Lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

Lachnanthe de Caroline Lachnanthes caroliniana

Photographie d’une lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) en fleurs.

Préoccupante – 2009

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 38 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Sous Presse. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliana) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 18 p.

Keddy, C. 1994. Rapport du COSEPAC sur la situation sur la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliana) au Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. Pages  1–18.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Sean Blaney et Tyler Smith qui ont rédigé le rapport de situation sur la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) au Canada en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident du Sous–comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Redroot Lachnanthes caroliniana in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Lachnanthe de Caroline -- Fournie par Nova Scotia Museum of Natural History.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/64–2010F–PDF
ISBN  978–1–100–94003–8

COSEPAC – Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Novembre 2009

Nom commun
Lachnanthe de Caroline

Nom scientifique
Lachnanthes caroliniana

Statut
Préoccupante

Justification de la désignation
Une espèce très isolée de la plaine côtière de l’Atlantique qui, au Canada, est principalement restreinte à deux vastes populations liées occupant des rivages lacustres dans le sud de la Nouvelle Écosse. De nouveaux relevés exhaustifs et d’autres données indiquent que le risque de disparition de cette espèce est moindre qu’on le croyait. La qualité de son habitat riverain a fait l’objet d’une perte et d’une diminution lentes mais constantes en raison du développement résidentiel et de chalets pendant 30 à 40 ans. Ces pertes continueront sans doute dans un avenir prévisible avec le nouveau développement et l’intensification du développement existant. Malgré cela, la proportion de l’habitat actuellement altéré par le développement est encore faible, et la répartition étendue de l’espèce à l’échelle locale ainsi que sa reproduction asexuée atténuent la menace de sa disparition à court terme.

Répartition
Nouvelle Écosse

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1994. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2009.

COSEPAC – Résumé

Lachnanthe de Caroline Lachnanthes caroliniana

Information sur l’espèce

La lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) est une herbacée monocotylédone vivace de la famille des Haemodoracées. Elle tire son nom anglais de son rhizome orange–rouge vif, habituellement visible à la surface du sol ou juste en dessous, et de sa sève rouge. La lachnanthe de Caroline forme une tige dressée non ramifiée, haute de 15 à 40 cm (elle atteint plus de 100 cm dans le sud de son aire de répartition); la jeune plante est blanche et laineuse, puis elle devient fauve et tomenteuse avec l’âge. La plupart des feuilles sont basales et ont une forme et une disposition semblables à celles des iris. Ses fleurs sont regroupées en inflorescences serrées à sommet plat et portent six tépales jaune terne semblables à des pétales. D’après les plus récents travaux taxinomiques sur la lachnanthe de Caroline, elle est la seule espèce du genre Lachnanthes et le seul membre canadien et nord–américain de sa famille surtout tropicale. Malgré les divers synonymes qui ont désigné la lachnanthe de Caroline, son rang taxinomique et son statut d’espèce distincte n’ont jamais été remis en question.

Répartition

La lachnanthe de Caroline est relativement commune à moins d’environ 120 km de la côte atlantique, depuis l’est de la Louisiane jusqu’en Caroline du Nord, ainsi que dans le sud du New Jersey. Elle est rare ailleurs où elle est présente, soit de la Virginie jusqu’à Long Island (État de New York) et en Nouvelle–Écosse. Au Canada, on ne la connaît que sur les rives de 8 lacs liés entre eux dans le sud de la Nouvelle–Écosse. Sa zone d’occurrence couvre 117 km², mais l’espèce n’occupe que 1,24 km² d’habitat réel.

Habitat

La lachnanthe de Caroline occupe des habitats humides, acides et pauvres en éléments nutritifs, principalement sur le rivage périodiquement inondé de lacs et d’étangs dans le nord de son aire de répartition. Dans le sud de son aire de répartition, on la trouve aussi dans des dépressions humides dans des pinèdes et savanes mésiques, où elle occupe souvent des zones perturbées par l’humain comme des sentiers, des ornières et des fossés. En Nouvelle–Écosse, on la trouve sur des rivages de blocs, de galets, de gravier, de sable ou de tourbe où l’inondation saisonnière, l’action des vagues et l’érosion par la glace limitent l’établissement d’espèces plus compétitives. La lachnanthe de Caroline a tendance à être plus abondante sur les rives face au vent dominant (face au sud et à l’ouest) où l’action des vagues et l’érosion par la glace sont les plus fortes. Bien qu’elle puisse croître dans les endroits qui restent couverts toute l’année par une faible profondeur d’eau la plupart des années, elle fleurit principalement dans la partie la plus terrestre de sa répartition riveraine.

Taille et tendances des populations

Les estimations de la population canadienne de lachnanthes de Caroline pourraient varier considérablement selon le pourcentage d’individus infertiles, qui représentent environ 99,9 % de la population totale, et sont considérés comme suffisamment matures pour pouvoir se reproduire à la fois de façon asexuée et sexuée. Les tailles relatives des individus fertiles et infertiles laissent croire qu’une partie des individus infertiles sont matures. En 2007, on a estimé que les 2 populations canadiennes comptaient au total quelque 675 000 à 750 000 individus, dont 1 000 à 1 100 individus fertiles. Toutefois, peut–être un peu plus de 80 % (~  540 000 à 600 000) de tous les individus seraient suffisamment matures pour pouvoir se reproduire de façon sexuée et asexuée. On ne peut évaluer directement les tendances de la population, mais selon les tendances en matière d’habitat, les populations déclineraient lentement et constamment depuis 3 générations (15 ans) en raison de l’exploitation résidentielle, qui se poursuivra sans doute dans un avenir prévisible. Les pertes antérieures et les pertes futures à court terme ne dépasseraient probablement pas 30 % de la population totale.

Facteurs limitatifs et menaces

L’exploitation résidentielle riveraine constitue la principale menace anthropique. Environ 95 % des 690 bâtiments sur le rivage des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline ont été construits dans les 40 dernières années. La lachnanthe de Caroline est sans doute présente sur des centaines de propriétés sur lesquelles sont construites des résidences principales ou secondaires, dont le nombre augmente chaque année. Lorsqu’on construit dans l’habitat occupé par la lachnanthe de Caroline, il y a le plus souvent une certaine perte d’habitat et de population, mais pas une perte totale. À l’heure actuelle, pas plus de 6 % du rivage des lacs abritant la lachnanthe de Caroline a été construit, mais environ 89 % appartient à des propriétaires privés. Il est peu probable que l’exploitation résidentielle riveraine élimine entièrement l’espèce, mais on peut prévoir qu’elle continuera de subir des pertes en raison de la poursuite de cette exploitation.

Comme environ 99,9 % des individus sont infertiles, le faible taux de floraison et de production de graines, qui diffère de celui observé dans le sud de l’aire de répartition, pourrait être un facteur limitatif naturel. Ce phénomène ne semble pas limiter la persistance de l’espèce aux sites connus, mais il pourrait expliquer l’aire de répartition restreinte en Nouvelle–Écosse et le fait que l’espèce n’occupe pas de grandes superficies d’habitat apparemment propice près des populations connues et plus au sud en Nouvelle–Écosse.

Importance de l’espèce

La lachnanthe de Caroline est intéressante du point de vue biogéographique, se démarquant des nombreuses autres plantes à répartition disjointe de la plaine côtière de l’Atlantique, car elle est surtout présente dans le sud de son aire de répartition au États–Unis. Étant très isolée à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, la population canadienne pourrait être importante pour la diversité génétique de l’espèce. Des peuples autochtones, notamment les Mi’kmaq de la Nouvelle–Écosse, se servaient de la plante comme colorant et comme médicament. On a montré que des extraits de lachnanthe de Caroline ont un effet phototoxique sur des microorganismes. Les caractéristiques biochimiques inhabituelles de la lachnanthe de Caroline ont été étudiées, et de futurs travaux pourraient révéler des propriétés utiles présentant une valeur économique. On a aussi remarqué que la lachnanthe de Caroline constitue une source de nourriture pour les oiseaux aquatiques, mais probablement pas au Canada puisqu’elle y est rare.

Protection actuelle

La lachnanthe de Caroline est rare dans 10 des 17 provinces et États (américains) où elle est présente, et elle est désignée espèce en péril dans sept de ces territoires. Elle a été désignée espèce menacée par le COSEPAC en mai 2000 et est protégée à titre d’espèce menacée par la Loi sur les espèces en péril du gouvernement du Canada et la Endangered Species Act de la Nouvelle–Écosse. La modification de son habitat riverain est règlementée par la province, mais l’ignorance du public et la non–conformité à cet égard, ainsi que le manque de ressources gouvernementales pour faire appliquer la loi, limitent la protection réelle qu’offre la réglementation.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI ) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC .

Rapport de situation du COSEPAC sur la Lachnanthe de Caroline Lachnanthes caroliniana au Canada – 2009

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Lachnanthes caroliniana (Lam.) Dandy
Synonymes : 

  • Lachnanthes tinctoria (Walter ex J. F. Gmel.) Elliott
  • Dilatris caroliniana Lam.
  • Gyrotheca tinctoria (Walter ex J.F. Gmel.) Salisb.
  • Heritiera tinctorum Walter ex J.F. Gmel.

Nom commun français : Lachnanthe de Caroline
Nom commun anglais : Redroot
Famille : Haemodoracée
Grand groupe végétal : Monocotylédones

La lachnanthe de Caroline est la seule espèce du genre Lachnanthes Lam, qui appartient à la petite famille des Haemodoracées constituée d’environ 107 espèces (Hopper et al., 1999; Robertson, 2002). Cette famille regroupe des herbacées à rhizome, vivaces pour la plupart, qui ont souvent une sève rouge ou orange. La famille a une vaste répartition : on en trouve des espèces en Amérique du Nord, en Amérique du Sud tropicale, en Afrique méridionale, en Nouvelle–Guinée et en Australie (Robertson, 2002). L’Australie abrite le plus grand nombre d’espèces de cette famille, soit 87 (Hopper et al., 1999).

Le genre Lachnanthes est le seul de la famille des Haemodoracées qui est présent en Amérique du Nord, bien que de nombreuses flores rangent le genre Lophiola Ker Gawler parmi les Haemodoracées (p. ex. Gleason et Cronquist, 1991; Zinck, 1998; Robertson, 2002). Le genre Lophiola est monotypique et largement sympatrique du genre Lachnanthes, et les deux croissent dans des habitats semblables. Selon des études récentes, le genre Lophiola devrait être rangé dans une autre famille (Robertson, 2003), peut–être celle des Narthéciacées (Hopper et al., 1999). Le genre Lachnanthes est le plus étroitement apparenté au genre Dilatris Berg  présent en Afrique du Sud et au genre Haemodorum Sm. présent en Océanie (Hopper et al., 1999).

Malgré les divers synonymes qui ont désigné le Lachnanthes caroliniana, son rang taxinomique et son statut d’espèce distincte n’ont jamais été remis en question. Le nom de genre fait référence à l’aspect laineux de ses fleurs (Fernald, 1950), tandis que l’épithète spécifique est liée à sa répartition dans l’est de l’Amérique du Nord.

Description morphologique

La description suivante est fondée sur les ouvrages de Robertson (2002), de Gleason et Cronquist (1991) et de Fernald (1950), ainsi que sur les observations personnelles des rédacteurs du présent rapport. Simpson (1988, 1990 et 1993) a présenté d’autres détails sur l’embryologie et l’anatomie de la plante. Le Lachnanthes caroliniana est une herbacée vivace qui a un rhizome orange–rouge vif, habituellement visible à la surface du sol ou juste en dessous, et de la sève rouge. Sa tige dressée et non ramifiée mesure de 20 à plus de 100 cm de hauteur. La jeune plante est blanche et laineuse, puis elle devient fauve et tomenteuse avec l’âge. La plupart des feuilles sont basales, elles ont une forme et une disposition semblables à celles des iris (c.-à-d. qu’elles sont équitantes et linéaires–ensiformes) et mesurent jusqu’à 45 cm de long et 2 cm de large. Les feuilles qui prennent naissance sur la tige sont plus petites que les feuilles basales. L’inflorescence forme d’abord une boule compacte large d’environ 3 cm, puis elle s’ouvre en corymbe, atteignant une largeur de plus de 15 cm après la floraison. Les ramifications de l’inflorescence ressemblent à une cyme hélicoïde et portent une bractée bien visible à la base de chaque fleur. Chaque fleur est constituée de 6 tépales jaune terne, de 7 à 9 mm de long et de 1 à 1,5 mm de large, dont la surface inférieure (abaxiale) est densément tomenteuse, de 3 étamines d’une longueur de 8 à 10 mm qui dépassent les tépales et d’un ovaire trilobé infère. Le fruit est une capsule trilobée d’un diamètre de 3 à 5 mm munie d’un bec formé par les tépales persistants. Les graines brun rougeâtre et légèrement ridées mesurent de 2,5 à 3 mm de diamètre.

En Nouvelle–Écosse, la lophiolie dorée (Lophiola aurea) est la seule plante avec laquelle le Lachnanthes caroliniana en fleurs pourrait être confondu. Les deux espèces ont des feuilles semblables à celles des iris, et elles ont toutes deux une tige et des inflorescences laineuses. Par contre, le Lophiola aurea se distingue de la lachnanthe par l’absence de rhizome rouge, par sa tige laineuse de couleur blanc éclatant à maturité, par son feuillage vert bleuâtre plutôt que vert jaunâtre et par ses fleurs à six étamines (plutôt que trois) et à ovaire partiellement infère (plutôt qu’entièrement infère). Sur le terrain, les fleurs légèrement plus petites du Lophiola aurea paraissent plus délicates que celles de la lachnanthe. On peut aussi confondre les lachnanthes non florifères avec les petits iris versicolores (Iris versicolor) ou xyris difformes (Xyris difformis) avec lesquels elles cohabitent souvent. Ces deux espèces n’ont pas de rhizome rouge, et l’iris versicolore a des feuilles teintées de bleu–violet qui sont plus foncées que les feuilles vert jaunâtre du Lachnanthes caroliniana.

Structure spatiale et variabilité des populations

Outre les dénombrements chromosomiques et un séquençage génétique limité, on ne dispose d’aucune information à ce sujet. Ornduff (1979) a dénombré n =24 chromosomes chez le Lachnanthes caroliniana. La région trn L–F de l’ADN chloroplastique d’un seul individu a été séquencée : on peut trouver la séquence dans GenBank (Hopper et al., 1999).

Unités désignables

Une seule unité désignable est reconnue au Canada, puisque toute la population canadienne est confinée au rivage de deux lacs adjacents situés dans une seule des aires écologiques nationales du COSEPAC, soit celle de l’Atlantique.

Répartition

Aire de répartition mondiale

La principale aire de répartition de la lachnanthe de Caroline couvre la plaine du Sud–Est des États–Unis depuis l’est de la Louisiane jusqu’en Caroline du Nord et s’étend au sud dans la plaine côtière méridionale en Floride et à l’est dans la plaine côtière du centre de la côte atlantique jusqu’en Caroline du Nord et du Sud (ces écorégions ont été établies par la Commission for Environmental Cooperation [1997]). Elle atteint sa limite nord au Massachusetts, dans la zone côtière du Nord–Est des États–Unis. On trouve aussi des populations isolées au Tennessee, en Virginie et dans le sud de la Nouvelle–Écosse. La lachnanthe de Caroline est également présente à Cuba.

La lachnanthe de Caroline est assez répandue et commune à moins de quelque 120 km de la côte s’étendant de la Louisiane jusqu’en Caroline du Nord. Plus au nord, l’espèce se restreint davantage aux environs immédiats de la côte et elle y est considérée comme rare dans tous les États qui l’abritent, à l’exception du New Jersey où elle est commune dans les landes à pin du sud de l’État. Une mention à l’intérieur des terres, soit dans la vallée de l’Hudson (État de New York), laquelle figure sur une carte dans Magee et Ahles (1999), est considérée par le New York Natural Heritage Program comme étant probablement erronée (S. Young, comm. pers., 2008). Le tableau 1 présente le statut de conservation de la lachnanthe de Caroline dans chaque État ou province où elle est présente.

Tableau 1. Cotes de conservation subnationales de la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana). (Cotes fournies par NatureServe (2007) et vérifiées en novembre 2007 en consultant le site Web du programme de conservation du patrimoine naturel de chaque province ou État).  S1 = gravement en péril, S2 = en péril, S3 = menacée, S4 = apparemment non en péril, S5 = non en péril, SH = peut–être disparue (mentions historiques seulement), SNR = espèce non classée (généralement parce qu’elle n’est pas considéré rare).
État ou province Cote Statut dans l’État ou la province
Nouvelle–Écosse S1 Espèce menacée
Louisiane S2  
Mississippi SNR  
Alabama SNR  
Floride SNR  
Géorgie SNR  
Tennessee S1 Espèce en voie de disparition
Caroline du Sud SNR  
Caroline du Nord S4  
Virginie SH  
Maryland S1 Espèce en voie de disparition
Delaware S1  
New Jersey S5  
New York S1 Espèce en voie de disparition
Connecticut S1 Espèce en voie de disparition
Rhode Island S1 Espèce menacée
Massachusetts S3 Espèce préoccupante

Sorrie et Weakley (2001) ont documenté la phytogéographie de la flore de la plaine côtière. Ils ont remarqué que la lachnanthe de Caroline présente le même type de répartition disjointe qu’un certain nombre d’autres espèces. Ainsi, 58 taxons de la plaine côtière ont des populations isolées dans le plateau intérieur du Tennessee et du Kentucky, 9 en ont dans le nord–ouest de la Virginie, 19 en ont en Nouvelle–Écosse et 42 en ont à Cuba. Selon Carr (1940), les populations isolées du Tennessee, du Kentucky et de la Virginie seraient des reliques persistant depuis le Crétacé, avant le soulèvement des Appalaches.

Aire de répartition au Canada

Au Canada, la lachnanthe de Caroline n’est connue que sur les rives de 2 grands lacs (lacs Ponhook et Molega) et de plusieurs lacs adjacents plus petits (Petit lac Ponhook, Premier lac Christopher et lacs Beartrap, Cameron, Hog et Beavertail), situés dans les comtés de Queens et de Lunenburg dans le sud de la Nouvelle–Écosse, à une distance de 25 km à 35 km de Medway Harbour sur la côte (figure 2et figure 3). Les populations sont bien répandues, mais de façon discontinue autour de ces lacs dont la superficie totale couvre 44 km², et les rivages (y compris les îles) totalisent 247 km . La zone d’occurrence fait 117 km² selon la méthode du plus petit périmètre englobant tous les sites (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, 2007) appliquée à l’aide du SIG MapInfo 8.5. L’indice de la zone d’occupation se chiffre à 95 km² pour un maillage de 1x1 km et à 132 km² pour un maillage de 2x2 km . La superficie d’habitat réellement occupé est inférieure à 1,24 km² (soit 247 km de rivage sur l’ensemble des lacs x 5 m ). Même cette valeur constitue sans doute une surestimation puisque des portions de rivage ne conviennent pas à l’espèce.

Figure 1. Une lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) en fleurs au lac Molega. Photographie de Sean Blaney.

Photographie d’une lachnanthe de Caroline en fleurs au lac Molega.

Figure 2.Répartition de la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) en Amérique du Nord. La répartition aux États–Unis est cartographiée par comté (ombrage foncé), tandis que la répartition au Canada est représentée par un point dans le sud de la Nouvelle–Écosse. L’espèce est également présente à Cuba. (Carte de répartition aux États–Unis de Kartesz [2007] modifiée et utilisée avec sa permission.)

Carte de la répartition de la lachnanthe de Caroline en Amérique du Nord.

Figure 3. Aire de répartition de la lachnanthe de Caroline (Lachnanthes caroliniana) au Canada (lacs en ombrage foncé). Encadré : carte des provinces maritimes montrant la zone couverte par l’autre carte. Les lignes du quadrillage représentent 0,25 degré de latitude (28,9 km ) par 0,5 degré de longitude (39,6 km ).

Carte montrant l’aire de répartition de la lachnanthe de Caroline au Canada. Encadré : carte des provinces maritimes montrant la zone couverte par l’autre carte.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

La seule description détaillée de l’habitat du L. caroliniana qui a été publiée est celle que Wisheu et al.  (1994) ont faite à la suite de relevés de la population canadienne aux lacs Ponhook et Molega. Ces auteurs ont trouvé l’espèce sur divers types de rivages, comme des blocs rocheux ou des grèves de galets, le plus souvent sur des rives de galets ou de tourbe exposées aux vents dominant du sud–ouest. Des individus végétatifs poussaient de 15 à 100 cm au–dessus du niveau de l’eau du mois d’août, à une distance horizontale de plus de 50 cm du bord de l'eau. Les individus florifères se trouvaient près de la limite supérieure de cette zone. L’abondance de l’espèce semblait dépendre de la largeur du rivage, les plus grandes populations occupant des rives plus larges de faible pente. Le L. caroliniana était habituellement associé avec des plantes de type Isoetes, des espèces carnivores (Droseraspp. et Sarracenia purpurea), le Cladium marisicoides et d’autres espèces rares.

Cette description est semblable aux observations des rédacteurs du présent rapport, si ce n’est qu’ils n’ont généralement pas remarqué d’étroite association entre la sarracénie et la lachnanthe de Caroline. Les lachnanthes de Caroline occupaient surtout des plages ou des grèves dans la zone inondée annuellement, mais même durant les travaux de terrain de septembre 2007, lorsque le niveau d’eau était beaucoup plus bas que le niveau maximal du printemps, des individus croissaient souvent dans l’eau jusqu’à une profondeur de 10 cm . Les rédacteurs ont constaté que les petits individus végétatifs étaient les plus abondants au bord de l’eau sur des substrats de galets, tandis que les grands individus florifères poussaient le plus fréquemment un peu plus loin de l’eau, souvent sur des sols tourbeux peu profonds recouvrant des galets ou des blocs. Voici les espèces communément associés à la lachnanthe : canneberge à gros fruits (Vaccinium macrocarpon), panic pubescent (Panicum rigidulum var. pubescens*), violette lancéolée (Viola lanceolata), verge d’or de Caroline (Euthamia caroliniana*, y compris E. galetorum et E. tenuifolia), marisque inerme(Cladium mariscoides), lysimaque terrestre (Lysimachia terrestris), gratiole dorée (Gratiola aurea*), berle douce (Sium suave), aster de Tradescant (Symphyotrichum tradescantii*), xyris difforme (Xyris difformis*), droséra intermédiaire (Drosera intermedia), spartine pectinée (Spartina pectinata), iris versicolore (Iris versicolor), millepertuis elliptique (Hypericum ellipticum), Dichanthelium spretum*, jonc à fruits bruns (Juncus pelocarpus), jonc du Canada (J. canadensis), jonc filiforme (J. filiformis), jonc brévicaudé (J. brevicaudatus), jonc militaire (J. militaris), Ranunculus flammula var. filiformis,ériocaulon aquatique (Eriocaulon aquaticum), lobélie de Dortmann (Lobelia dortmanna), panic raide (Panicum virgatum var. spissum*), carex lenticulaire (Carex lenticularis), lycopode apprimé (Lycopodiella appressa*), osmonde royale (Osmunda regalis var. spectabilis), calamagrostide du Canada (Calamagrostis canadensis), pogonie langue–de–serpent (Pogonia ophioglossoides), myrique baumier (Myrica gale), aster de Nouvelle–Belgique (Symphyotrichum novi–belgii), rhynchospore à petites têtes (Rhynchospora capitellata) et rhéxie de Virginie (Rhexia virginica*). Les astérisques identifient les espèces de la plaine côtière de l’Atlantique qui, en Nouvelle–Écosse, sont confinées à la partie la plus méridionale de la province. Voici les autres espèces de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique rares ou peu communes dans la province qui ont été observées en étroite association avec la lachnanthe de Caroline : bermudienne de l'Atlantique (Sisyrinchium atlanticum), souchet denté (Cyperus dentatus), utriculaire à feuilles subulées (Utricularia subulata) et lophiolie dorée (Lophiola aurea).

L’habitat riverain occupé par la lachnanthe de Caroline est pauvre en éléments nutritifs parce que l’érosion par les vagues et les glaces enlève la matière organique (Hill et Keddy, 1992; Wisheu et Keddy, 1994; Wisheu et al., 1994) et que le matériau d’origine des sols est acide. Les vagues et les glaces limitent aussi l’empiètement des plantes ligneuses dans cet habitat et empêchent les espèces plus compétitrices de supplanter le L. caroliniana et d’autres espèces rares de la plaine côtière (Hill et Keddy, 1992).

La lachnanthe de Caroline est mentionnée dans des études floristiques et écologiques sur des terres humides de la plaine côtière des États–Unis. Elle est associée avec la végétation herbacée dans les baies de la Caroline (Landers et al., 1976; Tyndall et al., 1990; Tyndall, 2000), dans des communautés de rives d’étangs sur Long Island (Zaremba et Lamont, 1993) et au cap Cod (Craine et Orians, 2004), dans des dépressions des savanes à Pinus palustris sur des sols de type flatwood en Louisiane (Keddy et al., 2006), dans des étangs saisonniers et sur des « dômes de cyprès » en Floride (Landman et Menges, 1999; Robertson et al., 1998), ainsi que sur des îlots de tourbe flottante et des marais de diverses profondeurs de l’Okefenokee dans le nord de la Floride et le sud de la Géorgie (Cypert, 1972; Gerritsen et Greening, 1989). En Floride, on trouve aussi la lachnanthe de Caroline dans des marécages de dépressions, des tourbières ombrotrophes, des sols mésiques à hydriques de type flatwood, des milieux rudéraux comme des routes et leurs abords et fossés, ainsi que des sentiers de débardage sur des sols sableux ou argileux mésiques à hydriques (B. Herring, comm. pers., 2008). En Caroline du Nord, elle occupe des dépressions dans des savanes humides à pin de marais ou à pin sérotina et des bordures de pocosins (terres humides à sols tourbeux, sableux, acides et profonds), soit l’écotone pocosin–savane; dans ces endroits, elle est particulièrement abondante dans des milieux perturbés, comme des ornières et des fossés. Dans des conditions de sol et d’humidité favorables, la lachnanthe de Caroline peut persister dans des milieux perturbés, après la destruction de l’habitat d’origine. Pratiquement tous ces milieux sont inondés de façon saisonnière ou régulière et restent mouillés ou humides durant toute la saison de croissance (LeBlond, comm. pers., 2008). Le Lachnanthes caroliniana est considéré comme une mauvaise herbe problématique dans des atocatières du New Jersey (Meggitt et Aldrich, 1951).

Tendances en matière d'habitat

La modification des rives par l’exploitation résidentielle constitue actuellement le seul facteur important qui réduit la quantité et la qualité de l’habitat de la lachnanthe de Caroline. Les autres problèmes présentés dans la section « Facteurs limitatifs et menaces » n’ont que des effets locaux sur la qualité de l’habitat et des effets minimes sur la quantité de l’habitat.

Les lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline (sauf le lac Beavertail et le Premier lac Christopher, où l’on a découvert de petites populations après cette analyse) sont bordés par 1 414 parcelles de terrain sur lesquelles 690 bâtiments ont été construits (W. Connors, comm. pers., 2007). À moins de consulter les permis de construction (copies papier), il n’est pas possible de déterminer l’âge de ces bâtiments (Connors, comm. pers., 2007), mais la plupart sont construits depuis 20 à 30 ans, dont une bonne partie depuis 15 ans, soit la durée de 3 générations sur laquelle porte l’évaluation de la situation de l’espèce par le COSEPAC . Selon une étude de photos aériennes effectuée par le Nova Scotia Nature Trust (2002), le nombre de bâtiments et de quais sur le lac Ponhook est passé de 8 en 1955 à 11 en 1965 et à 230 en 2001, ce qui indiquerait qu’environ 95 % de l’exploitation résidentielle autour des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline s’est produite au cours des 40 dernières années. Cette exploitation se poursuit sur ces lacs. Les rédacteurs ont observé qu’au moins 5 nouvelles résidences étaient en cours de construction durant leurs travaux de terrain de 2007 qui n’ont porté que sur une petite portion du rivage total des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline. Ils ont aussi observé au moins 2 nouvelles routes d’accès autour de ces lacs et des pancartes annonçant de nouveaux lotissements pour chalets. L’exploitation résidentielle se poursuivra sans doute durant 20 ans ou plus jusqu’à ce que presque tous les terrains privés, non protégés et convenables soient construits.

En supposant que les bâtiments existants sont répartis au hasard par rapport aux endroits occupées par la lachnanthe de Caroline (ce qui n’est peut–être pas le cas puisque les rives de grande largeur particulièrement propices à la lachnanthe de Caroline pourraient être des endroits privilégiés pour l’exploitation résidentielle) et que la construction de chacun des 690 bâtiments a entraîné la perte complète de 20 m d’habitat riverain (sans doute une surestimation), on calcule que seulement 13,8 km (5,9 %) des 233 km de rivage des lacs qui abritent l’espèce (à l’exclusion du lac Beavertail et du Premier lac Christopher) ont été modifiés par l’exploitation résidentielle, dont une partie s’est produit il y a plus de 15 ans. Une proportion semblable ou légèrement inférieure des rivages du lac Beavertail et du Premier lac Christopher a été modifiée (Sean Blaney, observation personnelle). La perte potentielle d’habitat riverain due à l’exploitation résidentielle, évaluée globalement à environ 6 %, pourrait être sous–estimée compte tenu du fait que les rives de ces lacs n’offrent pas toutes un habitat propice à l’espèce.

Protection et propriété

Les rives occupées par la lachnanthe de Caroline appartiennent surtout à de petits propriétaires fonciers ou à des promoteurs immobiliers qui prévoient lotir et vendre des lots pour la construction de chalets. Des 247 km de rivage des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline, 14,6 km se trouvent dans la réserve naturelle du lac Ponhook1, environ 6 km sur d’autres terres de la Couronne provinciales2, 0,45 km sur un terrain récemment acquis par la Nova Scotia Nature Trust, et 0,13 km dans la réserve indienne  12 de la Première nation d’Acadia. La Nova Scotia Nature Trust a aussi établi une servitude de conservation sur 3,8 km du rivage nord–est du lac Molega et a conclu 5 ententes d’intendance non contraignantes avec des propriétaires riverains aux lacs Ponhook et Molega. La présence de la lachnanthe de Caroline est connue ou probable sur presque toutes les parcelles de terrain susmentionnées, y compris sur au moins 29 des 39 petites parcelles riveraines des lacs Ponhook, Molega et Hog qui constituent les 42,7 hectares de la réserve naturelle du lac Ponhook. Au total, environ 8 % de l’habitat riverain de la lachnanthe de Caroline est bien protégé, un autre 2,6 % appartient à la Couronne ou est visé par une entente de conservation non contraignante, et le reste (89 %) se trouve sur des terres privées et n’est protégé que par la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral, la Endangered Species Act de la Nouvelle–Écosse et les exigences provinciales liées aux permis de construction ou de remblaiement sous la ligne des hautes eaux normales (Department of Natural Resources de la Nouvelle–Écosse, 2008). L’ignorance du public et la non–conformité à l’égard de ces lois et politiques, ainsi que le manque de ressources gouvernementales pour les appliquer, limitent la protection de la lachnanthe de Caroline qu’elles permettent.

Biologie

On en sait relativement peu sur le cycle vital du L. caroliniana. La plupart des travaux écologiques ont porté sur ses exigences en matière d’habitat et sur celles d’autres espèces rares de la plaine côtière en Nouvelle–Écosse (Hill et Keddy, 1992; Wisheu et Keddy, 1994; Wisheu et al., 1994).

En Nouvelle–Écosse, les réserves naturelles provinciales sont protégées en vertu de la Special Places Act qui interdit les activités pouvant modifier toute partie du terrain ou de la végétation ou perturber la flore et la faune.

Une partie des terres de la Couronne provinciales et des terrains privés autour des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline se trouve dans le site d'importance écologique du lac Ponhook. Cette désignation  vise des endroits que la province considère comme importants au plan écologique, mais elle n’offre pas de protection particulière. Toutefois, les utilisations extractives sont habituellement interdites dans les sites d'importance écologique situés sur des terres de la Couronne, car la plupart de ces sites sont destinés à devenir des réserves naturelles (D. MacKinnon, comm. pers., 2008).

Cycle vital et reproduction

Le Lachnanthes caroliniana est une herbacée vivace. Selon East (1940), cette plante est autocompatible, mais cela n’a été confirmé par aucune expérience publiée. Selon Nichols (1934), la stratification froide est essentielle à la germination des graines. Toutefois, ce caractère doit varier dans l’aire de répartition de l’espèce puisque les populations en Floride et à Cuba ne sont sans doute pas exposées à de basses températures. La lachnanthe de Caroline peut produire une importante banque de graines dans le sud de son aire de répartition. Gerritsen et Greening (1989) ont dénombré 300 et 700 graines de lachnanthe de Caroline par m² dans une expérience de germination ex situ sur des sédiments de marais profond à macrophytes et de marais peu profond à Carex walteriana (dans l’Okefenokee en Géorgie), respectivement. Dans cette expérience menée dans des régimes de lumière et de température naturels, la germination s’est produite toute l’année dans les traitements de sols humides non inondés et de sols d’abord humides puis inondés, mais elle était plus forte l’été. Dans le traitement d’inondation, la germination était réduite, ne se produisant qu’au printemps et à l’été, mais ce traitement a donné les plus forts taux de croissance des semis. L’expérience indique donc que les niveaux d’eau qui sont bas l’été et qui augmentent l’automne offrent les conditions idéales pour l’établissement des lachnanthes. Ce résultat corrobore les observations de Landers et al.  (1976), selon qui l’abaissement du niveau d’eau l’été constitue une technique d’aménagement qui favorise la croissance de L. caroliniana. Landers et al.  (1976) ont également remarqué qu’on recourait au brûlage dirigé de tourbières pour maintenir des populations de cette espèce.

Des relevés de terrain (C. Keddy [1989]; Blaney et Smith en 2007–2008, tel que documenté dans le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, 2009) indiquent que la floraison est très rare dans la population néo–écossaise de L. caroliniana, ce qui n’est pas le cas en Floride et en Caroline du Nord (B. Herring et R. LeBlond, comm. pers., 2008).Wisheu et al.  (1994) ont relevé des dizaines de milliers d’individus en Nouvelle–Écosse, dont seulement 200 étaient en floraison. Dans les travaux de terrain de 2007, environ 99,9 % des individus observés dans les populations canadiennes étaient infertiles. Dans les 2 relevés, les individus florifères se trouvaient plus loin de l’eau que les individus non florifères. Les graines semblaient se développer normalement dans les individus en floraison vérifiés en 2007.

Les rédacteurs et Keddy (Keddy, 1989) ont observé que la lachnanthe de Caroline se reproduit souvent de façon végétative par ses rhizomes. L’abondance de l’espèce sur les rives exposées pourrait indiquer sa capacité de propagation et d’établissement à partir de fragments de rhizome. Aucune donnée sur l’ampleur de sa reproduction végétative n’a été publiée, mais les observations portent à croire que ce mode de reproduction est sans doute très important chez les populations de la Nouvelle–Écosse.

On ne dispose d’aucune autre information sur le cycle vital de l’espèce. Toutefois, les études de Keddy et Reznicek (1982) et de Schneider (1994) sur des communautés végétales de la plaine côtière en Ontario et dans l’État de New York indiquent que la persistance à long terme de ces espèces dépend d’inondations périodiques. La plupart des espèces appartenant à la communauté de la plaine côtière sont de petites herbacées incapables de concurrencer avec les espèces arbustives de plus grande taille. L’inondation cyclique de l’habitat riverain occupé par des herbacées de la plaine côtière élimine leurs compétiteurs arbustifs, tandis qu’elles peuvent soit résister aux inondations, soit se rétablir à partir de leur banque de graines lorsque les eaux baissent.

L’importance des cycles d’inondation et de sécheresse pour le maintien de la diversité dans les communautés de terres humides est bien établie (van der Valk et Davis, 1978), mais elle ne s’avère pas nécessairement dans toutes les situations. Wisheu et Keddy (1989) ont examiné la banque de graines au lac Wilson qui fait partie du réseau hydrographique de la rivière Tusket dans le sud–ouest de la Nouvelle–Écosse : ils ont découvert que la communauté de la plaine côtière (dont est absente la lachnanthe de Caroline) était sous–représentée dans la banque de graines. Ainsi, contrairement à la situation documentée au lac Matchedash en Ontario (Keddy et Reznicek, 1982), la persistance à long terme des espèces de la plaine côtière au lac Wilson dépend de la protection des individus adultes établis.

La rareté de la floraison et de la production de graines dans la population de L. caroliniana de Nouvelle–Écosse porte à croire que la reproduction par graine et la constitution de banques de graines sont moins fréquentes et moins importantes chez les populations de la Nouvelle–Écosse que ce qui semblait être le cas pour les populations étudiées dans l’Okefenokee (Gerritsen et Greening, 1989). Il faudra cependant mener une étude approfondie afin de déterminer l’importance relative de la banque de graines et des individus matures pour la persistance à long terme de l’espèce en Nouvelle–Écosse.

Les individus florifères sont clairement âgés de plusieurs années d’après la taille relative des petits individus végétatifs. Comme l’habitat est pauvre en éléments nutritifs et que les taux de croissance de l’espèce sont sans doute faibles, on estime que le temps de génération est d’environ trois à cinq ans.

Prédation

Aucun signe d’herbivorie substantielle n’a été remarqué au cours des relevés de terrain, ni mentionné dans les études publiées. On sait que le Lachnanthes caroliniana contient des toxines photodynamiques qui limitent présumément l’herbivorie par les insectes et au moins certains vertébrés (Darwin, 1872; Kornfeld et Edwards, 1972; Edwards et Weiss, 1974). Ces composés ne nuisent pas aux oiseaux aquatiques, car le L. caroliniana constitue une importante nourriture pour les canards (Landers et al., 1976).

Dispersion

On ne dispose d’aucune donnée sur la dispersion chez le L. caroliniana. Ses petites graines ne présentent aucune caractéristique évidente indiquant leur dispersion par le vent ou des animaux. Les graines sont sans doute dispersées à proximité par gravité et peut–être aussi par l’eau par la suite. Les fragments de rhizome, seuls ou intégrés à des tapis de tourbe flottante, pourraient offrir un autre mécanisme de dispersion. De rares cas de dispersion à grande distance pourraient être attribuables à des oiseaux aquatiques en migration.

En Nouvelle–Écosse, la dispersion d’un lac à un autre pourrait constituer un facteur limitatif, car l’espèce est confinée à 2 séries de lacs liées entre elles malgré la présence de grandes étendues d’habitat riverain propice plus au sud dans la province. En 2007, des milieux apparemment propices mais non occupés ont été observés au lac Molega et à plusieurs lacs voisins. Le lac Black Rattle offre le meilleur exemple à cet égard : la lachnanthe de Caroline y était absente d’un habitat propice qui n’était pourtant situé qu’à 170 m de terrain sec du lac Molega, où on trouve de grandes populations de l’espèce. On ignore si cette apparente limitation résulte d’une mauvaise dispersion des graines, de la faible production de graines ou d’un autre facteur, mais la production de graines semble être le facteur le plus probable étant donné la faible fréquence de floraison observée.

Interactions interspécifiques

Là où il est abondant, le Lachnanthes carolinianaconstitue une importante nourriture pour les oiseaux aquatiques (Landers et al., 1976). La seule autre relation interspécifique du L. carolinianaconcerne les toxines photodynamiques. Darwin (1872) a rapporté les propos de fermiers (probablement en Floride, voir Dupree [1951]) selon lesquels les porcs blancs étaient sensibles à ces toxines, mais pas les porcs noirs. Des études biochimiques ont révélé la présence d’un certain nombre de pigments photodynamiques dans la plante, particulièrement concentrés dans les capsules de graines (Kornfeld et Edwards, 1972; Edwards et Weiss, 1974). Ces composés sont également toxiques pour certains insectes herbivores.

Physiologie/Adaptabilité

Gerritsen et Greening (1989) ont obtenu les résultats suivants dans leur expérience de germination ex situ sur des banques de graines de sols de marais dans le sud de la Géorgie : A) dans un traitement de sol d’abord humide puis inondé, la germination des lachnanthes de Caroline a été significativement accrue par l’ajout d’azote et de phosphore, et la croissance des semis a été significativement accrue par l’ajout d’azote seul ainsi que d’azote et de phosphore; B) dans un traitement d’inondation, la croissance des semis a significativement augmenté après l’ajout de phosphore et a significativement diminué après l’ajout d’azote. Il est toutefois peu probable que l’enrichissement en éléments nutritifs favorise des populations de L. caroliniana in situ puisque des espèces plus compétitives en profiteraient sans doute davantage (Hill et Keddy, 1992; Wisheu et al., 1994; Wisheu et Keddy, 1994). On ne dispose d’aucune autre donnée physiologiquesur le L. caroliniana.

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

La présence d’espèces de la flore de la plaine côtière atlantique dans le sud de la Nouvelle–Écosse a été bien documentée depuis les expéditions de Fernald (Fernald, 1921; idem, 1922). Ces expéditions n’ont pas porté sur la région des lacs Ponhook et Molega, et la lachnanthe de Caroline n’a été découverte en Nouvelle–Écosse qu’en 1941 (Weatherby, 1942). Des études floristiques relativement importantes ont été menées sur la flore de la plaine côtière dans le sud de la Nouvelle–Écosse dans les années 1950 à 1970 (Roland et Smith, 1969). Des études détaillées sur l’écologie, la répartition et la diversité locale de la flore de la plaine côtière de la Nouvelle–Écosse ont été réalisées dans une perspective de conservation (Keddy, 1984; idem, 1989; Keddy et Wisheu, 1989; Wisheu et Keddy, 1991; Hill et Keddy, 1992; Wisheu et Keddy, 1994; Wisheu et al., 1994; Holt et al., 1995; Morris et al., 2002). Des études récentes portent également sur cette flore et sa conservation (Eaton et Boates, 2003; Blaney, 2002; idem, 2004; idem, 2005a et idem, 2005b). En 2007–2008, Blaney et Smith ont cherché la lachnanthe de Caroline autour de 16 lacs situés dans un rayon de 15 km des lacs Ponhook et Molega (figure 4) et ne l’ont trouvée qu’au lac Beavertail (lié au lac Molega) et au Premier lac Christopher (lié au lac Cameron), ces 2 populations ajoutant moins de 1 km² à l’aire de répartition connue. Au total, des botanistes capables d’identifier la lachnanthe de Caroline à l’état végétatif ont sans doute passé plus de 100 journées sur le terrain dans l’aire potentielle de l’espèce. L’activité de recherche est suffisante pour conclure que l’espèce est rare dans la plaine côtière de la Nouvelle–Écosse et qu’elle est sans doute absente autour des lacs du réseau hydrographique inférieur de la rivière Tusket, dans l’extrême sud–ouest de la Nouvelle–Écosse. De nombreux lacs autour de la région des lacs Ponhook et Molega et dans des régions plus isolées au sud n’ont fait l’objet d’aucun relevé botanique. Il est possible que l’on trouve d’autres populations de lachnanthes de Caroline, d’autant plus que les petites populations infertiles sont cryptiques. Toutefois, peu de lacs peu explorés présentent la combinaison de caractéristiques (niveaux d’eau naturels, grande superficie et situation basse dans leur bassin versant) la plus associée à la présence de la lachnanthe de Caroline (Hill et Keddy, 1992), bien qu’il soit difficile de déterminer exactement l’importance de la taille du lac et de sa situation dans le bassin versant pour la lachnanthe de Caroline en Nouvelle–Écosse étant donné qu’on n’en connaît que 2 populations adjacentes.

Figure 4. Carte montrant les lacs (ombrage foncé) qui abritent la lachnanthe de Caroline en Nouvelle–Écosse.

Carte montrant les lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline en Nouvelle-Écosse.

Nombre de populations

Le présent rapport divise les nombreux emplacements occupés par la lachnanthe de Caroline en 2 populations : 1) celle du lac Ponhook (qui comprend les lachnanthes autour du Premier lac Christopher, du Petit lac Ponhook et des lacs Beartrap et Cameron et qui regroupe 151 occurrences cartographiées par le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, 2009); 2) celle du lac Molega (qui comprend les lachnanthes autour des lacs Hog et Beavertail adjacents et qui regroupe 114 occurrences cartographiées par le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, 2009). Ces occurrences précises, cartographiées selon des segments linéaires de 10 m de largeur, couvrent moins de 20 % du rivage dans le cas de la population du lac Molega, et moins de 10 % dans le cas de la population du lac Ponhook. Ces 2 séries de lacs sont reliées par le cours des rivières Wildcat et Medway sur une distance de 9 km où le milieu ne convient généralement jamais à l'espèce. Comme il est possible que des graines (ou moins probablement des fragments végétatifs) soient transportées par le courant depuis le lac Molega jusqu’au lac Ponhook, on pourrait considérer que toutes les occurrences de l’espèce ne forment qu’une seule population. Toutefois, on reconnaît l’existence de 2 populations distinctes selon les critères de NatureServe (2004) pour la délimitation des occurrences d’éléments végétaux axée sur l’habitat, lesquels sont utilisés par les centres de données sur la conservation. Selon ces critères, les occurrences riveraines le long d’un même courant d’eau linéaire sont considérées comme formant une seule population si elles sont séparées par 3 km ou moins (dans le sens du courant) de milieux ne convenant jamais à l'espèce.

Il est difficile de déterminer le nombre d’emplacements selon la définition de l’UICN adoptée par le COSEPAC et fondée sur la menace la plus grave, soit l’exploitation résidentielle riveraine des lacs abritant la lachnanthe de Caroline. Ces rivages n’ont pas tous fait l’objet de relevés détaillés. Toutefois, compte tenu des occurrences connues et des étendues considérables de rivage non explorées, le nombre total d’emplacements dépasse les seuils servant de critères d’évaluation.

Abondance

A) Population du lac Ponhook

La lachnanthe de Caroline est répandue et très abondante par endroits autour des lacs Ponhook et Cameron et elle est commune autour du lac Beartrap. Moins de 100 individus ont été dénombrés au Premier lac Christopher en 2008, mais on n’en a pas exploré tout le rivage. Il n’existe pas de données relatives à la population pour le Petit lac Ponhook, mais une faible abondance a été constatée autour de ce lac par le passé (de 105 à 1 000 individus en 1989 selon C. Keddy). Sur le rivage nord–ouest du lac Ponhook, jusqu’à environ 100 individus par mètre de rive ont été dénombrés dans une zone d’occurrence de 2 à 3 m de largeur, pour une moyenne d’au moins 25 par mètre de rive sur 2 kilomètres de rivage échantillonné dans ce secteur. À certains endroits au fond des baies dans cette partie du lac, la largeur de l’habitat occupé par l’espèce dépassait 10 m, et le nombre d’individus par mètre de rive était probablement de plus de 100, mais comme il était difficile de dénombrer les lachnanthes à ces endroits, on n’a pas tenté de le faire. Ainsi, on estime à environ 50 000 le nombre d’individus présents dans un habitat qui représente probablement au moins 10 % des rives du lac Ponhook occupées par l’espèce; une bonne partie du reste du rivage constitue un habitat moins idéal pour la lachnanthe de Caroline, mais abrite quand même une forte abondance d’individus, en densités peut–être plus élevées par endroits. La population du lac Ponhook est donc estimée de façon sans doute prudente à quelque 500 000 individus. En 1998, David MacKinnon (ministère de l'Environnement et du Travail de la Nouvelle–Écosse [Nova Scotia Department of Environment and Labour], notes de terrain non publiées) a estimé que de 100 000 à 500 000 individus occupaient plus de 200 m de rivage non échantillonné en 2007. Ces chiffres représenteraient une densité qui est beaucoup plus élevée qu’à tous les sites explorés en 2007 et qui pourrait être quelque peu surestimée, mais ils appuient l’idée selon laquelle le total de 500 000 individus pour l’ensemble du lac est sous–estimé.

B) Population du lac Molega

La lachnanthe de Caroline est répandue et commune par endroits autour des lacs Molega et Hog et elle est rare autour du lac Beavertail. L’espèce est absente ou rare sur de grandes longueurs de rivage dans la partie sud du lac Molega, particulièrement du côté sud–ouest. De grandes longueurs du rivage nord du lac abritent probablement l’espèce, mais n’ont pas été explorées en 2007 et au cours des travaux de terrain antérieurs (David MacKinnon, données de terrain non publiées de 1998, dans le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, 2009; Cathy Keddy, 1989). En 1998, MacKinnon a trouvé à l’extrémité ouest du lac une population dense qu’il a estimée entre 100 000 et 500 000 individus sur environ 500 m de rivage. Il s’agit peut–être d’une surestimation, mais en considérant la valeur inférieure et en extrapolant les densités observées en 2007 (de 10 à 20 individus par mètre de rive sur 2 longueurs de rivage de 1 kilomètre qui ne constituent pas plus de 20 % de l’habitat de qualité autour du lac Molega), on estime grossièrement que l’ensemble de la population comprend de 175 000 à 250 000 individus. Ces chiffres pourraient constituer une sous–estimation si les fortes densités sont très répandues dans la partie nord du lac.

C) Population totale

On ignore dans quelle proportion les nombreux individus infertiles observés pourraient se reproduire (de façon sexuée ou asexuée). Bon nombre des petits individus infertiles inclus dans l’estimation de 675 000 à 750 000 individus étaient sans doute trop immatures pour fleurir, mais la plupart (peut–être plus de 80 %) étaient peut–être suffisamment vieux pour produire des pousses asexuées. Beaucoup d’autres individus infertiles avaient une taille semblable à celle des individus en fleurs observés, ce qui laisse croire que les premiers étaient sans doute matures. En 2007, les rédacteurs n’ont observé que 153 individus en fleurs sur un total prudemment estimé de 100 000 individus. En multipliant ce rapport par la population totale, on obtient une population florifère de 1 033 à 1 148 individus. Or, pour évaluer la situation de l’espèce selon les lignes directrices de l’UICN adoptées par le COSEPAC, le nombre total d’individus matures doit inclure toutes les pousses suffisamment matures pour pouvoir se reproduire par voie asexuée ou sexuée. On présume qu’une bonne proportion du nombre total d’individus estimé, soit de 540 000 à 600 000 (plus de 80 %), peuvent être considérés matures. Ce nombre dépasse clairement le seuil servant de critère d’évaluation.

Fluctuations et tendances

Rien n’indique de grandes fluctuations des populations de la lachnanthe de Caroline en Nouvelle–Écosse ou ailleurs, même si sa détectabilité varie selon le niveau de l’eau (Keddy, 1986; idem, 1989). Comme la population en Nouvelle–Écosse est largement végétative et que l’espèce est adaptée aux fluctuations du niveau de l’eau, il faudrait une séquence particulièrement longue de saisons de croissance très sèches ou pluvieuses pour avoir un effet notable sur la population.

Les données existantes ne permettent pas d’évaluer précisément les tendances de population. Keddy (1989) a estimé que la population du lac Ponhook se situait entre 33 700 et 112 900 individus et celle du lac Molega entre 3 500 et 15 200. Les estimations faites par Keddy diffèrent beaucoup des estimations actuelles parce que les premières n’ont porté que sur les individus observés (confirmé par Keddy, comm. pers., 2008). Les rédacteurs actuels ont extrapolé les valeurs sur l’ensemble de la zone d’occupation. Blaney avait observé une densité de 60 individus/ sur l’extrémité isolée de la pointe Maplesue, au lac Molega. Cette densité est légèrement plus élevée que la plus forte densité observée dans ce secteur en 2007, soit de 30 à 50 individus/, mais cette différence n’indique pas nécessairement de changement dans l’abondance, car les estimations de 2007 représentent des moyennes sur des superficies plus grandes, ce qui aurait réduit le poids des très fortes densités locales.

Les nombres d’individus en fleurs observés dans différentes études sont semblables : 100 individus en fleurs sur 39 000 à 119 000 au total dans le relevé de Keddy (1989), 200 sur des dizaines de milliers dans le relevé de Wisheu et al.  (1994), et 153 sur quelque 100 000 dans le relevé de Blaney et Smith de 2007 (données présentées dans le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, 2009). Il est cependant probable que la poursuite de l’exploitation résidentielle riveraine entraîne un déclin lent et constant des populations qui continuera dans un avenir prévisible. Les déclins passés et futurs de la superficie d’habitat seraient sans doute beaucoup inférieurs à 30 % sur 3 générations (15 ans).

Immigration de source externe

Les populations de lachnanthes de Caroline les plus proches se trouvent à 500 km (surtout de pleine mer) au sud–ouest, soit au cap Cod (Massachusetts). Comme les chances sont minces que des oiseaux aquatiques en migration dispersent la lachnanthe à cette distance, le potentiel d’immigration d’une source externe est sans doute négligeable.

Facteurs limitatifs et menaces

Exploitation résidentielle riveraine

L’exploitation résidentielle riveraine constitue la plus grave menace pour les populations de lachnanthes de Caroline. La lachnanthe de Caroline est sans doute présente sur plusieurs centaines de propriétés avec chalets, et leur nombre augmente chaque année. Lorsqu’on construit dans l’habitat riverain occupé par la lachnanthe de Caroline, il y a le plus souvent une certaine perte d’habitat et de population. Les répercussions varient d’une propriété à l’autre, allant d’une répercussion minime à la destruction quasi–complète de l’habitat naturel. Dans la plupart des cas, les propriétaires de chalet modifient une partie de leur rivage en construisant un quai, une rampe de mise à l’eau, une terrasse ou une zone de baignade, ce qui élimine entièrement ou en partie les lachnanthes de Caroline, et ils utilisent le reste de leur rivage d’une façon moins intensive qui peut permettre la persistance d’un certain nombre de lachnanthes. Dans la plupart des cas, il reste des portions de rivage relativement peu perturbées entre les chalets adjacents. La modification des rives ne se limite pas à la construction de nouveaux chalets. En effet, les propriétaires de chalets ajoutent souvent des « améliorations » à leur propriété : les rédacteurs ont observé de nombreux cas récents de remblayage, d’artificialisation des rives, de dépôt de sable ou de gravier pour créer une plage ou une rampe de mise à l’eau, de construction d’un quai et de modification de la végétation riveraine.

Le pourcentage total de rivage fortement modifié est encore faible (estimé à 5,9 % ou moins). Il est peu probable que l’exploitation résidentielle riveraine élimine entièrement la lachnanthe de Caroline d’un lac où elle est présente, mais 89 % de l’habitat disponible appartient à des propriétaires privés, et la poursuite de l’exploitation continuera sans doute de causer un lent déclin des populations et de la qualité de l’habitat dans un avenir prévisible.

L’exploitation résidentielle riveraine constitue la principale menace pour l’espèce. Une telle menace comprend non seulement la destruction ou la perturbation physique de l’habitat riverain lorsque des maisons ou des structures sont construites, mais aussi l’effet cumulatif d’une suite de répercussions découlant de l’urbanisation intensive des rives. Ces répercussions, qui peuvent résulter d’augmentations du niveau de population, comprennent l’eutrophisation, l’utilisation accrue de véhicules hors route, les pressions exercées par les propriétaires de chalet pour stabiliser le niveau de l’eau et l’arrivée d’espèces exotiques. La floraison sporadique peut également contribuer à la rareté de l’espèce en Nouvelle–Écosse.

Eutrophisation

Wisheu et al.  (1994), Wisheu et Keddy (1994) ainsi que Hill et Keddy (1992) ont tous souligné que le L. caroliniana et d’autres espèces de la plaine côtière dépendent d’habitats pauvres en éléments nutritifs. L’eutrophisation attribuable à l’agriculture ou à l’urbanisation a nui aux communautés de la plaine côtière à Long Island et au New Jersey (Zaremba et Lamont, 1993; Ehrenfeld, 1983), et l’eutrophisation de sources résidentielles et agricoles a été qualifiée de préoccupante pour des espèces de la plaine côtière en Nouvelle–Écosse (Eaton et Boates, 2003 et Eaton et al., 2007). Il y a peu d’agriculture, mais des plans visant l’intensification de l’exploitation résidentielle à proximité immédiate des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline et de leurs bassins versants ont déjà été présentés. Les apports d’éléments nutritifs provenant des installations septiques et de la fertilisation des pelouses vont certainement augmenter en raison de l’exploitation résidentielle sur les rives des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline. À l’heure actuelle, rien n’indique cependant que l’eutrophisation nuit à la flore riveraine.

Véhicules hors route

La circulation des véhicules hors route menace la flore de la plaine côtière en Nouvelle–Écosse (Wisheu et Keddy, 1994 et Eaton et al., 2007). Wisheu et Keddy (1994) estiment que cette circulation est particulièrement problématique pour les espèces riveraines de la plaine côtière dont le taux de croissance est plus faible que celui de leurs concurrents et qui sont peu représentés dans la banque de semences. On ignore toutefois dans quelle mesure ce raisonnement s’applique à la lachnanthe de Caroline en Nouvelle–Écosse. En 2007, il ne semblait pas y avoir beaucoup d’utilisation de véhicules hors route sur les rives des lacs à lachnanthe, probablement parce le rivage est généralement trop rocheux et trop étroit et que de bonnes routes de gravier longent la plupart des lacs. Là où le passage de ces véhicules était évident, les lachnanthes de Caroline étaient endommagées, parfois déracinées, mais les effets sur la population semblaient négligeables. En Caroline du Nord, la lachnanthe de Caroline est particulièrement abondante dans les sites perturbés comme les ornières et les fossés dans son habitat (R. LeBlond, comm. pers., 2008) : l’espèce pourrait même profiter d’une certaine perturbation par les véhicules hors route. Étant donné l’urbanisation accrue des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline, l’utilisation de véhicules hors route augmentera sans doute. Les répercussions de cette augmentation sont toutefois incertaines.

Modification des niveaux d’eau

De nombreuses espèces de la plaine côtière ont besoin de fluctuations du niveau de l’eau qui leur créent un habitat qui n’est pas dominé par les espèces plus compétitrices (Wisheu et Keddy, 1994; Schneider, 1994). On considère généralement la stabilisation du niveau de l’eau comme une menace pour la flore riveraine de la plaine côtière (Keddy et Reznicek, 1982; Zaremba et Lamont, 1993; Wisheu et Keddy, 1994; Eaton et al., 2007). Selon Keddy (1989), la construction d’un barrage hydroélectrique à la décharge du lac Ponhook pourrait menacer la lachnanthe de Caroline, mais Nova Scotia Power n’envisage pas de tel projet (M. Allen, comm. pers., 2008) pour le moment. Il est possible que le barrage hydroélectrique qui a créé le lac Rossignol à partir d’une série de grands lacs sur la rivière Mersey, à l’ouest du lac Ponhook, dans les années 1920 ait ennoyé des populations de lachnanthes de Caroline.

Espèces exotiques

Les espèces exotiques, particulièrement en combinaison avec l’eutrophisation, pourraient menacer la flore de la plaine côtière de la Nouvelle–Écosse (Wisheu et Keddy, 1994 et Eaton et al., 2007). Les rives au sol pauvre en éléments nutritifs et au niveau d’eau fluctuant occupées par la lachnanthe de Caroline et d’autres espèces de la plaine côtière semblent très résistantes à l’envahissement par des espèces exotiques, du moins en l’absence d’eutrophication et de régulation des niveaux d’eau (Hill et al., 1998; données de Blaney et al. dans Eaton et Boates, 2003; Hill et Blaney, 2007). Aucune espèce envahissante susceptible de nuire directement à la lachnanthe de Caroline n’a été trouvée en 2007. L’intensification notable de l’urbanisation prévue dans la région au cours des prochaines décennies, en combinaison avec l’eutrophisation, pourrait favoriser la propagation d’espèces exotiques qui ne semblent pas poser de problème actuellement.

Floraison sporadique et faibles taux de production et de dispersion des graines

Le faible taux de floraison observé par Keddy (1991 et 1994), David MacKinnon (données de terrain non publiée) et les rédacteurs au cours de leurs travaux sur le terrain de 2007 pourrait être un facteur limitatif naturel. On en ignore la cause, mais les graines semblaient se développer normalement chez les individus en fleurs vérifiés en 2007. L’explication la plus simple, mais loin d’être la seule, c’est que le climat de la Nouvelle–Écosse est si rigoureux pour la lachnanthe de Caroline que peu d’individus réussissent à fleurir au cours d’une année. On ignore le taux de production de graines en Nouvelle–Écosse, mais il est beaucoup plus faible qu’en Floride et en Caroline du Nord où la floraison est décrite comme courante ou abondante (B. Herring et R. LeBlond, comm. pers., 2008). De toute évidence, la faible production de graines n’empêche pas l’espèce de persister en grand nombre aux sites connus. La répartition observée laisse cependant croire qu’un facteur, probablement la production de graines insuffisante, limite la dispersion et la propagation de l’espèce en Nouvelle–Écosse. La lachnanthe n’occupe pas de grandes superficies de milieux apparemment propices situés très près des populations connues et autour de lacs plus au sud en Nouvelle–Écosse.

Importance de l’espèce

La lachnanthe de Caroline est intéressante au plan biogéographique, se démarquant des nombreuses autres plantes à répartition disjointe de la plaine côtière de l’Atlantique, car elle est surtout présente dans le sud de son aire de répartition au États–Unis. Étant très isolée à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, la population canadienne pourrait être importante pour la diversité génétique de l’espèce. Des Amérindiens, principalement des Séminoles en Floride, se servaient de la plante comme narcotique et pour traiter diverses maladies ou malaises (Millspaugh, 1887). Todd Labrador (comm. pers., 2008), membre de la Première nation d’Acadia, n’était au courant d’aucune utilisation traditionnelle de la plante, ni d’autre membre de sa nation qui pourrait l’être. Par contre, Laurie Lacey (comm. pers., 2008), l’auteur de Micmac Medicines, connaissait l’espèce (Redroot) et la distinguait de la Bloodroot, soit la sanguinaire du Canada (Sanguinaria canadensis); il s’est souvenu qu’un ancien qu’il avait interviewé il y a bien des années lui a parlé d’utilisations de la plante à des fins médicinales et comme colorant. Kornfeld et Edwards (1972) ont montré que des extraits de lachnanthe de Caroline ont un effet phototoxique sur des microorganismes. Les caractéristiques biochimiques inhabituelles de la lachnanthe de Caroline ont fait l’objet d’un certain nombre d’études (Cooke, 1970; Edwards et Weiss, 1970; idem, 1972; idem, 1974; Kornfeld et Edwards, 1972; Edwards et al., 1972; Bazan et Edwards, 1976). De futurs travaux pourraient révéler des propriétés utiles pouvant être exploitées à des fins commerciales. La lachnanthe de Caroline constitue une importante source de nourriture pour les oiseaux aquatiques aux États–Unis (Landers et al., 1976), mais probablement pas au Canada puisqu’elle y est rare.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Les classements subnationaux de NatureServe et le statut de l’espèce dans la province et les États concernés sont présentés au tableau 1. À sa bordure sud–ouest, l’aire de répartition de la lachnanthe de Caroline s’étend tout juste dans l’est de la Louisiane où elle est donc rare. Elle n’est pas considérée rare dans la zone qui s’étend du Mississippi à la Caroline du Nord et dans le sud du New Jersey, mais tous les autres États et province où elle est présente (Tennessee, New York, Connecticut, Rhode Island, Massachusetts et Nouvelle–Écosse) la classent comme rare.

Au Canada, la lachnanthe de Caroline a été désignée espèce menacée par le COSEPAC en mai 2000. Elle est actuellement protégée à titre d’espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril et elle est inscrite à l’annexe 1 du Registre public des espèces en péril (Gouvernement du Canada, 2009); elle a également été désignée espèce menacée aux termes de la Endangered Species Act de la Nouvelle–Écosse (Department of Natural Resources de la Nouvelle–Écosse, 2009). Ces lois protègent l’espèce et l’habitat de la destruction sur les terres publiques et privées.

Résumé technique

Lachnanthes caroliniana

Lachnanthe de Caroline – Redroot

Répartition au Canada (province / territoire / océan) :
Nouvelle–Écosse

Données démographiques

Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population; indiquer si l’on utilise une autre méthode d’estimation de la durée d’une génération mentionnée dans les lignes directrices de l’UICN (2008)
De 3 à 5 ans
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Oui
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]
< 6 %
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]
< 6 %
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]
< 6 %
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure
Inconnu, mais pourrait être d’au moins 6 %
Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Perte d’habitat en raison de l’exploitation résidentielle riveraine
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d'individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
117 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
La superficie réellement occupée est inférieure à 1,15 km² (233 km de rivage x 5 m de largeur moyenne, bien que cette valeur soit probablement moindre puisque des longueurs indéterminées de rivage ne constituent pas un habitat propice).
95 km² (mailles de 1x1 km )
132 km² (mailles de 2x2 km )
La population totale est–elle très fragmentée?
Non
Nombre d’« emplacements » (selon la définition en lien avec les menaces)
Compte tenu de la menace la plus grave, soit l’exploitation résidentielle riveraine, et de l’exploration incomplète du rivage des lacs abritant la lachnanthe de Caroline, il est difficile de déterminer le nombre d’emplacements pouvant être en cause. Toutefois, celui–ci dépasse probablement les valeurs maximales servant de critères d’évaluation.
Supérieur aux valeurs maximales servant de critères d’évaluation
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non (stable)
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice
de la zone d’occupation?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de populations?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre d’emplacements?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Déclin (< 6 %) de la superficie et de la qualité de l’habitat
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d'emplacements (définis en termes de menace)?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation?
Non

Nombre d'individus matures (dans chaque population)

Population
Nombre d’individus matures
Lac Ponhook : ~ 770 indiv. florifères
et  ~ 500 000 indiv. végétatifs
~ 400 000
Lac Molega : ~ 270 à 380 indiv. florifères
et ~ 175 000 à 250 000 indiv. végétatifs
~ 140 000 à 200 000
Total : ~ 1 040 à 1 150 indiv. florifères
et ~ 675 000 à 750 000 indiv. végétatifs
Une grande proportion (plus de 80 %) du nombre total de pousses peut sans doute être considérée comme étant des individus matures capables de se reproduire de façon asexuée.
~ 540 000 à 600 000

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce dans la nature est d'au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Non disponible

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Dégradation et perte d’habitat en raison de l’exploitation résidentielle riveraine.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

États–Unis :
les populations les plus proches sont petites et menacées (NY, S1 ; MA, S3)
Une immigration a–t–elle été constatée ou est–elle possible?
Improbable
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a–t–il suffisamment d'habitat disponible au
Canada pour les individus immigrants?
Probablement
La possibilité d'une immigration de source externe existe–t–elle?
Non

Statut actuel

COSEPAC :
espèce préoccupante (novembre 2009)

Statut et justification de la désignation

Statut :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Sans objet

Justification de la désignation
Une espèce très isolée de la plaine côtière de l’Atlantique qui, au Canada, est principalement restreinte à deux vastes populations liées occupant des rivages lacustres dans le sud de la Nouvelle–Écosse. De nouveaux relevés exhaustifs et d’autres données indiquent que le risque de disparition de cette espèce est moindre qu’on le croyait. La qualité de son habitat riverain a fait l’objet d’une perte et d’une diminution lentes mais constantes en raison de l’exploitation résidentielle et de chalets pendant 30 à 40 ans. Ces pertes continueront sans doute dans un avenir prévisible avec la nouvelle exploitation et l’intensification de l’exploitation existante. Malgré cela, la proportion de l’habitat actuellement modifié par l’exploitation est encore faible, et la répartition étendue de l’espèce à l’échelle locale ainsi que sa reproduction asexuée atténuent la menace de sa disparition à court terme.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Les taux de déclin ou d’augmentation sont incertains, compte tenu des relevés beaucoup plus exhaustifs effectués au cours des dernières années.

Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : La zone d’occurrence et l’IZO sont inférieurs aux seuils établis pour les espèces en voie de disparition, mais le nombre d’emplacements n’a pu être déterminé en raison de l’incertitude quant à l’ampleur des répercussions de l’aménagement prévu de propriétés récréatives dans l’habitat de l’espèce. La zone d’occurrence, l’IZO et le nombre d’individus ne présentent pas de fluctuations extrêmes.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet.
La population est trop grande.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans–objet.
La population et l’IZO sont trop grands et le nombre d’emplacements n’a pu être déterminé avec certitude.

Critère E (analyse quantitative) : aucune analyse quantitative disponible.

Remerciements

Les rédacteurs ont été assistés sur le terrain de David Mazerolle et d’Erica Oberndorfer (Centre de données sur la conservation du Canada atlantique), de Sherman Boates (ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle–Écosse), de Megan Crowley (Parcs Canada), de Bradley Toms (Environnement Canada) et de Peter Hope (retraité de Parcs Canada). Dave MacKinnon, du Protected Areas Branch du ministère de l’Environnement et du Travail de la Nouvelle–Écosse, a fourni ses données de terrain non publiées et des commentaires sur le statut de protection des terres concernées. Cathy et Paul Keddy ainsi que Nicholas Hill ont partagé leurs connaissances sur l’utilisation de l’habitat et les changements dans les populations par rapport aux résultats des travaux antérieurs. Wendy Connors, agente de développement et adjointe de planification de la municipalité régionale de Queens, a fourni des statistiques sur les nombres de propriétés et de bâtiments autour des lacs abritant la lachnanthe de Caroline. Steve Young, du NY Natural Heritage Program, Brenda Herring, du Florida Natural Areas Inventory, et Richard LeBlond, du North Carolina Natural Heritage Program, ont transmis des données sur l’habitat, l’écologie et la répartition de la lachnanthe de Caroline dans leurs régions. Todd Labrador, de la Première nation d’Acadia, a présenté des renseignements sur les terres de la Première nation et les utilisations traditionnelles de l’espèce par les peuples autochtones; il a recommandé aux rédacteurs de consulter Laurie Lacey, qui leur a fait des commentaires. Stefen Gerriets, gestionnaire de données au Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, a aidé à produire les cartes de répartition. Michael Allen, de Nova Scotia Power, a renseigné les rédacteurs sur d’éventuels barrages hydroélectriques sur la rivière Medway. Les travaux de terrain ont été financés par le Nova Scotia Species at Risk Conservation Fund et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

Experts contactés

  • Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, (au sujet des occurrences précédemment consignées), Sackville (Nouveau–Brunswick).
  • Sherman Boates, Ph.D., Manager, Wildlife Resources – Biodiversity, Department of Natural Resources de la Nouvelle–Écosse (au sujet des permis relatif à la modification des rives et de la planification du rétablissement de la flore de la plaine côtière).
  • Wendy Connors, Planning Assistant/Development Officer with the Region of Queens Municipality (au sujet de l’exploitation résidentielle autour des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline).
  • Alain Filion, Secrétariat du COSEPAC (au sujet de la cartographie de la zone d’occurrence et de zone d’occupation).
  • Gloria Goulet, Savoir traditionnel autochtone, coordinatrice, Secrétariat du COSEPAC (au sujet des sources relatives au savoir traditionnel autochtone de la lachnanthe de Caroline).
  • Brenda Herring, botaniste, Florida Natural Areas Inventory (au sujet de l’habitat et de l’écologie de la lachnanthe de Caroline en Floride).
  • Nicholas Hill, Ph.D., Plant ecologist and researcher on coastal plain flora in Nova Scotia (au sujet des populations de lachnanthe de Caroline au lac Ponhook), Bellingham (Washington).
  • Paul Keddy, Ph.D., et Cathy Keddy. Plant ecologists and researchers on coastal plain flora in Nova Scotia (au sujet des populations de lachnanthe de Caroline en Nouvelle–Écosse et de l’utilisation de l’habitat en Louisiane), Ponchatoula (Louisiane).
  • Todd Labrador, Première nation d’Acadia (au sujet des terres de la Première nation d’Acadia et du savoir traditionnel autochtone).
  • Laurie Lacey, Expert on Mi’kmaq medicines (au sujet du savoir traditionnel autochtone).
  • Richard LeBlond, botaniste, North Carolina Natural Heritage Program (au sujet de l’habitat et de l’écologie de la lachnanthe de Caroline en Caroline du Nord).
  • David MacKinnon, Ecological Planner, Department of Environment and Labour de la Nouvelle–Écosse, Protected Areas Branch (au sujet des désignations des aires protégées sur les lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline et des notes de terrain sur la lachnante de Caroline).
  • Michael Allen, Environmental Specialist, Environmental Operations and Approvals, Nova Scotia Power (au sujet d’éventuels barrages hydroélectriques sur la rivière Medway).
  • Steve Young, botaniste, New York Natural Heritage Program (au sujet des occurrences dans l’État de New York).

Sources d’information

Allen, M., comm. pers. 2008. Correspondance par courriel adressée à Sean Blaney, janvier 2008, Environmental Specialist, Environmental Operations and Approvals, Nova Scotia Power Inc., Halifax (Nouvelle–Écosse).

Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. 2009. Nova Scotia Rare Species Database (digital database, consulté le 19 février 2009).

Bazan, A.C., et J.M. Edwards. 1976. Phenalenone pigments of the flowers of Lachnanthes tinctoria, Phytochemistry 15:1413–1415.

Blaney, C.S. 2002. 2001 Rare plant surveys on Bowater Mersey Woodlands land, rapport à Bowater Mersey, Inc., Liverpool (Nouvelle–Écosse), 31 p.

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Connors, W., comm. pers. 2007. Correspondance par courriel adressée Sean Blaney, novembre 2007, Planning Assistant/Development Officer, municipalité régionale de Queens, Liverpool(Nouvelle–Écosse).

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Sean Blaney est botaniste et directeur adjoint du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique (CDCCA); il est responsable de la tenue des cotes de conservation et d’une base de données sur l’occurrence des plantes rares dans chacune des trois provinces maritimes. Depuis qu’il a commencé à travailler pour le CDCCA en 1999, il a mené un vaste programme de travaux de terrain dans la région des Maritimes qui lui a permis de faire des douzaines de nouvelles mentions de plantes vasculaires dans ces provinces et de documenter plusieurs milliers d’emplacements de plantes rares. Il est également membre du Sous–comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC et de l’équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière atlantique de la Nouvelle–Écosse et il a corédigé plusieurs rapports de situation du COSEPAC et de gouvernements provinciaux. Auparavant, Sean Blaney a obtenu un baccalauréat en biologie (mineure en botanique) de l’Université de Guelph et une maîtrise en écologie végétale de l’Université de Toronto, et il a travaillé à plusieurs projets d’inventaire biologique en Ontario. De plus, il a travaillé huit étés comme naturaliste au parc Algonquin et il a corédigé la deuxième édition de la liste des plantes du parc.

Tyler Smith, au moment de la préparation du présent rapport, était chercheur post–doctoral à l’Université Saint Mary’s. Il détient un baccalauréat en écologie (mineure en botanique) de l’Université de Guelph et un doctorat en sciences végétales de l’Université McGill. Sa recherche doctorale, qui a porté sur la systématique et l’évolution des niches d’un groupe d’espèces de Carex, comprenait d’importants travaux de terrain dans l’est de l’Amérique du Nord, de la recherche taxinomique traditionnelle et moléculaire et de l’analyse de niches fondée sur des données de terrain et des herbiers. De 1998 à 2002, à titre de botaniste de terrain aux Jardins botaniques royaux à Hamilton, il a géré l’herbier de cet établissement, dirigé le volet végétation du projet de restauration des milieux humides de Cootes Paradise et mené un vaste programme de recherche sur la flore et sa conservation. Il a été membre de l’équipe de rétablissement du Morus rubra et a présidé  l’équipe de rétablissement du Trichophorum planifolium.Il a corédigé plusieurs rapports du COSEPAC et le programme de rétablissement du Trichophorum planifolium.

Collections examinées

Avant la rédaction du présent rapport, le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique avait déjà entré dans sa base de données les détails concernant les spécimens de lachnanthes de Caroline de l’herbier E.C. Smith de l’Université Acadia (ACAD) et du Musée d'histoire naturelle de la Nouvelle–Écosse. Aucune autre collection n’a été examinée.

1En Nouvelle–Écosse, les réserves naturelles provinciales sont protégées en vertu de la Special Places Act qui interdit les activités pouvant modifier toute partie du terrain ou de la végétation ou perturber la flore et la faune.

2 Une partie des terres de la Couronne provinciales et des terrains privés autour des lacs qui abritent la lachnanthe de Caroline se trouve dans le site d'importance écologique du lac Ponhook. Cette désignation vise des endroits que la province considère comme importants au plan écologique, mais elle n’offre pas de protection particulière. Toutefois, les utilisations extractives sont habituellement interdites dans les sites d'importance écologique situés sur des terres de la Couronne, car la plupart de ces sites sont destinés à devenir des réserves naturelles (D. MacKinnon, comm. pers., 2008).

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