Grand héron (sous-espèce fannini) (fannini subspecies) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2


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Résumé

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Grand héron
Ardea herodias fannini

sous-espèce fannini

Information sur l’espèce

Le Grand Héron (Ardea herodias), un oiseau qui atteint plus de un mètre de hauteur, est le plus grand échassier d’Amérique du Nord. La sous-espèce Ardea herodias fannini, nommée Grand Héron du Pacifique dans le présent rapport, réside à longueur d'année sur les côtes de la Colombie-Britannique. Cette sous-espèce est non migratoire et partiellement isolée des hérons continentaux par les hautes chaînes de montagnes de l’est et une saison de reproduction légèrement précoce. Par comparaison aux hérons continentaux, le Grand Héron du Pacifique est plus foncé et de plus petite taille, et produit des nichées de plus petite taille.


Répartition

Le Grand Héron niche dans la plupart des régions de l’Amérique du Nord au sud de l’Alaska et dans les îles Galápagos. Sa répartition, en incluant les aires non reproductrices, s’étend depuis la limite sud des régions polaires jusqu’au Panama. Le Grand Héron du Pacifique est confiné à la côte du Pacifique, entre le golfe du Prince William en Alaska et Puget Sound dans l’État de Washington, où il réside à longueur d’année.


Habitat

Les Grands Hérons du Pacifique se nourrissent le long du littoral marin, dans des marais d’eau douce et d’eau salée, le long de cours d’eau et dans des terres herbeuses. Un plus petit nombre d’individus se nourrit dans des forêts de varech, sur des quais et dans des plans d’eau artificiels (p. ex. étangs décoratifs et piscicultures). La plupart des hérons nichent dans des terrains boisés à proximité de grands prés de zostère marine (Zostera marina), le long de cours d’eau et dans des marais estuariens et d’eau douce. Les colonies de nidification changent d’emplacement, en particulier dans les régions où les perturbations sont nombreuses. Certaines colonies sont utilisées pendant de nombreuses années, mais la plupart d’entre elles, et en particulier celles qui comptent moins de 25 nids, changent d’emplacement après quelques années. En automne, les juvéniles occupent les terres herbeuses du delta du Fraser et du sud de l’île de Vancouver, tandis que les adultes occupent des marais estuariens et riverains et des terres herbeuses.

La taille des populations de Grands Hérons est proportionnelle à la superficie de l’habitat d’alimentation disponible à l’échelle locale. Par conséquent, les plus grandes concentrations de Grands Hérons du Pacifique se trouvent dans la région du delta du Fraser, dont les grandes vasières et zosteraies offrent une abondance de sites d’alimentation. Les pertes localisées d’habitat d’alimentation ont probablement été le plus sévères sur la côte sud de la Colombie-Britannique, car c’est dans cette région que vit la plupart de la population humaine de la province. En outre, l’utilisation de certaines aires d’alimentation pourrait être limitée par la quantité d’habitats de nidification conservés à l’état sauvage.

L’abondance de grands arbres convenables pour la nidification près des aires d’alimentation a diminué dans certaines parties de la Colombie-Britannique au cours du siècle dernier, en raison de l’accroissement de la population humaine et du développement industriel. La côte sud de la Colombie-Britannique, en particulier la très peuplée vallée du bas Fraser, où la population humaine continue de s’accroître, est particulièrement touchée par ce phénomène. Dans cette région, le facteur limitant la taille de la population de hérons pourrait être l’habitat de nidification. La destruction d’habitat dans la côte sud de la Colombie-Britannique a provoqué l’abandon d’au moins 21 colonies (de 1972 à 1985 et de 1998 à 1999).


Biologie

Au printemps, la plupart des hérons se rassemblent dans des colonies où ils se font la cour, nichent et élèvent leurs petits. La diète est principalement composée de petits poissons durant la saison de reproduction, complétée par des petits mammifères en hiver. Généralement, les femelles pondent quatre œufs, et moins de deux oisillons atteignent en moyenne le stade de l’envol et quittent le nid pour atteindre le stade juvénile. Moins de 25 p. 100 des juvéniles survivent à leur premier hiver, après quoi le taux de survie augmente pour atteindre environ 75 p. 100 par année chez les adultes. Les nids, généralement construits dans des arbres, sont faits de grandes branches.


Taille et tendances des populations

Il est difficile d’estimer la taille de la population de Grands Hérons du Pacifique, car les colonies sont instables et il est difficile d’en faire le suivi de manière standardisée. Les meilleures estimations suggèrent que la population canadienne de Grands Hérons du Pacifique compterait entre 4 000 et 5 000 adultes reproducteurs. La population mondiale de Grands Hérons du Pacifique se situe probablement entre 9 500 et 11 000 adultes reproducteurs.

Les données du Recensement des oiseaux de Noël indiquent un déclin démographique au cours des trois dernières générations, alors que les relevés des oiseaux aquatiques des côtes indiquent une croissance au cours d’une récente période de cinq ans. Les relevés des colonies suggèrent que la productivité a diminué considérablement depuis les années 1970.


Facteurs limitatifs et menaces

On croit que les déclins et les autres problèmes de productivité et de taille des populations sont liés à la prédation par le Pygargue à tête blanche, aux perturbations humaines et à la destruction des habitats de nidification et d’alimentation. On estime que la population humaine vivant au centre de l’aire de répartition de la sous-espèce doublera au cours des 30 prochaines années, ce qui risque d’accentuer les perturbations humaines et la destruction de l’habitat. En outre, les prédateurs auraient un impact sur la qualité de l’habitat en obligeant les hérons à se déplacer vers de nouveaux sites encore plus restreints.


Importance de l’espèce

Le Grand Héron du Pacifique est un animal très apprécié et un symbole de la conservation des terres humides et de la qualité de l’environnement.


Protection actuelle ou autres désignations de statut

Il est interdit de chasser ou de tourmenter tout Grand Héron en vertu de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, du Règlement sur les oiseaux migrateurs et de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique. Les deux sous-espèces de Grands Hérons présentes en Colombie-Britannique figurent dans la liste bleue du Ministry of Environment de la Colombie-Britannique. Le Grand Héron du Pacifique a été désigné « espèce préoccupante » en 1997 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

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