Bouleau flexible (Betula lenta) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 11

Importance de l'espèce

La seule population canadienne du bouleau flexible est probablement un prolongement de la zone où l’espèce est plus abondante, plus à l’est, dans l’État de New York. L’espèce pourrait bien avoir été plus répandue dans la péninsule du Niagara avant que les terres n’y soient déboisées pour l’agriculture et les établissements humains. Toutefois, comme elle est absente d’autres milieux propices protégés, comme la vallée Niagara, il se pourrait que cette population ait toujours été isolée.

Il est possible que les premiers colons soient arrivés avec des spécimens de l’espèce et les aient plantés, ou encore que des membres des Premières nations en aient ramené de l’autre côté de la rivière Niagara. Il n’en reste pas moins que la population se trouve sur un versant naturel, non loin des populations naturelles de l’État de New York; de plus, un arbre de 95 cm de dhp (maintenant disparu) a déjà été observé, ce qui laisse supposer qu’il avait probablement atteint un âge considérable, sans doute supérieur à 200 ans (selon le taux de croissance des arbres encore sur pied). De 1976 (diamètre de 92 cm selon le tableau des arbres d’honneur, Association forestière de l’Ontario, 2005) à 1984 (95 cm), sa croissance radiale a été de 0,1875 cm par année, ce qui, par extrapolation, lui conférerait l’âge de 253 ans. Or, les taux de croissance radiale de trois arbres de l’État de New York, chez lesquels des carottes avaient été extraites, variaient de 0,12 à 0,16 cm par année, soit un taux légèrement inférieur à celui utilisé dans les calculs ci-dessus, de sorte que cette estimation semble raisonnable et probablement même prudente.

Les premiers colons extrayaient des rameaux du bouleau flexible de l’essence de wintergreen, qu’ils s’appliquaient sur la peau pour soulager les douleurs musculaires; l’écorce a des propriétés astringentes et servait à traiter les blessures (de nombreux sites Web fournissent de l’information sur ces vertus médicinales (voir entre autres Holisticonline, 2005). Les Autochtones avaient de nombreux usages pour cette espèce et utilisaient les feuilles, les rameaux et l’écorce à diverses fins thérapeutiques. Les fibres de l’écorce étaient employées pour la construction d’habitations et de canots; l’écorce servait aussi à confectionner des récipients; lors des enterrements, on en plaçait sur le cercueil à des fins rituelles (Moerman, consulté en octobre 2004).

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