Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’Autour des palombes de la sous-espèce laingi (Accipiter gentilis laingi) au Canada – Mise à jour 2000

  1. Table des Matières
  2. Sommaire de l’évaluation
  3. Résumé
  4. Information sur l’espèce
  5. Répartition
  6. Habitat
  7. Biologie
  8. Taille et tendances des populations
  9. Facteurs limitatifs
  10. Importance de l'espèce
  11. Protection actuelle
  12. Évaluation
  13. Résumé technique
  14. Remerciements
  15. Communications personnelles
  16. Personal Communications

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

Nota : Toute personne souhaitant citer l’information contenue dans le rapport doit indiquer le rapport comme source (et citer l’auteur); toute personne souhaitant citer le statut attribué par le COSEPAC doit indiquer l’évaluation comme source (et citer le COSEPAC). Une note de production sera fournie si des renseignements supplémentaires sur l’évolution du rapport de situation sont requis.

COSEPAC. 2000. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’Autour des palombes de la sous-espèce laingi (Accipiter gentilis laingi) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa . v + 41 p.

( http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/sar/assessment/status_f.cfm).

Cooper, J.M., et P.A. Chytyk. 2000. Rapport de situation du COSEPAC sur l’Autour des palombes de la sous-espèce laingi (Accipiter gentilis laingi) au Canada – Mise à jour, in Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’Autour des palombes de la sous-espèce laingi (Accipiter gentilis laingi) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-41.

Rapports précédents :

Duncan, P., et D.A. Kirk. 1995. COSEWIC status report on the Queen Charlotte Goshawk Accipiter gentilis laingi in Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 44 p.

Note de production :

L’Autour des palombes de la sous-espèce Laingi (Accipiter gentilis laingi) a été designé par le COSEPAC sous le nom d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (Accipiter gentilis laingi). Dans le présent rapport, on désigne partout l’espèce sous le nom d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, une sous-espèce de l’Autour des palombes.

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Greater Sage-Grouse Centrocercus urophasianus, Phaios subspecies and Urophasianus subspecies, Centrocercus urophasianus urophasianus in Canada.

Illustration de la couverture :
Autour des palombes de la sous-espèce laingi – illustration de Judy Shore, Richmond Hill (Ontario).

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2002
No de catalogue CW69-14/12-2002F-IN
ISBN 0-662-87863-9

Nom commun : Autour des palombes de la sous-espèce laingi

Nom scientifique : Accipiter gentilis laingi

Statut : Menacée

Justification de la désignation : Cette petite population sédentaire d’Autours des palombes a été touchée de façon négative par la détérioration de l’habitat forestier.

Occurrence : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1995. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en novembre 2000. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

L’Autour des palombes de la sous-espècelaingi(Accipiter gentilis laingi) est une sous-espèce de l’Autour des palombes (A. gentilis) qui ne se trouve que sur la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord. Dans le présent rapport, on désigne partout l’espèce sous le nom d’Autour des palombes des îles-de-la-Reine-Charlotte, une sous espèce de l’Autour des palombes. Il réside dans le sud-est de l’Alaska, le long de la côte de la Colombie-Britannique et probablement au sud jusqu’à la presqu’île Olympic, dans le Washington. Les populations et l’aire de répartition de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sont de très petite taille comparativement à celles de l’Autour des palombes, qu’on trouve dans une grande partie du nord de l’Amérique du Nord. En Colombie-Britannique, les populations de la sous-espèce se limitent probablement à l’île de Vancouver, aux Îles-de-la-Reine-Charlotte et aux autres grandes îles côtières. La situation de l’Autour des palombes sur la côte du continent demeure incertaine, bien que d’après des études récentes, il pourrait s’y trouver des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte.

La modélisation de l’habitat indique que la majeure partie de la population mondiale d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte se trouve en Colombie-Britannique. Les relevés effectués récemment sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte indiquent que la majeure partie de la population de la province vit sur l’île de Vancouver. Nous estimons qu’il y a environ 300 couples reproducteurs sur l’île de Vancouver et 50 sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, mais faute de relevés ou d’évaluations de l’habitat dans bien des secteurs, ces estimations sont très incertaines.

Les principales menaces pour l’habitat sont l’exploitation continue des forêts de peuplements vieux de conifères en basse altitude, qui constituent l’habitat de choix de l’espèce, et des forêts de seconde venue mûres qui lui conviennent. D’après la modélisation de l’habitat, les populations ont décliné comparativement à leurs chiffres historiques à cause de la forte dégradation de l’habitat. Nous prédisons que ce déclin se poursuivra à mesure qu’on continuera d’exploiter les peuplements vieux et que la durée de rotation des récoltes diminuera dans les forêts de seconde venue, ce qui entraînera la perte définitive d’habitats propices à l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte dans de vastes parties des forêts aménagées.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine le statut, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés et des populations sauvages canadiennes importantes qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées à toutes les espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, lépidoptères, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes fauniques des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans, et le Partenariat fédéral sur la biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Espèce : Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D) : Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC) : Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)* : Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M) : Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)** : Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)*** : Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)**** : Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

* : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

** : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

*** : Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

**** : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Environment Canada Environnement Canada

Canadian Wildlife Service Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Noms communs de l’espèce : Autour des palombes de la sous-espèce laingi

Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, sous-espèce de l’Autour des palombes

Nom scientifique : Accipiter gentilis laingi

Groupe taxinomique : Oiseaux

L’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est une sous-espèce de l’Autour des palombes, un rapace forestier trapu de taille moyenne. On reconnaît trois sous-espèces en Amérique du Nord : l’A. g. atricapillus, l’A. g. apache et l’A. g. laingi (Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte). L’A. g. atricapillus se trouve dans toutes les régions boisées d’Amérique du Nord, sauf sur la côte nord-ouest, dans l’extrême sud-ouest des États-Unis et au Mexique (Squires et Reynolds, 1997). L’A. g. apache se trouve dans le sud de l’Arizona, au Nouveau-Mexique et au Mexique (Whaley et White, 1994). L’A. g. laingi (Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte) se trouve dans le sud-est de l’Alaska (Titus et al., 1994), sur les îles côtières de la Colombie-Britannique (American Ornithologists’ Union, 1957) et, peut-être, sur la presqu’île Olympic (Beebe, 1974). Ces sous-espèces sont définies sur la base de différences morphologiques et de couleur (Taverner, 1940), mais la validité génétique des sous-espèces apache et laingi ne fait pas l’unanimité. On n’a en effet relevé aucune différence génétique notable dans les échantillons de sang des trois sous-espèces (Gavin et May, 1995), mais aucun échantillon n’a été prélevé sur l’île de Vancouver ou les Îles-de-la-Reine-Charlotte, soit dans l’aire de répartition centrale de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (Iverson et al., 1996), aux fins de cette analyse. Flatten et al. (1998), qui ont comparé les données morphométriques d’oiseaux capturés dans le sud-est de l’Alaska et sur l’île de Vancouver et des spécimens de musée des Îles-de-la-Reine-Charlotte, confirment que l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est plus petit et d’une couleur plus sombre que l’A. g. atricapillus.

L’Autour des palombes est largement réparti dans les forêts boréales et tempérées holarctiques. En Amérique du Nord, son aire de répartition va des environs de la limite des arbres en Alaska et dans le nord du Canada jusqu’au Mexique au sud-ouest et jusqu’à la Pennsylvanie au sud-est. En Eurasie, on le trouve de la Grande-Bretagne, la Scandinavie, le nord de la Russie et la Sibérie jusqu’au sud de l’Europe, à l’Iran, à l’Himalaya, à l’est de la Chine et au Japon (American Ornithologists’ Union, 1983; Squires et Reynolds, 1997).

L’Autour des palombes vit dans les régions boisées, depuis les environs de la limite des arbres dans le centre-ouest de l’Alaska et le nord du Canada. C’est un résident de la côte du Pacifique jusqu’au Washington. Dans l’intérieur, on le trouve au sud dans tout le Canada, jusqu’au sud-ouest des États-Unis, dans le nord du Mexique, dans les États des Grands Lacs et la chaîne des Appalaches du nord-est des États-Unis (American Ornithologists’ Union, 1983; Johnsgard, 1990; Marshall, 1992; Duncan et Kirk, 1995; Braun et al., 1996; Squires et Reynolds, 1997). L’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte fréquente le sud-est de l’Alaska (Titus et al., 1994), les îles côtières de la Colombie-Britannique (American Ornithologists’ Union, 1957), la presqu’île Olympic (Beebe, 1974) et, peut-être, la côte du Washington et de l’Oregon (Jewett et al., 1953). Voir la figure 1.

Au Canada, l’Autour des palombes vit dans toutes les régions boisées du pays, du Yukon à la Colombie-Britannique, dans les régions boisées du nord des provinces des Prairies et dans la majeure partie de l’Ontario, du Québec et du Labrador (Duncan et Kirk, 1995; Squires et Reynolds, 1997). L’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte ne se rencontre que sur les côtes de la Colombie-Britannique (Campbell et al., 1990), surtout sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte et l’île de Vancouver (American Ornithologists’ Union, 1957), et probablement sur d’autres grandes îles côtières (McClaren, 1997). Bien qu’on manque généralement de preuves de son occurrence sur la côte continentale de la Colombie-Britannique (T. Ethier, comm. pers., in Duncan et Kirk, 1995; R.W. Campbell, comm. pers., in Crocker-Bedford, 1994), il est probable qu’il fréquente la côte nord et centrale du continent. Par exemple, un individu muni d’un radio-émetteur, capturé à l’origine dans le nord-est de l’île de Vancouver, s’est dispersé jusqu’au bras Loughborough, sur la côte du continent, à 15 km de l’île de Vancouver (D. Doyle, comm. pers.).

L’Autour des palombes est un généraliste des habitats sur une vaste échelle spatiale, mais ses besoins en la matière sont complexes pendant la saison de reproduction, et varient selon le type de forêt et la région (Johnsgard, 1990). Bien que l’espèce puisse se reproduire dans des peuplements plus jeunes, d’âge plus égal, elle choisit généralement des lieux de reproduction dont les peuplements comptent une quantité relativement importante d’arbres mûrs ou vieux (Squires et Reynolds, 1997; McClaren, 1998). Il n’est pas nécessaire que ces peuplements soient continus, mais l’espèce semble préférer qu’il y en ait en quantité substantielle.

Les sites de nidification de l’Autour des palombes dans l’ouest de l’Amérique du Nord ont huit caractéristiques communes : 1) la présence de forêts matures ou anciennes; 2) une fermeture du couvert supérieure à 60 p. 100; 3) un sous-étage ouvert; 4) des pentes douces à modérées, inférieures à 40 p. 100 (les nids se trouvent généralement sur un replat, au pied d’une pente ou en terrain plat); 5) leur position dans le tiers inférieur d’une pente ou au pied de celle-ci; 6) une exposition au nord (du nord-est au nord-ouest); 7) souvent, la proximité d’une source pérenne; 8) la proximité d’une abondance de proies (Marshall, 1992; Duncan et Kirk, 1995). On croit aussi que la présence d’arbres à fort diamètre à hauteur d’homme (dhh) a de l’importance (Daw et al., 1998).

Le haut degré de fermeture du couvert est la caractéristique la plus constante de l’habitat de nidification de l’Autour des palombes dans toute son aire de répartition (Squires et Reynolds, 1997; Daw et al., 1998). Les peuplements relativement fermés offrent une protection contre les prédateurs et favorisent la présence, sous la couverture, d’espaces plus ouverts offrant des trajectoires de vol libres pour frapper les proies. Souvent, la présence d’une petite clairière, où la chute d’un ou deux arbres, par exemple, a dégagé un espace près de l’arbre où se trouve le nid, est associée au site de nidification (Reynolds et al., 1982). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, tous les nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte observés récemment se trouvaient dans de petites clairières (Chytyk et Dhanwant, 1997), une caractéristique qu’on a également relevée pour certains nids observés sur l’île de Vancouver (E. McClaren, comm. pers.).

La taille et la forme des peuplements utilisés pour la nidification varie en fonction de la topographie et de la présence de peuplements propices. Le nid est généralement situé sur un replat ou sur une pente douce ou modérée (moins de 40 p. 100), soit au pied de la pente, soit dans son tiers inférieur (Duncan et Kirk, 1995). Sur l’île de Vancouver, les nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sont généralement situés dans les deux tiers inférieurs d’une pente, à faible altitude, sur une pente modérée (McClaren, 1999). L’altitude moyenne de 40 arbres contenant un nid actif ou de remplacement observés sur l’île de Vancouver était de 392 m (McClaren, 1998). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a trouvé cinq nids actifs dans le tiers inférieur de pentes douces, à une altitude moyenne de 178 m et sur des pentes d’un angle moyen de 26°(Chytyk et Dhanwant, 1999; Chytyk et al., 1999).

Dans les forêts tempérées d’Amérique du Nord, l’emplacement du nid fait généralement face au nord, mais dans les forêts boréales, les oiseaux préfèrent parfois une pente orientée vers le sud (Speiser et Bosakowski, 1987; Doyle et Smith, 1994). On observe des variations considérables à cet égard en Colombie-Britannique. Les Autours des palombes du district forestier de Kispiox, dans le nord-ouest de l’intérieur de la Colombie-Britannique, préfèrent des pentes orientées vers le nord-est (Mahon et Franklin, 1997), tandis que ceux des Îles-de-la-Reine-Charlotte, pourtant à la même latitude que Kispiox, ne nichent que sur des pentes faisant face au sud-ouest (Chytyk et Dhanwant, 1999; Chytyk et al., 1999). Sur l’île de Vancouver, la sous-espèce des Îles-de-la-Reine-Charlotte niche dans des lieux de toutes orientations (McClaren, 1999). Malgré la petite taille de l’échantillon observé aux Îles-de-la-Reine-Charlotte, il pourrait y avoir une différence significative dans la préférence en matière d’orientation entre les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte vivant sur l’île de Vancouver et ceux qui vivent sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte.

Les peuplements qui servent à la nidification ont généralement des arbres plus hauts et plus vieux que dans les forêts avoisinantes. Ces peuplements ont d’ordinaire une proportion relativement élevée de grands arbres et une fermeture du couvert plus complète (Reynolds et al., 1982; Moore et Henny, 1983; Speiser et Bosakowski, 1987; Crocker-Bedford et Chaney, 1988; Iverson et al., 1996; Bosakowski et Rithaler, 1997; McClaren, 1998; Chytyk et Dhanwant, 1999). On a fait état de fermeture variant de 51 p. 100 à 94 p. 100, mais elle est presque toujours supérieure à 60 p. 100. Une telle fermeture du couvert peut assurer une protection contre les oiseaux prédateurs tels que la Buse à queue rousse (Buteo jamaicensis), le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) et les corvidés (Moore et Henny, 1983; Crocker-Bedford et Chaney, 1988; Crocker-Bedford, 1990b), servir d’enveloppe thermique (Reynolds et al., 1982; Hall, 1984) et favoriser la présence d’espaces plus ouverts sous la couverture et dans le sous-bois, ce qui ménage des trajectoires de vol dégagées (Squires et Reynolds, 1997).

Sur l’île de Vancouver, sur 56 nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte observés, 62 p. 100 se trouvaient dans des peuplements vieux contigus, 25 p. 100 dans des peuplements secondaires contigus et 13 p. 100 dans des peuplements vieux fragmentés (McClaren, 1999). Le peuplement le plus jeune à renfermer un nid avait 53 ans. Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a trouvé quatre nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte dans des peuplements vieux contigus de pruche de l’Ouest (Tsuga heterophylla) (Chytyk et Dhanwant, 1999), et un autre nid actif dans un peuplement vieux contigu de pruche de l’Ouest bordé d’un peuplement mûr de pruche de l’Ouest qui contenait deux nids de remplacement (Chytyk et al., 1999). Dans le sud-est de l’Alaska, la proportion minimale de peuplements vieux dans les zones fréquentées par la sous-espèce (soit les zones où on a suivi des oiseaux nicheurs munis de radio-émetteurs) était respectivement de 23 p. 100 et 28 p. 100 pour les mâles et les femelles. On n’a constaté aucune fréquentation des zones comportant une proportion de peuplements vieux inférieure à celles-là (Iverson et al., 1996); toutefois, la zone d’étude ne contenait pratiquement aucun peuplement mûr (K. Titus, comm. pers.).

L’arbre où nichent les Autours des palombes est généralement le plus gros ou l’un des plus gros du peuplement (Reynolds et al., 1982; Speiser et Bosakowski, 1987; Squires et Ruggerio, 1996; Daw et al., 1998; Rosenfield et al., 1998; Bosakowski, 1999). En Colombie-Britannique, on constate la même tendance chez l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (McClaren, 1998; Chytyk et Dhanwant, 1999; T. Ethier, comm. pers.). Les gros arbres offrent un soutien structural aux nids, par leurs solides branches latérales, leurs fourches ou des défauts tels qu’une cime brisée ou des structures de gui. Dans les forêts de douglas (Pseudotsuga menziesii) au stade de perchis de l’ouest du Washington, où les branches n’offrent pas de sites de nidification adéquats, des buissons de gui ou des malformations de l’arbre servent de support structural aux nids (Fleming, 1987). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, plusieurs nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte se trouvent sur des structures de gui sur de vieilles pruches de l’Ouest mortes (Chytyk et Dhanwant, 1997). On trouvera à l’annexe A un résumé des caractéristiques des arbres porteurs de nids d’après des études choisies réalisées en Amérique du Nord.

L’Autour des palombes niche couramment dans plusieurs espèces de conifères et d’arbres à feuilles caduques : en Oregon, le pin ponderosa (Pinus ponderosa), le pin tordu (P. contorta), le douglas et le mélèze de l’Ouest (Larix occidentalis) (DeStefano et Meslow, 1992; Reynolds et al., 1982; Bull et Hohmann, 1994); dans le sud-est de l’Alaska, l’épinette de Sitka (Picea sitchensis) et la pruche de l’Ouest (Titus et al., 1994); dans l’intérieur de l’Alaska, le bouleau à papier (Betula papyrifera) (McGowan, 1975); au Yukon, l’épinette ou le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) (Doyle et Smith, 1994). En Colombie-Britannique, on a observé des nids surtout dans des peupliers faux-trembles et des douglas, mais le peuplier de l’Ouest (P. balsamifera trichocarpa), le mélèze occidental, le pin ponderosa, le pin tordu, le bouleau à papier et l’épinette servent aussi à la nidification (Campbell et al., 1990; T. Antifeau, comm. pers.). Dans la région de Cariboo, les arbres propices à la nidification sont le douglas, le pin tordu et le peuplier faux-tremble (Bosakowski et Rithaler, 1997). Dans le district forestier de Kispiox, les nids se trouvent dans des peuplements mûrs ou vieux de pruche de l’Ouest ou de sapin gracieux (Abies amabilis) (Mahon et Franklin, 1997).

Sur l’île de Vancouver, la plupart des arbres utilisés pour la nidification sont des douglas et des pruches de l’Ouest vivants, bien que l’espèce puisse aussi nicher dans l’aulne rouge (Alnus rubra), l’épinette de Sitka et le cèdre rouge de l’Ouest (Thuja plicata) (McClaren, 1999). La diversité des essences d’arbres choisies pour la nidification par les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sur l’île de Vancouver laisse supposer que leur choix se porte sur la structure de la forêt et de l’arbre plutôt que sur l’essence de l’arbre où ils font leur nid (McClaren, 1999). Aux Îles-de-la-Reine-Charlotte, quatre des cinq nids actifs se trouvaient dans des pruches de l’Ouest mortes et le cinquième, dans une pruche de l’Ouest vivante (Chytyk et al., 1999). La pruche de l’Ouest et l’épinette de Sitka servent tous les deux à l’édification de nids de remplacement aux Îles-de-la-Reine-Charlotte.

L’Autour des palombes a besoin d’une aire d’alimentation relativement vaste à cause de la rareté relative de ses proies; par conséquent, son domaine vital est généralement étendu pendant la saison de reproduction. En général, la diversité des espèces proies de l’espèce diminue à mesure que la latitude augmente (Johnsgard, 1990); la superficie du domaine vital pendant la saison de reproduction a donc généralement tendance à augmenter avec la latitude. De plus, la diversité des espèces proies est plus faible sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte que dans les régions continentales adjacentes à cause de la diversité moindre de ces espèces sur les îles côtières (Stevens, 1995). Dans le sud-est de l’Alaska, la superficie médiane utilisée pendant la saison de reproduction par les mâles et les femelles est respectivement d’environ 4 400 et 3 600 ha (Titus et al., 1996). Ailleurs, le domaine vital fait environ 5 000 ha dans les contreforts de l’Alberta (Schaffer et al., 1996); de 1 842 à 4 214 ha sur la presqu’île Olympic, dans le Washington (Finn et al., 1998); de 1 083 à 6 908 ha en Oregon (Austin, 1993); de 860 à 2 530 ha (Bright-Smith et Mannan, 1994) ou de 2 025 à 2 430 ha (Reynolds et al., 1992) en Arizona; et de 1 550 ±890 ha en Californie (Hargis et al., 1994). On n’a guère décrit les domaines vitaux de l’espèce en hiver.

Ce sont l’abondance et la disponibilité des proies qui guident l’utilisation de l’habitat d’alimentation; or, la disponibilité des proies dépend généralement des attributs structuraux de la végétation. Par conséquent, l’Autour des palombes s’alimente dans des secteurs ayant les attributs suivants : 1) des proies adéquates; 2) une couverture suffisante pour camoufler l’approche de la proie par l’Autour des palombes; 3) des ouvertures suffisantes dans le couvert pour empêcher la proie de s’échapper et pour éviter l’obstruction des trajectoires de vol; 4) la présence de perchoirs qui conviennent à la méthode d’observation et d’attaque qu’emploie l’Autour des palombes pour chasser (Beebe, 1974; Kenward, 1982; Reynolds et Meslow, 1984; Widen, 1989; Johnsgard, 1990; Beier et Drennan, 1997; Squires et Reynolds, 1997). Là où les proies sont particulièrement abondantes, l’espèce peut s’alimenter dans des clairières naturelles, à la lisière des forêts, dans des zones de coupe à blanc et même sur des terres agricoles. Cependant, l’Autour des palombes est parfois exclu de ces niches par d’autres espèces de rapaces telle la Buse à queue rousse, mieux adaptées que lui aux milieux dépourvus d’arbres (Kenward et Widen, 1989; Widen, 1989; Crocker-Bedford, 1990a; Marshall, 1992).

L’Autour des palombes cherche sa nourriture dans toutes les couches de la forêt, du sol jusqu’aux zones aériennes au-dessus du couvert forestier, mais il tend à concentrer ses efforts sur la couche terrestre et arbustive (Reynolds et Meslow, 1984). Sa grande taille et ses stratégies de chasse l’empêchent par contre de le faire dans des peuplements jeunes et denses (Reynolds et al., 1982; Moore et Henny, 1983; Hayward et Escano, 1989; Duncan et Kirk, 1995; Squires et Ruggerio, 1996). Les premiers stades biotiques de la régénération ne lui conviennent donc guère comme habitat d’alimentation. Il peut chercher sa nourriture dans des zones de coupe à blanc jusqu’à ce que la taille des arbres l’empêche de pénétrer facilement entre les fûts ou le feuillage. Par exemple, dans une forêt ayant fait l’objet d’une récolte intensive dans l’ouest du Washington, les Tétras sombres (Dendragaous obscurus) se trouvaient en abondance dans les zones de coupe à blanc en régénération. Ils représentaient aussi une proportion relativement élevée du régime des Autours des palombes de ce secteur (Bosakowski et al., 1999) comparativement à celui des autours vivant dans les forêts nationales des États-Unis, où la récolte est moins intensive, qui se nourrissaient davantage d’oiseaux vivant à l’intérieur des forêts (Reynolds et Meslow, 1984; Bull et Hohmann, 1994).

Bien que les lisières, les petites clairières et les zones de coupe à blanc (Bosakowski et al., 1999) puissent servir à la recherche de nourriture et que l’Autour des palombes semble s’en servir régulièrement dans l’intérieur de la Colombie-Britannique (Beebe, 1974), l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte semble chasser le plus souvent dans des forêts continues et avoir moins d’association avec les lisières (Iverson et al., 1996). Dans le sud-est de l’Alaska, la sous-espèce affiche une préférence marquée pour les forêts anciennes et mûres et tend à éviter les jeunes peuplements de succession normale et les zones de coupe à blanc (Titus et al., 1994, 1995). Sur l’île de Vancouver, trois spécimens mâles territoriaux d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte ont fait preuve d’une utilisation variable des habitats de peuplements vieux et secondaires en 1997; un de ces mâles ne chassait que dans des peuplements vieux, tandis que les deux autres chassaient plus souvent dans des peuplements secondaires que dans des peuplements vieux (E. McClaren, données inédites). Les peuplements secondaires étaient pour la plupart âgés de 60 à 100 ans, même si les oiseaux fréquentent à l’occasion des peuplements âgés de 40 ans seulement. L’absence de données sur l’utilisation des habitats en fonction de leur disponibilité nous empêche de déduire des résultats de cette étude que certains individus chassent plus souvent dans des peuplements plus jeunes; cependant, il appert que l’espèce cherche sa nourriture dans des habitats variés. À l’hiver 1997, des oiseaux de l’île de Vancouver munis de radio-émetteurs ont fréquenté surtout de vastes forêts contiguës formées de peuplements vieux et de peuplements secondaires de plus de 60 ans (D. Doyle, comm. pers.).

Dans les régions côtières de Colombie-Britannique, les peuplements secondaires situés sur des sites propices à la croissance peuvent devenir adéquats pour les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte nicheurs après 50 ans; on a d’ailleurs trouvé plusieurs nids dans ce genre de peuplements sur l’île de Vancouver (McClaren, 1999; D. Doyle, comm. pers.). Si une rotation des récoltes sur 100 ans était la norme, on assurerait ainsi la présence d’une bonne quantité d’habitats de peuplements secondaires propices à la reproduction de l’espèce. Cependant, il est de plus en plus courant de récolter les peuplements secondaires âgés de 50 à 60 ans, dont la taille et la structure convient à l’Autour des palombes, à cause de la valeur de la matière ligneuse que représentent les arbres de cette taille. Par conséquent, une fois qu’on a récolté un peuplement vieux, on peut récolter le peuplement secondaire qui le remplace alors même qu’il devient un habitat adéquat pour l’Autour des palombes. Ces peuplements ne peuvent donc pas se rétablir suffisamment pour offrir un habitat convenable pour les Autours des palombes nicheurs.

Sur l’île de Vancouver, les nids d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte qui se trouvent dans des peuplements secondaires contigus et dans des forêts fragmentées ont généralement un taux de réoccupation plus faible que les nids situés dans des peuplements vieux contigus. En 1998, 25 p. 100 des huit nids observés dans des peuplements secondaires contigus et 20 p. 100 des cinq nids observés dans des forêts fragmentées ont été occupés de nouveau, comparativement à 83 p. 100 des 12 nids observés dans des forêts anciennes contiguës (McClaren, 1999).

Une quantité considérable de terres boisées de l’île de Vancouver et des Îles-de-la-Reine-Charlotte sont protégées contre la récolte parce qu’elles sont situées dans un parc national, un parc provincial, une réserve écologique ou une autre zone protégée (tableau 1). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, environ 96 p. 100 des forêts protégées se trouvent dans deux réserves, le parc provincial Naikoon (69 198 ha, à l’extrémité nord-est de l’île Graham) et la réserve de parc national Gwaii Haanas (148 658 ha, dans la portion sud de l’île Moresby).

Sur l’île de Vancouver, le parc provincial Strathcona (253 773 ha) est la plus importante zone boisée protégée, mais depuis quelques années, la Protected Areas Strategy de la Colombie-Britannique a donné un statut de zone protégée à un grand nombre de nouveaux secteurs, boisés pour la plupart et totalisant plus de 150 000 ha (LUCO, 1996). Plus de 99 000 ha en 47 parcelles, surtout dans le nord et l’ouest de l’île de Vancouver, ont été protégés contre la récolte de 1992 à 1996. Quatorze de ces 47 parcelles font plus de 1 000 ha, la plus grande s’étendant sur 22 800 ha. En outre, plus de 63 000 ha répartis en 15 parcelles sont conservés dans le secteur de la baie Clayoquot, près de la réserve de parc national Pacific Rim.

Tableau 1. Pourcentage des forêts situées dans des zones protégées sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte Données du ministère des Forêts (MOF) et du Bureau de la coordination de l’utilisation du sol (Land Use Coordination Office [LUCO]) de la Colombie-Britannique*.

Proportion de terres boisées dans les zones protégées

(toutes les zones du SCB)

Proportion de terres boisées à faible altitude (CDF, CWH) dans les zones protégées Proportion de terres boisées à haute altitude (MH) dans les zones protégées
Île de Vancouver 11,8 9,8 28,0
Îles-de-la-Reine-Charlotte 22,4 23,0 16,8

* Ces données sont dérivées d’une interprétation des unités biogéoclimatiques qui sont boisées de façon prédominante (Del Meidinger, MOF Research Branch, comm. pers.) en superposition avec les zones protégées (données du LUCO). SCB = Système de classification biogéoclimatique; CDF = zone côtière à douglas; CWH = zone côtière à pruche de l'Ouest; MH = zone à pruche subalpine.

Malheureusement, on a rarement évalué les populations d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte ou l’adéquation de l’habitat dans ces zones protégées. On ignore donc la valeur relative de la plupart de ces terres protégées pour l’Autour des palombes. Il est probable que certaines zones protégées contiennent une quantité relativement importante d’habitat adéquat pour l’Autour des palombes, tandis que celles ayant une forte proportion de forêts en altitude ou de terrain très abrupt ou rocheux n’en contiennent guère. On a trouvé deux nids dans le parc Strathcona, à l’île de Vancouver, en 1995; on a aussi fait un certain inventaire dans le parc Schoen Lake, aussi à l’île de Vancouver, en 1996, mais sans y trouver de nids (E. McClaren, comm. pers.).

Les terres boisées situées à l’extérieur des zones protégées (88 p. 100 de celles de l’île de Vancouver, 78 p. 100 de celles des Îles-de-la-Reine-Charlotte) se trouvent soit sur des terres privées, soit dans des concessions de fermes forestières louées à l’industrie. Il n’y a pratiquement pas de mesure de contrôle de la récolte dans les forêts situées sur des terres privées; pour l’essentiel, les propriétaires peuvent y récolter le bois sans restriction ou presque. Dans les forêts louées à l’industrie, les dispositions sur la conservation des éléments valorisés de la biodiversité dans les concessions de fermes forestières sont assujetties au Forest Practice Code de la Colombie-Britannique (Ministry of Forests, 1995). Détail d’une importance particulière pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, les exploitants doivent conserver de 7 à 28 p. 100 des secteurs boisés à l’état de forêt ancienne, selon que le secteur est classé comme un secteur à biodiversité faible ou élevée (Ministry of Forests, 1995).

Le chef forestier et le sous-ministre du ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs de la province ont établi que l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte doit faire l’objet d’une attention particulière aux termes du Forest Practice Code. À titre d’espèce sauvage « désignée », il fait partie de l’Identified Wildlife Management Strategy (IWMS) (Province of British Columbia, 1999). Cette stratégie prévoit des mesures d’aménagement particulières, les General Wildlife Measures, qui décrivent les pratiques acceptables dans les forêts et parcours situés à l’intérieur de zones de conservation particulières à une espèce donnée, les zones d’habitats fauniques (Wildlife Habitat Areas [WHA]). Pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, on recommande l’établissement d’une WHA « à trois paliers » (de 2 400 ha au total) dans des sites de reproduction choisis et dans les zones d’alimentation qui leur sont associées. Trois secteurs de nidification adéquats et trois secteurs de remplacement de 12 ha chacun sont fermés à toute pratique forestière. Une récolte limitée du bois est autorisée dans le reste de la WHA à certaines périodes (en dehors de la période de pariade et de nidification pour les nids actifs) et dans le respect d’une répartition précise des stades biotiques. Cette répartition comprend 20 p. 100 de forêt ancienne à couvert complet, 40 p. 100 de forêt mature et pas plus de 20 p. 100 de forêt jeune. La définition de forêt jeune, mûre ou ancienne varie selon le type de perturbation naturelle et la zone biogéoclimatique; on trouvera toutes les définitions dans le Biodiversity Guidebook (Ministry of Forests, 1995).

Cependant, on a mis en œuvre un seuil de planification qui empêchera la mise en application sans restriction des WHA pour les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte. Chaque district forestier disposera d’un seuil de 1 p. 100 quant à l’impact sur le bois d’œuvre de la mise en application des WHA, pour toutes les espèces fauniques « désignées » et pas seulement pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte. Cela revient en fait à limiter à quelques-unes le nombre de WHA disponibles pour la conservation de l’habitat de la sous-espèce en Colombie-Britannique, étant donné qu’une WHA peut s’étendre jusqu’à 2 400 ha. Ce seuil sera en vigueur pendant deux ans ou jusqu’à ce qu’on ait élaboré des évaluations de la conservation susceptibles d’aider à une nouvelle répartition de la limite provinciale de 1 p. 100 entre les districts forestiers. Ainsi, on peut s’attendre à ce que la mise sur pied des WHA ne conserve que l’habitat de quelques couples d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte.

Le recours à des zones d’aménagement riverain, à des îlots d’arbres sauvages, à des zones sensibles et à la gestion de la composition en espèces végétales des débris ligneux grossiers offre des perspectives supplémentaires pour la protection des sites de nidification et des habitats d’alimentation qui conviennent à l’Autour des palombes (Ministry of Forests, 1995). En outre, comme on a formulé des recommandations à l’égard de la conservation des peuplements vieux pour les couverts forestiers dominants à l’intérieur de types de perturbations naturelles, on pourrait éventuellement aménager des unités de paysage afin de maximiser la conservation d’un habitat adéquat pour l’Autour des palombes.

Les Autours des palombes forment des couples monogames et sont très fidèles à leur partenaire et à leur zone de nidification d’une année à l’autre (Crocker-Bedford, 1990a; Reynolds et Joy, 1998), ce qui n’empêche pas environ 25 p. 100 des femelles reproductrices de se reproduire dans des zones différentes d’une année à l’autre (P. Kennedy, comm. pers.). Bien que certaines femelles puissent s’accoupler dès l’âge d’un an, la plupart des oiseaux reproducteurs d’une population donnée ont au moins 2 ans (Squires et Reynolds, 1997).

On a observé le comportement territorial de l’espèce dès février dans les États du Moyen-Atlantique (Speiser et Bosakowski, 1991) et dès la mi-mars en Colombie-Britannique (Beebe, 1974). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a observé des pariades d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte dès le 6 mars (Chytyk et al., 1998) et on pense qu’elles débutent au cours de la dernière semaine de février (Chytyk et Dhanwant, 1999). Certains couples passent toute l’année près de leur nid (Doyle et Smith, 1994). D’après ce qu’indiquent des travaux de télémétrie effectués récemment sur l’île de Vancouver, la plupart des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte mâles passent toute l’année dans leur territoire de nidification ou à proximité, tandis que les femelles s’éloignent généralement davantage du nid pendant les mois d’hiver (McClaren, 1999).

La ponte se fait généralement entre la mi-avril et la fin mai (McGowan, 1975; Reynolds et Wight, 1978; Bull et Hohmann, 1994; Iverson et al., 1996); on a toutefois déjà signalé des œufs un 7 avril en Colombie-Britannique (Campbell et al., 1990). La ponte peut être plus tardive en altitude ou lorsque le printemps est froid et pluvieux (Squires et Reynolds, 1997). Sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on croit qu’elle a lieu fin avril et début mai (E. McClaren, comm. pers.; Chytyk et Dhanwant, 1999).

La période d’incubation varie de 28 à 32 jours par œuf (Beebe, 1974; McGowan, 1975; Reynolds et Wight, 1978); elle débute à la ponte du premier ou du deuxième œuf (Beebe, 1974; Squires et Reynolds, 1997). C’est surtout la femelle qui couve les œufs, pendant que le mâle chasse et lui apporte de la nourriture (Brown et Amadon, 1968), mais le mâle couve aussi à l’occasion (Lee, 1981, E. McClaren, comm. pers.). La date de l’éclosion et celle du premier envol sont variables; elles s’étalent respectivement du 13 mai au 25 juin et du 25 juin au 28 juillet (McGowan, 1975; Reynolds et Wight, 1978; Bull et Hohmann, 1994). En Colombie-Britannique, la date la plus hâtive d’un premier envol observé est le 25 juin (lac Dease), et on a calculé que la plus tardive se situerait dans la dernière semaine d’août (Campbell et al., 1990).

Sur l’île de Vancouver, sept couvées d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte ont quitté le nid au cours de la première quinzaine de juillet 1997 (McClaren, 1997). Aux Îles-de-la-Reine-Charlotte, le premier envol se produit généralement pendant la première quinzaine de juillet (Chytyk et Dhanwant, 1999). Chez l’Autour des palombes, la période de dépendance après le premier envol est relativement longue; elle peut durer plusieurs semaines (Kennedy et al., 1994). Dans le sud-est de l’Alaska, tous les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte juvéniles semblent s’être dispersés de leur lieu de naissance avant le 5 septembre (Titus et al., 1995). La dispersion du lieu de naissance sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte a généralement lieu à la fin août (E. McClaren, comm. pers.; Chytyk et Dhanwant, 1999).

En Amérique du Nord, chaque couvée compte généralement de deux à quatre œufs, la taille moyenne des couvées étant de 2,7 œufs (Squires et Reynolds, 1997). En Colombie-Britannique, la taille des couvées varie également de deux à quatre œufs (Campbell et al., 1990), mais la norme est de trois œufs (Beebe, 1974). Le succès de nidification est très variable, mais la plupart des études concluent qu’entre 80 et 94 p. 100 des tentatives de nidification ont produit au moins un jeune à l’envol (Reynolds et Wight, 1978; Bull et Hohmann, 1994; Squires et Reynolds, 1997). Au Yukon, le nombre moyen de jeunes à l’envol varie de 0/nid à 3,9/nid (Doyle et Smith, 1994). Sur la presqu’île Olympic, dans le Washington, 2,3 jeunes par tentative de reproduction ont quitté le nid en 1996 et 2,0 en 1997 (Finn et al., 1998). On trouvera d’autres données sur la productivité à l’annexe B.

Sur l’île de Vancouver, la productivité de 56 tentatives de nidification entre 1994 et 1998 a été en moyenne de 1,7 jeune à l’envol par nid, le taux annuel variant de 1,4 à 2,2 jeunes à l’envol par nid (McClaren, 1999). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, la productivité est variable : 1 nid comptant 2,0 jeunes à l’envol en 1995; 2 nids ayant en moyenne 1,5 jeune à l’envol par nid en 1996; 1 nid produisant 1,0 jeune à l’envol en 1997; et 1 nid produisant 0 jeune à l’envol en 1998 (Chytyk et Dhanwant, 1999). On a déjà observé l’échec d’une nidification suivi d’une couvée de remplacement (Johnsgard, 1990), mais cela arrive sans doute rarement, car les Autours des palombes ont besoin de toute la saison printanière et estivale pour nicher avec succès (Squires et Reynolds, 1997).

La variabilité de la productivité chez l’Autour des palombes est surtout associée à l’abondance des proies (McGowan, 1975; Crocker-Bedford, 1990a; Doyle et Smith, 1994) et à l’accessibilité aux proies qu’offre la structure de l’habitat (Widen, 1989; Crocker-Bedford, 1990a; Beier et Drennan, 1997). Certains éléments indiquent que la survie des oisillons dépend directement de l’approvisionnement en nourriture à cause du risque de famine et de fratricide (Estes et al., 1999); selon une autre explication, toutefois, une plus grande abondance de nourriture permet aux adultes de demeurer plus longtemps près du nid, ce qui empêche la prédation des oisillons (Ward et Kennedy, 1996). La mise en œuvre de la reproduction dépend généralement de la disponibilité des proies, de la présence d’un partenaire adéquat et de la disponibilité d’un habitat de nidification convenable et inoccupé (McGowan, 1975; Hennessy, 1978; Reynolds et Wight, 1978; Doyle et Smith, 1994; Iverson et al., 1996; Finn, 1997). Sur l’île de Vancouver, la faible productivité des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en 1995 a été attribuée à la faible abondance de l’écureuil roux (Tamias hudsonicus), une espèce proie primordiale (Ethier, à paraître).

Les conditions météorologiques, l’âge des reproducteurs, la prédation des oisillons, la mortalité des adultes, les maladies et les perturbations d’origine humaine peuvent aussi influer sur la productivité (Squires et Reynolds, 1997). Le fratricide se produit en période de disette (Squires et Reynolds, 1997; Estes et al., 1999). Des pékans (Martes pennanti) ont pris des œufs, des oisillons et des femelles adultes d’une population du Wisconsin, et la croissance d’une population de pékans a été considérée comme une cause de la baisse de productivité chez l’Autour des palombes (Erdman et al., 1998). Les autres prédateurs d’oisillons de l’Autour des palombes sont le Grand-duc d’Amérique et des mammifères tels que le carcajou (Gulo gulo) (Doyle, 1995). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a récemment soupçonné un raton-laveur (Procyon lotor) d’avoir attaqué un nid d’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (Chytyk et Dhanwant, 1999).

Il est difficile d’estimer le taux de mortalité des adultes et des juvéniles ayant quitté le nid; d’ailleurs, à ce chapitre, les données sur les populations d’Amérique du Nord sont rares. Parmi les causes de mortalité des adultes, mentionnons la famine, la prédation, les maladies et la mise à mort indirecte par des humains (Beebe, 1974; Snyder et Wiley, 1976, cité dans Palmer, 1988; Newton, 1979; Duncan et Kirk, 1995; Squires et Reynolds, 1997).

Le taux de survie à long terme des juvéniles et les taux de recrutement dans la population reproductrice sont inconnus. Selon des recherches effectuées en Europe, c’est la première année que le taux de mortalité est le plus élevé (58-64 p. 100); il décroît ensuite avec l’âge (Newton, 1979). En Arizona, on a estimé le taux de survie annuel à 87 p. 100 pour les femelles âgées de plus de 1 an et à 69 p. 100 pour les mâles de plus de 1 an (Kennedy, 1997; Squires et Reynolds, 1997). Dans le sud-est de l’Alaska, le taux de survie annuel des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte adultes est de 76 p. 100; c’est à la fin de l’hiver et au début du printemps qu'e le taux de mortalité est le plus élevé (Titus et al., 1995). À l’hiver 1998, sur l’île de Vancouver, sept des 20 Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte adultes (quatre femelles et trois mâles) munis d’un radio-émetteur sont morts (McClaren, 1999). La majorité des cadavres récupérés étaient gravement émaciés et la nécropsie a confirmé que ces oiseaux sont mort de faim.

Palmer (1988) postule une durée de vie maximale de 20 ans en Amérique du Nord, sans toutefois étayer son hypothèse. On sait qu’en Europe, des Autours des palombes ont atteint l’âge de 19 ans, tant à l’état sauvage qu’en captivité (Newton, 1979).

Dans la majeure partie de son aire de répartition et, en particulier, dans la portion méridionale de celle-ci, l’Autour des palombes tend à nicher sur les pentes faisant orientées au nord, qui offrent un microclimat plutôt frais (Reynolds et al., 1982; Squires et Reynolds, 1997). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a trouvé cinq nids actifs d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sur des orientations plus chaudes, vers le sud-ouest, à des azimuts de 200º à 245º (Chytyk et Dhanwant, 1999; Chytyk et al., 1999). En revanche, sur l’île de Vancouver, on a relevé neuf nids orientés de 1 à 90º, quatre sur une orientation de 91 à 180º, 10 orientés de 181 à 270º et huit sur une orientation de 271 à 360º (McClaren, 1998, 1999). Ailleurs, on ne relève aucune tendance claire dans l’orientation des nids d’Autours des palombes : une orientation nord-est dans le district forestier de Kispiox (nord-ouest de la Colombie-Britannique) (Mahon et Franklin, 1997) et dans le sud-est de l’Alaska (Titus et al., 1994); une orientation sud-est dans le district forestier de Lakes (nord-ouest de la Colombie-Britannique) (Mahon et Doyle, 1999); des nids orientés vers le sud dans le sud-est de l’Alaska (McGowan, 1975).

Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, quatre des cinq nids actifs d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte observés ont été trouvés dans des pruches de l’Ouest mortes. En revanche, les arbres où on a observé des nids dans le reste de l’aire de répartition de la sous-espèce sont en général vivants (Beebe, 1974; Reynolds et al., 1982; Crocker-Bedford et Chaney, 1988; Titus et al., 1994; Squires et Reynolds, 1997). Sur l’île de Vancouver, seuls trois des 32 nids d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte connus étaient situés dans des arbres morts (E. McClaren, comm. pers.). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte choisissent peut-être des arbres morts parce qu’ils offrent une exposition directe à la chaleur du soleil qui aide à réguler la température du nid, les mois d’été y étant généralement pluvieux et relativement frais (Chytyk et Dhanwant, 1999). La nidification dans des arbres morts exposés peut aussi s’expliquer par l’absence de Grands-Ducs d’Amérique reproducteurs sur l’archipel (Campbell et al., 1990). On sait que le Grand-duc se nourrit d’Autours des palombes juvéniles et adultes et d’autres rapaces (Squires et Reynolds, 1997).

On croit que l’abondance des précipitations a un impact sur le succès de reproduction de l’Autour des palombes (Penteriani, 1997) et qu’elle pourrait être un facteur important sur la côte de la Colombie-Britannique, où les précipitations sont relativement abondantes. Au cours d’une étude décennale réalisée dans des pays méditerranéens, Penteriani (1997) a constaté qu’un printemps froid et pluvieux retarde la nidification et que des pluies annuelles abondantes de 60 à 120 mm correspondent aux années où l’incidence de l’échec de la nidification est la plus forte. On croit que c’est en avril et en mai que les conditions météorologiques ont le plus d’influence sur la productivité des nids. D’autres études soulignent aussi l’impact négatif qu’ont les niveaux de précipitation, surtout au printemps, sur la productivité des nids d’Autour des palombes et d’autres espèces de rapaces (Kostrzewa et Kostrzewa, 1990).

Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, les précipitations moyennes annuelles sont de 1 359 mm à Sandspit (à l’extrémité nord-est de l’île Moresby) (Environnement Canada, 2000), soit au moins dix fois plus que la valeur limite admissible dans la Méditerranée. À Sandspit, les précipitations moyennes en mars, en avril et en mai sont respectivement de 104 mm, 95 mm et 62 mm par mois. Sur l’île de Vancouver, le niveau des précipitations moyennes annuelles varie de 857 mm à Victoria à 3 295 mm à Tofino (Environnement Canada, 2000). Ces niveaux de précipitation relativement élevés comparativement à ceux qu’on observe dans l’intérieur de l’Amérique du Nord ou autour de la Méditerranée indiquent que l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte s’est adapté à des milieux plus humides. Les fortes précipitations sur les côtes de la Colombie-Britannique pourraient cependant avoir un effet négatif sur sa productivité.

L’Autour des palombes est une espèce nomade, mais qui est probablement résidente toute l’année dans la majeure partie de son aire de répartition, la plupart des années. Quand il migre, c’est à cause d’une pénurie de nourriture (Squires et Reynolds, 1997). La sédentarité semble caractériser l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte dans le sud-est de l’Alaska (Crocker-Bedford, 1994; Titus et al., 1994; ADFG, 1996). Les adultes s’y dispersent à des distances variables de leur aire de nidification après la période de reproduction; pour certains, les territoires d’été et d’hiver se chevauchent; d’autres vont passer l’hiver jusqu’à 90 km de leur aire de nidification (ADFG, 1996). Sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte, l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est presque certainement une espèce résidente (Taverner, 1940; Beebe, 1974; Campbell et al., 1990). Par exemple, sur l’île de Vancouver, les données récentes sur 17 oiseaux munis de radio-émetteurs indiquent un déplacement maximal de plus de 100 km de l’aire de nidification entre juillet et mars (E. McClaren, données inédites). En outre, on a « perdu » plusieurs femelles munies de radio-émetteurs pendant les mois d’hiver, ce qui indique qu’elles se sont peut-être dispersées beaucoup plus loin pendant l’hiver.

La résidence des juvéniles est bien documentée dans le sud-est de l’Alaska, où 23 juvéniles indépendants sur 27 se sont dispersés à 60 km en moyenne du nid où ils étaient nés, pour demeurer ensuite de façon assez constante dans leur aire d’hivernage (ADFG, 1996). Cependant, comme les juvéniles doivent généralement se disperser de leur zone natale pour trouver un habitat inoccupé, ils se dispersent en général à de plus grandes distances que les adultes. Dans une autre étude réalisée dans le sud-est de l’Alaska, 14 Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte juvéniles munis de radio-émetteurs se sont dispersés depuis l’aire de nidification de 5 à 7 semaines (du 5 août au 5 septembre) après leur premier envol et ont été retracés à des distances variant de 16 à 151 km de leur lieu natal (Titus et al., 1994).

L’Autour des palombes se nourrit d’une grande diversité de mammifères et d’oiseaux de taille petite ou moyenne, selon la saison et la région. La géographie et la variabilité des espèces proies disponibles dans divers habitats forestiers expliquent en grande partie la diversité du régime de l’espèce selon la localité (R. Reynolds, comm. pers.). Pendant la saison de nidification, les autours capturent plus souvent des mammifères dans l’intérieur de l’Alaska, en Arizona, au Nevada, en Utah et au Yukon; ils capturent plus souvent des oiseaux dans le sud-est de l’Alaska, en Californie, au Nouveau-Mexique et en Oregon (Titus et al., 1994; Squires et Reynolds, 1997). Dans le Washington, les Autours des palombes de la côte capturent davantage d’oiseaux (53 p. 100) que de mammifères, contrairement aux Autours des palombes de l’intérieur (47 p. 100), l’écureuil, les tétras et le lièvre d’Amérique (Lepus americanus) étant les principales espèces proies (Watson et al., 1998). Les espèces proies courantes sont les écureuils arboricoles, les écureuils terrestres, les lapins, le lièvre d’Amérique, les pics, les tétras, les corvidés et divers oiseaux chanteurs de grande taille (Squires et Reynolds, 1997). L’Autour des palombes se nourrit parfois de charognes (Squires, 1995).

Dans le sud-est de l’Alaska, les proies les plus courantes de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sont le Geai de Steller (Cyanocitta stelleri), le Tétras sombre, le Tétras du Canada (Dendragapus canadensis), la Grive à collier (Ixoreus naevius), l’écureuil roux et les pics. L’espèce capture en nombre plus restreint l’Épervier brun (Accipiter striatus), des alcidés, des chevaliers, des lagopèdes et la Corneille d’Alaska (Corvus caurinus) (Titus et al., 1994). Dans le sud-est de l’Alaska, aucune des dix espèces proies les plus courantes de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte ne devrait bénéficier des coupes à blanc, et la plupart sont susceptibles de décliner (Iverson et al., 1996), sauf le Tétras sombre, qui a des chances de prospérer au cours des premiers stades biotiques.

Sur la côte de la Colombie-Britannique, Beebe (1974) suppose que l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte se nourrit principalement de Geais de Steller et de Grives à collier sur l’île de Vancouver et, sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, de Corneilles d’Alaska. Cependant, Chytyk et Dhanwant (1997) ont constaté que l’écureuil roux, le Pic à poitrine rouge (Sphyrapicus ruber), le Tétras sombre, la Grive à collier et la Grive solitaire (Catharus guttatus) sont des proies importantes pour les couples qui nichent dans l’intérieur des Îles-de-la-Reine-Charlotte; ils n’ont par ailleurs trouvé aucun signe de prédation sur les corneilles. Cela pourrait s’expliquer du fait que la Corneille d’Alaska est surtout abondante près des côtes maritimes et peut devenir rare, même à quelques kilomètres seulement vers l’intérieur (Campbell et al., 1997), et que Beebe a réalisé la majeure partie de son étude de terrain sur la côte. L’analyse de 44 pelotes de régurgitation recueillies à la base d’arbres porteurs d’un nid sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte en 1996 révèle que l’écureuil roux (44 p. 100) et divers oiseaux chanteurs (47 p. 100) constituent les principales proies des couples nicheurs pendant la saison de reproduction (Roberts, 1997).

Selon des données récentes recueillies sur l’île de Vancouver, l’écureuil roux pourrait être la principale espèce proie, au moins au début de la saison de reproduction (McClaren, 1997; T. Ethier, comm. pers.); les autres proies sont la Grive à collier, le Pic flamboyant (Colaptes auratus), le Pic à poitrine rouge, le Guillemot marbré (Brachyramphus marmoratus) (T. Ethier, comm. pers.) et les chauves-souris (J. Deal, comm. pers.).

Depuis un siècle, on signale des déclins de populations de certaines sous-espèces d’Autours des palombes, la perte d’habitat résultant de l’exploitation forestière étant citée comme la cause principale (Widen, 1997). Cependant, en l’absence de peuplements vieux d’arbres de grande taille, l’Autour des palombes est capable, dans une certaine mesure, de s’accommoder de forêts plus jeunes et plus denses (Doyle et Smith, 1994; Bosakowski et Vaughn, 1996; Bosakowski et al., 1999). Cette adaptabilité a toutefois des limites; par exemple, l’âge minimal des peuplements servant à la nidification est de 40 ans dans les chaîne des Cascades, dans l’ouest du Washington (Bosakowski et al., 1999), et de 75 ans dans une forêt de douglas de l’Idaho (Lilieholm et al., 1994). Ces forêts relativement jeunes représentent probablement la limite d’âge minimale des forêts susceptibles de contenir des arbres ayant la capacité structurale de supporter un nid d’Autours des palombes.

On sait que sur l’île de Vancouver, l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte niche dans des peuplements secondaires de plus de 50 ans (E. McClaren, comm. pers.). Les nids établis dans les peuplements secondaires ont une productivité (1,9 jeune à l’envol par nid actif pour 14 nids) semblable à celle des nids établis dans les peuplements vieux (1,7 jeune à l’envol par nid actif pour 35 nids) (McClaren, 1999). Les taux de renouvellement de l’occupation sont semblables dans les peuplements vieux et les peuplements secondaires (E. McClaren, comm. pers.).

Les Autours des palombes sont parfois sensibles aux perturbations du nid ou des environs; ils peuvent abandonner le nid pendant la période d’incubation ou de séjour au nid s’ils sont perturbés par l’activité industrielle ou par une autre forme de présence humaine (Speiser et Bosakowski, 1987; Reynolds, 1989; Speiser, 1992; Boal et Mannan, 1994; Squires et Reynolds, 1997). D’après des données provenant de l’est de l’Amérique du Nord, l’espèce fait son nid plus loin des habitations humaines et des routes asphaltées que ne le voudrait le hasard (Bosakowski et Speiser, 1994). Elle peut cependant s’habituer à des activités humaines routinières qui se déroulent à une certaine distance du nid. Par exemple, en Arizona, le bruit des camions forestiers passant à environ 500 m de deux nids actifs n’a provoqué aucune réaction décelable de la part d’une femelle couveuse et d’un juvénile seul (Grubb et al., 1998). Dans la région de Cariboo, dans le centre de la Colombie-Britannique, un couple nicheur a réussi à produire des oiseaux à l’envol en 1996, malgré l’exploitation forestière et la construction routière qui se déroulaient à proximité pendant la saison de nidification (Bosakowski et Rithaler, 1997). Sur l’île de Vancouver, deux nids actifs d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte se trouvaient à moins de 200 m du tronçon principal d’un chemin forestier actif. Un autre nid a produit deux jeunes à l’envol alors même qu’il se faisait de l’abattage et du débusquage à moins de 75 m du nid du début au milieu de la saison de nidification (D. Doyle, comm. pers.), et un nid situé à moins de 200 m d’activités de débusquage par hélicoptère pendant la fin de l’incubation et la phase de séjour au nid a produit un jeune à l’envol (E. McClaren, comm. pers.).

Sans doute le risque qu’une activité humaine cause l’abandon du nid ou nuise à sa productivité est-il fonction du moment où elle se situe dans la chronologie de la reproduction (le risque diminuant à mesure que la saison de nidification avance), de la distance (le risque augmentant en raison inverse de la distance) et de l’intensité de l’activité (le risque augmentant avec l’intensité).

L’Autour des palombes est un rapace rare ou peu commun dans toutes les régions boisées de la Colombie-Britannique; jusqu’à récemment, les données provinciales sur la nidification étaient relativement peu nombreuses (Campbell et al., 1990). Depuis quelques années, on procède à des relevés des Autours des palombes nicheurs dans plusieurs régions de la Colombie-Britannique en réponse à la grande priorité accordée à la conservation de l’espèce. Les relevés effectués sur les côtes de la Colombie-Britannique ont ainsi permis de localiser 41 nids d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sur l’île de Vancouver de 1991 à 1999 : 1 nid en 1991, 4 nids en 1994, 6 nids en 1995, 8 nids en 1996, 9 nids en 1997, 7 nids en 1998 et 6 nids en 1999 (McClaren, 1999; D. Doyle, comm. pers.). Sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a signalé 5 nids actifs de 1995 à 1999 : 1 nid en 1995, 2 nids en 1996, 0 nid en 1997, 1 nid en 1998 et 1 nid en 1999 (Chytyk et Dhanwant, 1999; Chytyk et al., 1999).

Au moyen d’un modèle de capacité de l’habitat élaboré pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, on a estimé la population de cette sous-espèce à 1 700 couples dans les régions côtières de la Colombie-Britannique et à 800 couples dans le sud-est de l’Alaska (Crocker-Bedford, 1990b). L’estimation pour la Colombie-Britannique comprend la côte du continent, même s’il n’est pas sûr qu’il s’y trouve des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte. Des raffinements apportés récemment au modèle ont réduit l’estimation pour le sud-est de l’Alaska à 100 à 200 couples (Crocker-Bedford, 1994). Sans toutefois avoir réalisé de nouvelle estimation pour la Colombie-Britannique, Crocker-Bedford (1994) a émis l’hypothèse que la population de Colombie-Britannique était nettement inférieure à 1 700 couples. Cette conclusion paraît raisonnable au vu des résultats des relevés effectués récemment sur l’île de Vancouver (McClaren, 1997, 1998, 1999) et les Îles-de-la-Reine-Charlotte (Chytyk et al., 1998; Chytyk et Dhanwant, 1999). Cependant, l’exactitude de ces estimations est contestée par d’autres spécialistes de l’Autour des palombes. Même dans ce cas, les résultats des relevés cités plus haut indiquent que la densité, bien qu’elle n’ait pas encore été calculée, pourrait être beaucoup plus forte sur l’île de Vancouver que sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte.

Si nous partons du maximum de l’estimation révisée par Crocker-Bedford (1994) pour la population du sud-est de l’Alaska (200 couples) et que nous appliquons la même réduction (25 p. 100 de son estimation de 1990) à sa première estimation de la population de Colombie-Britannique (1 700 couples), on estimerait alors à 425 couples le nombre d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sur les côtes de la Colombie-Britannique.

On sait que l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte niche sur de grandes îles côtières, notamment les îles West Cracroft, Quadra et East Thurlow (E. McClaren, comm. pers.), et, peut-être, dans le nord et le centre de la côte continentale de la Colombie-Britannique (Campbell et al., 1990; Crocker-Bedford, 1994). La côte continentale se compose d’une foule de petites îles et îlets accidentés, de fjords glaciaires abrupts et de zones alpines en altitude. Ces types de terrain ne présentent guère de zones d’habitat de nidification de choix pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, qui préfère les pentes modérées situées à faible altitude (McClaren, 1999; Chytyk et Dhanwant, 1999). On croit que le zones biogéoclimatiques plus sèches du côté est de l’île de Vancouver renferment le meilleur habitat de nidification pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en Colombie-Britannique (D. Doyle, comm. pers.). La côte continentale étant un peu plus humide que l’est de l’île de Vancouver, elle n’offre peut-être pas d’habitat de nidification d’aussi bonne qualité que l’île de Vancouver.

Nous estimons qu’environ 10 p. 100 de l’île de Vancouver, surtout au nord-est, a fait l’objet de relevés d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte nicheurs (D. Doyle, comm. pers.). McClaren (1999) a signalé 41 nids d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte au cours des cinq dernières années. Si nous supposons que ces 41 nids ont été trouvés dans environ 10 p. 100 du paysage, que la zone des relevés est un habitat de qualité relativement bonne pour l’Autour des palombes et que le reste de l’habitat est d’une qualité un peu moindre, nous pouvons raisonnablement estimer la population de l’île de Vancouver à environ 300 couples.

Nous formulons l’hypothèse qu’une estimation conservatrice de la densité relative des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte est d’environ 50 p. 100 de celle qu’on observe sur l’île de Vancouver, pour les raisons suivantes :

1. On croit généralement que la superficie du territoire de l’Autour des palombes augmente avec la latitude (Squires et Reynolds, 1997). Comme les Îles-de-la-Reine-Charlotte se trouvent à près de 4º de latitude au nord de l’île de Vancouver, la superficie des territoires sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte est probablement légèrement plus élevée que sur l’île de Vancouver. Sur l’île de Vancouver, la distance interterritoriale minimale est de 3,2 km et on a observé un groupe de cinq territoires distants d’environ 6 km les uns des autres (McClaren, 1999). En prenant cette distance interterritoriale moyenne de 6 km comme diamètre de chaque territoire circulaire, on obtient une estimation grossière de la superficie des territoires sur l’île de Vancouver d’environ 2 800 ha. La superficie des territoires dans le sud-est de l’Alaska et, d’après notre impression, probablement sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte semble considérablement plus vaste que celle qu’indiquent les données sur l’île de Vancouver.

2. Les Îles-de-la-Reine-Charlotte offrent, toutes proportions gardées, moins d’habitat de nidification potentiel que l’île de Vancouver. La portion nord-est de l’île Graham, la plus au nord des deux grandes îles de l’archipel, est une vaste zone de forêt de pins tordus rachitiques, qu’on considère généralement comme un habitat de nidification de piètre qualité (Johnsgard, 1990; Squires et Reynolds, 1997). La portion sud de l’île Moresby, la plus au sud des deux grandes îles, se compose principalement de petites îles et d’îlets accidentés qui ne renferment guère de pentes modérées ou de fonds de vallée plutôt plats, qui sont l’habitat de nidification préféré de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (McClaren, 1999; Chytyk et Dhanwant, 1999). Par comparaison, l’île de Vancouver ne renferme pas beaucoup de forêts rabougries, d’îles ou d’îlets, mais comporte en revanche une plus forte proportion de zones alpines ou subalpines. De même, la majorité des forêts secondaires qui poussent sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte sont relativement jeunes et ne constituent généralement pas un habitat de nidification adéquat (Chytyk et Dhanwant, 1997). Ce n’est qu’après 1965 que l’exploitation forestière à grande échelle a commencé à avoir un impact important sur le paysage des Îles-de-la-Reine-Charlotte; il n’y a donc guère de vastes zones de forêt secondaire de plus de 50 ans. En revanche, sur l’île de Vancouver, le rythme de l’exploitation forestière commerciale s’est accéléré dès les années 1940; il y a donc là nettement plus de zones de forêt secondaire assez âgée pour constituer un habitat de nidification convenable.

3. Il y a moins de proies sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte que sur l’île de Vancouver. Les relevés provinciaux indiquent en effet que plusieurs espèces proies importantes parmi les tétras, les pics et les oiseaux chanteurs de taille moyenne sont absentes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, mais se trouvent sur l’île de Vancouver (Campbell et al., 1990, 1997). L’absence de ces espèces sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte pourrait avoir un effet plus dramatique sur les populations d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte pendant les mois d’hiver (Chytyk et Dhanwant, 1999), alors que le manque de nourriture est une cause importante de décès, comme on l’a noté sur l’île de Vancouver (McClaren, 1999).

4. Les relevés de la population réalisés sur l’île de Vancouver et les Îles-de-la-Reine-Charlotte donnent certaines indications d’une densité de population plus faible sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte. Des relevés ont été effectués sur l’île de Vancouver de 1994 à 1999 et sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte de 1995 à 1998. Au cours de ces deux périodes de relevés, on a trouvé 41 nids sur l’île de Vancouver et 5 nids (environ 12 p. 100 de 41) sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte. Les relevés ont fait l’objet d’un effort plus important sur l’île de Vancouver que sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte, mais l’écart entre les niveaux d’effort n’est pas assez important pour expliquer à lui seul le très grand écart sur le plan du succès de la détection des nids; nous sommes donc d’avis que la densité est plutôt inférieure que supérieure sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte.

La superficie des Îles-de-la-Reine-Charlotte est de 9 596 km2, soit environ 31 p. 100 de celle de l’île de Vancouver, qui est de 31 284 km2. À partir de cette proportion de 31 p. 100 de la superficie géographique et de l’estimation conservatrice selon laquelle la densité de la population sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte est moitié moindre que sur l’île de Vancouver, nous postulons que les Îles-de-la-Reine-Charlotte abritent une population estimative d’environ 50 couples d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte. D’après ces estimations, environ 14 p. 100 des couples de l’île de Vancouver (41 couples sur 300) et 10 p. 100 des couples des Îles-de-la-Reine-Charlotte (5 couples sur 50) ont été documentés par les relevés. Ces pourcentages paraissent raisonnables, compte tenu des superficies visées par les relevés, des résultats de ces relevés et de la superficie non visée par les relevés.

La présence d’Autours des palombes reproducteurs sur la côte continentale est incertaine. Il pourrait y avoir là des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, comme le suppose Crocker-Bedford (1990, 1994), des A. g. atricapillus ou un mélange des deux sous-espèces. Cependant, si nous ignorons la population éventuelle de la côte continentale et des autres îles côtières, nous sommes d’avis qu’une estimation conservatrice de la population d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en Colombie-Britannique est de 350 couples. Si nous incluons la côte du continent et les autres îles côtières, notre estimation passe à plus de 425 couples.

On ignore quelles sont les tendances des populations en Colombie-Britannique, tout comme partout ailleurs dans l’ouest de l’Amérique du Nord, semble-t-il. Certaines études qui concluent à un déclin paraissent n’avoir pas mis en œuvre de méthodes statistiques assez rigoureuses pour que des tendances s’en dégagent (Kennedy, 1997). Toutefois, Crocker-Bedford (1998) et Smallwood (1998) soulignent qu’il pourrait s’avérer quasi impossible (en raison de facteurs pratiques tels que les coûts) d’obtenir un ensemble de données sur cette espèce de rapace avec assez de rigueur pour prouver statistiquement l’existence d’une tendance. Pour ce qui est de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, Crocker-Bedford (1990b) estime que l’habitat de 1 150 couples a été converti en forêt aux premiers stades biotiques dans le sud-est de l’Alaska et sur les côtes de la Colombie-Britannique en raison de l’exploitation forestière des forêts de peuplements vieux. Même si ses prédictions étaient inexactes (Kennedy, 1997, 1998), Crocker-Bedford indique (Crocker-Bedford, 1998), et nous sommes d’accord avec lui sur ce point, que la tendance semble inévitablement négative pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en Colombie-Britannique à cause de l’ampleur de l’exploitation forestière des peuplements vieux et des forêts secondaires à maturité sur la côte.

Plusieurs facteurs influent sur la régulation des populations d’Autours des palombes, mais la disponibilité de la nourriture est probablement un des principaux (McGowan, 1975; Linden et Wikman, 1983; Widen, 1989; Doyle et Smith, 1994; Crocker-Bedford, 1998; Ethier, à paraître). La disponibilité des proies (une structure forestière propice à la chasse) a souvent plus d’importance que l’abondance de proies (Widen, 1989; Beier et Drennan, 1997; Crocker-Bedford, 1998). C’est de ce fait que vient l’idée de gérer l’habitat des espèces proies de l’Autour des palombes en complément à la gestion de l’habitat de nidification (Iverson et al., 1996; Widen, 1997). C’est cette approche que favorise Crocker-Bedford (1990a), qui spécule que la faible reprise de l’occupation des peuplements propices à la nidification qui ont été protégés après la récolte d’arbres dans le paysage environnant est attribuable à la réduction de l’habitat convenable pour les proies et de leur accessibilité, qui entraîne une réduction des perspectives de chasse. La densité en couples reproducteurs pourrait dépendre de la quantité d’habitat où l’abondance de proies adéquates est supérieure à une certaine valeur seuil et où ces proies sont assez accessibles pour que les chances de capture dans l’habitat valent le temps et l’énergie consacrés à la chasse (Crocker-Bedford, 1998).

L’exploitation forestière dans un habitat d’alimentation important a probablement des effets hors de proportion avec la taille de l’habitat; en revanche, les activités forestières qui ne touchent pas d’habitat d’alimentation important ont peut-être peu ou pas d’effet sur la superficie du domaine vital ou la densité en couples reproducteurs (Crocker-Bedford, 1998). Il est possible, en aménageant certains types de forêts, d’améliorer l’habitat des espèces proies de l’Autour des palombes et son habitat de nidification, par des traitements soignés faisant appel à des techniques de récolte forestière normalisées (Reynolds et al., 1992); mais ces traitements sont actuellement laissés à la discrétion du titulaire du droit de coupe, du propriétaire privé ou du ministère des Forêts (J. Deal, comm. pers.).

La perte ou la fragmentation de l’habitat de reproduction et leurs effets sur la disponibilité des proies et l’habitat de nidification constituent la menace la plus importante pour la viabilité à long terme de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en Colombie-Britannique (Cooper et Stevens, 2000). Bien que les données sur les tendances générales des populations soient équivoques, beaucoup d’études concluent que les activités forestières, et plus particulièrement la coupe à blanc, peuvent avoir un effet négatif sur l’Autour des palombes (Hennessy, 1978; Reynolds et Wight, 1978; Reynolds et al., 1982, 1992; Moore et Henny, 1983; Hall, 1984; Mannan et Meslow, 1984; Crocker-Bedford et Chaney, 1988; Reynolds, 1989; Crocker-Bedford, 1990a, 1994, 1998; Patla, 1990, 1991; Marshall, 1992; Austin, 1993; Harris et al., 1994; voir les ouvrages cités dans Block et al., 1994; voir les ouvrages cités dans Duncan et Kirk, 1995; Iverson et al., 1996) et entraîner la disparition de l’espèce à l’échelle locale si l’exploitation se fait sur une grande superficie (Petty, 1989; Kenward et al., 1991 in Crocker-Bedford, 1994; Crocker-Bedford, 1998).

Comme les peuplements à fort volume ont une grande valeur économique et constituent par ailleurs un habitat de nidification de choix pour l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, l’exploitation forestière se concentre habituellement sur les forêts qui renferment un habitat optimal pour cette espèce. Les pratiques forestières courantes telles que la coupe partielle, le débroussaillage du sous-bois, le jardinage par bouquets et la coupe à blanc entraînent une réduction de la densité des tiges et du volume du couvert, ce qui abaisse la qualité de l’habitat actuel de nidification ou de chasse (Crocker-Bedford, 1990b; Iverson et al., 1996). Par conséquent, l’exploitation forestière peut réduire la capacité d’un paysage à fournir le mélange adéquat d’attributs structuraux de l’habitat dont l’Autour des palombes a besoin, bien que certaines zones exploitées puissent, avec le temps, redevenir des habitats convenables. On a émis l’hypothèse que l’effet cumulatif de l’exploitation forestière puisse réduire le nombre de couples et les chances de localiser un nouveau partenaire, tout en augmentant la proportion d’habitats inoccupés Bedford, 1994) et la superficie des domaines vitaux (Crocker-Bedford, 1998).

Dans les régions côtières de la Colombie-Britannique, les peuplements secondaires situés sur de bons sites de croissance peuvent devenir propices à la nidification des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte après 50 ans; on a effectivement trouvé plusieurs nids dans des peuplements de ce genre sur l’île de Vancouver (D. Doyle, comm. pers.). Si une rotation des récoltes de 100 ans était la norme, on pourrait assurer ainsi une quantité largement suffisante d’habitats de reproduction adéquats. Cependant, il est de plus en plus courant d’exploiter les peuplements secondaires de cette catégorie d’âge qui ont des dimensions et une structure convenables pour l’Autour des palombes, à cause de la valeur de la matière ligneuse que représentent les arbres de cette taille. Il en résulte que, une fois qu’un peuplement a été exploité, on peut le récolter continuellement au moment même où il conviendrait à l’Autour des palombes. Dans un tel scénario, ces peuplements ne récupéreront jamais assez pour offrir un habitat adéquat aux Autours des palombes nicheurs.

Le Département de l’Intérieur des États-Unis (USDI Fish and Wildlife Service, 1992, cité dans Crocker-Bedford, 1994) a désigné l’Autour des palombes (y compris l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte) comme une espèce candidate de catégorie 2 au statut d’espèce menacée ou en voie de disparition en 1991. Cependant, le Fish and Wildlife Service ne conserve plus de liste des espèces candidates de catégorie 2 (USDI Fish and Wildlife Service, 1996, cité dans Iverson et al., 1996). L’Autour des palombes figure sur la liste des espèces sensibles (sensitive species) des régions du Sud-ouest pacifique (1981), du Sud-ouest (1982), Intermontagnarde (1992), des Rocheuses (1993) et de l’Alaska (1994) du Forest Service. À l’échelle des États, il figure sur la liste des espèces prioritaires des groupes de travail du programme Partners in Flight en Alaska, en Arizona, en Californie, au Montana, au Nevada et au Nouveau-Mexique. En juin 1998, le Fish and Wildlife Service des États-Unis a rejeté la candidature de l’Autour des palombes (y compris l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte) au statut d’espèce en voie de disparition dans les États américains contigus à l’ouest du 100e méridien (USDI Fish and Wildlife Service, 1998).

Sur la côte du Pacifique, l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est considéré « gravement en péril mondialement » ou « en péril mondialement » (T1/T2) par l’Alaska Natural Heritage Program (West, 1993, cité dans Duncan et Kirk, 1995; West, 1994). En 1994, il a été officiellement désigné comme « espèce préoccupante » par l’Alaska Department of Fish and Game (Iverson et al., 1996). Une pétition visant à le déclarer comme espèce en voie de disparition aux États-Unis a été rejetée en septembre 1997 (Federal Register, 1997).

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué les deux sous-espèces qu’on rencontre au Canada : l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte (qui ne se trouve qu’en Colombie-Britannique) a été désigné espèce vulnérable, tandis que l’Autour des palombes (A. g. atricapillus) a été désigné non en péril (Duncan et Kirk, 1995).

Le Centre de données sur la conservation (CDC) de Colombie-Britannique classe l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte dans les catégories S2B, SZN (en péril en Colombie-Britannique en raison de sa rareté et des menaces perçues à l’endroit de son habitat). La sous-espèce figure actuellement sur la « liste rouge » de la Colombie-Britannique en tant qu’espèce candidate au statut d’espèce en voie de disparition ou menacée (Ministry of Environment, Lands and Parks, 1999).

L’aire de répartition de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte s’étend probablement du sud-est de l’Alaska vers le sud, sur toutes les côtes de la Colombie-Britannique, jusqu’à la presqu’île Olympic. Il y a sans aucun doute hybridation des populations du sud-est de l’Alaska et de la presqu’île Olympic avec les populations d’A. g. atricapillus (Iverson et al., 1996). Celles de l’île de Vancouver sont selon toute vraisemblance relativement isolées. Cependant, le potentiel de dispersion des individus entre l’île et la côte du continent est relativement élevé, étant donné que les îles côtières peuvent servir de pont naturel vers le nord de l’île de Vancouver et que le plus large espace d’eaux libres entre le sud de l’île de Vancouver et le continent fait environ 30 km. En 1999, une femelle adulte reproductrice munie d’un radio-émetteur dans le nord de l’île de Vancouver a été retracée à l’automne sur la terre ferme, juste de l’autre côté du détroit de Johnstone (D. Doyle, comm. pers.).

La population d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte vivant sur l’archipel du même nom est probablement la plus isolée de toutes les populations. Les Îles-de-la-Reine-Charlotte sont situées à environ 60 km des îles les plus proches du sud-est de l’Alaska et des îles adjacentes à la Colombie-Britannique continentale. Si le taux de migration et de dispersion est relativement faible, comme l’indiquent la plupart des études sur la sous-espèce (Titus et al., 1994; Iverson et al., 1996; McClaren, 1997), il est donc probable que la population de cet archipel est la plus distincte sur le plan génétique.

La population d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte vivant sur l’archipel du même nom est la plus préoccupante du point de vue de la gestion de la faune. Malgré le manque de données sur la question, nous croyons que la densité de la population est nettement plus faible sur cet archipel que sur l’île de Vancouver (Chytyk et Dhanwant, 1999; Cooper et Stevens, 2000), et nous évaluons cette population à environ 50 couples. À cause de son isolement, cette petite population est sans doute aussi la plus distincte sur le plan génétique des populations d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte en Amérique du Nord. Par conséquent, la conservation et la protection de la population des Îles-de-la-Reine-Charlotte de cette sous-espèce revêt une importance primordiale.

L’article 34 de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique protège les Autours des palombes, leurs œufs, leurs oisillons, et leurs nids tant que ceux-ci sont occupés. La loi donne de « nid » la définition suivante : une structure ou une partie d’une structure préparée ou utilisée par une espèce d’oiseau pour y déposer ses œufs ou ses petits. Un nid est considéré occupé de sa construction jusqu’à l’envol des jeunes.

Il est interdit de persécuter un Autour des palombes en Colombie-Britannique (au moyen d’une arme à feu, d’un piège, d’un poison ou de toute autre mesure de mise à mort) en vertu du même article de la Wildlife Act, sauf dans quelques exceptions possibles pour la défense d’animaux domestiques. Les sanctions applicables à une personne reconnue coupable d’une infraction à l’article 34 comprennent une amende d’un montant maximal de 50 000 $ et une peine d’emprisonnement de six mois pour une première infraction.

La législation fédérale sur les espèces en péril est actuellement en cours d’élaboration. Au printemps 1998, la plupart des provinces avaient signé l’Accord national pour la protection des espèces en péril, qui stipule que les provinces signataires de l’accord acceptent d’établir une législation et des programmes complémentaires ou des textes législatifs qui répondront aux 14 conditions énoncées dans l’accord, notamment la protection des espèces menacées et de leur habitat, ce qui, en Colombie-Britannique, s’applique à l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte.

Le Forest Practice Code de la Colombie-Britannique contient plusieurs composantes juridiques pour la protection des espèces en péril, notamment des pratiques de gestion légalement établies qui visent à protéger l’habitat essentiel ou limitatif de certaines espèces en péril, dont l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, considéré comme une espèce sauvage désignée par le chef forestier et le sous-ministre du ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs (article 70 de l’Operational Planning Regulation, B.C. Reg. 107/98) (Province of British Columbia, 1999).

Aucune estimation n’a été faite de la population d’Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, ni de l’adéquation relative de l’habitat qui se trouve dans les zones protégées existantes. Une telle évaluation fait partie des recommandations découlant d’un examen récent de la situation de l’Autour des palombes en Colombie-Britannique (Cooper et Stevens, 2000). Nous convenons tout à fait de la nécessité de réaliser des relevés des couples reproducteurs et des évaluations de l’habitat dans les zones protégées afin d’estimer adéquatement la population de la province et d’établir correctement le niveau d’urgence des mesures de conservation.

Dans l’hypothèse où les Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte seraient répartis également dans les zones boisées, ce qui est peu probable, et où la plupart des populations vivraient dans les zones biogéoclimatiques côtières à douglas et à pruche de l’Ouest, alors, d’après le tableau 1, environ 10 p. 100 de la population de l’île de Vancouver et 23 p. 100 de celle des Îles-de-la-Reine-Charlotte se trouveraient dans des zones protégées. En supposant que l’île de Vancouver abrite 300 couples et les Îles-de-la-Reine-Charlotte, 50, au mieux seulement 40 couples seraient préservés dans les zones protégées.

L’aire de répartition mondiale de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est relativement restreinte. et la majeure partie se trouve sur les côtes de la Colombie-Britannique. La taille des populations de la Colombie-Britannique serait faible, soit de l’ordre de 350 à 425 couples reproducteurs, dont la plupart sont concentrés sur l’île de Vancouver. L’habitat forestier protégé, qui peut abriter ou pas des Autours des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte, se limite à environ 12 p. 100 sur l’île de Vancouver et 23 p. 100 sur les Îles-de-la-Reine-Charlotte. La principale menace qui pèse sur l’habitat est l’exploitation forestière industrielle à grande échelle des habitats qui semblent avoir le plus de valeur pour l’espèce. Les deux principales sources d’inquiétude sont la récolte continue des forêts de peuplements vieux et la baisse de la durée de rotation de la récolte des peuplements secondaires. La fragmentation de peuplements contigus pourrait diminuer la disponibilité de la nourriture, réduire la disponibilité d’habitats de nidification adéquats et en abaisser les qualités d’isolation, et accroître le risque de prédation et la concurrence d’espèces mieux adaptées à une forêt fragmentée, tous ces facteurs étant susceptibles d’entraîner une baisse de la taille des populations. La capacité d’adaptation de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte à la nidification dans des peuplements secondaires plus jeunes est incertaine, et les effets à long terme des pratiques forestières actuelles risquent de compromettre gravement la stabilité des populations.

La taille des populations de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte est petite, leur aire de répartition au Canada est très limitée, leur habitat subit des menaces à grande échelle et les perspectives de croissance de ces populations sont relativement faibles. Les effets à long terme de la fragmentation accrue des forêts de peuplements vieux demeurent incertains, mais sont probablement négatifs. Sur une note plus positive, l’Autour des palombes est largement répandu dans cette aire de répartition limitée; il fait montre d’une certaine adaptabilité dans son utilisation des forêts secondaires, et la conservation de son habitat bénéficie actuellement d’un haut niveau de priorité. Toutefois, comme les menaces qui pèsent sur son habitat vont probablement perdurer, que les populations semblent petites et que l’aire de répartition est très limitée, nous suggérons que le statut de l’Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte passe de celui d’espèce vulnérable à celui d’espèce menacée au Canada.

Accipiter gentilis laingi

Autour des palombes de la sous-espèce laingi

Zone d’occurrence au Canada : Colombie-Britannique

Information sur la répartition

· Zone d’occurrence (km2) :

Île de Vancouver : 31 284 km2

Îles-de-la-Reine-Charlotte : 9 596 km2

Côte continentale / autres îles : incertain

Total, au minimum : 40 880 km2

Source : Rapport de situation, p. 22, 1er paragraphe

· Préciser la tendance (en déclin, stable, en croissance, inconnue) Inconnue

· Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans l’EO (> 1 ordre de grandeur)? Non

· Zone d’occupation (km2) : Non précisée

· Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (> 1 ordre de grandeur)? Non

Information sur la population

· Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) (en années, en mois, en jours, etc.) Plusieurs années

· Nombre d’individus matures (capables de se reproduire) dans la population canadienne (ou préciser une fourchette de valeurs possibles)

Sur la base du modèle modifiée de la capacité de l’habitat : 425 couples = 850 individus

Source – Rapport de situation, page 14, 2e paragraphe

Sur la base des données de relevés et d’extrapolations diverses : Île de Vancouver : 300 couples

Source – Rapport de situation, page 15, 4e et 5e paragraphes Îles-de-la-Reine-Charlotte : 50 couples

Côte continentale et autres îles (la taxinomie de ces oiseaux est incertaine) : 75 couples Total = 425 couples = 850 individus

Sans compter la terre ferme : 350 couples = 700 individus

· Tendance de la population totale : tendance en déclin, stable, en croissance ou inconnue du nombre d’individus adultes : Inconnue

· La population totale est-elle sérieusement fragmentée (la plupart des individus se trouvant dans des populations petites et relativement isolées (géographiquement ou autrement) entre lesquelles il y a peu d’échanges, soit moins de 1 migration réussie par année)? Non

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Effet de sauvetage (immigration à partir d’une source extérieure) : Faible à cause du faible nombre d’individus en Alaska.

Analyse quantitativeNon disponible

La préparation du présent rapport de situation a été financée par le Service canadien de la faune d’Environnement Canada.

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Antifeau, T., biologiste régional spécialisé en espèces rares et en voie de disparition, BC Ministry of Environment, Lands and Parks, Wildlife Branch, Nelson (C.-B.)

Campbell, R.W., biologiste de la faune, BC Ministry of Environment, Lands and Parks, Wildlife Branch, Victoria (C.-B.).

Deal, J., biologiste de la faune, Canadian Forest Products Ltd., Woss (C.-B.)

Doyle, D., biologiste de la faune, BC Ministry of Environment, Lands and Parks, Wildlife Branch, Nanaimo (C.-B.)

Ethier, T., biologiste de la faune, BC Ministry of Environment, Lands and Parks, Wildlife Branch, Penticton (C.-B.)

Kennedy, P., professeur de biologie, Colorado State University, Fort Collins, Colorado.

McClaren, E., candidat à la maîtrise en sciences, Colorado State University, Fort Collins, Colorado.

Meidinger, D., chercheur, BC Ministry of Forests, Research Branch, Victoria (C.-B.)

Reynolds, R.T., biologiste de la faune, Rocky Mountain Forest and Range Experiment Station, USDA Forest Service, Fort Collins, Colorado.

Rosenfield, R., professeur de biologie, University of Wisconsin, Stevens Point, Wisconsin.

Titus, K., biologiste de la faune, Tongass National Forest, USDA Forest Service, Arkansas.

Annexe A. Sommaire des données sur l’habitat de reproduction de l’Autour des palombes dans des régions choisies d’Amérique du Nord.
Emplacement N Hauteur de l’arbre porteur du nid (m) Dhh de l’arbre porteur du nid (cm) Dhh moyen des arbres (cm) Hauteur du nid (m) Densité des arbres (n/ha) Fermeture du couvert (%) Source
Île de Vancouver (C.-B.)* 16 32,9 69,7 14,3 1
Îles-de-la-Reine-Charlotte (C.-B.)* 7 31,4 81,6 20,7 2
District forestier de Kispiox (C.-B.) 23 28,9 55,1 16,4 70,8 3
Région de Cariboo (C.-B.) 8 20,9 35,5 22,8 12,3 701 51,9 4
Centre de l’Alberta 17 22,6 30,4 19,7 14,9 77,4 5
Washington, Cascades 12 32,0 48,3 19,2 60,0 6
Washington, Olympic 7 27,0 43,1 15,7 64,0 7
Nord-est de l’Oregon 12 34,0 65,0 15,0 81,0 8
Nord de la Californie 12 34,4 74,2 27,1 16,8 749 76,9 9
Nord-ouest de la Californie 12 43 91 58 21 279 88 10
Sud-est de l’Idaho 26 26 43 31 14 75 11
Moyenne 30,3 60,6 35,7 16,4 576,3 71,7

* Autour des palombes des Îles-de-la-Reine-Charlotte

1 - McLaren, 1997, 1998, 1999; 2 - Chytyk et Dhanwant, 1998, 1999; 3 - Doyle et Mahon, 1998; 4 - Bosakowski et Rithaler, 1997; 5 - Schaffer, 1998;

6 - Fleming, 1987; 7 - Fleming, 1987; 8 - Bull et Hohmann, 1994; 9 - Saunders, 1982; 10 - Hall, 1984; 11 - Patla, 1997.

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