Microséris de Bigelow (Microseris bigelovii) : programme de rétablissement 2013

Table des matières

Photographe de Plant florifère du microséris de Bigelow
© Matt Fairbarns

Programme de rétablissement du microséris de Bigelow (Microseris bigelovii) au Canada
2013

Citation recommandée :

Agence Parcs Canada. 2013. Programme de rétablissement du microséris de Bigelow (Microseris bigelovii) au Canada. Série des programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Agence Parcs Canada, Ottawa. vi + 31  pp.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires du présent programme de rétablissement, ou pour un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du COSEPAC, descriptions de résidence, plans d’action et autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Microséris de Bigelow. Photographie de Matt Fairbarns.

Also available in English under the title :

"Recovery Strategy for the Coast Microseris (Microseris bigelovii) in Canada"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l'Environnement, 2013. Tous droits réservés.

ISBN : En3-4/158-2013F-PDF
No de catalogue : 978-0-660-20920-3

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, sous réserve de mention de la source.

Préface

Dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu d’établir des lois et des programmes complémentaires qui offrent une protection efficace aux espèces en péril partout au Canada. La Loi sur les espèces en péril (LEP), L.C. 2002, ch. 29, exige que les ministres fédéraux compétents élaborent des programmes de rétablissement visant les espèces inscrites au Registre comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans.

À titre de ministres compétents, le ministre de l'Environnement et le ministre responsable de l'Agence Parcs Canada présentent ici leur programme de rétablissement du microséris de Bigelow, conformément à l'article 37 de la LEP. Ce programme a été préparé en collaboration avec le ministère de la Défense nationale et le gouvernement de la Colombie-Britannique.

La réussite du rétablissement de l'espèce dépendra de l'engagement et de la collaboration des nombreux groupes qui participeront à la mise en œuvre des directives exposées dans le présent programme, et non uniquement d'Environnement Canada, de l'Agence Parcs Canada ou de quelque autre instance. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre, dans l'intérêt du microséris de Bigelow et de l'ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d'un ou de plusieurs plans d'action qui exposeront les mesures de rétablissement qui seront appliquées par Environnement Canada et l'Agence Parcs Canada ainsi que par d'autres instances et organisations intéressées à la conservation de l'espèce. La mise en œuvre du présent programme est sujette aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des administrations et organisations participantes.

Le rétablissement du microséris de Bigelow se fera en coordination avec le rétablissement d’espèces rares poussant dans les prés maritimes associés aux écosystème du chêne de Garry (Agence Parcs Canada, 2006a).

Énoncé de recommandation et d’approbation

L’Agence Parcs Canada a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement du gouvernement fédéral, en collaboration avec l’autre ministre compétent (ou les autres ministres compétents) dont l’espèce relève en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Le directeur général, suivant la recommandation du directeur ou des directeurs de parc et du directeur ou des directeurs d'unité de gestion, approuve par les présentes le document en indiquant que les exigences relatives à la Loi sur les espèces en péril liées à l'élaboration d'un programme de rétablissement ont été satisfaites conformément à la Loi.

Recommandé par :

____________________________________________________
Helen Davies
Directrice de l’unité de gestion, Côte de la C.-B., Agence Parcs Canada

Approuvé par :

____________________________________________________
Alan Latourelle
Directeur général, Agence Parcs Canada

signature

Remerciements

L’Agence Parcs Canada aimerait remercier les personnes et organisations suivantes : Matt Fairbarns et Carrina Maslovat, qui ont rédigé la version préliminaire du programme de rétablissement; l’Équipe de rétablissement des écosystème du chêne de Garry, chargée du rétablissement du microséris de Bigelow, qui a participé à la préparation du présent programme de rétablissement. Les modifications apportées par la suite sont le fruit d’observations et de corrections transmises par la province de la Colombie-Britannique, l’Agence Parcs Canada, Environnement Canada, le ministère de la Défense nationale et Ressources naturelles Canada. Nous remercions aussi les propriétaires fonciers qui appuient le rétablissement de l’espèce sur leurs terres et ont permis aux chercheurs d’y avoir accès.

Sommaire

En 2006, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la population canadienne du microséris de Bigelow (Microseris bigelovii) comme étant en voie de disparition et, 2007, l'espèce a été inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada.

Le Microseris bigelovii est une petite plante herbacée annuelle mesurant de 4 à 35 cm de hauteur. Elle ne porte qu’une seule fleur jaune. Son aire de répartition s’étend depuis la Colombie-Britannique vers le sud le long de la côte de la Californie, mais la population canadienne est très isolée de la population la plus proche, en Oregon. La population canadienne de l'espèce représente moins de 1 % de son aire de répartition mondiale. Au Canada, la présence du microséris de Bigelow a été confirmée à 10 à 12 sites, mais il a disparu d’au moins 3 de ces sites. Les sept populations existantes se retrouvent le long de la côte sud-est de l’île de Vancouver.

Plusieurs facteurs limitent la survie des populations du microséris de Bigelow au Canada, notamment son habitat rare, sa capacité limitée de dispersion, sa faible capacité de compétition, sa prédisposition à l’échec démographique, sa très petite zone d’occupation et des populations de très petite taille et hautement fragmentées qui limitent la diversité génétique. En outre, les populations sont menacées par l’invasion de plantes exotiques, les changements dans la dynamique écologique (p. ex. modifications des régimes de feux et de nutriments), le piétinement et le compactage du sol résultant d’activités récréatives, les programmes préjudiciables de lutte contre les mauvaises herbes, la conversion des terres résultant de l’urbanisation et le broutage de vertébrés.

À court terme, les objectifs en matière de population et de répartition pour le microséris de Bigelow sont de maintenir les sept populations existantes ainsi que d’évaluer la possibilité de restaurer certaines populations et d’établir de nouvelles populations, en vue d’accroître l’effectif et l’aire de répartition de l’espèce au Canada. Les stratégies générales qui devront être appliquées pour éliminer ou atténuer les menaces à la survie et au rétablissement du microséris de Bigelow sont présentées dans la section 6, intitulée « Stratégies globales et approches générales pour atteindre les objectifs ».

Des superficies d'habitat essentiel requises pour le rétablissement du microséris de Bigelow sont désignées dans le présent programme de rétablissement, selon les meilleures connaissances disponibles. Les meilleures connaissances disponibles ont été utilisées pour désigner l’habitat essentiel, mais il existe toutefois d’importantes lacunes dans les connaissances. D’autres parcelles d’habitat essentiel devront être désignées dans les documents de planification à venir pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.

D'autres mesures visant le rétablissement du microséris de Bigelow seront intégrées à un ou plusieurs plans d'action d'ici 2018.

Résumé de la faisabilité du rétablissement

Le rétablissement du microséris de Bigelow au Canada est jugé réalisable selon les critères énoncés par le gouvernement du Canada (2009) :

  1. Des individus de l'espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou l'augmenter.

    Oui. Toutes les populations existantes produisent des graines chaque année.
  2. Un habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l'espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l'habitat.

    Oui. Le microséris de Bigelow est présent à sept localités connues. En outre, bien que le microséris de Bigelow requiert des conditions d’habitat spécialisées, il peut exister des parcelles d’habitat additionnelles qui peuvent être restaurées en vue du rétablissement de l’espèce.
  3. Les principales menaces pesant sur l'espèce ou son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être éliminées ou atténuées.

    Oui. Les menaces pesant sur l’espèce et son habitat peuvent être atténuées par le biais de la lutte contre les espèces végétales exotiques envahissantes, la restauration de site, la sensibilisation du public et l’intendance. Aucune menace inévitable ne pèse sur l’espèce ou son habitat au point d’empêcher le rétablissement de l’espèce ou de son habitat.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, ou leur développement peut être prévue dans un délai raisonnable.

    Oui. À court terme, il s'agit principalement de techniques d'atténuation des menaces. À long terme, des techniques de rétablissement des populations disparues seront probablement élaborées.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC

Date de l'évaluation : avril 2006

Nom commun (population) : Microséris de Bigelow

Nom scientifique : Microseris bigelovii

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Une petite plante herbacée annuelle présente dans quelques sites fragmentés, restreinte à une étroite bande côtière dans le sud-est de l’île de Vancouver, dans une région urbaine densément peuplée. L’aménagement, les activités récréatives, les pratiques d’aménagement des sites et la compétition avec des plantes exotiques envahissantes continuent d’avoir des incidences sur l’espèce.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Désignation fondée sur un nouveau rapport de situation.

2. Information sur le statut de l’espèce

En 2006, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la population canadienne du microséris de Bigelow (Microseris bigelovii) comme étant en voie de disparition et, en décembre 2007, l'espèce a été inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. La population du microséris de Bigelow au Canada occupe moins de 1 % de l'aire de répartition mondiale de l'espèce. Les cotes de conservation attribuées au microséris de Bigelow dans les autres territoires où elle est présente sont présentées au Tableau 1.

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées au microséris de Bigelow (B.C. Conservation Data Centre 2011, NatureServe 2010).
Lieu Cote[1] Description de la cote
Dans le monde G4 Apparemment non en péril
Canada N2 En péril
Colombie-Britannique S1 Gravement en péril
États-Unis NNR Non coté
État de Washington SX Vraisemblablement disparue
Oregon S2 En péril
Californie SNR Sans cote

3. Information sur l’espèce

3.1. Description de l’espèce

Le Microseris bigelovii est une plante annuelle de la famille des asters émanant d’une racine principale. Les feuilles sont basales, étroites et en forme de cuillère, et les hampes florales sont d’érigées à ascendantes, dépourvues de feuilles et longues de 4 à 35 cm (Figure 1). Les fruits sont surmontés d’un pappe de cinq écailles glabres ou à poils courts se terminant chacune par une longue soie semblable à un cheveu (Figure 1). Le rapport de situation comprend une description détaillée de l'espèce (COSEPAC, 2006).

Photographe de Microséris de Bigelow florifère
Photographe de Microséris de Bigelow fructifère

Figure 1. Plant florifère (à gauche) et plant fructifère (à droite) du microséris de Bigelow Le pappe distinctif de cinq écailles est bien visible sur le plant fructifère. Photos : Matt Fairbarns. © Matt Fairbarns

3.2. Population et répartition

L’aire de répartition mondiale du Microseris bigelovii s’étend depuis le sud-est de l’île de Vancouver, au Canada, vers le sud le long de la côte de la Californie (Figure 2). L’espèce a disparu de l’État de Washington et de la portion continentale de l’Oregon. Elle persiste cependant sur certaines îles au large des côtes de l’Oregon (COSEPAC, 2006).

Au Canada, les populations du M. bigelovii se trouvent le long d’une étroite bande de terre de la côte sud-est de l’île de Vancouver et dans l’île Hornby, en Colombie-Britannique, sur les escarpements côtiers, dégagés, humides et sans haute végétation (Figure 3, Tableau 2). La superficie de la zone d’occurrence de l’espèce au Canada est évaluée à environ 20 km² (COSEPAC, 2006), mais la récente découverte de sous-populations additionnelles au site de la pointe Church démontre qu’elle peut pousser plus loin dans les terres qu’on ne le croyait. Son aire de répartition canadienne devrait par conséquent être révisée à la hausse de sorte à couvrir une superficie d’environ 850 km². Il existe de 10 à 12 populations connues du M. bigelovii au Canada, mais seules 7 de ces populations existent encore et au moins 3 sont présumées avoir disparu au cours des 50 dernières années. Selon les estimations, les populations canadiennes comptent de 9 100 à 10 935 plants florifères sur une superficie d’environ 3 200 . Les dénombrements effectués durant la saison de production des graines révèlent que seulement 20 à 50 % des plants florifères produisent des graines viables (de nombreux plants se fanent avant que les graines mûrissent); en conséquence, le nombre de plants reproducteurs à chaque site est probablement beaucoup moins élevé que le nombre total de plants florifères. Le taux de changement dans les populations canadiennes ne peut pas être déterminé avec précision à cause des différences dans les techniques de dénombrement des observateurs. En outre, les différences naturelles entre années peuvent refléter des fluctuations des population résultant de variations climatiques d’une année à l’autre plutôt que de tendances à long terme dans la taille des populations (Bush et Lancaster, 2004).


© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant aire de répartition mondiale du Microseris bigelovii (carte tirée de COSEPCarte illustrant la répartition du microséris de Bigelow en Amérique du Nord. La répartition de l’espèce est hautement discontinue. Les populations américaines occupent une étroite bande côtière allant depuis le tiers inférieur de la Californie vers le sud, jusqu’au milieu de l’Oregon. Les populations canadiennes se retrouvent le long du tiers inférieur de  la côte sud-est de la Colombie-Britannique. AC, 2006).
Figure 2. Aire de répartition mondiale du Microseris bigelovii (carte tirée de COSEPAC, 2006).



© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant aire de répartition canadienne du Microseris bigelovii. Les grands cercles pleins représentent les populations existantes et les numéros, les noms des sites énumérés au Tableau 2.
Figure 3. Aire de répartition canadienne du Microseris bigelovii. Les grands cercles pleins représentent les populations existantes et les numéros, les noms des sites énumérés au Tableau 2.


Tableau 2. Emplacement général, état, plus récent dénombrement de la population et régime de propriété pour les populations existantes de microséris de Bigelow au Canada.
Numéro sur la carte Emplacement général Taille de la population (année de dénombrement) Régime de propriété
1 Parc Helliwell (île Hornby) 400-1 000 (2004) Terre non fédérale
2 Ruisseau Pike (parc régional de East Sooke) 500-1 000 (2010) Terre non fédérale
3 Parc Saxe Point (Esquimalt) 400-500 (2006) Terre non fédérale
4 Parc Uplands (Oak Bay) 1 500-2 000 (2004) Terre non fédérale
5 Pointe Harling (Oak Bay) 200 (2006) Terre non fédérale
6 Pointe Church (Pointe Rocky, y compris le pic Middle) 5 600-5 735 (2010) Terre fédérale
7 Pointe Christopher (Pointe Rocky) 500 (2010) Terre fédérale

3.3. Besoins du microséris de Bigelow

Au Canada, le Microseris bigelovii pousse dans les écosystèmes du chêne de Garry et d’autres écosystèmes associés de la zone biogéoclimatique côtière à douglas taxifolié et de la sous-zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest la plus sèche. Il se trouve habituellement sur des falaises rocheuses ouvertes et dans les suintements vernaux des rochers (Figure 4). Les sites présentent un couvert arboré ou arbustif négligeable et sont humides en automne, en hiver et au printemps, mais secs en été. Le M. bigelovii semble tolérer les sols sablonneux secs et a peut-être besoins des fréquents brouillards côtiers pour se protéger du dessèchement. L’espèce tolère également des niveaux élevés d’azote et de fertilisation lorsqu’elle pousse parmi le guano. Sur des sites plus accueillants, elle peut être détrônée par d’autres (COSEPAC, 2006).

Six des sept populations canadiennes existantes du microséris de Bigelow sont limitées à des zones situées à moins de 50 m de la côte, là où le brouillard côtier est fréquent en automne et en hiver, et où l’océan offre une protection contre le gel en hiver. La sous-population de la pointe Church, qui n’était pas répertoriée dans le rapport de situation sur l’espèce, se trouve plus loin de la côte, dans un habitat qui jusqu’ici n’était pas reconnu comme propice à l’espèce. Le microséris de Bigelow pousse seulement dans des sites où le couvert arboré ou arbustif est négligeable, bien que le genêt à balais (Cytisus scoparius), une espèce exotique envahissante, pousse parfois dans des poches de sol profondes au sein de populations de microséris de Bigelow et ombrage les sites durant une partie de la journée.

Photographe montrant habitat du microséris de Bigelow dans le parc Saxe Point, à Esquimalt.
© Matt Fairbarns

Divers facteurs peuvent nuire à la survie et au rétablissement du microséris de Bigelow au Canada, notamment :

  • son habitat très précis restreint à des dépressions inondées au printemps et associées aux chênaies de Garry et aux écosystèmes connexes, dont la plupart été détruits ou endommagés par la conversion des terres (souvent pour l'urbanisation), l'empiètement de la forêt ou des espèces exotiques envahissantes;
  • l’absence de structures spéciales pour favoriser la dispersion à longue distance des semences et des fruits limite le potentiel d’une immigration de source externe ou son établissement dans des parcelles d’habitat inoccupées;
  • sa capacité de compétition apparemment faible, particulièrement contre les espèces exotiques envahissantes;
  • sa prédisposition à l’échec démographique parce que son cycle de vie annuel peut résulter en une mortalité élevée des juvéniles si la sécheresse de la fin du printemps/du début de l’été se produit plus tôt;
  • sa très petite zone d’occupation qui rend l’espèce vulnérable aux phénomènes aléatoires, y compris ceux qui se produisent à petite échelle;
  • des tailles de populations extrêmement petites, ce qui peut réduire la diversité génétique de l’espèce et ainsi accroître sa vulnérabilité à la disparition due à la stochasticité démographique.

4. Menaces

4.1. Évaluation des menaces

Tableau 3. Tableau récapitulatif des menaces. Version accessible de Tableau 3.
Menace Degré de préoccu-pation1 Étendue Situation chronologique Fréquence Gravité2 Certitude causale3
Espèces exotiques, envahissantes ou introduites
Empiètement de plantes exotiques envahissantes Élevé Généralisée En cours Continue Élevé Moyenne
Perturbation ou dommage
Activités récréatives Élevé Localisée Récurrente Récurrente Moyenne Moyenne
Lutte contre les mauvaises herbes Moyenne Localisée Récurrente Récurrente Moyenne Moyenne
Broutage et perturbation du sol par des vertébrés Moyenne Localisée Historique et actuelle Inconnue Inconnue Moyenne
Perte ou dégradation de l’habitat
Conversion de l’habitat Moyenne Généralisée Historique et prévue Inconnue Élevé Moyenne
Modification de l’écodynamique ou des processus naturels
Suppression des incendies Moyenne Généralisée En cours Récurrente Moyenne Moyenne
Modification du régime des nutriments Faible Localisée En cours Inconnue Inconnue Faible
  • 1 Degré de préoccupation : signifie que la maîtrise de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l’espèce, selon les objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère prend en compte toutes les données figurant dans le tableau.
  • 2 Gravité : indique l’effet de la menace à l’échelle de la population (Élevée : effet très important à l’échelle de la population, Moyenne, Faible, Inconnue).
  • 3 Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien étroit entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex., une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).

4.2. Description des menaces

4.2.1. Espèces exotiques, envahissantes ou introduites

La menace la plus immédiate pour le microséris de Bigelow est les effets des espèces de plantes herbacées non graminoïdes et/ou les graminées exotiques envahissantes, ainsi que les arbustes qui dominent dans la plupart des sites où il pousse (Tableau 3). Les plantes exotiques envahissantes exercent aussi une forte compétition pour l’espace, l'eau et les éléments nutritifs, ce qui désavantage des petites annuelles telles que le microséris de Bigelow, qui possèdent un système racinaire peu développé et peu profond. La houlque laineuse (Holcus lanatus), le pâturin annuel (Poa annua), la canche précoce (Aira praecox) et la canche caryophyllée (Aira caryophyllea) comptent parmi les espèces de graminées exotiques envahissantes communes à bon nombre des sites. Des espèces exotiques envahissantes de plantes herbacées non graminoïdes vivaces, comme la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata) et le géranium mou (Geranium molle), peuvent avoir établi des couverts permanents sur des sites qui autrefois présentaient un apport constant de sol minéral nu dont a besoin le microséris de Bigelow. Quelques espèces exotiques envahissantes de plantes herbacées non graminoïdes annuelles, comme le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum), le petit trèfle jaune (T. dubium) et le silène de France (Silene gallica), sont capables de pousser dans des milieux touchés par la sécheresse où pousse le microséris de Bigelow et posent donc une menace directe. Ces espèces exotiques peuvent détrôner le microséris de Bigelow en lui faisant concurrence pour l’humidité et les nutriments et en envahissant les sites de germination. Le genêt à balais (Cytisus scoparius) est l’arbuste exotique envahissant le plus abondant; quoiqu’il puisse ne pas être capable de survivre dans les micro-habitats caractérisés par les sécheresses où pousse le microséris de Bigelow, il peut occuper des parcelles d’habitat adjacentes et y produire de l’ombre. Par conséquent, nous estimons que cette menace soulève un niveau de préoccupation élevé.

4.2.2. Perturbation ou dommage

Les activités récréatives et de plein air constituent une grave menace auxquelles sont confrontées les populations existantes de Microseris bigelovii. Cette menace peut mener à la conversion de l’habitat et à la modification des régimes hydrologiques, faciliter l’établissement d’espèces exotiques envahissantes et causer des dommages directs par écrasement des plants. Toutes les populations, sauf celles de la pointe Rocky, poussent dans des secteurs de marche populaires. Une légère circulation piétonne est probablement favorable au M. bigelovii en décourageant la croissance d’espèces concurrentes. L’espèce n’ayant cependant pas été observée directement sur les sentiers, il semble que le piétinement intensif résultant de la circulation des promeneurs et des chiens soit une menace pour elle (COSEPAC, 2006). L’accès public aux populations des pointes Church et Christopher étant limité, elles sont les moins susceptibles d’être perturbées par les activités récréatives. L’installation de nouvelles structures, comme des bancs de parc ou des panneaux d’interprétation, peut mener à la destruction de l’habitat et/ou diriger la circulation piétonne vers les secteurs où pousse le microséris de Bigelow. Plusieurs bancs de parc ont déjà été installés sur des sous-populations de M. bigelovii ou à proximité de ces dernières dans le parc Uplands et le parc Saxe Point (COSEPAC, 2006). Cette menace est considérée comme suscitant un faible degré de préoccupation.

Les mesures inappropriées de lutte contre les mauvaises herbes menacent le Microseris bigelovii car elles peuvent mener au compactage du sol dans son habitat et au piétinement des plants. La perturbation du sol découlant du retrait de plantes exotiques envahissantes peut favoriser l’invasion par des plantes exotiques adaptées à la colonisation de sols perturbés (Knops et al., 1995; Kotanen, 2004); ces plantes exotiques envahissantes peuvent en retour causer des dommages à long terme en occupant en permanence des sites de germination potentiels du microséris de Bigelow. Des activités de retrait des arbustes exotiques envahissants poussant à proximité des populations de M. bigelovii aux pointes Church, Christopher et Harding, ainsi que dans les parcs Saxe Point et Uplands, sont déjà en cours. La soliva sessile (Soliva sessilis), une espèce exotique envahissante, a récemment été trouvée à proximité de la population de microséris de Bigelow à la pointe Harling et est présente dans le parc Uplands; un lance-flammes au propane est utilisé pour détruire les plants de cet envahisseur en les exposant à une chaleur intense (Brown, 2006; Polster, comm. pers., 2006). Bien que la lutte contre les mauvaises herbes à ces sites soit nécessaire, des techniques de lutte appropriées doivent être appliquées afin d’assurer la protection du M. bigelovii et de son habitat. Globalement, nous estimons que cette menace soulève un niveau de préoccupation moyen.

Par le passé, le pâturage par les animaux d’élevage a joué un rôle majeur dans l’établissement, puis dans la domination des espèces fourragères exotiques, qui ont maintenant envahi des sites où le M. bigelovii aurait peut-être autrefois été prospère. Le pâturage peut cependant lui avoir été bénéfique en compensant les impacts de la modification des régimes de feux et en libérant des nutriments pouvant être absorbés par la plante et permettant sa croissance (COSEPAC, 2006). Le pâturage par les animaux d’élevage est une menace historique et n’a plus lieu aujourd’hui. À l’heure actuelle, la perturbation du sol causée par les vertébrés en quête de nourriture pose une menace à quelques sites. À la pointe Church, des vertébrés (p. ex. les ratons-laveurs) ont fortement modifié le site; ils ont éventré le tapis de mousse peu profond et perturbé la mince couche de sol sous-jacente, exposant ainsi le substrat rocheux. Nous considérons que la perturbation du sol causé par les vertébrés en quête de nourriture soulève un niveau de préoccupation moyen.

4.2.3. Perte ou dégradation de l’habitat

La conversion de l’habitat, résultant du développement urbain et de l’entretien des routes, est une menace éventuelle pour les populations du Microseris bigelovii dans l’ensemble de son aire de répartition au Canada. La majorité de ces populations se trouvent au cœur de l’une des régions du Canada croissant le plus rapidement. L’habitat du M. bigelovii est étroitement associé aux écosystèmes du chêne de Garry, qui ont connu un déclin de plus de 95 % dans la région de Victoria (Lea, 2006). Toutes les populations apparemment disparues et cinq des sept populations actuelles de M. bigelovii (parc Uplands, pointe Harling, parc Saxe Point, pointe Church et pointe Christopher) se trouvent dans la région du Grand Victoria. De plus, la population de la pointe Christopher se trouve à la base d’une enseigne routière et les activités d’entretien de la route à ce site pourraient entraîner la perte de cet habitat. Bien que le niveau de gravité de cette menace soit élevé, bon nombre des autres populations se trouvent dans des parcs ou sur des terres fédérales où le risque de développement urbain est passablement réduit. Globalement, nous estimons que cette menace soulève un niveau de préoccupation moyen.

4.2.4. Modification de l’écodynamique ou des processus naturels

La suppression des feux est considérée comme une menace pour le Microseris bigelovii dans l’ensemble de son aire de répartition. Les Premières Nations avaient recours aux incendies pour stimuler la croissance d'espèces alimentaires et aussi pour améliorer les conditions de broutage pour le gibier (p. ex. cerf wapiti et cerf) (Turner, 1999; Gedalof et al. 2006). Le fait que les Premières nations ont cessé d’allumer des feux peut avoir mené à une diminution de la quantité de parcelles d’habitat convenables pour la germination et la croissance du M. bigelovii. Les feux modifient toutes sortes de caractéristiques de l'habitat, dont la quantité de matière organique, le cycle des nutriments, et l'humidité et le biote du sol (Barbour et al.,1999). En général, lorsque les feux sont fréquents, ils maintiennent la disponibilité de ressources qui seraient autrement limitées. Ainsi, l’absence de feux permet à la matière organique de s’accumuler et de couvrir le sol, et les nutriments sont alors emprisonnés dans la matière organique, non disponibles. Les espèces ligneuses peuvent alors envahir le milieu et y supplanter les espèces herbacées. De plus, l’absence de feux limite le nombre de sites où les petites graines du microséris de Bigelow peuvent germer et pousser. La suppression des feux a aussi permis aux espèces végétales de grande taille d’empiéter sur les parcelles d’habitat ouvert de l’espèce, produisant de l’ombre et modifiant les régimes hydrologiques (COSEPAC, 2006). Globalement, nous estimons que cette menace soulève un niveau de préoccupation moyen.

Bien que le Microseris bigelovii pousse parmi les épaisses couches de guano couvrant les îles situées au large de l’Oregon, un changement dans le régime des nutriments, imputable principalement à l’apport de déjections canines, peut nuire aux populations canadiennes. Le parc Uplands, à Oak Bay, est un endroit populaire pour la promenade de chiens en liberté, et des quantités extrêmement grandes de déjections canines se trouvent à proximité des plants. L’impact de la modification des régimes de nutriments sur le M. bigelovii est toutefois inconnu. Cette menace est considérée comme suscitant un faible degré de préoccupation.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

Au Canada, le Microseris bigelovii pousse sur des falaises rocheuses dégagées et dans les suintements vernaux des rochers, généralement à moins de 50 m du littoral, dans des milieux associés aux chênaies de Garry; son aire de répartition est donc naturellement très limitée et fragmentée. La destruction appréciable des milieux naturels survenue à l’intérieur de son aire de répartition depuis la colonisation européenne (Lea, 2006) a sans doute entraîné un déclin de la population. Le développement, l’empiètement de la végétation et les répercussions des activités récréatives continuent d’aggraver la situation (COSEPAC 2006). Étant donné que la majeure partie de l’habitat d’origine de l’espèce a été définitivement détruite, il est impossible de rétablir celle-ci dans sa zone d’occupation naturelle ou de lui faire retrouver ses anciennes chances de survie. Il y a sept populations existantes confirmées de l’espèce au Canada, mais au moins trois d’entre elles pourraient aujourd’hui être disparues.

En général, on estime qu’une espèce doit probablement compter de multiples populations et des milliers d’individus pour que sa probabilité de persistance à long terme soit élevée (Reed, 2005; Brook et al., 2006; Traill et al., 2009). Traill et al. (2007) ont analysé plusieurs estimations publiées de l’effectif minimal d’une population viable (seuil de viabilité), et ils ont constaté que l’effectif médian requis pour qu’une plante ait une probabilité de survie de 99 % sur 40 générations est d’environ 4 800 individus (toutefois, Flather et al., 2011, Garnett et Zander, 2011, ainsi que Jamieson et Allendorf, 2012, ont fait une évaluation critique de cette analyse et de l’applicabilité de ses résultats). Cette information est utile, mais, pour élaborer des objectifs quantitatifs atteignables, il faut se fonder sur plus que des estimations générales du seuil de viabilité et notamment tenir compte des données historiques existant sur l’effectif et le nombre de populations, la capacité de charge des sites existants (et potentiels), les besoins des autres espèces en péril partageant le même milieu ainsi que la faisabilité d’établir des populations ou d’accroître certaines populations de l’espèce (Agence Parcs Canada, 2006; Flather et al., 2011; Jamieson et Allendorf, 2012). Puisqu’on ne dispose pas de suffisamment d’information de ce type sur le Microseris bigelovii, il est actuellement impossible de déterminer dans quelle mesure le rétablissement de l’espèce est réalisable et ainsi de fixer des objectifs quantitatifs à long terme. Les approches devant guider la planification des mesures de rétablissement (voir la section 6) visent à combler les lacunes dans les connaissances, de façon à ce qu’il soit possible dans le futur de fixer des objectifs de rétablissement quantitatifs réalisables à long terme quant à l’effectif et au nombre des populations. À l’heure actuelle, il est uniquement possible d’établir un objectif à court terme centré sur le maintien des sept populations existantes, jusqu’à ce que la possibilité de restaurer la population ou d’en établir de nouvelles, en vue d’augmenter l’abondance et d’étendre l’aire de répartition, ait été évaluée :

Objectif 1 : Maintenir les sept populations existantes connues du Microseris bigelovii.

Objectif 2 : Accroître la population existante de Microseris bigelovii ou en établir de nouvelles, en vue d’augmenter son abondance et d’étendre son aire de répartition[2], si cela est jugé faisable et approprié sur le plan biologique.

6. Stratégies globales et approches générales pour atteindre les objectifs

Les stratégies et approches générales pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition pour le microséris de Bigelow sont les suivants :

  • Intendance : mobiliser les propriétaires et gestionnaires de terrains et obtenir leur participation au maintien et à l’amélioration de l’habitat du Microseris bigelovii;
  • Éducation et sensibilisation du public : sensibiliser le public à l’existence de l’espèce, à ses besoins et à sa valeur de conservation;
  • Recherche : combler les lacunes qui existent dans les connaissances sur le Microseris bigelovii pour orienter les mesures de rétablissement;
  • Surveillance des populations : surveiller les tendances des populations, l’état de l’habitat et les menaces pour mesurer le succès;
  • Restauration des populations : mettre au point et à l’essai des techniques d’établissement/d’accroissement de populations pour rétablir l’espèce;
  • Protection de l'espèce et de son habitat : protéger les populations actuelles et leur habitat de la destruction (causée par les travaux d'aménagement, par exemple), au moyen des mécanismes de protection existants.

6.1. Orientation stratégique du rétablissement

Tableau 4. Tableau de planification du rétablissement. Version accessible de Tableau 4.
Menace ou limite Niveau de priorité Stratégie globale de rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
  • Empiètement de plantes exotiques envahissantes
  • Activités récréatives
  • Lutte contre les mauvaises herbes
  • Suppression des feux
  • Pâturage et perturbation du sol par des vertébrés
  • Modification du régime des nutriments
  • Facteur limitatif : faible capacité de compétition
Élevé Intendance
  • Préparer des Pratiques exemplaires de gestion pour le microséris de Bigelow afin de soutenir les propriétaires fonciers et les gestionnaires de terrains ainsi que les Premières Nations dans leurs activités d'intendance.
  • Améliorer les techniques de rétablissement et de gestion adaptative existantes (y compris l’utilisation de feux et du pâturage) et en créer de nouvelles.
  • Obtenir la participation des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terrains aux décisions et activités visant le rétablissement.
Moyen Sensibilisation du public et vulgarisation
  • Améliorer la sensibilisation du public à l’égard de l’existence, de la valeur pour la conservation, des menaces et des mesures de réduction des dommages pour le microséris de Bigelow et les espèces en péril associées.
  • Lacunes et limites des connaissances au sujet de la démographie des populations et de la diversité génétique
Élevé Recherche
  • Déterminer s'il existe des goulots d'étranglement qui nuisent à la pollinisation/reproduction, à la dispersion, à la production des graines, au recrutement et à la survie des recrues.
  • Évaluer et préserver la diversité génétique des populations canadiennes existantes de microséris de Bigelow.
  • Lacunes dans les connaissances au sujet des tendances des populations
Élevé Surveillance des populations
  • Concevoir et mettre en œuvre un programme d’inventaire et de surveillance qui permettra de suivre les tendances des populations et de l’habitat pendant 10 ans, en prévoyant un prolongement de la surveillance, au besoin.
  • Rendre compte des tendances des populations, de la superficie occupée et de l’état de l’habitat tous les deux ans.
  • Lacunes dans les connaissances au sujet des techniques de propagation
  • Limites imposées par la petite taille des populations et la petite zone d’occupation
Élevé Rétablissement des populations
  • Élaborer et mettre en œuvre des plans de rétablissement (comprenant un volet de surveillance) pour les localités hébergeant actuellement des populations.
  • Élaborer et implanter un ou plusieurs plans de déplacement, au besoin.
  • Élaborer des techniques d'établissement et d'accroissement des populations, en vue de restaurer la population.
  • Déterminer les critères démographiques qui mèneraient à une réévaluation immédiate des priorités et des activités de rétablissement, et incorporer ceux-ci aux plans de gestion.
  • Améliorer la compréhension des conditions nécessaires à la germination, à l’établissement, à la croissance et à la reproduction.
  • Déterminer le nombre total de populations requis pour assurer la survie de l’espèce au Canada.
  • Établir des seuils de population et des objectifs en matière de population à long terme spécifiques à l’espèce.
  • Conversion de l’habitat
Moyen Protection de l’habitat et de l’espèce
  • Trouver des mécanismes/instruments de protection pour l’espèce et son habitat essentiel.

6.2. Exposé à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Le succès du rétablissement du microséris de Bigelow tablera sur l’intendance, qui met en jeu la coopération volontaire des propriétaires fonciers privés et d’organismes à l’égard de la protection d’espèces en péril et des écosystèmes associés (Tableau 4). Les activités d’intendance incluent la protection volontaire de parcelles d’habitat importantes situées sur des terres privées et l’application des meilleures pratiques de lutte contre les espèces végétales exotiques envahissantes et de gestion des activités récréatives. L’empiètement d’espèces végétales exotiques envahissantes sur les parcelles d’habitat du microséris de Bigelow constitue l’une des menaces les plus préoccupantes; l’entretien continu par les gestionnaires des terres sera requis pour atténuer cette menace permanente. Les sous-populations de la population de la pointe Church poussent sur des terres de réserve indienne et la participation des Premières nations dans la planification du rétablissement sera une priorité. D’autres parcelles d’habitat de l’espèce sont situées dans des parcs municipaux et régionaux (parc Helliwell, ruisseau Pike, parc Saxe Point et parc Uplands), où l’utilisation intensive par le public signifie qu’il faudra sensibiliser le public et obtenir son appui pour accomplir des changements dans l’utilisation actuelle dommageable des terres et aller vers des pratiques bénéfiques à l’espèce. Malgré les incertitudes qui l’entoure, la création de populations additionnelles constituera une composante importante du rétablissement. L’établissement et le maintien de populations multiples accroîtront les chances de survie de l’espèce au Canada. En outre, la création de nouvelles populations permettra aux chercheurs de combler les lacunes dans les connaissances et le développement de techniques de rétablissement efficaces et efficientes, dont les retombées seront directement applicables au maintien des populations existantes.

La surveillance régulière constitue un élément important du rétablissement pour plusieurs raisons. D’abord et avant tout, la surveillance est requise pour établir si les mesures de rétablissement sont fructueuses. La surveillance peut contribuer à la détermination des critères relatifs au taux de déclin des populations (taille/répartition) qui déclencheraient une réévaluation immédiate des priorités et des activités en matière de rétablissement; ces critères peuvent ensuite être incorporés aux plans de gestion. Une surveillance régulière des populations s'impose pour évaluer la viabilité actuelle de l'espèce et sa réaction aux menaces et aux mesures de gestion. Les translocations posent aussi des risques graves; c’est pourquoi elles doivent être assorties d’un programme de surveillance non seulement de leur succès mais aussi de leurs impacts sur les espèces, les communautés et les processus écologiques non ciblés.

La conception du programme de surveillance est de première importance, particulièrement dans le cas d’une plante annuelle rare qui a toutes les chances de connaître des fluctuations démographiques ou de dépendre d’un réservoir de semences (Bush et Lancaster, 2004). Il faudra recueillir des données régulièrement, pendant plusieurs années, pour pouvoir tenir compte de ces fluctuations. De plus, il faudra recueillir ces données à la fois durant les années où l’espèce est absente et durant celles où elle est présente, afin d’obtenir de l’information sur l’effet des conditions environnementales. Si un réservoir de semences est présent dans le sol, il constitue un élément important du cycle vital, et il faut en tenir compte dans les estimations d’effectif : la présence d’un seul individu visible peut révéler la présence d’un réservoir de semences viable (Bush et Lancaster, 2004).

7. Habitat essentiel

Une superficie d'habitat essentiel du microséris de Bigelow est désignée dans le présent programme de rétablissement. Aux termes du paragraphe 2. (1) de la Loi sur les espèces en péril, l'habitat essentiel est l'« habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d'une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d'action élaboré à l'égard de l'espèce ». Aux termes du paragraphe 2. (1) de la même loi, l’habitat, pour une espèce sauvage autre qu’une espèce aquatique, est défini comme « l’aire ou le type d’endroit où un individu ou l’espèce se trouvent ou dont leur survie dépend directement ou indirectement ou se sont déjà trouvés, et où il est possible de les réintroduire ».

7.1. Définition de l’habitat essentiel de l’espèce

L'habitat essentiel du microséris de Bigelow est désigné dans le présent programme de rétablissement dans la mesure où le permettent les meilleures données disponibles. Il faut reconnaître que l’habitat essentiel, tel que déterminé ci-après, est insuffisant pour permettre l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. L’habitat pour cinq populations peut être pleinement identifié (parc Saxe Point, parc Uplands, pointe Harling, pointe Church et pointe Christopher); de l’information additionnelle est requise pour confirmer l’existence et la disponibilité de parcelles d’habitat essentiel aux deux sites restants (parc provincial Helliwell et ruisseau Pike). Le calendrier des études recommandées (section 7.2; Tableau 5) décrit les activités requises pour la désignation des superficies d’habitat essentiel additionnelles nécessaires à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition fixés pour l’espèce.

Au Canada, le microséris de Bigelow pousse généralement le long de la côte sud-est de l’île de Vancouver et dans les îles Gulf, dans les écosystèmes du chêne de Garry et les écosystèmes associés. Son habitat est restreint aux sites ouverts dépourvus de végétation haute, saturés par le suintement saisonnier et situés habituellement en bordure de falaises côtières où les sols minces couvrent le substrat rocheux (COSEPAC, 2006). Les travaux de terrain menés dans les parcs Saxe Point et Uplands, ainsi qu’aux pointes Church, Christopher et Harling, ont servi à mieux caractériser l’habitat de l’espèce (Fairbarns, 2009; Fairbarns, 2010; MDN, 2010).

Le microséris de Bigelow a sans doute directement besoin de clairières lui assurant les forts taux d'éclairement requis pour la germination de ses graines. Ces clairières doivent être assez grandes pour que la plante elle-même ainsi que la superficie de sol abritant son réservoir de semences ne soient pas ombragées par la végétation environnante. On peut établir la taille minimale de ces clairières en fonction de la hauteur de la végétation risquant de pousser dans le secteur et de faire de l'ombre sur le microséris de Bigelow (Spittlehouse et al., 2004). Il faut aussi tenir compte du fait que les plantes hautes, en tombant à la fin de leur vie, recouvrent le sol sur une distance égale à leur hauteur.

Outre la présence de clairières, certains facteurs hydrologiques sont critiques pour la survie de l’espèce. Ces facteurs sont directement reliés aux précipitations (Graham, 2004). L'espèce pousse en terrain dégagé, plat ou légèrement incliné recevant l'eau des terrains environnants constituant son bassin versant. L'eau ainsi reçue par ruissellement de surface ou suintement souterrain est essentielle à la survie du microséris de Bigelow. Les localités aux sites du parc Saxe Point, du parc Uplands, de la pointe Christopher et de la pointe Harling, ainsi que certaines au site de la pointe Church, ont été cartographiées (Fairbarns, 2009; Fairbarns, 2010). Ces bassins versants sont généralement petits et séparés du reste du réseau hydrographique de l’ensemble du paysage.

L’habitat essentiel requis pour la survie de chaque colonie[3] (inclut les plants et les réservoirs de semences) de microséris de Bigelow se compose de deux caractéristiques d’habitat : la superficie minimale de clairière et le bassin versant. Ces caractéristiques sont toujours reliées à une colonie et, dans tous les cas, elles se recouperont dans une certaine mesure (aucun statut spécial ne s'applique aux zones de chevauchement de l'habitat essentiel). Par défaut, la superficie minimale de clairière requise pour que la lumière atteigne la colonie est la zone délimitée par une distance de 20 m autour de chaque colonie (ou plant) dans toutes les directions (20 m est habituellement la hauteur maximale atteinte par les arbres dans les sols entourant le microséris de Bigelow). Le bassin versant est délimité par la ligne séparant les eaux s'écoulant vers la colonie de celles s'écoulant dans une autre direction. En général, ce bassin versant est relativement petit et séparé du reste du réseau hydrographique de l'ensemble du paysage. Conceptuellement, ces caractéristiques peuvent être visualisées comme un suintement en V s’écoulant dans une superficie de clairière minimale en O--bien que, en réalité, ces caractéristiques sont rarement de forme régulière et il se peut que le bassin versant soit complètement inclus dans la superficie de clairière minimale. Si le suintement s’étend au-delà de la clairière, la partie supérieure de l’étendue du suintement en V représente la limite supérieure de l’habitat; autrement, la clairière représente la limite de l’habitat.

Les populations de microséris de Bigelow sont probablement susceptibles à de grandes fluctuations annuelles (COSEPAC, 2006). Certaines portions de cet habitat ne seront pas utilisées chaque année par l’espèce, mais le fait que la plante y soit présente une année donnée indique que ces portions peuvent jouer un rôle essentiel en abritant un réservoir de semences et en permettant une production maximale de semences durant les années propices. Toutes les parcelles d’habitat utilisées à un moment donné (durant une année ou des années multiples) par chaque colonie de chaque population existante sont nécessaires pour réaliser les objectifs en matière de population et de répartition, et elles sont considérées comme un habitat essentiel. Toutefois, en raison des fluctuations des populations, cet habitat ne peut pas être complètement identifié d’après les données portant sur une seule année; un ensemble de données à long terme est requis afin d’assurer que le plein écart des fluctuations des populations et l’étendue de l’utilisation de l’habitat soient représentés. Les données récentes (Fairbarns, 2010; MDN, 2010; B.C CDC, 2011) peuvent être utilisées pour établir un niveau de référence minimum de l’habitat essentiel que requièrent les populations de microséris de Bigelow. On s’attend à ce que ces ensembles de données ne représentent pas l’étendue maximale de la variation annuelle dans ces populations; par conséquent, elles ne représenteront pas l’habitat total requis pour assurer la survie des populations existantes de microséris de Bigelow. Les études précitées ont également aidé à situer les limites à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel. On s'attend à ce que, avec le temps, la surveillance continue qui permettra de documenter les fluctuations annuelles de l'étendue des populations et de l'utilisation de l'habitat, et des colonies autrefois inconnues, fournira des données qui mèneront à caractériser avec une plus grande certitude l'habitat total dont a besoin cette espèce.

À l’intérieur des limites géographiques illustrées aux Figures 5 à 8, l’habitat essentiel pour la survie des populations du microséris de Bigelow se compose de la superficie minimale de clairière et de tout bassin versant associé à chaque colonie de microséris de Bigelow recensée. L'habitat essentiel de ces populations a été cartographié en 2010 (Fairbarns, 2010).

À l’intérieur des limites géographiques illustrées aux Figure 9 et Figure 10, l’habitat essentiel pour la population de la pointe Church se compose se compose de la superficie minimale de clairière et de tout bassin versant associé à chaque colonie de microséris de Bigelow recensée. Ces colonies sont divisées entre deux localités : la colline Church et le pic Middle. Fairbarns (2010) a effectué un relevé de l’habitat de la portion de la colline Church de cette population en 2009. De nouvelles colonies ont été découvertes par la suite et la superficie des colonies connues a été agrandie (MDN, 2010). Comme l’habitat essentiel n’a pas été cartographié en 2010, la superficie minimale de clairière par défaut de 20 m a été appliquée à ces données et constitue l’habitat essentiel. Les bassins versants pour les nouvelles colonies découvertes en 2010 et les superficies de ces colonies constituent aussi un habitat essentiel, mais ils doivent être cartographiés car un modèle par défaut pouvant être appliqué n’est pas disponible. Les relevés effectués sur la colline Church en 2009 et 2010 ont permis de confirmer la persistance des plants et de l’habitat pour une portion de la population; étant donné que la portion de la colline Church de cette population existe encore et qu’il n’y a aucune raison de croire que la portion du pic Middle a disparu, les polygones d’occurrence du BC CDC (2011) sont acceptés comme constituant les meilleurs renseignements disponibles en ce qui concerne l’étendue des colonies de microséris de Bigelow sur le pic Middle; ces colonies, leurs superficies minimales de clairière et les bassins versants constituent tous un habitat essentiel.

Aucun relevé n’a récemment été effectué dans le parc Helliwell. Il y a plus de sept ans que des plants y ont été observés, et l’état de l’habitat n’a pas été confirmé depuis. Une étude plus approfondie est requise pour trouver ces plants à nouveau, confirmer qu’un habitat convenable existe encore à cet endroit et cartographier les caractéristiques de l’habitat essentiel à un niveau de précision supérieur à 100 m.

La population du ruisseau Pike a été signalée durant la préparation du présent programme de rétablissement. Lorsque l’information nécessaire aura été recueillie, l’habitat essentiel de cette population sera identifié dans le plan d’action ou le programme de rétablissement mis à jour.

L’habitat du microséris de Bigelow varie entre les localités canadiennes et la plupart des grandes populations se rencontrent dans une gamme de micro-habitats. Par conséquent, il est difficile de faire une description à la fois inclusive et spécifique des caractéristiques de l'habitat essentiel du microséris de Bigelow. Les attributs suivants de l'habitat essentiel englobent la gamme de caractéristiques observées dans les sites examinés; toutefois, les sites n’ont pas tous fait l’objet d’un examen détaillé. En outre, vu leur nature générale, ces attributs pourraient inclure certains types de milieux qui ne conviennent pas à l'espèce. Par conséquent, l’identification de l’habitat essentiel repose sur les colonies répertoriées et non sur la présence des attributs suivants :

  • Superficie ensoleillée à végétation courte ou clairsemée (il n’y a pas d’arbres, et la couverture arbustive n’est jamais importante).
  • Élévation au-dessus du niveau de la mer de 0 à 60 m, habituellement à moins de 50 m du littoral, quoiqu’une population pousse à 300 m dans les terres.
  • Terrasses et pentes allant de moyenne à forte (exposées au sud, sud-est ou sud-ouest).
  • Sols peu profonds (jusqu’à 10 cm d’épaisseur) sur substrat rocheux avec de très petites quantités de sol minéral exposé et de litière fine.
  • Sol modérément bien drainé, humide au début de la saison de croissance (octobre à mars) et soumis à un déficit hydrique dès le début de l’été.


© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant secteur (~ 1,1 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow dans le parc municipal Saxe Point. Environ 0,2 ha d’habitat essentiel a été désigné à trois endroits dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_01, se décrit comme suit : commençant à un point sis à 469048 5363235; de là, plein nord, en ligne droite jusqu’à un point sis à 469048 5363308; de là, plein est, en ligne droite jusqu’à un point sis à 469203 5363308; de là, plein sud, en ligne droite jusqu’au point de la ligne de la marée haute (se trouvant le plus près de 469203 5363266); de là, suivant le rivage dans une direction sud­ouest le long de la ligne de la marée haute jusqu’à un point sis à 469157 5363235; de là, plein ouest, jusqu’au point de départ (zone 10 du NAD 1983, azimut nord).
Figure 5. Secteur (~ 1,1 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow dans le parc municipal Saxe Point. Environ 0,2 ha d’habitat essentiel a été désigné à trois endroits dans ce secteur.



© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant secteur (~ 2,83 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow dans le parc municipal Uplands. Environ 0,26 ha d’habitat essentiel a été désigné à cinq endroits dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_02, se décrit comme suit : commençant au point de la ligne de la marée haute sis à 478110 5364932; de là, plein nord, en ligne droite jusqu’à un point sis à 469048 5363308; de là, plein est, en ligne droite jusqu’à un point sis sur le côté sud du chemin à 478109 5365000; de là, vers l’est, le long du bord du chemin jusqu’à un point sis à 478300 5365145; de là, 9,4° en ligne droite jusqu’à un point sis à 478316 5365241; de là, plein est, jusqu’à un point de la ligne de la marée haute se trouvant le plus près de 478345 5365240); de là, suivant le rivage dans une direction sud le long de la ligne de la marée haute jusqu’au point de départ (zone 10 du NAD 1983, azimut nord).
Figure 6. Secteur (~ 2,83 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow dans le parc municipal Uplands. Environ 0,26 ha d’habitat essentiel a été désigné à cinq endroits dans ce secteur.



© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant secteur (~ 0,28 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Christopher. Ce secteur est situé sur des terres fédérales. Environ 0,04 ha d’habitat essentiel a été désigné à un endroit dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_04 se décrit comme suit : commençant à un point sis à 458155 5350993; de là, 73,1° en ligne droite jusqu’au bord du chemin; de là, vers le sud le long du bord du chemin jusqu’à un point sis à 458226 5350966; de là, 253,1° en ligne droite jusqu’à un point sis à 458168 5350949; de là, 343,1° en ligne droite jusqu’au point de départ (zone 10 du NAD 1983, azimut nord).
Figure 7. Secteur (~ 0,28 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Christopher. Ce secteur est situé sur des terres fédérales. Environ 0,04 ha d’habitat essentiel a été désigné à un endroit dans ce secteur.



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Carte montrant secteur (~ 0,13 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Harling. Ce secteur est situé sur des terres non fédérales. Environ 0,02 ha d’habitat essentiel a été désigné à un endroit dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_05 se décrit comme suit : commençant au point de la ligne de la marée haute sis à 476083, 5361500; de là, 37,6° en ligne droite jusqu’à un point sis à 476096 5361517; de là, 127,6° en ligne droite jusqu’à un point sis à 476138 5361485; de là, 217,6° en ligne droite jusqu’à un point de la ligne de la marée haute se trouvant le plus près de 476122 5361465; de là, suivant le rivage dans une direction nord-est le long de la ligne de la marée haute jusqu’au point de départ (zone 10 du NAD 1983, azimut nord).
Figure 8. Secteur (~ 0,13 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Harling. Ce secteur est situé sur des terres non fédérales. Environ 0,02 ha d’habitat essentiel a été désigné à un endroit dans ce secteur.



© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant secteur (~ 6,08 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Church, situé sur des terres fédérales. Environ 0,83 ha d’habitat essentiel a été désigné à quatre endroits dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_03 se décrit comme suit : commençant à un point sis à 456572 5351202; de là, 88,8° en ligne droite jusqu’à un point sis à 456866 5351209; de là, 178,8° en ligne droite jusqu’à un point de la ligne de la marée haute sis à 456868 5351116; de là, suivant la ligne de la marée haute dans une direction sud­ouest jusqu’à un point sis à 456578 5350919; de là, 358,8° en ligne droite jusqu’au point de départ (zone 10 du NAD 1983, azimut nord).
Figure 9. Secteur (~ 6,08 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow à la pointe Church, situé sur des terres fédérales. Environ 0,83 ha d’habitat essentiel a été désigné à quatre endroits dans ce secteur.



© Sa Majesté la Reine du chef du Canada

Carte montrant secteur (~ 3,5 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow sur le pic Middle, dans la réserve écologique de la baie Beecher, située sur des terres fédérales. Environ 1,8 ha d’habitat essentiel a été désigné à trois endroits dans ce secteur. La parcelle d’habitat essentiel 910_06 forme un rectangle dont les coins sont situés aux coordonnées UTM suivantes (zone 10 du NAD 1983, azimut nord) : 455959 5351668; 455976 5351951; 456098 5351944; 456081 5351660.
Figure 10. Secteur (~ 3,5 ha) où se trouve l’habitat essentiel du microséris de Bigelow sur le pic Middle, dans la réserve écologique de la baie Beecher, située sur des terres fédérales. Environ 1,8 ha d’habitat essentiel a été désigné à trois endroits dans ce secteur.

7.2. Calendrier des études nécessaires pour définir l’habitat essentiel

Tableau 5. Calendrier des études.
Description de l’activité Justification Échéance
Confirmer l’existence de plants du microséris de Bigelow et/ou de caractéristiques de son habitat à un niveau de précision supérieur à 100 m dans le parc Helliwell (île Hornby) et Ruisseau Pike (parc régional de East Sooke). Cette activité est requise pour désigner l’habitat essentiel à ces endroits. 2013–2014
Afin de pouvoir désigner suffisamment d'habitat essentiel pour la survie des populations existantes, il faudra préciser l'étendue maximale des colonies en poursuivant la surveillance de ces populations. Les grandes fluctuations des populations signifient que l’habitat essentiel ne peut pas être pleinement désigné d’après les données portant sur une seule année (les populations de l’année en question pouvant être petites). Un ensemble de données à long terme est requis afin d’assurer que la pleine gamme des fluctuations des populations et de l’utilisation de l’habitat soit représentée. En cours, jusqu’à ce qu’une analyse statistique des fluctuations des populations donne une mesure du niveau de confiance auquel les grandes fluctuations ont été prises en compte.
Identification de sites où des populations additionnelles de microséris de Bigelow pourraient être établies. Activité requise pour déterminer la possibilité d’établir de nouvelles populations ou d’accroître les populations existantes, en vue d’augmenter l’effectif et l’aire de répartition du microséris de Bigelow. 2015
Tentative expérimentale d'établir, de maintenir et de suivre des individus. Activité requise pour déterminer la possibilité d’établir de nouvelles populations ou d’accroître les populations existantes, en vue d’augmenter l’effectif et l’aire de répartition du microséris de Bigelow. 2017
Si ces essais sont concluants, vérifier s’il est possible d’établir de nouvelles populations autosuffisantes ou d’étendre les populations existantes par ensemencement ou plantation dans des milieux propices. Il faudra aussi vérifier la viabilité du réservoir de semences du sol, afin de faciliter les travaux de restauration et d’introduction. À partir de 2018
Entreprendre des analyses pour déterminer le nombre et la configuration des parcelles d’habitat nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de rétablissement. Selon les étapes précédentes

7.3. Activités susceptibles de causer la destruction de l’habitat essentiel

Des exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel sont donnés ci-dessous (Tableau 6). Une telle destruction survient si une partie de l’habitat essentiel est détériorée, de façon temporaire ou permanente, d’une manière qu’il ne remplit plus son rôle lorsque l’espèce en a besoin. La destruction peut résulter d’une ou de plusieurs activités ponctuelles ou de leurs effets cumulatifs dans le temps.

Tableau 6. Exemples d’activités risquant de détruire l’habitat essentiel. Version accessible de Tableau 6.
Activité Effet de l’activité sur l’habitat essentiel Sites les plus probables
Activités récréatives dommageables (bicyclettes, piétons et chiens) Compactage du sol menant à la modification des attributs de l’habitat. Perturbation du réservoir de semences qui pourrait enterrer les semences. Les graines peuvent subir du stress et mourir ou ne pas pouvoir germer à cause d’une faible capacité de l’habitat à fournir l’humidité appropriée du sol ou la lumière voulue.

De plus, cette activité a pour effet probable d'introduire ou de propager des espèces exotiques. Les espèces de plantes exotiques sont en compétition avec le microséris de Bigelow et ils modifient la disponibilité de la lumière, de l'eau et des nutriments dans l'habitat, de sorte que l'habitat ne puisse plus offrir les conditions requises par le microséris de Bigelow.
Parc Helliwell
Ruisseau Pike
Parc Saxe Point
Parc Uplands
Pointe Harling
Conversion directe des terres (p. ex. développement, entretien ou modification de structures existantes (chemins ou sentiers) Cette activité peut causer la conversion directe des terres, le compactage du sol, l’ombrage (p. ex. par les plantes introduites ou des structures voisines) et la modification du régime hydrologique (p. ex. endiguement des eaux ou réduction de l’apport d’eau aux plants résultant du creusage de fossés ou de la divagation de l’écoulement souterrain par les structures construites). Parc Helliwell
Ruisseau Pike
Parc Saxe Point
Parc Uplands
Pointe Harling
Introduction délibérée ou tentatives de lutte contre les plantes exotiques envahissantes à l’aide de produits chimiques ou de moyens mécaniques Cette activité peut causer le compactage du sol, l’introduction d’espèces exotiques (p. ex. introduction accidentelle facilitée par l’utilisation d’équipement non nettoyé) et le piétinement direct des plants. Les activités de lutte contre les plantes exotiques envahissantes (p. ex. herbicides, feux, retrait physique des plants) peuvent aussi avoir un impact direct sur les plants de microséris de Bigelow et son habitat si des techniques inappropriées sont utilisées dans les secteurs où il pousse. Parc Helliwell
Ruisseau Pike
Parc Saxe Point
Parc Uplands
Pointe Harling

8. Mesure du rendement

Les indicateurs de rendement présentés ci-après sont une façon de définir et mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Les progrès réalisés en vue du rétablissement du microséris de Bigelow au Canada seront évalués selon les mesures suivantes pour chaque population et les objectifs de répartition :

Objectif 1 : Maintenir les sept populations existantes de microséris de Bigelow.

  • D'ici 2018, des pratiques de gestion exemplaires ont été élaborées et mises en œuvre dans au moins trois sites.
  • Les populations continuent d’exister.
  • D'ici 2023, l’effectif de toutes les populations est stable ou en augmentation[4].

Objectif 2 : Accroître la population existante de Microseris bigelovii ou en établir de nouvelles, en vue d’augmenter son abondance et d’étendre son aire de répartition, si cela est jugé faisable et approprié sur le plan biologique.

  • D'ici 2018, de nouveaux sites ont été choisis pour l'établissement ou la restauration de populations de microséris de Bigelow.
  • D'ici 2023, au moins une expérience d’introduction, de réintroduction ou d’accroissement de l’effectif est en cours dans un site propice à l’espèce.

9. Énoncé sur les plans d’action

Un plan d’action ou plus seront préparés d’ici 2018.

10. Bibliographie

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Annexe A. Effets sur l’environnement et sur les autres espèces

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une évaluation environnementale stratégique (EES) doit être effectuée pour tous les programmes de rétablissement élaborés en vertu de la Loi sur les espèces en péril. L’objet de l’EES est de faire en sorte que les réalités environnementales soient prises en compte dans l’élaboration des politiques, plans et programmes publics, de manière à favoriser un processus décisionnel qui respecte l’environnement.

La planification du rétablissement a pour objectif de bénéficier aux espèces en péril et à la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que tout programme de rétablissement peut également s’accompagner d’effets environnementaux qui dépassent les objectifs fixés. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. L’EES est incorporée au présent programme et est résumée ci-dessous.

L'aire de répartition du microséris de Bigelow chevauche celle de tout un cortège de plantes et d'invertébrés en péril, qui constituent un des plus remarquables assemblages connus d'espèces au Canada (GOERT, 2002; Tableau 7). Les mesures prises en vue du rétablissement du microséris de Bigelow devraient être bénéfiques pour ces espèces en améliorant l’habitat en général. La restauration de l’habitat du microséris de Bigelow sera bénéfique aux espèces associées avec cet habitat, qui sont aussi mises en péril par l’empiètement de plantes ligneuses, la compétition exercée par des espèces exotiques envahissantes et l’accumulation de matière organique. Les mesures prises afin d’aider au rétablissement de cette espèce devraient, si elles sont exécutées de façon appropriée (p. ex. de façon ouverte et instructive), bénéficier à toutes les espèces en péril et à leur habitat. Ceci peut être accompli en sensibilisant davantage le public aux répercussions environnementales néfastes associées aux espèces exotiques envahissantes, au besoin de maintenir les processus écologiques naturels (p. ex. si les feux sont identifiés comme un élément de gestion pour certaines localités où se trouve le microséris de Bigelow) et au besoin de protéger les parcelles d’habitat naturel contre les impacts des projets adjacents.

Les mesures requises pour le rétablissement du microséris de Bigelow pourraient néanmoins nuire à d'autres espèces en péril si elles perturbent le site de façon excessive (p. ex., mesures visant à éliminer les espèces exotiques envahissantes et les espèces ligneuses plantées qui empiètent sur l'espèce). Toute activité réalisée sur les lieux risque nuire à d’autres espèces en péril, entre autres par piétinement ou par introduction accidentelle de graines d’espèces exotiques envahissantes. Il est donc nécessaire d’agir avec prudence pour éviter les effets indirects. Dans le cas où il serait établi que le feu constitue une composante nécessaire de la restauration du microséris de Bigelow, il faudra veiller à ce que la perturbation naturelle demeure à l'intérieur de la zone visée et que le feu ne favorise pas par inadvertance la croissance d'une espèce exotique envahissante.

Tableau 7. Autres espèces rares présentes dans l’aire de répartition canadienne du microséris de Bigelow et leur statut provincial et fédéral. Sources : B.C. Conservation Data Centre (2011) et NatureServe (2010).
Nom scientifique Nom commun Cote accordée en C.-B. Désignation COSEPAC Statut LEP
Allium amplectens Ail embrassant S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Anagallis minima Mouron nain S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Alopecurus carolinianus Vulpin de Caroline S2 Rouge Non évaluée Non évaluée
Callitriche marginata Callitriche marginée S1 Rouge Non évaluée Non évaluée
Carex pansa Carex étendu S2S3 Blue Non évaluée Non évaluée
Carex tumulicola Carex tumicole S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Castilleja victoriae Castilléjie de Victoria S1 Rouge En voie de disparition Non évaluée
Centaurium muehlenbergii Petite-centaurée de Muhlenberg S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Crassula connata var. connata Tillée dressée S2 Rouge Non évaluée Non évaluée
Clarkia amoena var. lindleyi Godétie S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Dryopteris arguta Dryoptère côtière S2S3 Bleu Préoccupante Préoccupante
Heterocodon rariflorum Hétérocodon rariflore S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Isoetes nuttallii Isoète de Nuttall S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Limnanthes macounii Limnathe de Macoun S2 Rouge Menacée Menacée
Lomatium grayi Lomatium de Gray S1 Rouge Menacée Menacée
Lotus formosissimus Lotier splendide S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Lotus unifoliolatus var. unifoliolatus Lotier des prairies S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Minuartia pusilla Minuartie naine S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Navarretia intertexta Navarrétie à aiguilles S2 Rouge Non évaluée Non évaluée
Plagiobothrys figuratus Plagiobothryde odorante S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Psilocarphus elatior Psilocarpe élevé S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Sanicula arctopoides Sanicle patte-d’ours S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Sanicula bipinnatifida Sanicle bipinnatifide S2 Rouge Menacée Menacée
Trifolium depauperatum var. depauperatum Trèfle appauvri S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Triphysaria versicolor ssp. versicolor Triphysarie versicolore S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition
Coenonympha tullia insulana Satyre fauve de la sous-espèce insulana S1 Rouge Non évaluée Non évaluée
Erynnis propertius Hespérie de Propertius S2S3 Bleu Non évaluée Non évaluée
Euphydryas editha taylori Damier de Taylor S1 Rouge En voie de disparition En voie de disparition

Les effets négatifs potentiels pourront être atténués ou évités à l’étape de la mise en œuvre du projet par l’application de procédures de terrain adéquates et/ou une étroite collaboration avec les principaux partenaires au titre de la conservation, comme l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry et les organismes gouvernementaux appropriés. Certaines activités prévues par le programme de rétablissement pourraient devoir faire l’objet d’une évaluation environnementale conformément à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCEE). Toutes les activités nécessitant une évaluation environnementale à l’échelle du projet seront évaluées en temps voulu, conformément aux dispositions de la LCEE.

Le présent programme aura des bienfaits pour l'environnement, du fait qu'il favorise la conservation et le rétablissement Du microséris de Bigelow, composante naturelle de la biodiversité. Les activités requises pour l’atteinte des objectifs de rétablissement risquent peu d’avoir des effets négatifs importants sur l’environnement, parce qu’elles visent uniquement à réhabiliter l’habitat, à effectuer des recherches, à promouvoir l’intendance, à sensibiliser le public, à acquérir des connaissances sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les menaces qui pèsent sur les populations et à réaliser des travaux de cartographie, d’inventaire et de rétablissement à l’égard de l’espèce et de son habitat. Il est même probable que la restauration de l'habitat du microséris de Bigelow profitera à d'autres espèces indigènes vivant dans le même milieu.

En résumé, l’évaluation environnementale stratégique permet de conclure que le présent programme de rétablissement aura probablement plusieurs effets positifs sur l’environnement et sur d’autres espèces. La mise en œuvre du présent programme ne devrait avoir aucun effet négatif manifeste sur l’environnement.

  • [1] Les cinq cotes de conservation de NatureServe vont de (1) gravement en péril (critically imperilled) à (5) manifestement non en péril (demonstrably secure). La situation de l’espèce est évaluée à trois échelles géographiques, soit à l’échelle mondiale (G), à l’échelle du pays (N) et à l’échelle de l’État ou de la/province (S).
  • [2] On veut plus précisément étendre la zone d’occupation de l’espèce et maintenir sa zone d’occurrence.
  • [3] Le terme « colonie » désigne ici un groupe de plusieurs individus poussant en étroite proximité et correspond au mot anglais patch. Une échelle de cartographie précise et une distance de séparation minimum n’ont pas été utilisées pour définir quantitativement une colonie. L’identification des colonies repose sur des travaux de relevé effectués par un biologiste connaissant bien l’espèce. En l’absence de données détaillées sur le réservoir de semences, il est supposé que chaque colonie renferme un réservoir de semences : la distance de dispersion de la plupart des semences va de courte à modérée (COSEPAC, 2006).
  • [4] Il est à signaler qu’on peut s’attendre à ce que les populations fluctuent; des données à long terme sont donc nécessaires pour réaliser les estimations (Bush et Lancaster 2004).

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