Ligumie pointue (Ligumia nasuta) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 10

Protection actuelle et autres désignations

Le Ligumia nasuta est actuellement considéré comme une espèce « non en péril/apparemment non en péril » (secure/apparently secure) (G4G5) en Amérique du Nord; sa cote nationale est N4N5 aux États-Unis et N2N3 au Canada (NatureServe, 2005). À l’heure actuelle, elle n’est ni inscrite ni candidate à l’inscription à la U.S. Endangered Species Act (U.S. Fish and Wildlife Service, 2005), mais elle figure dans la catégorie « faible risque - quasi-menacée » à la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées en Amérique du Nord. (UICN, 2005). L’évaluation de la situation générale des mulettes au Canada a été achevée en 2004, et la ligumie pointue se trouve au rang 2 (possiblement en péril) à l’échelle nationale et en Ontario (Metcalfe-Smith et Cudmore-Vokey, 2004; Espèces sauvages 2005). La ligumie pointue est cotée S2S3 (« en péril/vulnérable » [imperiled/vulnerable]) par le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario (CIPN, 2005). Selon NatureServe (2005), les cotes actuelles de la ligumie pointue par État américain sont les suivantes : Connecticut (S1S2), Delaware (S1), district de Columbia (SNR), Maryland (SU), Massachusetts (S3), Michigan (SNR), New Hampshire (S1), New Jersey (S1), New York (S2S3), Caroline du Nord (S1), Ohio (S1S2), Pennsylvanie (S1S3), Rhode Island (S1), Caroline du Sud (SNR), Vermont (SNR) et Virginie (S3). NatureServe (2005) indique que l’espèce est présente au Vermont et au Rhode Island, mais ne fournit aucune mention d’occurrence par comté. Un spécialiste des moules qui connait bien les Unionidés des États de la Nouvelle-Angleterre a toutefois confirmé l’absence de la ligumie pointue dans ces états (Nedeau, comm. pers., 2005). Il s’agit de la raison pour laquelle les cotes pour le Rhode Island et le Vermont n’apparaissent pas à la figure 6. La ligumie pointue est cotée « en voie de disparition » (Endangered) en Ohio (ODNR, 2005) et au Delaware (DNREC, 2005), « menacée » (Threathened) au New Jersey (NJDEP, 2005) et en Caroline du Nord (NCWRC, 2005) et « préoccupante » (Special Concern) au Massachusetts (MDFW, 2005) et au Connecticut (CDEP 2005), et elle bénéficie à ce titre d’une certaine protection dans ces états. L’État de New York, la Pennsylvanie et la Caroline du Sud lui ont attribué la cote « préoccupante sur le plan de la conservation » (Species of Conservation Concern), mais cette désignation ne lui accorde aucune protection.

Figure 6. Cotes subnationales (classifications « S ») attribuées au Ligumia nasuta (adapté d’après les renseignements présentés parNatureServe; SNR = « non classée » (Status not ranked); SU = « non classable » (Status uncertain) ; S1 = « gravement en péril » (Critically imperiled); S2 = « en péril » (Imperiled); S3 = « vulnérable » (Vulnerable). Lorsque deux cotes ont été attribuées (p. ex. S2S3), la cote présentant la priorité la plus grande est affichée.

Figure 6. Cotes subnationales (classifications « S ») attribuées au Ligumia nasuta

La Loi sur les pêches du Canada est un important texte de loi qui assure la protection des mulettes et de leur habitat au Canada, car les mollusques sont englobés dans la définition de « poisson » au sens de cette loi. La récolte de mulettes vivantes en Ontario est considérée comme une activité de « pêche » et est à ce titre visée par le Règlement de pêche de l’Ontario pris sous le régime de la Loi sur les pêches du Canada.

La plus grande population connue de Ligumia nasuta au Canada se trouve dans les eaux territoriales de la Première nation de Walpole Island, dans le delta du lac Sainte-Claire. Comme il a été mentionné précédemment, ces eaux sont utilisées principalement pour la chasse et la pêche par la communauté autochtone de Walpole et sont protégées du développement urbain et de certaines utilisations récréatives. Il faut détenir un permis spécial pour accéder aux terres et aux eaux de la Première nation, ce qui limite les perturbations anthropiques dans la région. La Première nation de Walpole Island, en partenariat avec Environnement Canada, a rédigé un programme de rétablissement écosystémique de l’île Walpole qui vise à conserver et à restaurer les écosystèmes [prairies, savanes, forêts, terres humides et eaux libres] du territoire de l’île d’une manière conforme à l’énoncé de politique environnementale de la Première nation de Walpole Island et propre à offrir des possibilités de développement économique et culturel et à assurer la protection des espèces en péril (Bowles, 2005).

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