Sébaste à oeil épineux du type I et du type II évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Taille et tendances des populations

Historique des pêches

La fréquente occurrence des sébastes à œil épineux dans la pêche au chalut de fond canadienne (Figure 5) montre que, par rapport à d’autres espèces de sébastes, la paire d’espèces occupe un territoire plus vaste, et que sa biomasse pourrait être relativement élevée. Le présente l’historique des prises et des quotas annuels relatifs à cette paire d’espèces le long de la côte de la Colombie-Britannique. En 1989, le MPO retirait le sébaste à œil épineux (Sebastes aleutianus [Jordan et Evermann, 1898]) d’un regroupement à gestion commune (le sébaste à longue mâchoire, le sébaste à bouche jaune et le sébaste à œil épineux) et fixait des quotas spécifiques à l’ouest des îles de la Reine-Charlotte (zone 5E de la Commission des pêches maritimes du Pacifique [CPMP]) où la paire d’espèces est principalement ciblée. Les quotas ont atteint un maximum en 1996, l’année où une présence complète d’observateurs a été mise en application pour la flotte de pêche au chalut. En 1997, un système de quota individuel de bateau (QIB) a été instauré, et depuis 1998 les quotas sont demeurés constants (950 t pour l’ensemble de la côte).

Tableau 2 : Prise annuelle (par année de pêche et par tonnes de poissons débarqués + rejetés en mer) de sébastes à œil épineux pour l’ensemble de la côte par diverses pêches de la Colombie-Britannique*
 Année  Prise (t) TAC (t)
Chalut Lignes Zn Annexe II Flétan SB Total Chalut Lignes Flétan Total
1971 9 --- --- --- --- 9 --- --- --- ---
1972 8 --- --- --- --- 8 --- --- --- ---
1973 --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---
1974 --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---
1975 --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---
1976 14 --- --- --- --- 14 --- --- --- ---
1977 77 --- --- --- --- 77 --- --- --- ---
1978 140 --- --- --- --- 140 --- --- --- ---
1979 220 --- --- --- --- 220 --- --- --- ---
1980 88 --- --- --- --- 88 --- --- --- ---
1981 119 --- --- --- --- 119 --- --- --- ---
1982 386 --- --- --- --- 386 5E250 --- --- 250
1983 214 --- --- --- --- 214 agg --- --- ---
1984 347 --- --- --- --- 347 agg --- --- ---
1985 618 --- --- --- --- 618 agg --- --- ---
1986 758 --- --- --- --- 758 agg --- --- ---
1987 491 0 --- --- --- 491 agg --- --- ---
1988 1 097 3 --- --- --- 1 099 agg --- --- ---
1989 1 039 2 --- --- --- 1 040 5E200 --- --- 200
1990 1 197 19 --- --- --- 1 216 5E250 --- --- 250
1991 1 015 33 --- --- --- 1 048 --- --- --- ---
1992 1 649 29 --- --- --- 1 678 --- --- --- ---
1993 1 891 23 --- --- --- 1 915 --- --- --- ---
1994 1 353 122 --- --- --- 1 476 796 --- --- 796
1995 1 152 677 --- 1 3 1 834 735 --- --- 735
1996 980 440 1 3 3 1 427 RS1 311 700 --- 2 011
A97 140 --- --- --- --- 140 242 --- --- 242
B1997 420 719 0 4 5 1 147 380 805 --- 1 185
1998 530 567 7 14 3 1 121 549 401 --- 950
1999 432 928 7 21 8 1 395 433 517 --- 950
2000 407 639 --- 68 27 1 140 431 474 35 940
2001 436 713 0 101 3 1 254 530 391 29 950
2002 548 492 0 83 9 1 132 530 391 29 950
2003 472 283 0 102 22 879 530 391 29 950
2004 503 209 0 143 28 883 530 391 29 950
C2005 263 NA NA NA 8 271 530 391 29 950
UNK 123 --- --- --- --- 123        
Total 19 137 5 898 16 539 119 25 709        

ADe janvier à mars pour la pêche au chalut;  Bde janvier 1997 à mars 1998 pour la pêche aux lignes; Cd'avril à décembre (enregistrements de prises incomplets).
agg = quota groupé de pêche au chalut pour le sébaste à longue mâchoire, le sébaste à bouche jaune et les sébastes à œil épineux.

5EZone 5E de la CPMP uniquement; RSSébastes à œil épineux et sébaste boréal combinés.

* Les prises sont arrondies à la tonne la plus proche; les entrées marquées « --- »indiquent qu’aucune prise ou qu’aucun quota n’a été enregistré. Les données de la pêche au chalut de 1971 à 1995 sont stockées dans la base de données GFCatch; les données de 1996 sont stockées dans la base de données PacHarvTrawl. Les données de pêches aux lignes (Zn, Annexe II et flétan) sont stockées dans PacHarvHL. De 1971 à 1996, une année de pêche = une année civile; par la suite, l’année débute en avril et se termine en mars. Source : Haigh et al. (2005). Les totaux autorisés des captures (TAC) peuvent être trouvés dans divers plans de gestion (en anglais seulement) au : http://www-ops2.pac.dfo-mpo.gc.ca/xnet/content/MPLANS/MPlans.htm?lang=en

Abondance

On ne dispose d’aucune estimation de l’abondance absolue. De 1971 à 2005, chalutiers et palangriers ont ensemble récolté 25 590 t de biomasse de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique. En présumant un taux de conversion de 1,585 kg/individu (Haigh et al., 2005), cela équivaut à 16,2 millions d’individus.

Fluctuations et tendances

Des relevés de recherche couvrent de vastes zones de la plateforme et de la pente continentales de la Colombie-Britannique, mais ils n’offrent pas un échantillonnage spatial complet à l’heure actuelle (Figure 13). Des données de captures par unité d'effort (CPUE) des pêches commerciales viennent également étayer l’évaluation de la situation.

Relevé des assemblages de poissons du détroit d’Hécate

Mis en marche en 1984, le relevé au chalut de fond tenu dans le détroit d’Hécate a été conçu en vue de recueillir des données sur les relations interspécifiques (Fargo et Tyler, 1991), et s’est répété plus ou moins tous les deux ans jusqu’en 2003. Avant 2003, l’intérêt central du relevé était l’établissement d’indices sur l’abondance des poissons plats, et les habitats recensés ne semblaient pas favorables aux sébastes à œil épineux : seules 3 des 1 048 traits de chalut ont rapporté des spécimens de sébastes. La zone de recherche a été élargie en 2005-- elle s’étend aujourd’hui de l’entrée Dixon au nord jusqu’au détroit de la Reine-Charlotte au sud--, ce qui devrait accroître l’utilité de ce relevé pour bon nombre d’espèces. Cependant, les fourchettes de profondeur étudiées dans le cadre du relevé modifié visent peu les plages de profondeur privilégiées des sébastes à œil épineux (Greg Workman1, comm. pers.). Ce relevé ne produira donc pas de données utiles dans le cas de cette espèce.


Figure 13 : Aperçu des relevés utilisés pour déterminer les indices d’abondance des sébastes à œil épineux

Figure 13 : Aperçu des relevés utilisés pour déterminer les indices d’abondance des sébastes à œil épineux.

Les strates de profondeur (spécifiques à chacun des relevés) sont représentées par différents tons de gris. Source : Haigh et al. (2005).

Relevé synoptique du détroit de la Reine-Charlotte

Le relevé au chalut de fond du détroit de la Reine-Charlotte a été mis sur pied en 2003 pour combler des besoins en relevés plurispécifiques à des fins de gestion écosystémique (Stanley et al., 2004). La zone étudiée couvre la région située au nord de l’île de Vancouver jusqu’au sud du détroit d’Hécate et des profondeurs de 50 à 500 m. Le relevé est conçu pour permettre la capture de toutes les espèces de poissons démersaux au moyen d’un budget d’allocation des traits qui minimise les coefficients de variation des estimations établies à partir des CPUE pour les stocks qui représentent une gamme de préoccupations et d’intérêts. Les sébastes à œil épineux sont pris en compte, mais en tant qu’« espèce » dont l’habitat de prédilection se trouve à de trop grandes profondeurs pour être bien échantillonné par ce relevé. Actuellement, la série chronologique ne s’étale que sur 3 ans (Figure 14), une période trop courte pour détecter des changements dans l’abondance de l’une ou l’autre des espèces à l’étude.


Figure 14 : Indice d’abondance relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établi à partir du relevé au chalut mené dans le détroit de la Reine-Charlotte

Figure 14 : Indice d’abondance relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établi à partir du relevé au chalut mené dans le détroit de la Reine-Charlotte.

L’indice est normalisé à 2003. Les lignes verticales indiquent les intervalles de confiance à 90 % tirées de 1 000 estimations simulées d’indices. Source : Haigh et al. (2005).

Relevés des crevettes au chalut

Sinclair et al. (2001) décrivent en détail le relevé des crevettes au chalut mené au large de la côte ouest de l’île de Vancouver. Pour certaines espèces de sébastes, les indices d’abondance relative du relevé des crevettes au chalut montrent une concordance avec ceux des relevés ciblant les poissons démersaux. Dans le cas de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux, comme elle n’a été capturée que par quelques traits de chalut, cette série d’indices n’est d’aucune utilité (Figure 15, graphique du haut). Comme pour le relevé sur les assemblages de poissons mené dans le détroit d’Hécate, le relevé des crevettes au chalut de la côte ouest de l’île de Vancouver s’intéresse à des eaux trop peu profondes (de 80 m à 175 m) pour fournir un indice fiable quant à cette espèce.

On peut trouver une description du relevé des crevettes au chalut du détroit de la Reine-Charlotte dans Boutillier et Olsen (2000). Contrairement au relevé mené au large de la côte ouest de l’île de Vancouver, des sébastes à œil épineux ont été capturés dans 50 à 60 p. 100 des traits de chalut. Les années 1998, 1999 et 2005 sont exclues de l’analyse de tendances, car les traits de chalut couvrent la zone d’étude de manière irrégulière. Sur l’ensemble, l’indice ne révèle aucune tendance de 2000 à 2004 (Figure 15, graphique du bas). Toutefois, l’intervalle de confiance de l’indice de 2004 ne chevauche pas celui de 2000. Ce relevé, si l’on y donne suite, pourrait se montrer utile au suivi des populations de sébastes à œil épineux dans la région du détroit de la Reine-Charlotte qui est couverte.


Figure 15 : Indice de l’abondance relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établi à partir des relevés au chalut des crevettes menés dans les eaux au large de la côte ouest de l’île de Vancouver (haut) et dans le détroit de la Reine-Charlotte (bas)

Figure 15 : Indice de l’abondance relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établi à partir des relevés au chalut des crevettes menés dans les eaux au large de la côte ouest de l’île de Vancouver et dans le détroit de la Reine-Charlotte.

Les lignes verticales indiquent les intervalles de confiance à 90 % tirées de 1 000 estimations simulées d’indices. Source : Haigh et al. (2005).

Relevé triennal au chalut du National Marine Fisheries Service

De 1977 à 2001, le National Marine Fisheries Service (NMFS) des États-Unis a effectué des relevés triennaux au chalut de poissons démersaux à des profondeurs de 55 à 500 m le long de la côte américaine du Pacifique et de la côte ouest de l’île de Vancouver (Weinberg et al., 2002), dans les zones statistiques établies par la Commission internationale des pêcheries du Pacifique Nord (CIPPN). Mark Wilkins2 a fourni les données de traits de chalut venant d’une région transfrontalière de la CIPPN nommée « Vancouver » pour les 7 années où les eaux canadiennes ont été échantillonnées. Le NMFS a assigné ces traits de chalut à des strates de profondeur, mais la taille et la définition de ces strates ont été modifiées au cours du relevé. Notamment, une strate de profondeur additionnelle (de 367 à 500 m) a été échantillonnée au cours des dernières années.

Haigh et al. (2005) ont évalué et analysé les données fournies (à l’exception des strates de profondeur) se rapportant aux sébastes à œil épineux pour l’ensemble de la région transfrontalière de Vancouver de même que pour les sous-régions canadienne et américaine (figure 16). Les estimations de la biomasse relative ne révèlent aucune tendance marquée pour la région de Vancouver ou pour l’une ou l’autre des deux sous-régions. La tendance relative de l’ensemble de la région de Vancouver est très semblable à celle de la sous-région canadienne. Les estimations de la biomasse relative sont plus précises dans la sous-région américaine que dans la sous-région canadienne en raison de prises suffisamment constantes de sébastes à œil épineux en eaux américaines. En eaux canadiennes, les relevés de 1980, 1983 et 1989 n’ont presque pas capturé de sébastes à œil épineux alors que le relevé de 1995 ne compte qu’un trait de chalut avec une quantité importante de cette paire d’espèces.

Captures par unité d’effort (CPUE) observées dans la pêche commerciale au chalut

Haigh et al. (2005) ont analysé les données relatives aux prises commerciales de sébastes à œil épineux stockées dans la base de données PacHarvTrawl du MPO au moyen de deux modèles généraux de régression linéaire : l’un présumant d’une distribution log-normale fondée sur les prises non nulles de sébastes à œil épineux; l’autre présumant d’une distribution binomiale fondée sur la présence/absence de cette paire d’espèces dans la prise. L’analyse des CPUE ne tient compte que des données recueillies à partir du 1er avril 1996, date d’entrée en vigueur d’une couverture complète d’observateurs dans la flotte de chalutiers. Par ailleurs, l’analyse se concentre uniquement sur les traits effectués aux profondeurs où des sébastes à œil épineux ont été capturés et sur les navires qui ont participé à cette pêche pendant au moins trois ans et qui ont effectué au moins cinq sorties par année. L’analyse se penche sur trois régions de pêche aux sébastes à œil épineux : la côte ouest de l’île de Vancouver (zones 3C et 3D de la CPMP), le détroit de la Reine-Charlotte et le détroit d’Hécate combinés, (zones 5A, 5B, 5C et 5D de la CPMP) et la côte ouest des îles de la Reine-Charlotte (zone 5E de la CPMP).


Figure 16 : Trois indices de la biomasse relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établis à partir des données du relevé triennal des poissons démersaux du National Marine Fisheries Service (NMFS) des États-Unis effectué au large de la côte ouest de l’île de Vancouver (pour l’ensemble de la région, les eaux canadiennes seulement et les eaux américaines seulement) et barres d’erreur de correction du biais à 95 % estimées à partir de 5 000 bootstraps

Figure 16 : Trois indices de la biomasse relative de la paire d’espèces de sébastes à œil épineux établis à partir des données du relevé triennal des poissons démersaux du National Marine Fisheries Service (NMFS) des États-Unis effectué au large de la côte ouest de l’île de Vancouver (pour l’ensemble de la région, les eaux canadiennes seulement et les eaux américaines seulement) et barres d’erreur de correction du biais à 95 % estimées à partir de 5 000 bootstraps.

Source : Haigh et al. (2005).

Une comparaison des trois régions pour chaque type de modèle linéaire général révèle des similitudes entre les régions (figure 17). Une analyse de régression des six séries montre des tendances à la hausse allant de 2 à 11 p. 100 par année (selon la région et le modèle de régression utilisé), mais les trois séries binomiales montrent peu de tendances à long terme, bien que les valeurs des deux dernières années soient plus élevées que celles des années précédentes. Les trois séries de distribution log-normale se superposent sans révéler de tendance marquée, même si les maxima et les minima ne sont pas les mêmes. La série log-normale de l’ouest des îles de la Reine-Charlotte affiche des sommets en 1998-1999 et en 2003-2004, ce qui n’est pas le cas des deux autres régions. Cela pourrait être attribuable à une pêche ciblant fortement les sébastes à œil épineux à cet endroit alors que dans les deux autres régions la pêche n’a capturé cette espèce qu’accessoirement. Ces indices relatifs doivent cependant être interprétés avec prudence, car ils ont été établis à partir de données provenant des pêches sujettes à des variations interannuelles attribuables à d’autres causes que l’abondance de poissons (principalement le comportement des pêcheurs, le respect des quotas et des règlements, l’évitement de la prise accessoire, la minimisation des coûts en carburant, etc.).


Figure 17 : Comparaison de deux ensembles d’indices tirés des CPUE reposant sur deux modèles de régression différents (hypothèses log-normale et binomiale) pour chacune des trois régions

Figure 17 : Comparaison de deux ensembles d’indices tirés des CPUE reposant sur deux modèles de régression différents (hypothèses log-normale et binomiale) pour chacune des trois régions.

Chaque série a été normalisée en fonction de la moyenne géométrique de la période allant de 1996/1997 à 2004/2005. Les barres d’erreur indiquent les limites de fiabilité à ± 95 %. Source : Haigh et al. (2005).

Sommaire des tendances

D’une façon générale, les tendances dégagées par les indices des relevés disponibles sont stables ou à la hausse, mais ces relevés ne couvrent pas bien la répartition des sébastes à œil épineux ou sont de courte durée. Les deux relevés des crevettes au chalut -- l’un mené au large de la côte ouest de l’île de Vancouver, l’autre dans le détroit de la Reine-Charlotte (figure 15) -- couvrent des plages de profondeur et de superficie trop étroites. Aucune tendance marquée ne se dégage à partir du relevé triennal du NMFS des États-Unis (figure 16), bien qu’il y ait une légère tendance à la hausse dans la dernière partie de la série chronologique. Néanmoins, les plages de profondeur couvertes par ce relevé sont trop peu profondes pour les sébastes à œil épineux. Les relevés produisent d’ordinaire l’indice le plus fiable pour faire le suivi des espèces marines démersales, mais les longues barres d’erreur issues de ces relevés signifient que les tendances estimées sont hautement incertaines. Les indices des relevés synoptiques mis en œuvre en 2003, plus appropriés pour les poissons démersaux, devraient dégager les tendances en matière d’abondance de façon plus fiable lorsque la série de relevés s’étendra sur une longue période.

Les six ensembles de données sur l’abondance établis à partir des CPUE (deux modèles : log-normal et binomial, pour chacune des trois régions mentionnées ci-dessus) montrent une tendance générale fort peu marquée, bien que quelques valeurs plus élevées aient été observées au cours des deux dernières années (figure 17). Ces indices peuvent être influencés par des facteurs autres que l’abondance des sébastes à œil épineux.

Changements dans la composition par âge et dans la mortalité

Les données relatives à la composition par âge recueillies au large de la côte ouest des îles de la Reine-Charlotte entre 1996 et 2004 (à l’ouest des îles de la Reine-Charlotte, zone 5E de la CPMP3; figure 10) suggèrent qu’il y aurait un déclin chez les individus plus âgés (classe « plus »), et un glissement vers des individus plus jeunes (figure 11). D’après l’analyse des courbes de prises effectuée au moyen de la méthode de Schnute et Haigh (2006), la mortalité totale (naturelle et par pêche) aurait doublée entre 1996 et 2003 (figure 11). Le modèle tient compte de trois éléments -- la survie, la sélectivitéet les anomalies de recrutement -- et présume d’une sélectivité complète à l’âge de 40 ans. À des limites de confiance de 95 p. 100, la moyenne des estimations du taux de mortalité totale (Z) calculées à l’aide de modèles a posteriori pour l’année de relevé 1997 est de 0,048 (limites de 0,039 et 0,058). Les proportions d’individus d’âge commercialisable en 1996 donnent essentiellement la même estimation de Z, avec une moyenne de 0,045 à des limites de confiance de 95 p. 100 de 0,038 et 0,054. En 2003, le glissement dans les classes d’âge produit une distribution a posteriori moyenne de Z de 0,091 à des limites de confiance de 95 p. 100 (0,072 et 0,107). Cette augmentation suggère que la mortalité due à la pêche s’est intensifiée, mais un échantillonnage des prises non représentatif pourrait expliquer certaines des différences dans la proportion des individus selon l’âge. Il serait utile d’effectuer un relevé dans la zone 5E de la CPMP pour clarifier la situation.

Immigration de source externe

Il est possible que les populations avoisinantes des États de Washington et de l’Alaska soient des populations sources, mais on ne dispose d’aucune donnée permettant de tester cette hypothèse. Les tendances observées chez les populations du golfe d’Alaska, fondées sur des indices de chalutage de fond et des relevés des morues charbonnières à la palangre, sont stables (Shotwell et al., 2005). Dans l’État de Washington, la CIPPN n’évalue pas la situation des sébastes à œil épineux, mais la plupart des stocks du genre Sebastes ont connu des déclins. Aucune tendance ne se dégage de l’indice établi à partir du relevé du NMFS des États-Unis mené dans la région de Vancouver (figure 16).




Notes de bas de page

1 Division des Écosystèmes marins et de l'Aquaculture, Pêches et Océans Canada : Station biologique du Pacifique, 3190, Hammond Bay Road, Nanaimo (Colombie-Britannique), V9T 6N7.
2 Alaska Fisheries Science Center, Department of Commerce, National Oceanic and Atmospheric Administration. National Marine Fisheries Service : 7600, Sand Point Way N.E., Bin C15700, Building 4, Seattle (État de Washington), 98115-0070.
3 Pacific Marine Fisheries Commission, Portland (Oregon).

 

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