Cisco à museau court (Coregonus reighardi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

L’âge maximum connu du cisco à museau court est de 11 ans pour les femelles et de 9 ans pour les mâles (Webb et Todd, 1995). La longueur et le poids maximums mesurés sont respectivement de 265 mm (longueur totale) et de 420 g (Scott et Crossman, 1998).

Reproduction

Le cisco à museau court était la seule espèce connue de cisco frayant au printemps dans les lacs Huron, Michigan et Ontario (Webb et Todd, 1995). La période de fraye s’étendait d’avril à juin dans les lacs Huron et Michigan (Koelz, 1929; Jobes, 1943; Scott et Crossman, 1998) et d’avril à mai dans le lac Ontario (Pritchard, 1931). La fraye s’effectuait à une profondeur de 52 à 146 m dans le lac Michigan (Jobes, 1943) et principalement à 73 m dans le lac Ontario (Pritchard, 1931). On ignore à quelle profondeur avait lieu la fraye dans le lac Huron (Scott et Crossman, 1998). Dans le lac Michigan, l’espèce atteignait la maturité vers l’âge de deux à trois ans (Hile et Deason, 1947).   

Survie

L’âge maximum connu du cisco à museau court est de 11 ans pour les femelles et de 9 ans pour les mâles (Webb et Todd, 1995). L’espèce atteint la maturité sexuelle vers deux à trois ans (Hile et Deason, 1947), mais on ignore l’âge de la sénescence sexuelle; on peut estimer que l’âge moyen des individus reproducteurs est d’environ cinq ans.

Physiologie

Inconnue.

Déplacements et dispersion

L’asymétrie du ratio des sexes et les différentes profondeurs auxquelles on a capturé des individus hors de la saison de la fraye indiquent que le cisco à museau court effectuait probablement une migration de frai vers des eaux plus profondes (Webb et Todd, 1995).

Alimentation et relations interspécifiques

Les proies de l’espèce dans les lacs Huron et Ontario étaient principalement les crustacés d’eau douce Mysis relicta et Diporeia hoyi (Koelz, 1929; Pritchard, 1931). Compte tenu de sa prédilection pour les eaux profondes, le cisco à museau court avait probablement peu d’interactions avec d’autres espèces de poissons, sauf dans la partie la moins profonde de son habitat. Il était probablement une proie pour la lotte (Lota lota) et des formes d’eau profonde du touladi (Salvelinus namaycush). L’augmentation périodique du nombre de touladis dans les Grands Lacs s’accompagnait probablement d’une intensification de la prédation des ciscos d’eau profonde (Christie, 1973; Selgeby et al., 1994). Le cisco à museau court était probablement en compétition avec le grand corégone (Coregonus clupeaformis), le chabot de profondeur (Myoxocephalus thompsoni) et d’autres ciscos d’eau profonde pour les proies benthiques. Les populations restantes de ciscos à museau court auraient subi les impacts de la compétition ou de la prédation par certaines espèces de poissons introduites dans les lacs Huron, Michigan et Ontario (Smith, 1964; Christie, 1973; Todd et Stedman, 1989; Todd et Smith, 1992). Étant donné que le cisco à museau court pouvait se trouver à relativement faible profondeur (parfois < 40 m), il est possible qu’il ait interagi avec des poissons pélagiques introduits comme la lamproie (Petromyzon marinus), le gaspareau (Alosa pseudoharengus) et l’éperlan (Osmerus mordax). Le déclin du touladi dans les lacs Huron et Ontario pourrait avoir incité la lamproie à se rabattre sur les ciscos d’eau profonde et d’autres espèces (Christie, 1973). Smith (1995) a observé que le déclin des ciscos d’eau profonde du lac Ontario coïncide avec la prolifération du gaspareau. Cet auteur a attribué ce déclin à la compétition pour le plancton ou à la prédation des ciscos à l’état larvaire. Cependant, le déclin des ciscos d’eau profonde dans le lac Supérieur avant la colonisation du lac par la lamproie, le gaspareau et l’éperlan (Lawrie et Rahrer, 1973) laisse croire que ces espèces introduites n’auraient pas eu d’impact important sur les ciscos d’eau profonde, y compris le cisco à museau court, dans les Grands Lacs.

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