Cisco à museau court (Coregonus reighardi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l'espèce

Nom et classification

Règne :

Animal

Phylum :

Cordés

Classe :

Actinoptérygiens

Ordre :

Salmoniformes

Famille :

Salmonidés

Sous-famille

Corégoninés

Genre et espèce :

Coregonus reighardi (Koelz)

Nom commun français :

Cisco à museau court (Scott et Crossman, 1998)

Nom commun anglais :

Shortnose cisco (Nelson et al., 2004)

La première description du cisco à museau court (Coregonus reighardi Koelz) a été faite à partir de spécimens des lacs Huron, Michigan, Nipigon, Ontario et Supérieur (Koelz, 1929). On a déterminé récemment qu’une forme de cette espèce décrite par Koelz (1929) à partir de spécimens des lacs Nipigon et Supérieur, le C. reighardi dymondi, constituait en fait un synonyme du cisco à mâchoires égales (C. zenithicus) (Todd et Smith, 1980). Le cisco à museau court comptait parmi les dix espèces de ciscos du Canada (Scott et Crossman, 1998), les sept espèces de ciscos des Grands Lacs (Cudmore-Vokey et Crossman, 2000) et les six espèces de ciscos considérées comme un groupe de semi-espèces (ou espèces naissantes) étroitement apparentées endémiques des Grands Lacs (Koelz, 1929). Ces chiffres excluent le cisco à grande bouche (C. alpenae), décrit par Koelz (1929) et inclus dans Scott et Crossman (1998), du fait qu’il s’agit d’un synonyme du cisco à mâchoires égales (C. zenithicus) selon Todd et al. (1981). Deux des six espèces valides, le C. nigripinnis et le C. zenithicus, considérées à l’origine comme endémiques des Grands Lacs par Koelz (1929), pourraient être présentes à l’extérieur du bassin des Grands Lacs (Lee et al., 1980; Mandrak et Crossman, 1992).

Webb et Todd (1995) ont formulé l’hypothèse que les populations de ciscos à museau court de chacun des Grands Lacs ne partageraient pas nécessairement un ancêtre commun récent, et que chacune constituerait une entité distincte sur le plan évolutionnaire. Les auteurs ne présentent toutefois aucune donnée étayant ou infirmant cette hypothèse.

Des recherches sur le cisco à mâchoires égales (C. zenithicus), que l’on croyait à l’origine endémique des Grands Lacs, ont révélé que les individus des Grands Lacs et de l’intérieur des terres étaient génétiquement indistinguables du cisco de lac (C. artedii); toutefois, le cisco à mâchoires égales est encore considéré comme une espèce valide (Todd et al., 1981; Turgeon et al., 1999; Turgeon et Bernatchez, 2003). Cela pourrait indiquer qu’une partie ou l’ensemble des espèces de ciscos endémiques serait en fait des écomorphotypes du cisco de lac (C. artedii), plutôt que des espèces valides. Si, à l’avenir, cette parenté était démontrée dans le cas du cisco à museau court, l’espèce serait encore considérée comme une unité évolutionnaire significative (UES) ou, à tout le moins, un morphotype unique. À ce jour, aucune révision taxinomique des ciscos endémiques n’a été entreprise; par conséquent, les espèces endémiques devraient être considérées comme valides.

Description

Le cisco à museau court appartient à la famille des Salmonidés et à la sous-famille des Corégoninés (Nelson et al., 2004; figure 1). Il se caractérise par une petite tête (20 p. 100 à 23 p. 100 de la longueur totale), de petits yeux (22,2 p. 100 à 26,4 p. 100 de la longueur de la tête), un museau court (tronqué lorsque vu de profil à cause de la position quasi verticale des prémaxillaires), une petite bouche terminale, l’insertion de la mâchoire inférieure dans la mâchoire supérieure et un nombre de branchicténies variant de 32 à 42 (Scott et Crossman, 1998). Les mâles matures et au moins quelques femelles portent des tubercules nuptiaux (Scott et Crossman, 1998). Le cisco à museau court se distingue des autres espèces de ciscos des Grands Lacs par la pigmentation foncée de son museau (prémaxillaires, maxillaires et mâchoire inférieure) (Scott et Crossman, 1998).

Figure 1. Le cisco à museau court, Coregonus reighardi. Illustration tirée de Koelz (1929).

Figure 1. Le cisco à museau court, Coregonus reighardi. Illustration tirée de Koelz (1929).

Unités désignables

Toutes les populations canadiennes occupent l’écozone des Grands Lacs et de l’ouest du Saint-Laurent, selon la classification des écozones d’eau douce adoptée par le COSEPAC (COSEPAC, 2003). Compte tenu de l’absence de l’espèce dans le lac Érié, la population du lac Ontario était probablement distincte des populations des Grands Lacs d’amont. La structure des populations de ciscos à museau court des lacs Huron et Michigan est inconnue.

Détails de la page

Date de modification :