Tortue luth (Dermochelys coriacea) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

IMPORTANCE DE L'ESPÈCE

La tortue luth est en voie de disparition à l'échelle mondiale et, d'après une modélisation récente de sa population, au rythme actuel de son déclin, elle pourrait avoir disparu d'ici seulement 18 ans (Spotila et al., 1996). Au cours de la dernière décennie, plusieurs populations nicheuses ont en effet connu de sévères déclins (p. ex. au Mexique, Sarti et al., 1996). La population du Pacifique fait même face à une extinction imminente (Spotila et al., 2000). De leur côté, les populations nicheuses de l'Atlantique semblent plus stables; vu l'absence de données démographiques pertinentes, on ne peut toutefois dégager de tendances avec un quelconque degré de confiance. Par exemple on ne connaît pas l'âge de la maturité et la durée de vie reproductrice des membres de cette population, et on ne connaît pas l'habitat des juvéniles.

La tortue luth entreprend de très longues migrations qui l'amènent dans les eaux et les zones de pêches de nombreux pays. La conservation de l'espèce soulève donc un défi particulier et nécessite, de toute évidence, une coopération internationale.

La tortue luth est l'une des deux seules espèces de tortues marines que l'on rencontre régulièrement dans les eaux canadiennes (l'autre est le Caretta caretta). À part les pêcheurs commerciaux, peu de Canadiens ont l'occasion de les observer dans le milieu marin. C'est pourquoi on connaît peu cette tortue hors de la communauté des pêcheurs de l'Atlantique canadien. Il importe de prendre acte du fait que, malgré la bonne connaissance qu'ils peuvent avoir de la tortue luth, les pêcheurs et les autres résidants des collectivités côtières ignorent en général que l'espèce est en voie disparition et en déclin rapide. Jusqu'à tout récemment, très peu de gens étaient conscients de l'importance de signaler les observations de ces tortues (James, 2000).

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