Bryum de Porsild (Mielichhoferia macrocarpa) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l’espèce

Nom et classification

Il n’existe aucun nom commun français ou anglais officiellement reconnu pour le Mielichhoferia macrocarpa (Hook.) Bruch & Schimp. Récemment, des données de séquençage de l’ADN et des analyses phylogéniques ont montré que cette espèce de mousse appartient en fait au genre Bryum (Cox et al., 2000). En effet, le M. macrocarpa se retrouve dans le même clade que certaines espèces de la section Bryum, et un nouveau nom, Bryum porsildii (I. Hagen) Cox & Hedderson, a été proposé dans un article soumis au Journal of Bryology (C. Cox et T. Hedderson, comm. pers.). Les auteurs de cet article nous ont transmis le protologue suivant :

Bryum porsildii (I. Hagen) Cox & Hedderson, nov. comb.

Basionyme : Mielichhoferiaporsildii I. Hagen, Meddelelser om Grønland 26: 437. 1904.

Synonymes : Weissia macrocarpa W.J. Hooker ex Drummond, Musci Americani, Specimens of the Mosses Collected in British North America 74. 1828, non Bryum macrocarpum Hedwig, Species Muscorum 178. 1801, nec Withering, Systematic Arrangement of British Plants ed. 4, 3: 805. 1801, hom. illeg., nec (Hoppe & Hornschuch) Bridel, Bryologia Universalis 1: 648. 1826, hom. illeg., nec R.Br.ter, Transactions of the New Zealand Institute 31: 455. 1899, hom. illeg. Mielichhoferia macrocarpa (W.J. Hooker ex Drummond) Bruch & W.P. Schimper, London Journal of Botany 2: 665. 1843. Mielichhoferia nitida var. macrocarpa (W.J. Hooker ex Drummond) Müller Hal., Synopsis Muscorum Frondosorum 1: 235. 1848. Mielichhoferia nitida var. gymnostoma Mitten ex W.J. Hooker, Journal of the Linnean Society, Botany 1:119. 1857. Bryum nelsonii Kindberg, Revue bryologique 36: 98. 1909. Mielichhoferia macrocarpa var. pungens E.B. Bartram, Bulletin of the Torrey Botanical Club 54: 33. 1927.

Description

Le Mielichhoferia macrocarpa est une mousse relativement petite (de 0,3 à 1,0 cm de hauteur). Comme les tiges sont très ramifiées et poussent serrées les unes contre les autres, l’espèce tend à former des coussins bas et compacts (figure 1). Les coussins sont vert vif et ont une texture que Flowers (1973) a qualifié de « spongieuse ». Chaque tige, de couleur brun rougeâtre, se ramifie au moyen d’innovations (figure 2 a,b). Les parties les plus vieilles de la tige sont densément recouvertes de rhizoïdes rouges, et il arrive souvent que leurs feuilles perdent leur chlorophylle et paraissent incolores, à l’exception de la nervure, qui devient rouge avec le temps. Les feuilles sont plutôt concaves et recourbées et paraissent luisantes en raison de leurs cellules lâches à parois minces (figure 2 c,d). La longueur des feuilles varie de 0,6 à 1,5 mm. L’espèce est dioïque, ce qui signifie que les organes mâles et femelles sont produits par des individus (gamétophytes) différents. Le gamétophyte mâle est plus petit que le gamétophyte femelle, et ses tiges ont davantage tendance à former à leur sommet une rosette dense de feuilles concaves (figure 2a). Chez le gamétophyte femelle, les feuilles sont plus longues, moins concaves et plus régulièrement espacées le long de la tige (figure 2b). De plus, les coussins de gamétophytes femelles produisent souvent une abondance de sporophytes, dont les soies sont en grande partie cachées par les dernières innovations (figure 3). Les capsules (sporanges) sont plutôt globuleuses, s’arrondissant vers le sommet jusqu’à l’orifice, qui est relativement étroit. L’espèce est assez distincte et uniforme en Amérique du Nord, sauf dans certaines populations observées au Colorado, où les plantes sont un peu plus grandes et ont des feuilles presque linéaires, à nervure souvent excurrente.

Figure 1. Gros plan de la population Mmac1, à Mountain Park, en Alberta, qui montreles coussins profonds et spongieux du Mielichhoferia macrocarpa.

Figure 1.  Gros plan de la population Mmac1, à Mountain Park, en Alberta, qui montreles coussins profonds et spongieux du Mielichhoferia macrocarpa

 

Figure 2. Morphologie détaillée du Mielichhoferia macrocarpa, d’après des spécimens provenant de la population des rapides du ruisseau Whitehorse.

  1. sporophyle mâle.
  2. sporophyle femelle.
  3. vieille feuille (perichaetal) prélevée à la base du sporophyle (noter les bords recourbés et le limbe décoloré sauf sur la nervure).
  4. feuille plus jeune, prélevée dans une partie nouvelle (verte et luisante) de la tige (noter les cellules lâches et les marges planes et entières dont les cellules sont plus longues et plus étroites).

La barre équivaut à 0,4 cm dans les dessins a et b et à 0,6 mm dans les dessins c et d.

Figure 2.  Morphologie détaillée du Mielichhoferia macrocarpa, d’après des spécimens provenant de la population des rapides du ruisseau Whitehorse. a : sporophyle mâle. b : sporophyle femelle. c : vieille feuille (perichaetal) prélevée à la base du sporophyle (noter les bords recourbés et le limbe décoloré sauf sur la nervure). d : feuille plus jeune, prélevée dans une partie nouvelle (verte et luisante) de la tige (noter les cellules lâches et les marges planes et entières dont les cellules sont plus longues et plus étroites). La barre équivaut à 0,4 cm dans les dessins a et b et à 0,6 mm dans les dessins c et d.

 

Figure 3. Gros plan d’une colonie de Mielichhoferia macrocarpaphotographiée au bord du ruisseau Whitehorse. On peut voir l’abondance des sporophytes, dont les soies sont en grande partie cachées par les innovations.

Figure 3.  Gros plan d’une colonie de Mielichhoferia macrocarpaphotographiée au bord du ruisseau Whitehorse. On peut voir l’abondance des sporophytes, dont les soies sont en grande partie cachées par les innovations.

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