Grenouille à pattes rouge (Rana aurora) sommaire du statut de l'espèce du COSEPAC : chapitre 5

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition de la grenouille du Nord à pattes rouges s’étend depuis le sud-ouest de la Colombie-Britannique jusqu’au nord-ouest de la Californie (figure 2). L’espèce est présente partout dans l’ouest des États de Washington et de l’Oregon, à l’ouest des monts Cascades, jusqu’à la côte du Pacifique. Dans le nord-ouest de la Californie, la grenouille du Nord à pattes rouges laisse place au R. a. draytonii, dont l’aire de répartition s’étend vers le sud jusqu’à la Basse-Californie, au Mexique. Une population isolée existe dans le sud-est de l’Alaska conséquemment à une récente introduction (K. MacAllister, comm. pers.). Une population dans les îles de la Reine-Charlotte a aussi probablement été introduite (voir plus loin). La majeure partie de l’aire de répartition mondiale de la grenouille à pattes rouges se trouve aux États-Unis, tandis que le quart de l’aire se trouve au Canada.

 

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la grenouille à pattes rouges habite le sud-ouest de la Colombie-Britannique; elle est présente dans l’ensemble de l’île de Vancouver, dans plusieurs îles du détroit de Georgia et sur les terres continentales adjacentes (figure 3). Les populations de ces régions sont isolées géographiquement les unes des autres par des bras de mer. C’est dans le détroit de Johnstone (en passant par les îles) que la distance séparant l’île de Vancouver et le continent est la plus courte (moins d’un kilomètre). La partie continentale de l’aire de répartition canadienne est contiguë à l’aire de répartition de l’espèce dans l’État de Washington.

Plus de la moitié de l’aire de répartition canadienne de l’espèce se trouve dans l’île de Vancouver. Sur le continent, l’espèce est présente de la vallée du cours inférieur du fleuve Fraser jusqu’aux environs de Hope, vers l’est, et le long de la côte jusqu’à l’île Bramham, près du cap Caution, vers le nord. Dans le nord, des mentions isolées ont été signalées près de Kitimat sur la côte centrale (RBCM, nos 1199 et 12000). Les spécimens en question n’ont pu être retracés, et il est probable qu’ils aient été confondus avec la grenouille maculée de Columbia, qui vit dans la région. Dans le sud-ouest, une autre observation faite dans le parc Manning (RBCM, nos 816 et 817) était probablement aussi une grenouille maculée de Columbia; malheureusement, ces spécimens n’ont pas pu être non plus retracés.

Figure 2 : Aire de répartition nord-américaine de la grenouille du Nord à pattes rouges

Figure 2.    Aire de répartition nord-américaine de la grenouille du Nord à pattes rouges.

L’aire de répartition aux États-Unis est basée sur les cartes fournies par R. Nauman et K. MacAllister; l’aire de répartition en Colombie-Britannique est fondée sur la figure 3.

Seules quelques occurrences ont été signalées le long de la côte continentale au nord de Vancouver. La mention la plus septentrionale (exclusion faite de Kitimat) provient de l’île Bramham, où des étudiants de la Coastal Ecosystem Foundation ont mené des recherches sur l’écologie de la grenouille à pattes rouges à la fin des années 1990 (W. Meggill, comm. pers.). Aucun spécimen de musée n’est associé à cette mention. Trois spécimens de musée proviennent du nord de Powell River (de la région de Kingcome et de Loughborough Inlet, près de Powell River; CMC, nos 1879 et 1886A, B). L’identification de ces spécimens a été confirmée (en septembre 2003, par Francis Cook, chercheur émérite, Musée canadien de la nature). Les inhospitalières forêts côtières au nord de Powell River et le long de la côte centrale n’ont pas fait l’objet de relevés systématiques d’amphibiens, et les limites de l’aire de répartition de l’espèce sur le continent demeurent inconnues.

Figure 3 : Occurrences connues de la grenouille à pattes rouges en Colombie-Britannique, de 1887 à 2003

Figure 3.  Occurrences connues de la grenouille à pattes rouges en Colombie-Britannique, de 1887 à 2003.

Les symboles ouverts indiquent des emplacements approximatifs.

En 2001, on a signalé la présence de grenouilles à pattes rouges dans les îles de la Reine-Charlotte (Haida Gwaii) (Ovaska et al., 2002). L’espèce a été observée à dix emplacements aux environs de Port Clements, dans l’île Graham, autant dans des secteurs habités qu’éloignés. Il est possible que cette population soit le résultat d’une introduction d’origine humaine, semblable à l’introduction délibérée de rainettes du Pacifique (Pseudacris regilla), qui sont aujourd’hui répandues dans l’archipel (Reimchen, 1991). Cependant, on ne peut écarter sans des recherches plus approfondies la possibilité que la grenouille à pattes rouges soit une espèce indigène qu’on a négligé de signaler dans le passé.

Les relevés sur la répartition de la grenouille à pattes rouges réalisés dès 1998, soit après la rédaction du rapport de situation du COSEPAC par Waye (1999), ont tous été menés à l’intérieur de l’aire de répartition canadienne connue de l’espèce dans l’île de Vancouver et les basses-terres continentales (figure 3).

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