Gomphe des rapide (Gomphus quadricolor) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Gomphe des rapides
Gomphus quadricolor

Information sur l’espèce

Le gomphe des rapides, Gomphus (Gomphus) quadricolor Walsh, 1863, appartient à la famille des Gomphidés. Il s’agit d’une libellule de petite taille, d’une envergure de 25 à 27 mm, au thorax orné d’une alternance de bandes noir brunâtre et vert jaunâtre. L’abdomen est mince, mais son extrémité est légèrement dilatée chez le mâle.

Répartition

L’aire de répartition du Gomphus quadricolor comprend l’Ontario et 25 États du nord-est et du centre-nord des États-Unis. La zone d’occurrence maximale mondiale de l’espèce est évaluée à quelque 1,7 million de kilomètres carrés. Au Canada, l’espèce se trouvait par le passé dans quatre sites du sud et de l’est de l’Ontario, mais elle n’est présente que dans deux sites actuellement. Sa zone d’occurrence au Canada est évaluée à quelque 1 570 km², et sa zone d’occupation est d’environ 26 km².

Habitat

Les larves vivent dans les fosses bourbeuses de cours d’eau limpides et frais. Les mâles adultes se posent sur les pierres, au milieu des rapides. Les femelles adultes occupent les forêts riveraines et fréquentent les rapides lorsqu’elles sont prêtes à s’accoupler.

Biologie

La période de vol du Gomphus quadricolor adulte s’étend du début de juin au début de juillet en Ontario; l’adulte vit environ trois ou quatre semaines. L’accouplement a lieu au-dessus du cours d’eau, et la femelle dépose ses œufs à la surface de l’eau des rapides. Les œufs et les nouvelles larves sont transportés vers les fosses situées en aval. Les larves passent la plus grande partie de leur temps enfouies juste sous la surface des sédiments des eaux calmes. Elles respirent par l’extrémité de leur abdomen, qui est relevée au-dessus des sédiments.

La durée du stade larvaire du Gomphus quadricolor est inconnue, mais elle atteint probablement deux ans ou plus. En prévision de la mue finale, les larves grimpent sur la végétation riveraine. Les adultes fraîchement émergés s’éloignent de la rive pour éviter les prédateurs, jusqu’à ce que leur exosquelette durcisse et qu’ils soient capables de voler rapidement.

Les adultes sont des prédateurs généralistes et opportunistes qui se nourrissent d’insectes volants de petite taille. Les larves se cachent dans les sédiments et se servent de leur labium préhensile pour capturer leurs proies.

Taille et tendances des populations

On croit que le Gomphus quadricolora disparu de deux des quatre sites où l’espèce était connue au Canada. La population canadienne serait de l’ordre d’au moins 318 individus, dont 106 adultes. Malgré le fait que seuls des mâles adultes aient été observés lors d’estimations de la population effectuées dans les deux sites où l’espèce est présente, on présume que chaque site renferme un nombre équivalent de mâles et de femelles et au moins deux larves par adulte (selon l’hypothèse d’un cycle vital de trois ans). Le nombre de larves est donc une estimation minimum.

Facteurs limitatifs et menaces

La menace la plus importante pour le Gomphus quadricolor est la dégradation de son habitat. Toutefois, il est probable que la mort accidentelle par collision avec des véhicules représente une menace importante. La retenue des eaux courantes par les barrages, la pollution et l’introduction d’espèces exotiques constituent des menaces potentielles dans tous les sites canadiens connus.

Importance de l’espèce

Généralement, la présence de gomphides riverains est indicatrice d’un cours d’eau bien oxygéné et propre. Bien que le Gomphus quadricolor soit une espèce trop rare et méconnue dans la plus grande partie de son aire de répartition pour que la plupart des gens le reconnaissent, la popularité des libellules en général augmente de plus en plus, comme l’indique le nombre croissant de guides de poche et d’activités organisées de dénombrement de libellules.

Protection actuelle ou autres désignations de statut 

Le Gomphus quadricolor est classé G3G4 au niveau mondial, N1 au Canada et N3N4 aux États-Unis. Toutefois, aucune des lois visant les espèces en péril des deux pays ne le protège. Il est classé S1 en Ontario, et S1 ou S2 dans la plupart des 25 États des États-Unis où il est présent. Ce n’est qu’au Wisconsin qu’il est classé S4, « non en péril » (secure). Aucun des sites connus au Canada n’est situé dans un parc provincial ou fédéral, mais le site de la rivière Humber est entouré de terres qui appartiennent à un office de protection de la nature. Au Canada, l’habitat riverain est censé être protégé par les dispositions de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral portant sur l’habitat du poissons.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2008)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)Note de bas de page1
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)Note de bas de page2
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)Note de bas de page3
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)Note de bas de page4, Note de bas de page5
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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