Programme de rétablissement de la tortue de l'Ouest (Actinemys marmorata) au Canada - 2015 [Proposition]

Environnement Canada. 2015. Programme de rétablissement de la tortue de l'Ouest (Actinemys marmorata) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, 6 pages + annexe.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : William Leonard

Also available in English under the title
"Recovery Strategy for the Pacific Pond Turtle (Actinemys marmorata) in Canada [Proposed]"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l'Environnement, 2015. Tous droits réservés.

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N° de catalogue

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des lois, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d'adopter le Plan de rétablissement de la tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) en Colombie-Britannique (partie 2), conformément à l’article 44 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement Canada a inclus une addition (partie 1) à ce plan de rétablissement, afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le programme de rétablissement de la tortue de l’Ouest au Canada (Actinemys marmorata) comprend deux parties :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de rétablissement de la tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement Canada.

Partie 2 – Plan de rétablissement de la tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent aux termes de la LEP pour le rétablissement de la tortue de l’Ouest, et a préparé la composante fédérale du présent programme de rétablissement (partie 1), conformément à l’article 37 de la LEP, en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique. L’article 44 de la LEP autorise le Ministre à adopter en tout ou en partie un plan déjà préparé à l’égard d’une espèce, si ce plan respecte les exigences de contenu imposées par la LEP (paragraphes 41(1) ou (2)). Le gouvernement de la Colombie-Britannique a remis le plan de rétablissement de la tortue de l’Ouest ci-joint (partie 2), à titre d’avis scientifique, aux autorités responsables de la gestion de l’espèce en Colombie-Britannique. Ce programme de rétablissement a été élaboré en collaboration avec Environnement Canada.

Il a été établi que le rétablissement de la tortue de l’Ouest au Canada n’est pas réalisable sur les plans technique et biologique. Toutefois, la mise en œuvre de programmes généraux de conservation dans la même région géographique pourrait être bénéfique à l’espèce, qui sera en outre protégée en vertu de la LEP et d’autres lois, politiques et programmes fédéraux et provinciaux.

Le caractère réalisable du rétablissement sera réévalué dans le cadre du rapport portant sur la mise en œuvre du programme de rétablissement, ou si l’évolution de la situation ou des connaissances le justifie.

Les sections suivantes ont été ajoutées pour satisfaire aux exigences particulières de la LEP qui ne sont pas prises en considération dans le Plan de rétablissement de la tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique (partie 2 du présent document, désignée ci-après sous le nom de « plan de rétablissement provincial ») et pour fournir des renseignements à jour ou supplémentaires.

Aux termes de la LEP, des exigences et des processus précis sont établis à l’égard de la protection de l’habitat essentiel. Par conséquent, les énoncés dans le plan de rétablissement provincial concernant la protection de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement pourraient ne pas correspondre directement aux exigences du gouvernement fédéral, et ne sont pas adoptés par Environnement Canada dans le cadre du programme de rétablissement fédéral. Si de l’habitat essentiel est désigné, on évaluera si la prise de mesures ou d’actions particulières entraînera la protection de l’habitat essentiel aux termes de la LEP, une fois le programme de rétablissement fédéral publié.

La présente section remplace la section « Information sur la situation de l’espèce » du plan de rétablissement provincial.

Désignation légale : Annexe 1 de la LEP (espèce disparue du pays) (2005)

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées à la tortue de l'Ouest (NatureServe, 2012; B.C. Conservation Data Centre, 2012; B.C. Conservation Framework, 2012).
Cote mondiale (G) Note de bas deapagea Cote nationale (N)Note de bas deapagea Cote(s) infranationale(s) (S)Note de bas de pagea Statut du COSEPAC Liste de la C.-B. Cadre de conservation de la C.-B.Note de basbde pageb
G3G4; cote arrondie : G3 (2011) Canada : NX (2011)
États-Unis : N3N4 (2001)
Canada : Colombie-Britannique (SX)
États-Unis : Californie (S3), Idaho (NR), Nevada (S3), Oregon (S2), Washington (S1)
Espèce disparue du pays (2002); confirmé (2012) Rouge Priorité maximale : 2, aux fins du but 3

À l’échelle mondiale, l’espèce est inscrite comme espèce vulnérable sur la liste rouge de l’UICN (NatureServe, 2013).

Il n’existe aucune mention historique confirmée de l’espèce en Colombie-Britannique depuis 1959, en ne tenant pas compte des individus élevés en captivité relâchés dans les années 1960 (COSEWIC, 2002, 2012).

On croit que moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouvait autrefois au Canada.

Le rétablissement de la tortue de l’Ouest n’est pas jugé comme étant réalisable sur les plans technique et biologique pour le moment, pour les raisons énoncées dans la section « Résumé du caractère réalisable du rétablissement » du plan de rétablissement provincial. Le rétablissement de l’espèce pourrait fort probablement devenir réalisable sur les plans technique et biologique si des vestiges de populations étaient découverts au Canada et/ou si une translocation depuis des sources externes aux États-Unis était jugée réalisable et appropriée.

Aux termes du paragraphe 41(2) de la LEP, si le rétablissement d’une espèce sauvage inscrite est irréalisable, le programme de rétablissement doit comporter une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible. Aucune désignation de l’habitat essentiel de la tortue de l’Ouest ne peut être établie sur la base de l’information actuellement accessible. L’ancienne répartition de l’espèce, dans les basses terres continentales de la Colombie-Britannique, est presque inconnue, et les mentions historiques confirmées proviennent d’aires ayant subi une importante modification de l’habitat attribuable aux activités humaines au cours des 50 dernières années. De l’habitat essentiel pourrait être désigné dans un programme de rétablissement modifié ou dans un ou plusieurs plans d’action, si de nouveaux renseignements (p. ex. sur la répartition, l’utilisation de l’habitat et/ou le caractère réalisable d’une réintroduction) devenaient accessibles.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. o L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et pour évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le plan de rétablissement provincial contient une section qui décrit les effets des activités de rétablissement sur les espèces non ciblées (section 6). Environnement Canada adopte cette section du plan de rétablissement provincial en tant qu’énoncé sur les effets des activités de rétablissement sur l’environnement et les espèces non ciblées. Les activités de planification du rétablissement de la tortue de l’Ouest seront mises en œuvre en tenant compte de toutes les espèces en péril associées, de manière à ce qu’il n’y ait pas d’effets négatifs sur ces espèces ou leur habitat.


Actinemys marmorata
CB logo en anglais

La présente série réunit les programmes ou plans de rétablissement visant à conseiller la Province de la Colombie-Britannique quant à l’approche stratégique générale à adopter pour le rétablissement des espèces en péril. Les programmes ou plans de rétablissement sont préparés conformément aux priorités et aux mesures de gestion prévues dans le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (British Columbia Conservation Framework). La Province prépare de tels programmes afin de coordonner les mesures de conservation et de respecter ses engagements en matière de rétablissement des espèces en péril aux termes de l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Le rétablissement d’une espèce en péril est le processus selon lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du territoire est freiné ou renversé, et les menaces sont éliminées ou atténuées afin d’améliorer les chances de persistance de l’espèce à l’état sauvage.

Un programme de rétablissement doit résumer les données scientifiques les plus rigoureuses existant sur une espèce ou un écosystème pour être en mesure d’identifier les buts, les objectifs et les méthodes de rétablissement qui assurent une orientation coordonnée du rétablissement. Ces documents décrivent ce qu’on sait et ce qu’on ignore à propos d’une espèce ou d’un écosystème; ils identifient les menaces pour l’espèce ou l’écosystème et expliquent ce qui devrait être fait pour atténuer ces menaces. Ils fournissent en outre de l’information sur l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement de l’espèce (si de l’information est disponible). La province de la Colombie-Britannique accepte l’information contenue dans ces documents en tant qu’avis pour étayer la mise en œuvre des mesures de rétablissement, y compris les décisions concernant les mesures à prendre pour protéger l’habitat de l’espèce. Lorsque des renseignements suffisants permettant d’orienter la mise en œuvre pour l’espèce peuvent être inclus, le document est appelé un « plan de rétablissement », et aucun plan d’action distinct n’est nécessaire.

Pour en apprendre davantage sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement)

Ministry of Environment. 2012. Recovery plan for the Western Pond Turtle (Actinemys marmorata) in British Columbia. Surrey, BC. 27pp.

Photographie reproduite avec la permission d'Ashok Khosla; Seeing Birds (en anglais seulement)

On peut télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement)

Données de catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canadan
Recovery plan for the western pond turtle (Actinemys marmorata) in British Columbia [electronic resource] / prepared by Ministry of Environment.

(British Columbia recovery strategy series)
Includes bibliographical references.
Electronic monograph in PDF format.
ISBN 978-0-7726-6555-3

1. Western pond turtle--Conservation--British Columbia. 2. Rare
reptiles--British Columbia. I. British Columbia. Ministry of Environment
II. Series: British Columbia recovery strategy series

QL666 C547 R42 2012 333.95'7925 C2012-980146-1

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

Le présent plan de rétablissement a été préparé à titre d'avis à l'intention des compétences et des organisations responsables susceptibles de participer au rétablissement de cette espèce. Le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique a reçu ces recommandations dans le cadre des engagements pris aux termes de l'Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril et de l'Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique. Le présent document pourrait être modifié dans le futur pour refléter les nouvelles données.

Les compétences responsables ont eu l'occasion d'examiner le présent document. Cependant, ce dernier ne présente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes ou les opinions personnelles de chacune des personnes concernées.


Kym Welstead (ministère de Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles de la Colombie-Britannique [B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations]) et Vanessa Kilburn (biologiste contractuelle, South Coast Conservation Program) ont rédigé le présent document, et Purnima Govindarajulu (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique [B.C. Ministry of Environment]) en a assuré la révision et a fourni de la rétroaction. Le financement fourni par le ministère de la Protection des eaux, des terres et de l’air de la Colombie-Britannique (Ministry of Water, Land, and Air Protection) a été utilisé pour préparer la première ébauche du présent document en 2003. Nous remercions particulièrement Leah Westereng pour son examen détaillé du présent document. Le document a également été examiné par Ross Vennesland (Parcs Canada) et par Brenda Costanzo (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique). Les photographies ont généreusement été données par Ashok Khosla, Matthew Bettelheim et Garth Hodgson. Le présent document respecte le guide de la Colombie-Britannique pour la planification du rétablissement (Ministry of Environment, 2010 (en anglais seulement).

La dernière observation d’une tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) a été faite en 1996, et l’espèce est aujourd’hui considérée comme étant disparue de la Colombie-Britannique, et donc du Canada. Le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique lui attribue par conséquent la cote SX (espèce disparue de la province), et l’espèce figure sur la liste rouge provinciale. Le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (B.C. Conservation Framework) classe la tortue de l’Ouest comme une priorité 2 sous le but 3 (maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes). La Wildlife Act de la Colombie-Britannique protège l’espèce en interdisant de la capturer et de la tuer.

L’espèce a été désignée « disparue du pays » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et est inscrite comme étant disparue du pays à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril.À l’échelle mondiale, la tortue de l’Ouest est considérée comme étant vulnérable. Dans ce qui reste de son aire de répartition aux États-Unis, la tortue de l’Ouest est également considérée comme étant vulnérable.

La tortue de l’Ouest (Actinemys marmorata) est une tortue de taille moyenne lorsqu’elle a atteint la maturité (longueur de la dossière allant jusqu’à 210 mm; poids maximal de 1 200 g). La dossière est lisse, non carénée, faiblement bombée et de couleur olive, brun foncé ou noire (figure 1; Stebbins, 1985; Ashton et coll., 1997). La dossière est généralement ornée d’un réseau de taches, de mouchetures ou de lignes qui s’étendent depuis le centre de chaque écaille, mais des dossières sans motifs ont aussi été observées à l’occasion. (Stebbins, 1985). Le plastron est composé de six paires d’écailles, et est de couleur crème ou jaunâtre, avec ou sans taches foncées (St. John, 2002). Les mâles et les femelles sont de taille similaire, bien que les mâles adultes matures se distinguent des femelles adultes matures à leur plastron concave, à leur gorge pâle et à leur dossière, qui est habituellement plus plate et moins fortement marquée. L’anus est postérieur à la bordure arrière de la dossière chez le mâle; chez la femelle, il coïncide avec la bordure de la dossière ou se trouve en position antérieure par rapport à celle-ci (Carr, 1952; Stebbins, 1985). Chez les nouveau-nés et les juvéniles, la dossière carénée est brune ou olive, avec du jaune sur en bordure des écailles marginales ainsi que sur la tête, les membres et la queue. La queue est presque aussi longue que la dossière (Stebbins, 1985). En Colombie-Britannique, deux autres espèces de tortues d’eau douce pourraient être confondues avec cette espèce. La tortue peinte de l’Ouest (Chrysemys picta), une espèce indigène, présente des lignes jaunes sur la tête et le cou, et des taches rouge vif sur le plastron, qui ne sont pas présentes chez la tortue de l’Ouest. La tortue à oreilles rouges (Trachemys scripta elegans), une espèce introduite, présente une dossière fortement bombée, plissée et foncée, des lignes jaunes sur la tête et le cou, et une tache rouge vif derrière les yeux, qui la distingue de la tortue de l’Ouest. D’autres tortues du même genre, des espèces hybrides ou des espèces de tortues domestiques relâchés dans la nature pourraient également être présentes.

Figure 1. : Tortue de l'Ouest présentant une dossière faiblement bombée à dessous jaune.

Photographe de Tortue de l'Ouest.  Voir la description longue de la figure 1 ci-dessous
Photo : Matthew P. Bettelheim

Description longue pour la Figure 1

La figure 1 montre une vue générale de côté d'un individu.

Figure 2. : Tortue de l'Ouest montre le motif moucheté sur le cou et les taches sur la dossière.

Photographe de Tortue de l'Ouest.  Voir la description longue de la figure 2 ci-dessous
Photo : Matthew P. Bettelheim

Description longue pour la Figure 2

La figure 2 montre un plan rapproché de la tête d'un individu.

Figure 3. : Tortue de l'Ouest juvénile présentant le côté vertical (plastron).

Photographe de Tortue de l'Ouest.  Voir la description longue de la figure 3 ci-dessous
Photo : Garth Hodgson

Description longue pour la Figure 3

La figure 3 montre la face ventrale d'un juvénile.

Figure 4. : Répartition mondiale actuelle de la tortue de l'Ouest.

xxxx.  Voir la description longue de la figure 4 ci-dessous
Carte : Matthew Bettelheim

Description longue pour la Figure 4

La figure 4 illustre l'aire de répartition de l'espèce. L'espèce se rencontre le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord, depuis le nord de la Basse-Californie jusqu'à près de Portland, en Oregon, de même que dans le Puget Sound, dans l'État de Washington.

Lord a été le premier naturaliste à réaliser des relevés herpétofauniques en Colombie-Britannique, en 1866, et a décrit l’occurrence de la tortue de l’Ouest de la manière suivante : « J’en ai vu dans presque chaque lac et chaque étang à l’est et à l’ouest des Cascades » [traduction libre] (tel que cité dans Cameron et St. Clair, 2002). La description qu’il fait de cette tortue (couleur de base olive avec des taches plus foncées; partie ventrale jaune vif) est similaire aux descriptions plus récentes de tortues de l’Ouest (Cameron et St. Clair, 2002). Toutefois, le fait que Lord ait pris une tortue peinte de l’Ouest pour une tortue de l’Ouest rend ses données douteuses (McTaggart-Cowan, 1938), et donne à penser qu’il pourrait n’avoir observé que des tortues peintes de l’Ouest.

Dans le rapport du COSEPAC portant sur la tortue de l’Ouest, les auteurs ont avancé que l’espèce était fort probablement indigène à la région en raison de sa proximité avec des populations historiques (aujourd’hui disparues) de la région du Puget Sound, dans l’État de Washington, où les caractéristiques du climat et de l’habitat sont très similaires (Cameron et St. Clair, 2002). Toutefois, d’autres chercheurs considèrent que l’occurrence apparemment sporadique de l’espèce en Colombie-Britannique est indicatrice d’une introduction; ils font remarquer que toutes les mentions d’occurrences ont été faites dans les zones urbaines, plusieurs années après l’exploitation commerciale de tortues exotiques et l’introduction de ces espèces qui en a découlé (Gregory et Campbell, 1984; Cook et coll., 2005). Mis à par les mentions anecdotiques d’introductions de tortues de l’Ouest dans le lac Burnaby de 1961 à 1966 mentionnées par Cook et coll. (2005), aucune preuve concrète ne permet d’établir que la tortue de l’Ouest était une espèce introduite en Colombie-Britannique. Le COSEPAC est l’organisme scientifique responsable de la conservation des espèces sauvages au Canada. Comme le COSEPAC a reconnu la tortue de l’Ouest comme étant une espèce indigène, le principe de précaution devrait être appliqué, et toutes les populations historiques ainsi que les vestiges de populations susceptibles d’exister devraient être considérés comme étant indigènes, à moins que des preuves génétiques ou d’autres preuves historiques probantes n’indiquent le contraire.

Aucune tortue de l’Ouest n’a été observée récemment en Colombie-Britannique, il n’existe donc aucune occurrence connue de l’espèce dans cette province. Il n’existe pas de données sur l’abondance des populations historiques de l’espèce; aucune donnée sur les tendances démographiques n’est donc disponible. Depuis le 19e siècle, la tortue de l’Ouest connaît des déclins dans l’ensemble de son aire de répartition aux États-Unis, en particulier dans la partie septentrionale et dans le tiers méridional. On estime que de 10 000 à 1 000 000 tortues de l’Ouest subsistent à l’état sauvage à l’intérieur de l’aire de répartition résiduelle de l’espèce (NatureServe, 2011). Selon toute vraisemblance, moins de 1 % de la population mondiale de tortues de l’Ouest a déjà résidé au Canada. On suppose que l’abondance des vestiges de populations, s’il en existe, sera très faible. Comme les espèces rares sont souvent difficiles à localiser en raison de la très faible abondance de leurs populations (Kery, 2002), il n’existe qu’une très faible probabilité que des individus persistent toujours dans certains sites, et des activités accrues de relevés systématiques visant l’espèce pourraient mener à la découverte de vestiges de populations en Colombie-Britannique.

Habitat aquatique

La tortue de l’Ouest habite généralement les zones peu aménagées et évite les milieux aquatiques anthropisés, comme les canaux et les bassins créés par des ouvrages de retenue, comme les réservoirs (Reese et Welsh, 1998a). La modification des cours d’eau peut rendre l’habitat moins convenable en accroissant la vitesse du courant, en abaissant la température de l’eau et en réduisant l’abondance de la végétation des berges (Reese et Welsh, 1998a). Les juvéniles sont plus gravement touchées par ces changements que les adultes, car ils sont plus dépendants qu’eux des milieux aquatiques (Reese et Welsh, 1998b). Toutefois, l’espèce a été observée à l’occasion dans des fossés d’irrigation, dans des bassins de traitement d’eaux usées et dans des canaux (Reese et Welsh, 1997). L’espèce peut aussi estiver pendant les périodes de sécheresse en s’enfouissant dans le fond boueux de cours d’eau ou de bassins (Bury, 1986a; Ernst et coll., 1994).

Habitat terrestre

Les milieux terrestres sont nécessaires pour l’exposition au soleil, la construction de nids, la dispersion, l’hibernation et l’estivage (Ernst et coll., 1994; Holland et Bury, 1998). Les déplacements terrestres atteignent un sommet au printemps et à l’automne, alors que la tortue de l’Ouest se déplace vers l’intérieur des terres à la recherche d’un habitat convenable à la nidification, de partenaires et de gîtes d’hibernation, ou en réponse à des conditions de sécheresse ou d’inondation (Holland, 1991a; Hays et coll., 1999; Rathbun et coll., 2002). Les adultes, les juvéniles et les immatures peuvent passer un temps considérable loin de l’eau dans des refuges terrestres, en particulier durant l’hiver. En Californie, des tortues de l’Ouest suivies par télémétrie ont passé de 34 à 191 jours consécutifs (moyenne de 111 jours) enfouis sous une litière de feuilles (de 5 à 10 cm de profondeur) dans des milieux de boisés et de broussailles (chapparal) côtiers, principalement d’octobre à février (n = 34; Rathbun et coll., 2002). Dans l’État de Washington, des juvéniles et des immatures ont été observés sur la terre ferme pendant 138 à 311 jours de l’année (moyenne de 215 jours; Vander Haegen et coll. [manuscrit. inédit], tel que cité dans Rosenberg et coll., 2009). Les refuges terrestres peuvent se trouver jusqu’à 500 m du bord de l’eau, et une distance moyenne de 203 m a été notée (n = 10; Reese et Welsh, 1997). Les tortues de l’Ouest choisissent généralement des refuges terrestres d’une altitude allant jusqu’à 38 m au-dessus du niveau du plan d’eau, et se déplacent souvent d’un refuge terrestre à un autre entre leurs périodes d’exposition au soleil (Rathbun et coll., 2002). Dans l’État de Washington, les sites d’hivernage terrestres sont associés aux boisés dominés par le chêne de Garry (Quercus garryana), où les tortues hivernent enfouies sous des arbustes et des troncs d’arbres (Hays et coll., 1999). Toutefois, les tortues de l’Ouest font preuve de souplesse dans le choix de leur habitat d’hivernage, et tous les adultes n’hivernent pas en milieu terrestre; certains individus demeurent plutôt en milieu aquatique tout l’hiver (Rathbun et coll., 2002). Les juvéniles peuvent aussi hiverner en milieu aquatique, en groupe (Holland, 1994; Slavens, 1995), mais les nouveau-nés hivernent habituellement dans le nid, en particulier dans les parties septentrionales de l’aire de répartition de l’espèce (Holland, 1994; Reese et Welsh, 1997).

Habitat de reproduction et de nidification

Les tortues de l’Ouest se reproduisent an avril et en mai, et effectuent 1 ou 2 pontes (de 1 à 13 œufs; moyenne de 6 œufs; Ernst et Lovich, 2009) d’avril à août. La ponte atteint un sommet probablement en juin et à la mi-juillet dans la majeure partie de l’aire de répartition de l’espèce. Le moment de la ponte varie selon la région (Rathbun et coll., 1992). La tortue de l’Ouest peut sauter une année de reproduction si les ressources sont rares (Rosenbery et coll., 2009). Les œufs sont pondus dans des nids peu profonds de 7 cm à 12 cm (Ernst et Lovich, 2009), et l’incubation dure de 94 à 122 jours (Bury et Germano, 2008, tels que cités dans Rosenberg et coll., 2009).

Une bonne exposition au soleil est essentielle, les versants ouverts exposés au sud entourés d’une faible couverture végétale semblent donc être des sites de nidification de prédilection (Rosenburg, 2009; Rathbun et coll., 1992), mais les zones où la végétation est composée de plantes herbacées non graminoïdes et des graminées éparses parsemées d’arbustes et d’arbres sont utilisées par la tortue de l’Ouest durant la nidification (Holland, 1994; Reese et Welsh, 1997). Ce type d’habitat est caractéristique des savanes à chênes et à pins et des prairies, qui étaient autrefois des écosystèmes maintenus par le feu et qui ont été modifiés par suite de l’instauration de mesures de lutte contre les incendies (Hays et coll., 1999). La suppression des incendies permet aux conifères (douglas de Menzies) d’empiéter dans l’habitat ouvert, réduisant ainsi potentiellement la disponibilité des sites de nidification convenables (Crawford et Hall, 1997). En Colombie-Britannique, il ne reste que deux parcelles d’habitat de savane à chênes dans les basses terres continentales (mont Sumas, à Chilliwack, et près de Yale, dans le canyon du Fraser; Fuchs, 2001); à une époque, ces régions pourraient avoir été d’importants habitats de nidification pour l’espèce.

L’inondation des nids (niveaux d’eau élevés) a été observée durant l’automne et l’hiver après l’éclosion des œufs, mais avant l’émergence. Cependant, l’étude de Holte (1998, tel que cité dans Rosenberg, 2009) donne à penser que le déclin des taux de survie avait lieu lorsque les nids étaient inondés pendant une longue période (déclin du taux de survie > 76 jours sous l’eau).

Régime d'activité et habitat d'exposition au soleil

Comme d’autres espèces de tortues d’eau douce, la tortue de l’Ouest est le plus active lorsque la température de l’eau est supérieure à 15 °C (Holland et Bury, 1998). Dans la partie septentrionale de son aire de répartition, la saison active va de février/avril à octobre/mi-novembre. Dans la partie méridionale, l’espèce peut être active toute l’année (Stebbins, 1985). La tortue de l’Ouest est diurne et commence à chercher de la nourriture vers le lever du soleil. Elle sort de l’eau pour s’exposer au soleil dès que les rayons tombent sur les sites d’exposition; l’exposition a lieu de façon périodique tout au long de la journée, et atteint un sommet de 9 h à 10 h les jours ensoleillés (Bury, 1972).

Comme la tortue de l’Ouest consacre une grande partie de son temps à la thermorégulation, notamment en s’exposant au soleil, la présence d’habitat convenable à l’exposition au soleil est une caractéristique importante du caractère convenable de l’habitat (Reese et Welsh, 1998a; Ernst et coll., 1994). L’espèce a été associée aux berges comportant de la végétation, qui offrent à la fois un habitat d’exposition au soleil adéquat et une certaine protection contre les prédateurs (Reese et Welsh, 1998a). Les tortues de l’Ouest observées dans des eaux plus froides, notamment dans des sections de la rivière Trinity, en Californie, semblent avoir besoin d’une plus grande quantité d’habitat d’exposition au soleil que les individus observés dans les sections où l’eau est plus chaude. Dans les eaux froides, l’espèce grimpe régulièrement sur les roches et les troncs d’arbres, de même que sur les berges (Reese et Welsh, 1998a).

La tortue de l’Ouest est omnivore et se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques, mais peut aussi à l’occasion se nourrir de charogne et chasser de petits vertébrés, comme des grenouilles et des poissons, quand l’occasion se présente (Holland, 1985, 1994; Bury, 1986b). Elle se nourrit aussi de plantes aquatiques, notamment de scirpes (Scirpus spp.) et de quenouilles (Typha spp.), mais rarement (Holland, 1985), et elle peut ingérer accidentellement des algues vertes filamenteuses en se nourrissant d’autres proies (Holland, 1991). Les nouveau-nés et les juvéniles de l’espèce, comme ceux des autres tortues d’eau douce, sont les proies de prédateurs aviaires et terrestres, notamment des coyotes et des ratons laveurs (Janzen et coll., 2000).

Certaines caractéristiques du cycle vital de l’espèce, comme la lenteur du développement et la maturation sexuelle tardive, limitent la croissance des populations de tortues. Beaucoup de ces caractéristiques du cycle vital sont accentuées dans la partie septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce (Litzgus et Brooks, 1998). Par exemple, dans l’État de Washington, les femelles n’atteignent pas la maturité sexuelle avant l’âge de 10 à 15 ans (Hays et coll., 1999), mais dans certains emplacements plus au sud, les tortues de l’Ouest soient capables de se reproduire dès l’âge de 8 à 10 ans, ou lorsque leur dossière atteint une longueur de 135 mm à 140 mm (Ernst et coll., 1994). Cette différence d’âge sur le plan de la maturité sexuelle est probablement attribuable aux étés plus courts et aux températures globalement plus basses qui retardent la croissance dans la partie septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce (Hays et coll., 1999).

La taille et la fréquence des couvées sont aussi plus faibles chez les populations vivant dans la partie septentrionale de l’aire de répartition. Holland et Bury (1998) ont mentionné que les femelles pondent souvent une année sur deux dans les régions septentrionales, alors qu’en Californie, elles pondent tous les ans, parfois deux fois au cours d’une même année. Des taux élevés de prédation des nids (91,4 %; Holland, 1994) sont également communs chez les populations de tortues d’eau douce. Dans certaines régions, le taux de prédation des nids peut approcher 100 % (Holte, 1998; Marchand et Litvaitis, 2004). Pour les espèces longévives ayant de faibles taux de fécondité et de survie des embryons et des nouveau-nés, il est impératif que le taux de survie des immatures et des adultes soit élevé pour maintenir une population stable (Reese et Welsh, 1998b; Congdon et coll., 1993).

En raison de ces facteurs limitatifs, la tortue de l’Ouest pourrait avoir formé, en Colombie-Britannique, de petites populations qui étaient naturellement vulnérables aux disparitions locales attribuables à des phénomènes stochastiques.

Les menaces sont définies comme étant les activités (humaines) ou les processus immédiats qui ont causé, causent ou pourraient causer la destruction, la dégradation ou la perturbation de la biodiversité et des processus naturels. Elles peuvent être passées (historiques), en cours ou susceptibles de surgir à l’avenir. Les menaces ne comprennent pas les caractéristiques biologiques intrinsèques de l’espèce ou de la population (p. ex. faible taux de développement et maturation tardive), qui sont considérées comme des facteurs limitatifs.

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Aux fins de l’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considérationNote de bas de page1. Les menaces présentées ici ne comprennent ni les caractéristiques biologiques de l’espèce ou de la population (p. ex. la dépression de consanguinité, la faiblesse des effectifs de la population, l’isolement génétique) ni la probabilité de régénération ou de recolonisation des écosystèmes, qui sont considérées comme des facteurs limitatifsNote de bas de page2.

La classification des menaces présentée dans ce document est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (IUCN-CMP), et est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le Cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du CMP (CMP, 2010)

Comme aucun emplacement n’est connu pour cette espèce, il n’est pas possible, pour le moment, d’attribuer une cote pour la portéeNote de bas de page3 ou la gravitéNote de bas de page4 afin de déterminer l’impactNote de bas de page5 des menaces individuelles ni de calculer l’impact global des menaces à l’échelle provincialeNote de bas de page6.

Les menaces historiques potentielles pesant sur la tortue de l’Ouest en Colombie-Britannique sont présentées ci-dessous, par catégorie de menace de niveau 1 (catégories de menaces de niveau 2 entre parenthèses). Certaines de ces menaces pourraient être toujours présentes si un vestige de population était découvert en Colombie-Britannique, ou si des populations réintroduites s’établissaient dans le futur.

La plus haute priorité consiste à trouver des vestiges de populations; ils constitueraient un important apport au pool génétique existant des tortues de l’Ouest, car le bagage génétique des individus qui les composent serait probablement divergent et distinct de celui des populations des États-Unis. Le rétablissement de l’espèce pourrait fort probablement devenir réalisable sur les plans biologique et technique si des vestiges de populations étaient découverts. Si aucun vestige population de tortues de l’Ouest n’est découvert en Colombie-Britannique après des activités de recherches intensives, la translocation pourrait être envisagée comme approche de conservation de l’espèce. La translocation depuis les populations des États-Unis élevées en captivité présentera vraisemblablement des défis sur les plans biologique et économique. Les populations futures de tortues de l’Ouest en Colombie-Britannique seraient confrontées à plusieurs menaces associées aux petites populations, comme les phénomènes stochastiques (démographiques et environnementaux) et la variation génétique réduite (Caughley, 1994). Les menaces anthropiques devraient être recensées et atténuées dans les milieux essentiels à la survie et au rétablissement en protégeant, en restaurant et en gérant l’habitat; des interventions de gestion continue seraient probablement nécessaires à long terme. Le manque de variabilité génétique constitue une préoccupation à long terme et pourrait limiter le rétablissement potentiel des populations de la tortue de l’Ouest en Colombie-Britannique, comme on l’a déjà observé ailleurs (Gray, 1995).

L’établissement à long terme de populations autosuffisantes en Colombie-Britannique dépendra probablement du succès des activités de rétablissement de la tortue de l’Ouest dans l’État de Washington, non seulement en ce qui concerne l’établissement d’une population source à des fins de translocation en Colombie-Britannique, mais aussi en ce qui a trait à l’établissement d’une dynamique démographique naturelle à long terme dans l’ensemble de l’aire de répartition. Des activités intensives de gestion et de rétablissement de l’espèce sont actuellement en cours dans l’État de Washington (création d’habitat, mise en valeur, relevés, études toxicologiques, programme d’élevage en captivité, lâcher de juvéniles [élevage de tortues jusqu’au stade juvénile visant à réduire le taux de mortalité], élimination des prédateurs et translocations) (Hays et coll., 1999). Ces mesures se sont révélées efficaces pour ralentir le déclin des populations résiduelles de tortues de l’Ouest dans l’État de Washington, mais les populations ne sont pas encore autosuffisantes et devront faire l’objet de mesures de gestion (Hays et coll., 1999). Le rétablissement de ces populations pourrait, avec le temps (possiblement > 100 ans), mener à une recolonisation naturelle de l’aire de répartition historique de l’espèce en Colombie-Britannique. La dispersion d’individus depuis cette région jusque dans les basses terres continentales pourrait autrefois avoir constitué un élément important de la dynamique démographique naturelle et de la variabilité génétique des populations de tortues de l’Ouest de la Colombie-Britannique. Des populations isolées en Colombie-Britannique seraient plus susceptibles de disparaître de la planète si elles ne formaient pas un prolongement des populations de la région du Puget Sound (Lande, 1988). Par conséquent, toute activité de rétablissement pour cette espèce en Colombie-Britannique devrait être entreprise parallèlement avec les activités de rétablissement dans l’État de Washington.

Aucune mesure de rétablissement n’est planifiée pour la tortue de l’Ouest au cours des cinq prochaines années. Toutefois, si la translocation est envisagée, les effets de cette dernière sur les espèces non ciblées par le rétablissement dans les basses terres continentales (vallée du bas Fraser) devront être pris en considération. La tortue peinte de l’Ouest, par exemple, figure sur la liste rouge de la Colombie-Britannique, et on a observé qu’elle vit en sympatrie avec la tortue de l’Ouest dans le nord de l’Oregon et dans l’un des deux emplacements dans l’État de Washington (Nordby, 1992; Hays et coll., 1999). Une compétition pour les sites d’exposition au soleil pourrait avoir lieu aux endroits où l’habitat disponible est limité (Bury et Wolfheim, 1973). Les autres espèces en péril dont les aires de répartition et les habitats chevauchent ceux de la tortue de l’Ouest comprennent la grenouille à pattes rouges du Nord (Rana aurora), la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) et la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii). Les besoins de ces espèces devraient être pris en considération avant de procéder à la translocation.

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