Grand corégone (Coregonus clupeaformis) au Lac Simcoe évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Les prises de grands corégones pendant la fraye sur deux hauts-fonds du lac Simcoe ont diminué entre la fin des années 1970 et la fin des années 1980, puis augmenté jusqu'en 1991 (figure 4). L'augmentation des prises observée dans les années 1990 est largement attribuable aux poissons d'élevage introduits annuellement depuis 1982 dans le lac Simcoe. Fait intéressant à souligner : lorsque les grands corégones d'élevage ont commencé à se présenter en grand nombre sur les frayères (1990 et 1991), les prises de poissons sauvages ont augmenté. Depuis 1991, le nombre de prises varie et n’indique aucun changement de la tendance. Cela dit, les prises de poissons sauvages ont diminué et celles de poissons d'élevage ont augmenté.

Figure 4. Prises de grands corégones à la pêche indicatrice à la trappe, en automne, sur les frayères proches de eorgina Nord et de l’île Strawberry, dans le lac Simcoe, 1978 à 2000.

Figure 4. Prises de grands corégones à la pêche indicatrice à la trappe, en automne, sur les frayères proches de eorgina Nord et de l’île Strawberry, dans le lac Simcoe, 1978 à 2000.

Avant 1978, la méthodologie de la pêche indicatrice de l’automne (taille des filets, lieux et périodes d'échantillonnage) n’était pas établie, de sorte qu’il est difficile de comparer les captures totales aux sites de Georgina Nord et de l’île Strawberry. Des comparaisons historiques peuvent tout de même être faites pour une partie des prises de l'île Strawberry. En effet, à partir de 1959, une pêche a été pratiquée pendant de nombreuses années entre le 15 et le 26 octobre à l'île Strawberry. Cette période correspond seulement au début de la migration de fraye des grands corégones. La figure 5 montre que les prises de grands corégones à l'île Strawberry étaient beaucoup plus importantes dans les premières années du programme, particulièrement au milieu des années 1960, qu'elles ne l'ont été au cours des vingt dernières années. La seule autre explication serait que la saison de fraye ait changé au fil des années (autrement dit, que les grands corégones migraient peut-être plus tôt vers leurs frayères dans les années 1960 et 1970). Or la saison de la migration de fraye est identique depuis 1977 (Amtstaetter, 2002), et MacCrimmon et Skobe (1970) ont publié des résultats similaires sur le calendrier de la fraye pendant les années 1960. Bien qu'elles ne représentent qu'une courte période (11 jours) au tout début de la migration de fraye, les données de la figure 5 donnent un bon aperçu de l'ampleur du groupe de géniteurs dans le passé.

Figure 5. Nombre estimé de prises de grands corégones à la pêche indicatrice à la trappe de l’automne l’île Strawberry, dans le lac Simcoe, entre le 15 et le 26 octobre, de 1959 à 2000.

Figure 5. Nombre estimé de prises de grands corégones à la pêche indicatrice à la trappe de l’automne  l’île Strawberry, dans le lac Simcoe, entre le 15 et le 26 octobre, de 1959 à 2000.

Le nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche hivernale dans le lac Simcoe était élevé tout au long des années 1960; il a ensuite diminué pour atteindre son plus bas niveau en 1977 (figure 6). Depuis, le nombre estimé de prises a augmenté, mais les niveaux récents demeurent plus bas que ceux enregistrés dans les premières années du programme. Les prises de poissons d'élevage ont augmenté depuis le début des efforts d'ensemencement, en 1982, alors que les prises de poissons sauvages sont demeurées pratiquement les mêmes depuis le début des années 1980. Toutefois, il est important de préciser que l’effort de pêche s’est accru en hiver pour toutes les espèces, y compris chez les pêcheurs qui recherchent spécifiquement le grand corégone (figure 7). La proportion de poissons sauvages capturés par les pêcheurs visant cette espèce a diminué de 60 p. 100 sur une période de 15 ans.

Figure 6. Nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche hivernale dans le lac Simcoe, ajusté sur une saison de 50 jours, de 1961 à 2001.

Figure 6. Nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche hivernale dans le lac Simcoe, ajusté sur une saison de 50 jours, de 1961 à 2001.

Figure 7. Effort de pêche estimé pendant la pêche hivernale dans le lac Simcoe,ajusté sur une saison de 50 jours, de 1961 à 2001.

Figure 7. Effort de pêche estimé pendant la pêche hivernale dans le lac Simcoe,ajusté sur une saison de 50 jours, de 1961 à 2001.

Le nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche estivale est beaucoup plus faible que celui au cours de la pêche hivernale. Le nombre le plus élevé pour les étés où des données sont disponibles (1981 à 1998) a été enregistré en 1998 et est de 3 500 poissons (figure 8). En raison des différences de méthodologie dans les enquêtes auprès des pêcheurs réalisées avant 1981, notamment en ce qui a trait à la durée de l'enquête et au type d'information recueillie, il est difficile de comparer les données avec celles d’enquêtes antérieures. Les seules données comparables de toute l'histoire des enquêtes sont les captures par unité d'effort (CPUE) observées pour tous les pêcheurs. Ces CPUE pour tous les pêcheurs étaient beaucoup plus élevées dans les années 1960 et ont diminué brusquement en 1970. Une baisse graduelle s'est poursuivie jusqu'en 1993 et, en 1998, les CPUE sont remontées au niveau des années 1970 (figure 8). Cette situation est peut-être en partie attribuable à une augmentation de l'effort de pêche d’été visant spécifiquement le grand corégone en 1998 (figure 9). La proportion de poissons d'élevage et de poissons sauvages dans les prises n'a pas été établie, mais l'ensemencement a très certainement contribué à l'augmentation des prises en 1998.

Figure 8. Nombre de captures par unité d'effort et nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche estivale dans le lac Simcoe, de 1960 à 1998.

Figure 8. Nombre de captures par unité d'effort et nombre estimé de prises de grands corégones pendant la pêche estivale dans le lac Simcoe, de 1960 à 1998.

Figure 9. Estimation de l’effort de pêche à la ligne pendant la pêche estivale dans le lac Simcoe, de 1977 à 1998.

Figure 9. Estimation de l’effort de pêche à la ligne pendant la pêche estivale dans le lac Simcoe, de 1977 à1998.

Au fil des années, la longueur moyenne à la fourche des grands corégones du lac Simcoe capturés sur les frayères et pendant la pêche hivernale a augmenté (figures 3 et figure10). La longueur moyenne à la fourche des poissons sauvages a augmenté à un rythme relativement constant de 2,5 mm à 3 mm par année, entre 1976 et 1997, et d'environ 10 mm par année, du milieu des années 1960 au milieu des années 1970. Depuis 1992, date du premier ensemencement majeur (plus de 150 000 poissons par année) qui ait contribué à la pêche de manière significative, la taille moyenne des poissons d'élevage a augmenté à un rythme de 7 mm à 10 mm par année. Les longueurs totales (LT) mesurées dans les années 1960 ont été converties en longueurs à la fourche (LF) au moyen de l'équation suivante : LF = 0,951(LT) - 19,12 mm. Cette équation a été établie à partir des données du programme de pêche indicatrice à la trappe de l’automne 1969, au cours duquel les deux longueurs avaient été mesurées.

Figure 10. Longueur à la fourche moyenne des grands corégones du lac Simcoe capturés dans le cadre du programme de pêche indicatrice à la trappe à l'automne. Les données de 1976 à 2000 comprennent les poissons capturés sur les frayères deGeorgina Nord et de l’île Strawberry. Les données de 1964, de 1969et de 1974 comprennent les poissons capturés sur tous les sites.

Figure 10. Longueur à la fourche moyenne des grands corégones du lac Simcoe capturés dans le cadre du programme de pêche indicatrice à la trappe à l'automne. Les données de 1976 à 2000 comprennent les poissons capturés sur les frayères deGeorgina Nord et de l’île Strawberry. Les données de 1964, de 1969et de 1974 comprennent les poissons capturés sur tous les sites.

Le poids moyen des grands corégones capturés ces dernières années lors de la pêche hivernale dans le lac Simcoe est beaucoup plus élevé que par le passé (figure 11). Le poids moyen des poissons sauvages a augmenté de 35 g par année depuis 1978 et celui des poissons d'élevage de 105 g par année depuis 1992. MacCrimmon et Skobe (1970) signalaient que le poids moyen des poissons capturés à la pêche hivernale se situait entre 340 g et 570 g. Fait intéressant, Rawson (1930) estimait pour sa part que le poids moyen de plusieurs milliers de grands corégones capturés en 1928 était de 510 g. Le poids moyen enregistré en 2001 était quatre fois supérieur à ce dernier. Par ailleurs, dans les prises historiques, les poissons de plus de 910 g étaient considérés comme rares, alors que le plus petit poisson capturé pendant la pêche hivernale de 2001 pesait 975 g.

Figure 11. Poids moyen des grands corégones capturés pendant la pêche hivernale dans le lacSimcoe, de 1978 à 2001.

Figure 11. Poids moyen des grands corégones capturés pendant la pêche hivernale dans le lacSimcoe, de 1978 à 2001.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'augmentation de la taille des grands corégones du lac Simcoe depuis le milieu des années 1960; on peut penser notamment à une augmentation de la prédominance des vieux individus et à une diminution de la concurrence intraspécifique. Les problèmes de recrutement connus par l'espèce dans les années 1960 ont entraîné une augmentation de la prédominance des spécimens plus vieux et plus gros. Bien qu'une augmentation de la taille moyenne des individus soit normale dans une population vieillissante, un tel phénomène n'explique cependant pas l'augmentation des taux de croissance (Amtstaetter, 2002). De nombreuses études ont observé une relation inverse entre la croissance des grands corégones et la taille de la population (Healy, 1980; Jensen, 1981; Salojärvi, 1992a; Salonen et al., 1998). Rawson (1930) a observé que les grands corégones étaient relativement petits dans le lac Simcoe, résultat selon lui d'un surpeuplement et, par conséquent, d'une concurrence pour la nourriture. Selon Colby et al. (1972), les populations de salmonidés pourraient voir leur taux de croissance augmenter en raison de l'eutrophisation des lacs oligotrophes.

La chute abrupte du nombre de grands corégones au début des années 1970 est attribuable à l’échec du recrutement. Cela dit, trente ans plus tard, des poissons sauvages (non marqués) sont toujours capturés dans le lac Simcoe. Plusieurs facteurs pourraient expliquer la présence, encore aujourd'hui, de grands corégones sauvages dans le lac Simcoe : il y a encore un certain recrutement naturel, certains poissons d'élevage sont pris à tort pour des poissons sauvages, ou les poissons vivent très longtemps. Il est important de déterminer l'âge des poissons non marqués et de savoir s'ils sont issus de la pisciculture afin de connaître la situation de la population de grands corégones du lac Simcoe.

L'âge des grands corégones sauvages est un facteur clé pour déterminer s'il y a eu un recrutement naturel au cours des trente dernières années. Dans la majorité des cas, c’est par examen des écailles qu’on mesurait l'âge des grands corégones du lac Simcoe. Généralement, cette technique tend à sous-estimer l'âge des poissons, ce qui est particulièrement vrai pour les individus à croissance lente (Mills et Beamish, 1980; Casselman, 1983). L'âgeage par scalimétrie est plus exacte pour les grands corégones d'élevage du lac Simcoe que pour les poissons sauvages, puisque l'information fournie par les marques sert à déterminer les classes d'âge auxquelles peuvent appartenir les poissons. Lorsqu'ils atteignent l'âge de sept ans, il devient difficile d'évaluer l'âge des grands corégones d'élevage, et cette difficulté augmente à mesure que les poissons vieillissent. Il n'existe aucune validation de l'évaluation de l'âge obtenue par scalimétrie chez les grands corégones sauvages du lac Simcoe âgés de moins de sept ans. Cela dit, étant donné leur âge relativement jeune et les succès obtenus grâce à la scalimétrie chez les poissons d'élevage, cette technique devrait permettre de reconnaître les poissons non marqués âgés de moins de sept ans. Afin de déterminer s'il y a eu recrutement naturel, on a examiné la proportion de poissons non marqués âgés de moins de sept ans.

La proportion de poissons sauvages considérés comme âgés de moins de sept ans dans les captures effectuées sur les frayères et pendant la pêche hivernale est généralement très faible (figures 12 et figure13). On a noté plusieurs pics pouvant témoigner d'un succès occasionnel des classes d'âge des poissons sauvages (1976 et 1999, dans les captures de la pêche indicatrice à la trappe de l'automne, et 1982, 1987, 1990 et 1992, dans la pêche d’hiver). Cependant, aucun de ces pics n'a été observé à la fois sur les frayères et dans les prises de la pêche hivernale, ni deux années consécutives, ce qui permet de penser qu’ils ne sont pas le résultat d'une réussite sporadique du recrutement des classes de corégones sauvages. Il est toutefois possible que l'âge de certains de ces poissons ait été sous-évalué. Pendant les périodes de bon recrutement naturel (années 1960), les distributions de fréquence des âges montrent que 44 p. 100 à 50 p. 100 des poissons sauvages ont été évalués comme ayant moins de sept ans. Il ne fait donc aucun doute que la structure d’âge des grands corégones sauvages du lac Simcoe a été modifiée.

On ne peut cependant pas expliquer par une sous-estimation de l'âge le nombre de grands corégones capturés qui ne sont pas marqués et dont on évalue l'âge à moins de sept ans. Au cours des cinq dernières années, neuf poissons capturés avaient une longueur à la fourche de moins de 430 mm. Les comparaisons avec les taux de croissance des grands corégones d'élevage suggèrent que ces poissons non marqués étaient bel et bien âgés de moins de sept ans. On ne peut cependant pas mesurer réellement la difficulté de l’évaluation de l'âge des plus gros poissons. Par conséquent, notre meilleure estimation se fonde sur l'évaluation de l'âge par scalimétrie, laquelle montre que, depuis 1976, les jeunes poissons non marqués (moins de sept ans) représentent, en moyenne, respectivement 2,5 p. 100 des prises sur les frayères et 3,6 p. 100 des prises de la pêche hivernale.

Figure 12. Proportion de grands corégones dont l'âge a été évalué à moins de sept ans dans les priseseffectuées sur les frayères de Georgina Nord et de l’île Strawberry pendant la pêche indicatrice à la trappe d’automne,de 1976 à 2001.

Figure 12. Proportion de grands corégones dont l'âge a été évalué à moins de sept ans dans les priseseffectuées sur les frayères de Georgina Nord et de l’île Strawberry pendant la pêche indicatrice à la trappe d’automne,de 1976 à 2001.

Figure 13. Proportion de grands corégones dont l'âge a été évalué à moins de sept ans dans la pêche hivernale, de 1976 à 2000.

Figure 13. Proportion de grands corégones dont l'âge a été évalué à moins de sept ans dans la pêche hivernale, de 1976 à 2000.

Il demeure toutefois possible que certains jeunes grands corégones non marqués soient en fait des poissons d'élevage. Plusieurs facteurs pourraient expliquer un tel résultat : entre autres, tous les poissons d'élevage ne sont pas marqués, les nageoires se sont régénérées et les marques n’ont pas été détectées à la recapture. L'évaluation du marquage des nageoires des poissons d'élevage avant l'ensemencement montre que certains poissons ne sont pas marqués ou que l’ablation n’a pas été réussie dans certains cas. Depuis la classe de 1987, environ 0,78 p. 100 des poissons introduits ne sont pas marqués, et chez 0,99 p. 100 le marquage n’est pas réussi. On estime que le marquage n’est pas réussi quand l'ablation a été effectuée à moins de 50 p. 100. La présence de ces jeunes poissons d'élevage non marqués peut gonfler artificiellement la proportion estimée de jeunes poissons sauvages dans les prises.

Même si les défaillances de marquage et les difficultés d'évaluation de l'âge par scalimétrie peuvent expliquer la présence de jeunes poissons non marqués dans les prises, cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y ait aucun recrutement naturel à la maturité. En fait, quelques jeunes individus de petite taille ont été capturés lors de la migration de fraye et lors de la pêche hivernale avant que des juvéniles ne soient ensemencés dans le lac Simcoe. Si un petit nombre de poissons sauvages a survécu jusqu'au début des années 1980, il se peut que certains individus aient maintenant atteint la maturité.

Puisque les problèmes de recrutement naturel des grands corégones du lac Simcoe ont débuté à la fin des années 1960 et que seule une petite proportion des poissons non marqués peut être attribuée aux défaillances du marquage ou à un récent recrutement naturel à la maturité, la majorité des poissons non marqués doivent être très vieux. Plusieurs données suggèrent que ce pourrait être effectivement le cas. Premièrement, lors d'une opération de recapture, un individu qui avait été étiqueté comme adulte mature a été repêché 28 ans plus tard. Ce poisson avait certainement plus de 33 ans au moment de la recapture. Deuxièmement, des échantillons d'otolithes prélevés sur 56 grands corégones non marqués du lac Simcoe en 1990, 1999 et 2000 ont été traités à l'acide en vue de l’estimation de l'âge. Les résultats ont montré que 54 des 56 poissons étaient issus de la classe de 1969 ou d'une classe antérieure. Ils avaient donc entre 30 et 48 ans. Enfin, il semble que certains grands corégones à qui on avait enlevé la nageoire adipeuse dans le cadre d'une étude de marquage-recapture, en 1972 (plus de 10 000) et en 1975 (nombre inconnu), sont toujours présents dans le lac Simcoe (Amtstaetter, 2002).

Il est intéressant de noter que, alors que la majorité des poissons sauvages du lac Simcoe sont très vieux, ils ont été capturés en grand nombre pendant la migration de fraye de l’automne, au moment où on a commencé à prendre des corégones d’élevage en grand nombre (1990 et 1991). Ce phénomène n’était probablement pas simplement dû au fait qu’une ou de deux années de conditions de fraye favorables (par exemple, la température) auraient attiré plus de poissons sur les hauts-fonds, parce que le déclin des prises s’est fait de façon graduelle au cours des années suivantes. Il semble que la présence de poissons d'élevage sur les frayères pourrait avoir eu une incidence sur l’ampleur des prises de poissons sauvages.

Résumé

Les données de tous les programmes concordent nettement quant à l'abondance et la taille des adultes de grand corégone du lac Simcoe. De manière générale, les prises étaient très bonnes dans les années 1960, puis ont décliné abruptement dans les années 1970. Depuis, les prises sont relativement faibles par rapport aux années 1960, mais ont quelque peu augmenté grâce à l'ensemencement du lac avec des poissons d'élevage. Les grands corégones sauvages sont encore présents dans les prises de la pêche sportive et continuent d'être capturés à la trappe sur les hauts-fonds à l'automne. Les prises de poissons sauvages ont néanmoins diminué depuis 1986 à la pêche hivernale et depuis 1992, dans le programme de pêche indicatrice à la trappe de l'automne. Les grands corégones du lac Simcoe sont beaucoup plus gros que par le passé. Depuis le début des années 1960, le poids moyen et la longueur moyenne des poissons sauvages ont respectivement augmenté de 360 p. 100 et de 60 p. 100. Cette augmentation de la taille peut s'expliquer notamment par une hausse de la prédominance des vieux individus et par une diminution de la concurrence intraspécifique. La taille moyenne des poissons sauvages et des poissons d'élevage est présentement très similaire.

À l'heure actuelle, la population de grands corégones du lac Simcoe se compose surtout de poissons d'élevage et, dans une moindre mesure, de poissons sauvages. Les prises de poissons sauvages sont extrêmement faibles par rapport aux années 1960. Les données indiquent que la population actuelle de grands corégones sauvages se compose principalement de vieux individus qui issus du bon recrutement enregistré dans les années 1960. Même s'il est possible qu’un certain recrutement naturel à la maturité existe encore, un tel phénomène semble être limité et n'avoir que peu d'incidence sur la taille et la structure d’âge de la population.

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