Chat-fou liséré (Noturus insignis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC2012 : chapitre 6

Biologie

Généralités

La biologie du chat-fou liséré a été résumée par Goodchild (1990) et Taylor (1969). Le chat-fou liséré est un animal discret, aux mœurs nocturnes, qui se cache parmi les rochers dans les cours d’eau. Il se nourrit sur le fond d’insectes benthiques. Poisson rare et de petite taille, le chat-fou liséré n’a pas fait l’objet d’études approfondies, et on sait peu de choses sur ses déplacements et ses migrations. 

Le chat-fou liséré fraye au printemps ou en été, mais on connaît mal son comportement reproducteur. Les mâles veillent sur les masses d’œufs pondus dans des nids situés sous des roches plates dans des zones à faible courant, en amont ou en aval des radiers. Si on les dérange, les mâles peuvent abandonner ou manger les œufs (Stoeckel et Neves, 2000).

On a observé que les mâles qui gardent les nids prennent parfois les œufs dans leur bouche (Stoeckel et Neves, 2000). Le même comportement a été observé chez d’autres chats-fous, et on pense que cette manipulation des œufs sert à les oxygéner (Burr et Mayden, 1982).

La propagation artificielle du chat-fou liséré par incubation des œufs et induction de la ponte a été envisagée comme moyen de rétablir l’espèce (Stoeckel et Neves, 2000, 2001). En captivité, on a obtenu un résultat d’incubation optimal en soumettant les œufs à une forte agitation et à des températures élevées de l’ordre de 28 à 30 °C. Il est possible que des températures élevées soient nécessaires au succès de l’incubation, auquel cas la répartition de l’espèce serait limitée aux eaux chaudes.

Il n’existe aucune mention de la capture de chats-fous lisérés juvéniles ou immatures au Canada. Cela ne signifie pas nécessairement que le chat-fou liséré ne se reproduit pas dans nos eaux, car il est douteux que tous les poissons capturés aient été des spécimens introduits. Il est plus vraisemblable que les engins employés pour l’échantillonnage ne conviennent pas à cette espèce. Ces poissons discrets aux mœurs nocturnes se cachent parmi les rochers et dans le gravier, de sorte qu’ils sont difficiles à capturer. Les moyens les plus efficaces sont les produits chimiques, la pêche électrique et la senne, employés à la tombée du jour.

Nutrition et interactions interspécifiques

Le chat-fou liséré consomme des cladocères, des ostracodes, des gammaridés, des moucherons et des débris (Smith, 1985). Gutowski et Stauffer (1993) ont examiné le contenu stomacal de 403 chats-fous lisérés capturés en 1988 et 1989 en Pennsylvanie; ils ont trouvé que les insectes des familles Baetidae, Chironomidae et Simuliidae étaient présents dans les échantillons stomacaux en proportions plus élevées que dans l’environnement. Les chats-fous lisérés consommaient les insectes qui étaient les plus actifs et les plus disponibles entre minuit et l’aube.

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