge, comm. pers., 2004). La difficulté d’identifier la plante hôte est illustrée par le fait que Éric Quinter, Ph. D., spécialiste de longue date des perce-tige,n’a pu identifier l’hôte d’une nouvelle espèce de Papaipema récemment découverte sur l’île de Sable, même après l’avoir cherché pendant 2 semaines, parmi la communauté végétale pourtant très restreinte de cette île (J. D. Lafontaine, comm. pers., juillet 2005).

Les Papaipema adultes possèdent un rostre fonctionnel et sont attirés par les appâts sucrés (G. Anweiler, obs. pers.; M. Nielsen, comm. pers., novembre 2004), et extraient probablement le nectar d’une ou de plusieurs espèces de plantes indigènes.


Prédateurs

Les principaux ennemis naturels des Papaipema comprennent des mammifères comme les rongeurs et les mouffettes (Hessel, 1954, Decker, 1930, Schweitzer, 1999), les pic (Decker, 1930), ainsi que de nombreux parasitoïdes et insectes prédateurs. La chenille des Papaipema peut être fortement parasitée par les hyménoptères et les diptères (Fletcher et Gibson, 1907; Bird, 1934). Le tachinaire Masicera senilis Will. et le braconide Apanteles papaipemae Muesebeck sont probablement les principaux parasitoïdes de la chenille des Papaipema (Decker, 1930). Dans certains cas, les petits mammifères peuvent complètement éradiquer les petites populations de Papaipema (Hessel, 1954).


Physiologie

Il n’existe aucune donnée propre à l’espèce.


Déplacements et dispersion

On ne croit pas que les membres du genre Papaipema migrent, car ils sont habituellement capturés tout près de leur plante hôte. Une dispersion peut avoir lieu entre des îlots de plantes hôtes séparés par plusieurs kilomètres (Schweitzer, 1999).  


Relations interspécifiques

Il n’y a aucune donnée à ce sujet. Le perce-tige d’Aweme dépend fort probablement d’une ou de plusieurs espèces inconnues de plantes hôtes pour les larves.


Adaptabilité

La plupart des espèces de Papaipema sont confinées à une ou quelques plantes hôtes dont elles dépendent. Les Papaipema ont la capacité de réoccuper les îlots de plantes hôtes après un feu, dans la mesure où une population ait survécu dans des refuges imbrûlés à proximité (Schweitzer, 1999).

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