Petit-duc des montagnes (Otus kennicottii) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l'espèce

Nom et classification

Le Petit-duc des montagnes (Otus kennicottii) était autrefois considéré comme un oiseau de la même espèce que le Petit-duc maculé (Otus asio) (AOU, 1957). En 1983, le Petit-duc des montagnes a été reconnu comme une espèce distincte (AOU, 1983). En anglais, on l’a appelé Kennicott’s Screech-Owl, bien que ce nom renvoie parfois à la sous-espèce Otus kennicottii kennicottii seulement. Le véritable nom anglais de l’espèce est « Western Screech-Owl ».

La taxinomie des sous-espèces du Petit-duc des montagnes demeure complexe et incertaine. La American Ornithologists’ Union (AOU, 1998) reconnaît deux grands groupes : O. kennicotti (Petit-duc des montagnes) et O. vinaceus (Vinaceous Screech-Owl, qu’on pourrait traduire par Petit-duc vineux), qui sont maintenant considérés comme une seule espèce parce qu’on observe des formes intermédiaires et que leurs vocalisations sont similaires. Dans les documents qui portent sur la taxinomie des sous-espèces, on reconnaît de nombreuses sous-espèces de Petit-duc des montagnes, dont le nombre varie : Cannings et Angell (2001), 9 sous-espèces; Hekstra (1982), 18 sous-espèces; Marshall (1967), 8 sous-espèces. Par ailleurs, selon Miller et Miller (1951), il y a 8 races dans le Sud-Ouest des États-Unis, région où les variations au sein de l’espèce semblent les plus grandes.

Au Canada, on compte deux ou trois sous-espèces, selon les experts consultés. Jusqu’à récemment, le British Columbia Conservation Data Centre (BCCDC) se rangeait à l’avis de Hekstra (1982), qui reconnaît trois sous-espèces : l’Otus kennicottii kennicottii (présent dans la majeure partie de la zone côtière de la Colombie-Britannique), l’O. k. saturatus (surtout dans le Sud-Est de l’île de Vancouver) et l’O. k. macfarlanei (dans la partie Sud de l’intérieur de la Colombie-Britannique). Par ailleurs, Cannings et Angell (2001), Godfrey (1986) et maintenant le BCCDC reconnaissent seulement deux sous-espèces, l’O. k. kennicottii et l’O. k. macfarlanei, l’O. k. saturatus étant assimilé à l’O. k. kennicottii. Semblablement, pour Marshall (1967), l’O. k. kennicottii est la sous-espèce présente dans la zone côtière, et l’O. k. bendirei (auquel il assimile l’O. k. macfarlanei) fréquente la vallée de l’Okanagan.

Dans le présent rapport de situation, on considère que deux sous-espèces, l’Otus kennicottii kennicottii et l’Otus kennicottii macfarlanei, sont présentes au Canada. On s’appuie sur Cannings et Angell (2001), soit la source la plus courante.

Populations d’importance nationale

Les deux sous-espèces de Petit-duc des montagnes, l’O. k. kennicottii et l’O. k. macfarlanei, sont traitées séparément tout au long du présent rapport parce que les deux populations sont unanimement reconnues comme étant des sous-espèces distinctes, que les aires de répartition de ces deux sous-espèces ne sont pas contiguës et qu’elles se trouvent dans des zones écologiques différentes.

Description

Le Petit-duc des montagnes est un petit hibou rayé, à aigrettes et aux yeux jaunes. Les adultes mesurent de 19 à 25,5 cm de longueur, et leur poids varie entre 120 et 305 g (Cannings et Angell, 2001). En général, les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles (Earhart et Johnson, 1970; Johnson, 1997; Cannings et Angell, 2001). En outre, les individus des sous-espèces du Nord sont souvent plus grands et plus lourds que ceux des sous-espèces du Sud (Miller et Miller, 1951; Johnsgard, 1988). La femelle et le mâle ont un plumage identique. La coloration globale du plumage est brun gris; la poitrine présente de fines vermiculations foncées sur fond blanc cassé, et presque tout le reste du plumage offre une apparence marbrée et rayée. Un faible pourcentage des O. k. kennicottii sont brun rougeâtre (Johnsgard, 1988; Cannings et Angell, 2001). L’O. k. macfarlanei est généralement plus pâle que l’O. k. kennicottii (Bent, 1938; Godfrey, 1986).

Le Petit-duc maculé est presque identique au Petit-duc des montagnes, mais au Canada, leurs aires de répartition ne se chevauchent pas, ce qui rend toute confusion peu probable. De plus, il est facile de distinguer les deux espèces à leurs vocalisations. Le cri territorial le plus représentatif du Petit-duc des montagnes est une série de hululements rapides émis sur une même note, de plus en plus vite. Chez le Petit-duc maculé, le cri correspondant s’apparente à un sifflement descendant. Les deux espèces poussent aussi de longs trilles, soit un double trille chez le Petit-duc des montagnes et un long trille simple chez le Petit-duc maculé. Aucune de ces espèces ne pousse des cris rauques et perçants ou aigus, comme leur nom anglais le laisse supposer.

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