Cisco à nageoires noires (Coregonous nigripinnis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Biologie

Généralités

On dispose de peu d’information sur la biologie du cisco à nageoires noires dans les eaux canadiennes. Les longueurs standard des adultes rapportées dans les Grands Lacs varient entre 230 et 370 mm (Clarke et Todd, 1980). McAllister et al. (1985) rapportent une longueur maximum de 510 mm. Dymond (1926) décrit un spécimen du lac Nipigon d’une longueur 388 mm. Dans un petit échantillon de ciscos à nageoires noires (n=4) recueilli dans la rivière Ogoki en octobre 2004, deux mâles avaient une longueur standard de 431 et 465 mm et elle était de 485 et 499 mm chez deux femelles. Le poids total était de 660 et de 1 090 g pour les mâles et de 1 060 et 1 110 g pour les femelles (D. Stanley, comm. pers., 2005).


Reproduction

On sait peu de choses sur la reproduction du cisco à nageoires noires. L’âge auquel il devient mature, sa fréquence de reproduction, sa fécondité, les premiers stades de son cycle vital, le ratio âge-sexe et la structure de sa population sont inconnus ou méconnus. L’information recueillie par Koelz (1929) dans les Grands Lacs suggère que l’espèce y frayait entre octobre et janvier. Scott et Crossman (1973) avancent que le frai avait lieu entre novembre et janvier dans les Grands Lacs, peut-être sur fond argileux.

On rapporte que le cisco à nageoires noires, dans le nord-ouest de l’Ontario, était associé au cisco de lac durant une migration de frai automnale dans la rivière Little Jackfish et dans le lac Crescent (UMA, 1987). L’apparente similitude dans l’emplacement et la périodicité du frai dans cette région pourrait expliquer pourquoi on y trouve plusieurs formes intermédiaires entre ces deux espèces.


Survie

Il n’y a aucune information liée à la survie, au taux de croissance ou à la structure de la population de cette espèce. Le potentiel de croissance d’une population vestige dans les Grands Lacs (si une telle population existe), de la population du lac Nipigon et de toute autre population des lacs ou des rivières intérieurs est inconnu. Scott et Crossman (1973) indiquent que les données sur l’âge auquel l’espèce C. artedii devient mature sexuellement, entre autres, pourraient aider à situer l’âge auquel le C. nigripinnis le devient, entre autres également. Ces données laissent présumer que les mâles atteignent leur maturité sexuelle à 4 ou 5 ans et les femelles, à 5 ans, et vivent tout au plus 11 ans. En se fondant sur ces renseignements, la durée de vie d’une génération serait de 7,5 ans.


Physiologie

Aucune information sur la physiologie du cisco à nageoires noires n’a été trouvée dans le cadre de la préparation de cette mise à jour du rapport de situation.


Déplacements et dispersion

Il existe quelques renseignements sur les déplacements et la dispersion de l’espèce pour le frai ou les migrations saisonnières. Les frayères ne sont pas décrites dans la documentation scientifique; par contre, la présence de spécimens matures recueillis dans le bas de la rivière Little Jackfish en octobre (UMA, 1987) suggère que les ciscos à nageoires noires pourraient migrer du lac Nipigon vers cette rivière pour frayer.

Dymond (1926) avance que la différence dans la distribution par profondeur du cisco à nageoires noires dans le lac Nipigon pourrait s’expliquer par des déplacements saisonniers vers des eaux moins profondes durant l’été. Il n’existe aucune information sur les aires de reproduction ou d’hivernage.


Alimentation et relations interspécifiques

Koelz (1929) rapporte que le cisco à nageoires noires se nourrissait presque exclusivement de mysis (Mysis relicta). L’estomac de quelques individus capturés au large de la côte du Michigan du lac Huron et dans la baie Georgienne (en 1917 et en 1919, respectivement) contenait principalement des mysis et des fragments de plantes, ainsi que des restes d’insectes et des écailles de poisson en petite quantité. Tous les individus examinés ont été capturés à des profondeurs de plus de 110 m. Mis à part ces observations, les habitudes alimentaires de l’espèce sont inconnues.

En tant que proie, on croit que le cisco à nageoires noires, comme d’autres espèces de ciscos, constituait la principale source d’alimentation du touladi (Salvelinus namaycush) dans les Grands Lacs et le lac Nipigon, jusqu’aux années 1950 à tout le moins (Scott et Crossman, 1973). Moffett (1957) a également signalé que, dans les Grands Lacs, la grande lamproie marine (Petromyzon marinus) chassait le cisco à nageoires noires.


Comportement et adaptabilité

Aucune information sur le comportement du cisco à nageoires noires n’a été trouvée dans le cadre de la préparation du présent rapport de situation, notamment en ce qui concerne sa capacité à composer avec les perturbations humaines. Cela est difficile à évaluer puisque ces perturbations, du moins les perturbations documentées, ont été de nature extrêmement sévère. L’exploitation intensive des ciscos de profondeur, y compris le cisco à nageoires noires, par les pêcheries commerciales entre le début des années 1900 et les années 1950 a été l’une des causes du grave déclin des populations des Grands Lacs (Smith, 1964; Berst et Spangler, 1972; Christie, 1972; Lawrie et Rahrer, 1972).

De même, il n’existe aucune information sur la capacité du cisco à nageoires noires à s’adapter aux changements ou à la dégradation de son milieu (p. ex. changements de la température de l’eau, fluctuations du niveau de l’eau et décharges industrielles dans l’eau).

 

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