Chénopode glabre (Chenopodium subglabrum) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition mondiale du Chenopodium subglabrum s’étend depuis les Prairies canadiennes jusque dans l’Utah et le Colorado et depuis l’État de Washington et le Nevada jusque dans le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Nebraska et l’Iowa aux Etats-Unis (figure 2; fondée sur le FNA Editorial Committee, 2004). Les populations du Manitoba, de l’État de Washington, du Nevada, de l’Utah, du Colorado et de l’Iowa semblent séparées de l’aire de répartition principale de l’espèce (FNA Editorial Committee, 2004). Smith et Bradley (1990) mentionnent des populations de C. subglabrum pour l’Oregon et le Kansas, mais les conservateurs des herbiers de l’Oregon State University (Halse, comm. pers., 2004) et de la Kansas State University (Ferguson, comm. pers., 2004) affirment qu’ils ne possèdent aucun spécimen de l’espèce provenant de leur État.

Figure 2. Répartition du Chenopodium subglabrum en Amérique du Nord. Les zones ombrées représentent l’aire de répartition principale de l’espèce, et les cercles noirs, les sites d'enclave.

Figure 2. Répartition du Chenopodium subglabrum en Amérique du Nord. Les zones ombrées représentent l’aire de répartition principale de l’espèce, et les cercles noirs, les sites d'enclave.

Aire de répartition canadienne

La figure 3 montre les sites canadiens connus du C. subglabrum. La zone d’occurrence de l’espèce a été déterminée à l’aide d’un logiciel SIG (Système d’information géographique). Tous les sites de l’Alberta et de la Saskatchewan ont été inscrits dans un polygone convexe. Les deux sites du Manitoba sont considérés comme isolés puisqu’il n’y a aucune population connue ni aucun milieu propice à l’espèce dans l’est de la Saskatchewan.

Ainsi, la zone d’occurrence du C. subglabrum au Canada couvrirait environ 82 000 km². La superficie occupée par les dunes et les dépôts éoliens indifférenciés (habitat de prédilection du C. subglabrum) au sud du 52e parallèle dans les 3 provinces des Prairies est d’environ 8 300 km² (Wolfe, 2001). LeC. subglabrum n’a pas été signalé au nord du 52e parallèle.

Pour déterminer la zone d’occupation, on a compté les quarts de section (72) pour lesquels il existe au moins une mention du C. subglabrum [remarque : un quart de section comprend près de 65 ha (160 acres)]. Ensuite, on a multiplié le nombre de sites de l’espèce par la moitié de la superficie d’un quart de section (32 ha ou 0,32 km²), étant donné que les sites n’occupent généralement qu’une partie de la superficie d’un quart de section. Il a ainsi été déterminé que la zone d’occupation du C. subglabrum est d’environ 23 km² (72 x 0,32), soit seulement 0,028 p. 100 (28/82 000 x 100) environ de la zone d’occurrence. La zone d’occupation réelle pourrait être supérieure à cette estimation, puisqu’il existe peut-être des graines de l’espèce dans le réservoir de graines des dunes stabilisées.

Figure 3. Sites du Chenopodium subglabrum au Canada.

Figure 3. Sites du Chenopodium subglabrum au Canada.

En Alberta, le C. subglabrum est représenté par des populations très dispersées dans la prairie mixte du sud (figure 4). Elles sont réparties entre six étendues de dunes : le lac Grassy (3 populations), les dunes Middle (2 populations), le lac Rolling Hills (1 population), Dominion (1 population), Medicine Lodge Coulee (1 population) et le lac Pakowki (1 population) (figure 4). La population de Turin, située dans les dunes du lac Grassy, est la seule dont la taille est appréciable (Wallis et Wershler, 1988). Le site des dunes Dominion en Alberta est le seul à avoir fait l’objet de relevés récents (Elchuk, comm. pers., 2004).

En Saskatchewan, le C. subglabrum est réparti dans le sud-ouest de la province, depuis Saskatoon en descendant jusqu’à Piapot, et depuis la frontière est de l’Alberta jusqu’à Caron (figure 4). Les registres mentionnent 12 populations pour les dunes des localités suivantes : Dundurn (2 populations), Birsay (1 population), Elbow (3 populations), le lac Pelican (1 population), McMahon (1 population), Cramersburg (1 population), Broderick (1 population), Burstall (1 population) et Piapot (1 population). Outre ces populations, un spécimen récolté au lac Patience en 1986 et identifié comme C. leptophyllum a été annoté « C. subglabrum » en 1995. Donc, 13 populations ont été répertoriées pour la Saskatchewan au moment où le premier rapport de situation de l’espèce a été produit, en 1992 (Smith et Bradley, 1992).

Chaque année de 1997 à 2002, le C. subglabrum a été recherché au mois d’août à Beaver Creek, dans les dunes Dundurn, mais en vain. Des inventaires floristiques ont été réalisés dans l’aire naturelle Biddulph, située dans les dunes Dundurn, de 1986 à 1988 (Pylypec, 1989) ainsi que dans la réserve indienne Whitecap en juin 2001 (Nelson Dynes & Associates, 2001), mais aucun spécimen du C. subglabrum n’a été observé. Les sites de Broderick et des dunes Birsay ont été explorés au moins une fois dans les années 1980 (Harms, comm. pers., 1992) et de nouveau en 1995 et 1996 (Robson, 1997a), mais aucun sujet du C. subglabrum n’a été observé. Selon Harms, le C. subglarum serait disparu de ces localités (Harms, comm. pers., 1992). La construction du barrage Gardiner, en 1967, a causé l’inondation d’une partie des dunes Elbow et peut-être aussi des dunes Birsay et peut ainsi avoir englouti 2 populations de l’espèce (Wolfe et al., 2002). La population de McMahon n’a pas non plus été retrouvée en 1995 (Robson, 1997a). Il faut souligner que l’indication du lieu où l’espèce avait été observée était très vague. L’herborisateur n’a repéré aucune dune ou étendue de sable dénudé dans le secteur (Robson, 1997a). Les sites d’Empress et des dunes Piapot ont été vérifiés en 1997, mais aucun sujet du C. subglabrum n’a été observé (Lamont et Gerry, 1998). Cependant, l’espèce a été observée à Empress en 2004 (Elchuk, comm. pers., 2004).

En Saskatchewan, 18 populations du C. subglabrum ont été découvertes dans les dix dernières années. Au total, 7 ont été découvertes dans les dunes Seward (Robson, 1997a, b). En 1997 et en 1998, le personnel du Saskatchewan Conservation Data Centre a fait des relevés dans divers secteurs de dunes, afin d’y recenser les plantes rares (Lamont et Gerry, 1998), et a découvert 9 populations du C. subglabrum, notamment dans les dunes des lacs Bigstick et Crane (3), les dunes Great (5) et les dunes Tunstall (1). Des populations ont également été découvertes dans les dunes Burstall (1) et Dundurn (1) (Elchuk, comm. pers., 2004; Lamont et Gerry, 1998; Johnson and Weichel Resource Management Consultants, 1997). En somme, le C. subglabrum a été récolté dans 11 secteurs de dunes de la Saskatchewan : lacs Bigstick et Crane, Birsay, Burstall, Cramersburg, Dundurn, Elbow, Great, Seward, lac Pelican, Piapot et Tunstall. Malgré des recherches répétées, le C. subglabrum n’a pas été observé dans les dunes d’Antelope, du lac Manitou, du lac Pike et de Westerham.

Figure 4. Les sites du Chenopodium subglabrum sont plus ou moins regroupés à l’intérieur de polygones pour correspondre aux diverses dunes décrites dans le rapport établi pour l’Alberta et la Saskatchewan. Cespolygones ne représentent ni les frontières réelles, ni l’étendue complète de ces diverses dunes sableuses.

Figure 4.    Les sites du Chenopodium subglabrum sont plus ou moins regroupés à l’intérieur de polygones pour correspondre aux diverses dunes décrites dans le rapport établi pour l’Alberta et la Saskatchewan. Cespolygones ne représentent ni les frontières réelles, ni l’étendue complète de ces diverses dunes sableuses.

Au Manitoba, le C. subglabrum est répertorié pour deux localités du sud-ouest de la province, soit le lac Oak, situé dans les dunes Routledge (White et Johnson, 1980; Robson et al., 2005), et le parc provincial Spruce Woods, situé dans les dunes Brandon (Carberry) (figure 5).

Figure 5. Sites du Chenopodium subglabrum répertoriés dans le Manitoba. Le cercle vide des dunes Routledge correspond à une ancienne population qui a été redécouverte en 2004. Le cercle noir des dunes de Carberry correspond à une petite population dont la présence a été confirmée en 2005. Les polygones ne représentent ni les frontières réelles, ni l’étendue complète des deux dunes sableuses.

Figure 5.    Sites du Chenopodium subglabrum répertoriés dans le Manitoba. Le cercle vide des dunes Routledge correspond à une ancienne population qui a été redécouverte en 2004. Le cercle noir des dunes de Carberry correspond à une petite population dont la présence a été confirmée en 2005. Les polygones ne représentent ni les frontières réelles, ni l’étendue complète des deux dunes sableuses.

À l’été 2004, le secteur des dunes Routledge, au Manitoba, et 6 des populations de la Saskatchewan ont été explorés afin de vérifier si l’espèce y était toujours présente et, le cas échéant, pour recenser les populations. Le C. subglabrum était présent dans chacun de ces secteurs : Routledge, Seward (2 populations), Great (2 populations), Elbow et Dundurn. En 2004 également, le personnel du Manitoba Conservation Data Centre a exploré les sables mobiles des dunes Brandon à la recherche de l’espèce, mais en vain. Par contre, en 2005, le personnel du Manitoba Meseum a repéré une petite population de l’espèce dans le parc provincial Spruce Woods, une première pour cette localité.

Si de nouvelles populations du C. subglabrum ont été découvertes en Saskatchewan (p. ex. dans les dunes Seward et Great), en revanche quatre populations situées en bordure de la rivière Saskatchewan-Sud (dunes Birsay, Bridgeford, Broderick et Head of Qu’appelle) et une autre répertoriée pour une étendue de sable dans un secteur où les dunes sont en grande partie stabilisées (McMahon) sont probablement disparues.

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