Tête carmin (Notropis percobromus) programme de rétablissement : chapitre 5

5. Rétablissement de l’espèce

Outre la description de l’espèce et des menaces qui pèsent sur sa survie ou son rétablissement, la planification du rétablissement de l’espèce doit également tenir compte des facteurs suivants :

  1. la faisabilité du rétablissement;
  2. un but à long terme approprié pour le rétablissement de l’espèce;
  3. les objectifs de rétablissement de l’espèce;
  4. les stratégies à mettre en œuvre pour identifier les menaces et orienter la recherche; les mesures de gestion recommandées pour l’atteinte des objectifs de rétablissement identifiés;
  5. l’identification de l’habitat essentiel ou les études à réaliser en ce sens;
  6. les effets potentiels sur des espèces non ciblées;
  7. les mesures complétées ou en cours de mise en œuvre;
  8. l’évaluation et le rendement du programme de rétablissement;
  9. l’élaboration de plans d’action.

Le programme de rétablissement de la tête carmin est décrit aux paragraphes suivants en fonction de chacun des facteurs précités.

5.1 Faisabilité du rétablissement

Les critères et les analyses qui suivent ont été utilisés dans l’évaluation de la faisabilité biologique et technique du rétablissement de la tête carmin.

Potentiel reproducteur – Il existe des populations viables à un certain nombre d’endroits au Manitoba, notamment dans les rivières Whitemouth et Birch où la présence de l’espèce est signalée depuis un certain temps. En dépit de sa répartition apparemment limitée, rien n’indique que la répartition et/ou l’abondance de la tête carmin est en déclin ou a diminué ces dernières années.

Disponibilité de l’habitat –La présence de populations viables qui est signalée depuis un certain nombre d’années dans les rivières Birch et Whitemouth laisse supposer qu’il existe un habitat adéquat pour soutenir toutes les étapes du cycle biologique de l’espèce, à tout le moins à ces endroits. Ailleurs, l’aménagement de projets hydroélectriques dans le réseau hydrographique de la rivière Winnipeg a pu diminuer l’étendue de l’habitat disponible pour la reproduction de la tête carmin en modifiant la profondeur et le débit des cours d’eau et dégrader d’autres habitats en augmentant la turbidité. Il n’existe toutefois aucune donnée définitive à l’appui de cette inférence. Par ailleurs, de récentes études ont permis de constater que les têtes carmin étaient plus largement réparties et plus abondantes que ce que l’on croyait auparavant. S’il y a peu d’information disponible, voire aucune, sur la persistance de l’habitat disponible dans certains sites où l’espèce a été signalée récemment (c.-à-d. la rivière Bird et le ruisseau Pederson), il n’en demeure pas moins que ces sites offrent un habitat adéquat lorsque certaines conditions sont maintenues. L’existence d’habitats de substitution peut contribuer à assurer la protection de l’espèce contre des événements catastrophiques. De façon générale, on n’estime pas actuellement que l’habitat soit un facteur limitatif pour les populations de têtes carmin du Manitoba.

Atténuation des menaces – Les possibilités d’atténuation des menaces qui pèsent sur la tête carmin (section 3, tableaux 6-8, annexe A) vont de modérées à élevées, sauf pour ce qui est de l’introduction d’espèces, du changement climatique et de l’hybridation, dont les possibilités d’atténuation sont vraisemblablement faibles. Actuellement, ces dernières menaces ne semblent pas influer sur la survie de l’espèce et les futurs effets du changement climatique et de l’hybridation demeurent spéculatifs. Bien que de futures introductions d’espèces soient susceptibles de perturber les populations de têtes carmin du Manitoba, ces effets peuvent être évités par l’application de mesures appropriées de contrôle réglementaire et de gestion aux cours d’eau affectés. L’incidence possible de la plupart des menaces liées à l’habitat peut également être réduite, voire éliminée, par la prise de mesures de gestion et la réalisation des examens réglementaires appropriés de même que par le recours à des pratiques de gestion optimales pour les projets actuels ou projetés. De façon générale, les menaces identifiées ne devraient vraisemblablement pas nuire à la survie ou au rétablissement de l’espèce. Il existe des populations viables à un certain nombre d’endroits au Manitoba, et les efforts de conservation et d’atténuation déployés envers ces populations devraient assurer la protection et le maintien de leur viabilité à long terme. Cependant, l’amélioration de notre base de connaissances sur l’espèce nous aiderait à mieux comprendre les effets potentiels des menaces qui pèsent sur l’espèce ainsi que l’efficacité des mesures d’atténuation prises pour contrer ces menaces.

Moyens techniques – Les techniques envisageables pour la conservation des populations de têtes carmin reposent sur les plus récentes données scientifiques et pratiques de gestion. Compte tenu de l’abondance relative de l’espèce à l’intérieur d’une aire de répartition restreinte, il faudra concentrer les efforts de rétablissement sur l’atténuation des effets liés à l’habitat et sur l’exclusion d’espèces indésirables. Les connaissances techniques sur la façon d’atténuer des effets potentiels liés à l’habitat sont bien étayées et appliquées partout sur la planète. Le meilleur moyen d’éviter l’introduction d’espèces est de mettre en place des programmes de gestion et de vulgarisation relevant tous deux entièrement des provinces ou des territoires responsables. Aucun empêchement au rétablissement de la tête carmin n’a été identifié par aucun des organismes responsables.

Selon l’analyse qui précède, le rétablissement de la tête carmin est considéré comme étant biologiquement et techniquement faisable.

5.2 But du rétablissement

Rien n’indique jusqu’à maintenant que les populations de têtes carmin du Manitoba ont connu un déclin important de leur abondance ou de leur aire de répartition par rapport aux niveaux historiques. Cependant, l’abondance et l’aire de répartition de la tête carmin étant apparemment très restreintes, l’espèce pourrait être sensible à de futures perturbations anthropiques. En conséquence, le but du rétablissement devrait s’articuler autour du maintien de populations saines et durables à l’intérieur de leur aire de répartition actuelle. Pour atteindre ce but, il faudra atténuer les menaces actuelles et potentielles pour l’espèce. Il sera aussi essentiel d’accroître nos connaissances de la biologie, de l’écologie et du cycle biologique de l’espèce pour améliorer notre capacité de contrôler et de protéger l’espèce et son habitat. Comme un rétablissement complet de l’espèce ne sera sans doute pas requis, le présent programme s’articule autour du maintien ou de la conservation des populations actuelles et de leurs habitats. La conservation de l’espèce est importante, car elle contribue au respect de l’engagement du Canada envers le maintien de la biodiversité du pays. Dans ce contexte, voici quel est le but du rétablissement de la tête carmin :

Maintenir des populations durables de têtes carmin en réduisant ou en éliminant les menaces potentielles pour l’espèce et ses habitats.

5.3 Objectifs du rétablissement

Pour atteindre ce but, on propose également un certain nombre d’objectifs de rétablissement. Il s’agit d’objectifs liés aux populations de têtes carmin, à leur répartition ainsi qu’à l’atténuation des menaces qui pèsent sur l’espèce.

5.3.1 Objectifs liés aux populations de têtes carmin et à leur répartition

Les objectifs liés aux populations de têtes carmin et à leur répartition doivent tenir compte des facteurs suivants : la situation incertaine et en grande partie non étayée des populations de têtes carmin du Manitoba; leurs liens uniques avec d’autres populations du Sud; les difficultés liées à l’identification de l’espèce. Pour que le but du rétablissement soit atteint, il faut que le programme de rétablissement permette :

  1. de maintenir l’abondance et l’aire de répartition actuelle des populations de têtes carmin;
  2. de confirmer l’identité spécifique de la tête carmin au Canada;
  3. d’accroître les connaissances sur la biologie, le cycle biologique, les exigences en matière d’habitat et, enfin, la répartition et l’abondance de la tête carmin au Canada.

5.3.2 Objectifs liés à l’atténuation des menaces

Le rétablissement de l’espèce exige l’élimination ou l’atténuation des menaces qui ont contribué ou peuvent contribuer au déclin de l’espèce ou, encore, qui nuiront aux futurs efforts de rétablissement ou de conservation de l’espèce. En l’occurrence, comme le déclin de la population du Manitoba n’a pas été démontré, il faudra réduire les menaces susceptibles d’entraîner un déclin de l’espèce et prendre des mesures préventives pour éviter toute menace potentielle pour l’espèce. Pour que les objectifs liés à la réduction ou à l’atténuation des menaces soient atteints, il faut que le programme de rétablissement permette :

5.4 Méthodes et stratégies de rétablissement

Voici les rubriques générales dans lesquelles sont regroupées, aux fins de discussion, les stratégies proposées pour contrer les menaces identifiées et orienter les activités de recherche et de gestion à mettre en œuvre pour atteindre le but et les objectifs du rétablissement :

  1. la recherche et la surveillance;
  2. la gestion et la réglementation;
  3. l’éducation et la vulgarisation.

Chaque stratégie doit permettre d’évaluer, d’atténuer ou d’éliminer les menaces qui pèsent sur l’espèce; de combler des lacunes dans les connaissances (les lacunes non comblées risquant de compromettre le rétablissement de l’espèce); de contribuer au rétablissement de l’espèce en général. Ces stratégies sont résumées aux tableaux 2 à 4. Elles sont présentées par ordre de priorité sur chaque tableau et associées à un ou à plusieurs objectifs de rétablissement.

5.4.1 Recherche et surveillance

Tous les efforts consentis pour le rétablissement de la tête carmin doivent reposer sur de solides connaissances scientifiques. Avant que la population du Manitoba puisse être correctement évaluée, il importe de confirmer son identité actuelle. Pour combler les besoins en matière de recherche scientifique et de surveillance, nous recommandons la mise en œuvre des stratégies décrites aux paragraphes suivants (tableau 2).

R1 Confirmer l’identité de l’espèceen comparant les résultats des analyses génétiques (ADN mitochondrial et ADN nucléaire) et morphométriques réalisées sur des spécimens provenant du Manitoba, de l’Ontario, du Minnesota et du Wisconsin aux résultats des analyses enzymatiques réalisées par Wood et al. (2002). Cela contribuera à préciser les liens entre les populations du Manitoba et d’autres populations de têtes carmin (N. percobromus) du Sud; à améliorer notre compréhension de la biodiversité au sein des populations de l’espèce et entre celles-ci; à orienter les activités de recherche et de surveillance qui suivront.

R2 Faciliter l’identification de l’espèceen élaborant des clefs d’identification sur le terrain à partir des analyses génétiques et morphologiques les plus récentes (R1) et en établissant des protocoles/instruments habilitants scientifiques. Cela contribuera à confirmer l’identité des spécimens de têtes carmin obtenus des programmes de surveillance ou de relevés de même que d’autres sources, et l’identification de l’espèce sera effectuée avec plus de fiabilité.

Tableau 2. Priorisation des stratégies de recherche et de surveillance (R).

Priorité* Numéro de l’objectif Stratégie Étapes particulières Effets anticipés
Urgent 2 R1. Confirmer l’identité de l’espèce Procéder à des analyses génétiques (ADN) et morphologiques des poissons du Manitoba, de l’Ontario, du Minnesota et du Wisconsin. Permettra d’établir les assises de tous les autres travaux.
Urgent 2 R2. Faciliter l’identification de l’espèce Élaborer des clés d’identification et/ou contribuer à l’identification de spécimens. Permettra d’identifier la tête carmin avec plus de facilité et de fiabilité.
Urgent 3, 4 R3. Préciser les besoins liés au cycle biologique de l’espèce Déterminer les exigences de l’espèce en matière d’habitat à toutes les étapes de son cycle biologique. Permettra d’identifier les habitats importants ou essentiels pour l’espèce. Une meilleure compréhension des paramètres liés au cycle biologique de l’espèce sera un atout pour la détermination de cibles démographiques.
Nécessaire 3 R4. Préciser l’aire de répartition de l’espèce Mener des échantillonnages synoptiques visant à mieux définir l’aire de répartition de l’espèce. Permettra d’améliorer les connaissances sur les exigences de l’espèce en matière d’habitat, ce qui pourrait éventuellement faire passer la désignation de l’espèce à un rang moins élevé.
Nécessaire 4 R5. Identifier les facteurs limitatifs Effectuer des recherches sur les changements physiques (p. ex. qualité, température et débit de l’eau) qui ont une incidence sur l’espèce. Permettra d’évaluer et d’atténuer les menaces découlant des activités anthropiques qui pèsent sur l’espèce ou son habitat.
Nécessaire 1,3 R6. Surveiller les tendances démographiques Élaborer des indices de l’abondance et les utiliser pour suivre les tendances démographiques et, simultanément, surveiller des paramètres clés liés à la qualité de l’habitat sur des sites d’échantillonnage. Permettra d’obtenir des données chronologiques, d’améliorer les connaissances sur la variabilité naturelle et la viabilité de la population de même que d’améliorer la capacité d’identification des effets anthropiques.
Nécessaire 3 R7. Répertorier l’habitat Déterminer l’étendue des habitats adéquats et essentiels. Permettra de cibler les efforts de protection ou de remise en état des habitats.
Bénéfique 4 R8. Réduire les prises Mener des recherches pour déterminer la vulnérabilité des têtes carmin envers les divers engins de pêche aux poissons-appâts. Permettra de réduire ou d’éliminer les prises accessoires dans les pêches aux poissons-appâts.

*Priorité : urgent, nécessaire, bénéfique.

R3 Préciser les besoins liés au cycle biologique de l’espèce en consignant des données sur les besoins physiques de la tête carmin (température, turbidité, chimie et débit de l’eau) ainsi que sur les substrats qu’elle préfère. Ces données, conjointement avec les résultats des études scientifiques sur le cycle biologique de l’espèce et sur ses exigences en matière d’habitat, nous donneront une meilleure idée de l’utilisation faite par l’espèce de son habitat au Manitoba et faciliteront l’identification d’éventuels habitats essentiels. Les observations faites dans la rivière Whitemouth nous aideront également à préciser les besoins de l’espèce en matière de reproduction, surtout en ce qui a trait à la température de l’eau, aux substrats et aux interactions trophiques. La connaissance de ces besoins pourrait servir à orienter les recherches menées sur les populations de têtes carmin présentes dans d’autres réseaux hydrographiques. Outre la recherche sur le terrain, l’étude de spécimens préservés de têtes carmin du Manitoba nous permettra d’obtenir de l’information sur l’âge à maturité, la longévité et la fécondité de l’espèce. Grâce à cette information, nous pourrons savoir si les têtes carmin du Manitoba ont un potentiel reproducteur similaire à celui des populations du Sud et s’il est raisonnable d’appliquer les connaissances que nous possédons sur celles-ci à la gestion des populations du Manitoba.

R4 Préciser l’aire de répartition de l’espèce en déterminant la répartition géographique et bathymétrique saisonnière des populations de têtes carmin. L’aire de répartition connue de l’espèce a augmenté sensiblement à la suite des échantillonnages menés depuis 2001. Or, elle pourrait augmenter davantage si les efforts d’échantillonnage dirigés augmentent. De nouvelles découvertes pourraient éventuellement faire passer la désignation de l’espèce à un rang moins élevé.

R5 Identifier les facteurs limitatifs pour la survie de la tête carmin en examinant les effets des changements qui surviennent dans les paramètres physiques de l’eau (p. ex. qualité, température et débit) et dans les paramètres écosystémiques qui découlent de l’introduction d’espèces. Cela permettra d’améliorer notre compréhension des menaces découlant d’activités anthropiques, dont l’utilisation des terres, la régulation des cours d’eau et l’introduction d’espèces.

R6 Surveiller les tendances démographiques en élaborant des indices de l’abondance permettant de suivre l’évolution dans le temps des tendances démographiques pour faire en sorte que les objectifs de conservation ou de rétablissement soient atteints. La surveillance des principaux paramètres de la qualité de l’habitat combinée à la surveillance des tendances démographiques nous permettra d’obtenir les données chronologiques requises pour comprendre la variabilité naturelle et identifier les effets anthropiques. Ce travail pourrait également nous aider à élaborer les modèles démographiques et les estimations de la variabilité dont nous pourrions avoir besoin pour identifier l’habitat essentiel de l’espèce et estimer les prises admissibles.

R7 Répertorier l’habitat en menant des études scientifiques visant à décrire, à localiser et à inventorier les divers types d’habitats dont a besoin la tête carmin. Ce travail était axé initialement sur des aires connues, mais il pourrait également inclure l’échantillonnage proactif d’autres habitats apparemment adéquats comme ceux du cours supérieur du chenal Pinawa. Cela nous permettra de mieux cibler les efforts visant à protéger et à restaurer des habitats clés et, en bout de ligne, contribuera à l’identification de l’habitat essentiel de l’espèce.

R8 Réduire les prises en menant des études scientifiques sur la façon d’éliminer ou de réduire les prises accessoires de têtes carmin en apportant des modifications aux activités de pêche aux poissons-appâts (p. ex. choix des engins, emplacements et profondeur de déploiement des engins, contraintes de temps).

5.4.2 Gestion et réglementation

Des mesures de gestion et de réglementation sont requises pour répondre à une variété de menaces, y compris la perte ou la dégradation de l’habitat, l’introduction d’espèces et les prises. Pour combler les besoins en matière de gestion et de réglementation, nous recommandons la mise en œuvre des stratégies décrites aux paragraphes suivants (tableau 3).

M1 Conserver des données et/ou archiver convenablement tous les échantillons de têtes carminés et toute l’information actuelle et future sur l’espèce dans des entrepôts de données connus. Cela permettra d’assurer la continuité des données et leur consultation future. L’information sur le cycle biologique de l’espèce et son habitat permettra de suivre l’évolution des changements qui surviennent dans la situation de l’espèce. Cette information pourra être réexaminée advenant la modification de la situation taxinomique de la tête carmin au Manitoba. La mise en place d’un dépôt central de données permettra d’améliorer l’accès à l’information et la sécurité des données.

M2 Réviser, au besoin, les plans de gestion et les règlements sur les pêches pour qu’ils reflètent la situation actuelle de la tête carmin. L’espèce ne devrait plus faire partie des poissons-appâts dont la pêche est autorisée en vertu la réglementation sur les pêches, et les utilisateurs de cette ressource devraient en être informés. Dans les aires que fréquente l’espèce, il faudra limiter les prises accessoires de l’espèce, soit en interdisant le déploiement des engins de pêche, soit en contrôlant les prises pour qu’elles ne nuisent pas à la tête carmin. Il faudra coordonner les efforts de rétablissement avec ceux déployés par d’autres organismes responsables de la gestion de la tête carmin ou qui participent à sa gestion, ce qui inclut entre autres la province du Manitoba. Il faudra réviser les plans sur l’utilisation des terres (sylviculture, agriculture, construction de routes et autres activités d’aménagement) pour qu’ils tiennent compte convenablement de la tête carmin.

M3 Protéger les habitats clés qu’ils soientconnus ou soupçonnés, y compris les zones de fraye, d’alimentation et d’hivernage, pour assurer la viabilité à long terme des populations actuelles. Pour assurer une telle protection, il faudra modifier les législations provinciales, dont la Ecological Reserves Act, comme dans le cas de la réserve écologique de la rivière Whitemouth qui assure la protection actuelle d’une zone de végétation de faible superficie qui tapisse le fond de la rivièreWhitemouth. Il faudra dorénavant faire une surveillance et une application plus rigoureuses des dispositions de la législation

Tableau3. Priorisation des stratégies de réglementation et de gestion (M).

Priorité* Numéro de l’objectif Stratégies Étapes particulières Effets anticipés
Nécessaire 2, 3 M1. Conserver des données Conserver et archiver des spécimens, des échantillons et des données scientifiques sur l’espèce et son habitat. Permettra de réexaminer des spécimens advenant la modification de la taxinomie de l’espèce.
Nécessaire 1, 4 M2. Réviser les plans de gestion Interdire la pêche aux poisons-appâts dans des habitats clés pour la tête carmin. Tenir compte de la tête carmin dans la planification de l’utilisation des terres. Permettra de prévenir les prises de têtes carmin et assurera une protection proactive des habitats que fréquente la tête carmin.
Nécessaire 1, 4 M3. Protéger les habitats clés Coordonner les travaux de rétablissement avec des organismes qui s’intéressent à la réglementation des activités susceptibles d’avoir une incidence sur le rétablissement de la tête carmin, y compris les municipalités et les ministères fédéraux et provinciaux. Permettra de prévenir la dégradation et/ou la destruction de l’habitat.
Nécessaire 2, 3, 4 M4. Surveiller les prises de poissons-appâts Déterminer le pourcentage de prises accessoires de têtes carmin par les pêcheurs de poissons-appâts et les pêcheurs à la ligne. Permettra de réduire les prises accessoires de têtes carmin.
Bénéfique 4 M5. Soutenir les meilleures pratiques de gestion Soutenir des pratiques de gestion qui sont bénéfiques pour la tête carmin et la qualité de son habitat et, si cela est possible, offrir des conseils techniques en la matière (p. ex. érosion et gestion des sédiments, élimination appropriée des contaminants). Permettra de prévenir la dégradation et/ou la destruction de l’habitat et de réduire les menaces qui pèsent actuellement sur la tête carmin.
Bénéfique 4 M6. Resserrer les conditions des permis délivrés en vertu de la LEP Limiter le nombre de têtes carmin qui peuvent être capturées. Permettra de prévenir les captures inutiles et la mortalité chez les têtes carmin remises à l’eau.
Bénéfique 4 M7. Rationaliser les programmes d’ensemencement Évaluer l’incidence de l’ensemencement de poisons gibiers dans les systèmes que fréquente la tête carmin. Éviter l’adoption de nouveaux programmes d’ensemencement tant que leur incidence possible sur la tête carmin n’aura pas été examinée et/ou étudiée. Permettra de réduire les mortalités inutiles de têtes carmin.

*Priorité : urgent, nécessaire, bénéfique.

M4 Surveiller périodiquement les prises de poissons-appâts pour s’assurer que des têtes carmin ne sont pas capturées. Ces études permettraient d’obtenir des données utiles sur la composition des effectifs de l’espèce, son aire de répartition, son cycle biologique et l’utilisation qu’elle fait de son habitat. On pourrait profiter de l’occasion pour faire connaître l’espèce aux pêcheurs de poissons-appâts (voir également E1).

M5 Soutenir les meilleures pratiques de gestion, lorsque cela est possible, en proposant des conseils et des mesures incitatives techniques qui sont bénéfiques pour la tête carmin et la qualité de son habitat (p. ex. lutte contre l’érosion et l’envasement, élimination appropriée des contaminants). Il faudra notamment soutenir le secteur agricole – ou lui proposer des mesures incitatives – pour qu’il adopte de meilleures pratiques d’abreuvement du bétail et de gestion des zones riveraines.

M6 Resserrer les conditions des permis délivrés en vertu de l’article 73 de la LEPpour la réalisation de recherches scientifiques ou l’autorisation de dommages admissibles en vertu de l’article 73 de la LEP. Il faudra délivrer les permis au cas par cas en s’assurant du respect des objectifs globaux de rétablissement de l’espèce. Il faudra que les demandes de permis de pêche ciblant la tête carmin contiennent des éléments de preuve probants voulant que l’activité favorisera le rétablissement de l’espèce ou ne lui nuira pas, à tout le moins.

M7 Rationaliser les programmes d’ensemencement en s’assurant que tout projet d’ensemencement dans les eaux que fréquente la tête carmin tienne compte de l’incidence de l’espèce introduite sur la tête carmin. Il faudra réexaminer les anciens programmes d’ensemencement pour s’assurer que les objectifs de rétablissement de la tête carmin ne sont pas compromis. Il faudra éviter d’adopter de nouveaux programmes tant que leur incidence possible n’aura pas été mieux comprise.

5.4.3 Éducation et vulgarisation

Des efforts d’éducation et de vulgarisation sont nécessaires pour assurer l’acceptation et le respect du programme de rétablissement dans son ensemble. Pour combler les besoins en matière d’éducation et de vulgarisation,nous recommandons la mise en œuvre des stratégies décrites aux paragraphes suivants (tableau 4).

E1 Faire connaître davantage l’espèce au public en élaborant des documents d’information et du matériel didactique sur la tête carmin, son habitat et les conséquences de son inscription sur la liste de la LEP, puis en les distribuant aux intervenants, aux communautés locales et aux organismes responsables d’attribuer des autorisations ou des permis pour des activités susceptibles d’avoir une incidence sur l’espèce. Pour réduire les possibilités de dommages dirigés ou fortuits, il faudra faire mieux connaître l’espèce, les menaces qui pèsent sur sa survie et les meilleures pratiques de gestion à appliquer pour éviter qu’elle subisse des dommages par l’entremise de fiches d’information et de clefs d’identification. Une telle information devrait accompagner tous les permis ou toutes les autorisations de pêche aux poissons-appâts dans les zones que fréquente vraisemblablement la tête carmin au Manitoba et devrait être prise en considération dans l’élaboration d’éventuelles lignes directrices sur la pêche aux poissons-appâts.

Tableau 4. Priorisation des stratégies d’éducation du public et de vulgarisation (E).

Priorité* Numéro de l’objectif Stratégie Étapes particulières Effets anticipés
Nécessaire 1, 3, 4 E1. Faire connaître davantage l’espèce au public Élaborer du matériel didactique sur la tête carmin, puis le distribuer aux intervenants, aux collectivités et aux organismes responsables du développement et de l’attribution de permis. Inclure de l’information sur l’identification de l’espèce et sur les amendes prévues dans la Loi sur les espèces en péril pour la capture de têtes carmin ou la destruction de leur habitat. Permettra d’améliorer la sensibilisation à la tête carmin et à son habitat, de favoriser la compréhension de l’espèce et la communication sur celle-ci, de réduire les captures fortuites et la destruction de l’habitat.
Nécessaire 3, 4 E2. Favoriser la participation des intervenants Solliciter la participation des intervenants aux activités de recherche et de surveillance et à d’autres initiatives de rétablissement de l’espèce. Permettra d’améliorer la sensibilisation à l’espèce et à son habitat et le soutien local à l’égard des initiatives de rétablissement.
Nécessaire 2, 3, 4 E3. Faciliter l’échange d’information Partager des données de recherche et de surveillance par l’entremise d’un entrepôt de données central. Permettra d’améliorer l’accessibilité et la sécurité des données.
Bénéfique 1, 4 E4. Décourager l’introduction d’espèces Accroître la sensibilisation du public et du gouvernement aux effets de l’introduction d’espèces. Permettra de réduire les dommages possibles aux populations de têtes carmin causés par l’introduction de prédateurs et de compétiteurs.

*Priorité : urgent, nécessaire, bénéfique.

E2 Favoriser activement la participation des intervenants aux efforts de rétablissement, y compris aux activités de recherche et de surveillance. En améliorant la sensibilisation et la participation aux activités de rétablissement, nous pourrons favoriser une attitude propice à l’intendance chez les intervenants et générer un soutien aux initiatives de rétablissement de l’espèce. Les efforts devront être axés sur l’intendance de l’habitat et, plus particulièrement, sur la gestion des habitats riverains. Le département de zoologie de l’université du Manitoba, qui mène depuis longtemps des échantillonnages scientifiques dans la rivière Whitemouth, est un bon exemple de la façon dont la participation des intervenants peut contribuer au programme de rétablissement de l’espèce. Là où cela est faisable et réalisable, ces programmes devront être soutenus et intégrés au programme de rétablissement global.

E3 Faciliter l’échange d’information entre chercheurs, intervenants et organismes responsable des pêches du Canada et des États-Unis au sujet des activités de recherche, de rétablissement et de gestion liées à la tête carmin. Une grande partie de l’aire de répartition de l’aire carminée est située aux États-Unis. Cela représente une occasion de collaboration et de coopération à l’égard de nombreuses initiatives de recherches, de rétablissement et de gestion. Toute information additionnelle recueillie sur l’espèce dans le cadre de ces initiatives augmentera notre capacité de gérer efficacement sa conservation ou son rétablissement.

E4 Décourager l’introduction d’espèces dans les écosystèmes, car cela peut gravement perturber la dynamique des espèces indigènes et conduire à la disparition du pays d’espèces qui ne parviennent pas à concurrencer efficacement les espèces introduites lorsque les ressources sont limitées. Comme les effets de l’introduction d’espèces sont souvent irréversibles, la prévention est souvent la seule option disponible. Pour prévenir l’introduction d’espèces, qu’elle soit délibérée ou non, il faudra soutenir la mise en place de programmes d’éducation visant à accroître la sensibilisation à cet enjeu.

5.5 Habitat essentiel

L’habitat essentiel tel que défini par la LEP est l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’espèces sauvages désignées. Sa désignation exige une compréhension fondamentale de la relation qui existe entre l’espèce et son environnement physique (habitat) et de la façon dont les changements dans les conditions ayant cours dans l’habitat peuvent affecter la survie de l’espèce. Pour l’instant, peu d’études ont examiné la biologie, le cycle biologique ou les exigences relatives à l’habitat de la tête carmin. En conséquence, on manque d’information sur l’endroit et le moment où a lieu la fraye, sur les lieux de croissance, d’alevinage et d’alimentation de la tête carmin, sur l’emplacement de ses sources de nourriture ainsi que sur l’époque et l’étendue des migrations, si elles ont lieu. On sait que les adultes fréquentent les seuils peu profonds de la rivière Whitemouth, là où les eaux sont claires et où le substrat, de gravier et de cailloux, est propre. Cependant, il est impossible de déterminer si ces types d’habitat sont essentiels – et lesquels le sont – à l’espèce. Des spécimens de tête carmin ont été prélevés dans un plus vaste éventail d’habitats, ailleurs dans le réseau hydrographique de la rivière Winnipeg. Dans le cadre des futurs efforts de désignation de l’habitat essentiel, il faudra se pencher sur ces lacunes documentaires pour tous les stades biologiques et toutes les saisons.

Nos connaissances actuelles de l’espèce ne nous permettent pas d’identifier l’habitat essentiel de la tête carmin. Néanmoins, il faudra éventuellement décrire et protéger cet habitat pour assurer la conservation de l’espèce. Un calendrier des études à réaliser pour identifier l’habitat essentiel est présenté au tableau 5. Nous avons déjà mis en relief, dans la section précédente, bon nombre de des études préalables, lesquelles incluent la résolution des incertitudes concernant la taxonomie de l’espèce, la description des caractéristiques du cycle biologique de l’espèce et les attributs biophysiques de son habitat et, enfin, la description, la localisation et l’établissement de l’inventaire des types d’habitats que fréquente actuellement la tête carmin.

Tableau 5. Calendrier des études requises pour identifier l’habitat essentiel de l’espèce.

Études requises Calendrier Commentaires
1. Résolution des incertitudes taxinomiques au sujet de l’espèce et d’autres ménés étroitement apparentés 2007-2010. Ces études ont été lancées et sont en cours. Il faudra orienter les efforts initiaux sur la population de la rivière Whitemouth où les poissons sont aisément accessibles, puis procéder à l’examen d’autres populations à des fins de comparaison. Les études devront se faire en collaboration avec des collègues de l’Ontario, du Minnesota et du Wisconsin. Les résultats de ces études permettront de déterminer le type et la portée des recherches nécessaires sur la biologie et l’habitat de l’espèce.
2. Description des caractéristiques du cycle biologique de l’espèce Il faudra caractériser les relations entre les étapes essentielles du cycle biologique de l’espèce, les activités clés et les caractéristiques de l’habitat.
3. Description des attributs biophysiques de l’habitat requis Il faudra décrire les divers types d’habitats en relation avec les milieux physique et biologique.
4. Identification, localisation et inventaire de l’habitat que fréquente l’espèce On peut amorcer ces études immédiatement, en même temps que les programmes de surveillance et de relevés.
5. Rationalisation de l’habitat essentiel 2010-2012 Il s’agit de l’étape finale du processus qui permet de déterminer quelle partie de l’habitat doit être considérée comme étant « essentielle ». Ce travail découle des résultats des études antérieures et pourrait inclure une modélisation de la viabilité des populations. Il faudra envisager le remplacement des estimations de l’abondance par des prises par unité d’effort (PUE).

Le calendrier des études prescrites est nécessairement un document de planification à long terme. Sa structure est hiérarchique étant donné que la collecte d’information sur l’habitat de l’espèce suppose la réalisation d’études préalables, dont celles nécessaires pour résoudre les incertitudes taxinomiques et recueillir de l’information sur le cycle biologique. Cependant, dans la réalité, l’information sur l’habitat peut et devrait être recueillie en même temps que l’information provenant des programmes de surveillance et des relevés de la population, dont certains menés de façon continue. Les détails des études prescrites seront présentés dans une série de plans d’action pour le rétablissement, le premier incluant plus précisément les quatre premières études qui couvrent une période de trois ans environ. Il faudra apporter des améliorations ou des corrections au calendrier des études requises sur une base continue et au moment de la publication de chaque plan d’action successif.

5.6 Effets sur des espèces non visées

Le présent programme de rétablissement peut avoir un effet positif sur d’autres espèces et leurs habitats, y compris la tête à taches rouges, la lamproie brune (Ichthyomyzon castaneus) et la lamproie du Nord (I. fossor) dans la rivière Whitemouth, ainsi que la lamproie argentée (I. unicuspis) et le ventre-pourri (Pimephales notatus), ailleurs dans le réseau hydrographique de la rivière Winnipeg, toutes des espèces qui sont peu communes au Manitoba (Stewart et Watkinson, 2004). La lamproie du Nord et la lamproie brune ont été désignées « espèces préoccupantes » par le COSEPAC, et leur situation est à l’étude http://www.cosewic.gc.ca/fra/sct2/sct2_4_f.cfm.Le programme peut également avoir une incidence sur les pêches aux poissons-appâts où des espèces de ménés font partie des prises admissibles. Si les têtes carmin devenaient plus abondantes ou si leur aire de répartition s’élargissait grâce aux mesures de protection prises, elles viendraient à tout le moins augmenter la diversité et la stabilité des communautés aquatiques affectées (K.W. Stewart, comm. pers., 2004). Une population plus diverse et plus abondante de poissons fourrages pourrait également accroître la productivité de certaines espèces importantes sur le plan économique.

Le présent programme de rétablissement recommande également l’examen des effets que peuvent avoir les programmes d’ensemencement actuels et proposés sur la tête carmin. La plupart des programmes d’ensemencement incluent des espèces non indigènes (voir 3.2.2), de sorte que leur suppression aurait sans doute un effet positif ou neutre sur l’environnement. Les effets sur des espèces de poissons introduites seraient pris en considération dans le processus de rationalisation.

5.7 Mesures complétées ou en cours de mise en œuvre

Des études génétiques (ADN) et morphométriques visant à confirmer l’identification des têtes carmin au Manitoba ont été amorcées par le MPO en 2002 (W. Franzin, MPO, Winnipeg, comm. pers., 2005). Ces études se poursuivent en même temps, d’une part, que les études sur le terrain visant à délimiter l’aire de répartition et l’abondance de la tête carmin au sud-est du Manitoba et dans des aires voisines de l’Ontario et, d’autre part, que les études morphométriques axées sur l’élaboration de clefs d’identification sur le terrain. Des études portant sur l’identification de l’habitat de la tête carmin dans la rivière Whitemouth sont en cours. Toutes ces études traitent de certains aspects des stratégies de recherche et de surveillance (voir R1 à R4) et établissent les assisses d’autres évaluations de l’habitat.

Les études que poursuit actuellement le Dr Chris Wilson du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (comm. pers., 2005) ont confirmé que les têtes carmin et les têtes roses sont des taxons distincts, tout comme le méné émeraude, selon les séquences d’ADN mitochondrial (ATPase 6 et 8) et nucléaire (ITS-1 de l’ARNr). Les recherches se poursuivent en vue d’identifier des différences de séquence entre les espèces qui peuvent être facilement détectées au moyen d’enzymes de restriction, ce qui permettrait un dépistage rapide (et peu coûteux) aux fins d’identification de l’espèce.          

Le Dr K.W. Stewart de l’université du Manitoba a recueilli un ensemble complet de données morphométriques à partir de spécimens représentatifs du Wisconsin, du Minnesota, de l’Ontario et du Manitoba ainsi que de ménés émeraudes du lac Winnipeg en tant que groupe étroitement apparenté, mais facilement distinguable. Les données seront analysées en utilisant diverses techniques multi-variables pour déterminer les caractères, ou les combinaisons de caractères, qui sont utiles pour séparer les différentes espèces prélevées. Des échantillons aveugles provenant de mêmes poissons individuellement identifiés ont été soumis à des analyses génétiques, ce qui a permis d’obtenir deux ensembles de données impartiaux pour fins de comparaison finale des données génétiques et morphométriques. Les résultats préliminaires semblent indiquer qu’il est possible de distinguer aisément les têtes carmin des ménés émeraudes au moyen de caractères morphologiques, mais qu’il n’est pas possible de distinguer aisément les têtes carmin des têtes roses sans détruire ou préserver des spécimens pour fins d’examen en laboratoire.

Pour faire mieux connaître l’espèce, un feuillet d’information intitulé « La tête carmin... une espèce en péril dans les provinces des Prairies » a été préparée et est accessible auprès du MPO. Cette publication est destinée à une diffusion générale. Elle décrit la répartition de l’espèce, le cycle biologique et les exigences en matière d’habitat, et présente les menaces potentielles pour sa survie.

5.8 Évaluation et rendement

L’Équipe de rétablissement de la tête carmin surveillera l’exécution du programme de rétablissement et de ses plans d’action connexes sur une base continue. L’Équipe sera responsable de passer en revue et d’évaluer l’exécution de tous les plans d’action et le rendement du programme de rétablissement dans l’atteinte du but et des objectifs indiqués. Elle se réunira annuellement pendant cinq ans pour évaluer le succès du programme et pour recommander tout changement d’orientation. Pendant la cinquième année, elle réexaminera le programme de rétablissement global pour déterminer :

Il faudra envisager l’adoption de mesures appropriées, y compris la modification ou la reformulation du programme, à ce moment-là. Les évaluations seront fondées sur la comparaison entre les mesures de rendement particulières et les objectifs de rétablissement énoncés. Si cela est possible, les études scientifiques seront également examinées par des pairs.

5.9 Élaboration d’un plan d’action

La mise en œuvre du Programme de rétablissement de la tête carmin commencera avec l’élaboration subséquente d’un plan d’action, qui sera terminé d’ici 2009. L’équipe de rétablissement actuelle élaborera ce plan d’action pour assurer la continuité du rétablissement et son efficacité. Ce plan d’action sera examiné tous les cinq ans ou selon les besoins, si de nouvelles données le justifient.

6. Consultations

Une liste des groupes ou des particuliers consultés pendant l’élaboration du présent programme de rétablissement est fournie aux annexes B et C. L’Équipe de rétablissement est extrêmement reconnaissante envers ces personnes pour leur examen et évaluation critiques du présent programme.

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