Faucon pèlerin des sous-espèce (pealei and anatum/tundrius) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Faucon pèlerin est une espèce presque cosmopolite qui niche en Eurasie, en Afrique, en Australie, en Amérique du Nord (figure 1) et en Amérique du Sud. Il est absent seulement en Antarctique, en Nouvelle-Zélande, en Islande et dans les îles du Pacifique oriental (White et al., 2002).

Le Faucon pèlerin anatum niche dans la portion intérieure de l’Alaska et dans tout le nord du Canada jusqu’au sud du Groenland, et dans toute l’Amérique du Nord continentale jusqu’au nord du Mexique, à l’exception des régions de la côte du Pacifique Nord-Ouest depuis l’État de Washington (White et al., 2002; voir également la répartition canadienne). Il niche peut-être également dans les régions côtières de l’État de Washington et de l’Oregon (Hayes et Buchanan, 2002). Le Faucon pèlerin anatum hiverne depuis le sud du Canada et les États-Unis (White et al., 2002) jusque dans le nord de l’Amérique du Sud. Le Faucon pèlerin tundrius niche en Alaska et dans tout le nord du Canada jusqu’au Groenland. Son aire de répartition chevauche celle du Faucon pèlerin anatum dans certaines régions situées au sud de la limite des arbres. Il hiverne depuis le nord du Mexique jusqu’au Chili et en Argentine. Le Faucon pèlerin pealei est confiné à la côte du Pacifique, où il niche depuis les îles Aléoutiennes et d’autres îles côtières de l’Alaska jusqu’en Oregon (Hayes et Buchanan, 2002). Certains individus sont des résidents la plupart des années. Toutefois, la plupart des individus se dispersent vers le sud pour passer l’hiver dans les régions côtières de l’État de Washington, de l’Oregon et de la Californie, plus rarement dans le nord du Mexique (Campbell et al., 1990; Hayes et Buchanan, 2002).

Figure 1. Aire de nidification du Faucon pèlerin en Amérique du Nord (carte : ©modifiée de Birds of North America Inc.). Le Faucon pèlerin hiverne normalement au sud de la ligne pointillée.

Figure 1. Aire de nidification du Faucon pèlerin en Amérique du Nord (carte : ©modifiée de Birds of North America Inc.). Le Faucon pèlerin hiverne normalement au sud de la ligne pointillée.

Aire de répartition canadienne

Le Faucon pèlerin anatum niche dans tous les territoires et provinces à l’exception de l’Île du Prince-Édouard, du Nunavut (Rowell, 2002) et de l’île de Terre-Neuve (J. Brazil, communication personnelle (comm. pers.), 2007). Il niche maintenant également le long de la côte sud-ouest de la Colombie-Britannique (portion sud-est de l’île de Vancouver, îles Gulf et vallée du Bas-Fraser) (Cooper et Beauchesne, 2004; Brown et al., 2007; figure 2).

L’aire de nidification du Faucon pèlerin tundrius s’étend depuis le versant nord du Yukon, les îles du Bas-Arctique et le Nunavut jusqu’à l’île de Baffin, la baie d’Hudson, l’Ungava et l’extrême-nord du Labrador (figure 1; White et Boyce, 1988). Il traverse le sud du Canada au cours de sa migration.

Le Faucon pèlerin pealei niche dans les îles de la Reine-Charlotte (AOU, 1957), l’île Triangle au large de l’extrémité nord de l’île de Vancouver (Kirk et Nelson, 1999), le long des côtes centre et nord de la Colombie-Britannique, dans les portions nord et ouest de l’île de Vancouver (Campbell et al., 1990; figures 1 et 2) et le long de la côte est de l’île de Vancouver, au moins jusqu’à l’île Gabriola vers le sud (Cooper, 2006). 

Les limites des aires de répartition des trois sous-espèces actuellement reconnues demeurent à préciser. Par exemple, le Faucon pèlerin pealei niche le long de la côte océanique de la Colombie-Britannique, incluant les côtes ouest et nord de l’île de Vancouver (Cooper et Beauchesne, 2004; Cooper, 2006). Les Faucons pèlerins qui ont établi des territoires de nidification (probablement au cours des années 1970) dans la portion sud-est de l’île de Vancouver et les îles Gulf étaient considérés jusqu’à tout récemment comme de la sous-espèce anatum (D. Doyle, comm. pers., 2004), mais une analyse génétique a révélé la présence de caractères des deux sous-espèces chez cette population (Brown et al., 2007). Des individus présentant un mélange de caractères morphologiques des sous-espèces anatum et tundrius ont également été observés en divers endroits du Labrador (J. Brazil, comm. pers., 2006).

La zone d’occurrence de la sous-espèce anatum couvre 7 millions de km², et celle de la sous-espèce tundrius, 2 millions de km², pour une zone d’occurrence combinée de 9 millions de km². La zone d’occurrence de la sous-espèce pealei s’établit à 47 000 km². Les estimations des zones d’occurrence des sous-espèces anatum et tundrius sont fondées sur une estimation du pourcentage de la masse terrestre du Canada (9,97 millions dekm²) occupé par les deux sous-espèces (incluant les régions à l’échelle desquelles la répartition des deux sous-espèces demeure inconnue). La zone d’occurrence estimée de la sous-espèce pealei correspond au produit de la superficie de la Colombie-Britannique (9,5 p. 100 de la masse terrestre du Canada) par la superficie estimée de la province (5 p. 100) habitée par la sous-espèce. Les sous-espèces anatum et tundrius occupent une forte proportion de la masse terrestre du Canada (> 90 p. 100), tandis que la sous-espèce pealei n’en occupe qu’environ 0,5 p. 100.

Figure 2. Aire de répartition du Faucon pèlerin pealei au Canada (Colombie-Britannique). Source de la carte : Cooper, 2006 (adaptée du site Web du SCF).

Figure 2. Aire de répartition du Faucon pèlerin pealei au Canada (Colombie-Britannique). Source de la carte : Cooper, 2006 (adaptée du site Web du SCF).

La zone d’occupation de la sous-espèce anatum est estimée à 252 500 km², et celle de la sous-espèce tundrius, à 24 000 km², pour une zone d’occupation combinée de 276 500 km². La zone d’occupation de la sous-espèce pealei est estimée à 8 500 km². La zone d’occupation de la sous-espèce anatum est égale au produit de la superficie moyenne estimée du domaine vital (500 km², White et al. [2002]) par le nombre de sites occupés (505) en 2005. La zone d’occupation de la sous-espèce tundrius est égale au produit de la superficie moyenne estimée du domaine vital (500 km²) par le nombre de sites occupés (48) en 2005. La zone d’occupation est toutefois largement supérieure à cette estimation, en particulier dans le cas de la sous-espèce tundrius, car de nombreux sites de nidification demeurent à découvrir. La zone d’occupation de la sous-espèce pealei est égale au produit de la superficie du domaine vital de 78 km² (calculée à partir d’un rayon de quête de nourriture de 5 km mentionné par Nelson, 1990) par le nombre de sites occupés (109) en 2005.

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