Requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Aire de répartition mondiale

Les requins-taupes bleus occupent un territoire circumplanétaire et sont présents dans toutes les mers tropicales et tempérées (figure 4). Rien n’indique que leur aire de répartition mondiale a changé. Selon Compagno (2001), l’aire de répartition de l’espèce dans l’Atlantique Nord-Ouest s’étend du golfe du Maine aux Bermudes.

Figure 4. Répartition mondiale du requin-taupe bleu. Source : Compagno, 2001.

Figure 4. Répartition mondiale du requin-taupe bleu. Source : Compagno, 2001.

Aire de répartition canadienne

Côte de l’Atlantique

Dans les eaux canadiennes, le requin-taupe bleu est généralement associé aux eaux chaudes, telles que celles qui se trouvent à l’intérieur et autour du Gulf Stream. L’espèce a déjà été relevée dans le banc Georges et le banc de Browns, le long de la plateforme continentale de la Nouvelle-Écosse, dans les Grands Bancs et même dans le golfe du Saint-Laurent (Templeman, 1963). Les données fournies par les observateurs à bord de bateaux canadiens, féroïens et japonais révèlent que les requins-taupes bleus sont capturés dans les eaux côtières et extracôtières situées entre 39º et 50º de latitude nord (figure 5). Cette espèce est un grand migrateur qui visite les côtes canadiennes de l’Atlantique de façon saisonnière (fin de l’été et automne). La population des eaux canadiennes correspond au prolongement septentrional de la population de l’Atlantique Nord et ne représente probablement qu’une petite partie de l’effectif total. Il n’existe aucune donnée témoignant d’une expansion ou d’une réduction de l’aire de répartition du requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes de l’Atlantique.

Figure 5. Répartition du requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes de l’Atlantique, d’après l’ensemble des prises déclarées (kg) de 1986 à 2004 – Base de données du Programme international des observateurs. Figure tirée de Campana et al., 2004.

Figure 5. Répartition du requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes de l’Atlantique, d’après l’ensemble des prises déclarées (kg) de 1986 à 2004 – Base de données du Programme international des observateurs. Figure tirée de Campana et al., 2004.

Côte du Pacifique

Selon Compagno (2001), l’aire de répartition de l’Isurus oxyrinchus dans le centre du Pacifique s’étend du sud des îles Aléoutiennes jusqu’aux îles de la Société, et elle englobe les eaux entourant les îles Hawaï et celles de la partie est du Pacifique, de l’État de Washington jusqu’au centre du Chili. Une seule capture confirmée de requin-taupe bleu a été effectuée dans les eaux canadiennes du Pacifique (à 360 km à l’ouest du cap James) (Gillespie et Saunders, 1994). L’espèce ne visite probablement les eaux canadiennes du Pacifique que de façon occasionnelle, lorsque la température de l’océan est plus élevée que d’habitude. L’absence de mentions confirmées dans les eaux canadiennes du Pacifique révèle que l’espèce y est rare ou qu’elle se tient loin de l’activité humaine. Plusieurs bases de données ont été consultées. Citons notamment celles de PacTrawl et de GFBio, les données de recensement de la Commission internationale du flétan, l’ensemble des rapports de recensement du poisson de fond du MPO et les rapports du recensement triennal du National Marine Fisheries Service des États-Unis.

La palangre pélagique est le principal engin de pêche responsable des prises accessoires de requins-taupes bleus dans le monde. À l’heure actuelle, ce type de pêche n’est pas pratiqué dans les eaux canadiennes du Pacifique, alors qu’elle est courante sur les côtes de l’Atlantique. Il se peut que l’absence de mentions provenant des eaux canadiennes du Pacifique soit attribuable à l’absence de palangriers plutôt qu’à l’absence de l’espèce. Cependant, d’autres gros requins pélagiques (le requin bleu, par exemple) font régulièrement l’objet de mentions dans ces eaux, ce qui permet de conclure que le requin-taupe bleu est fort probablement rare dans cette région et qu’il n’y erre que de façon très occasionnelle.

Compte tenu de l’existence d’une seule mention, l’espèce ne satisfait pas aux critères du COSEPAC pour l’admissibilité à une évaluation – le spécimen observé peut être considéré comme un individu errant. Par conséquent, le présent rapport de situation ne fournit aucune information supplémentaire sur le requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes du Pacifique.

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