Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii) évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2011

Photo d'un Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii) perché sur une branche.

En voie de disparition – 2011

Table des matières

Information sur le document

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

COSEPAC - Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2011. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 41 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii)au Canada -- Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 10 p.

JAMES, R.D. Rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant de Henslow (Ammodramus henslowii)au Canada -- Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa Pages 1 - 10.

AUSTEN, M.J.W. et M. D. CADMAN. 1993. Update COSEWIC status report on the Henslow’s Sparrow Ammodramus henslwii in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 31 p.

KNAPTON, R.W. 1984. COSEWIC status report on the Henslow’s Sparrow Ammodramus henslwii in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 87 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Audrey Heagy, qui a rédigé le rapport de situation sur le Bruant de Henslow, Ammodramus henslowii, au Canada en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Marty Leonard, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Bruant de Henslow -- © Bob Gress.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW69-14/178-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97375-3

COSEPAC
Sommaire de l'évaluation

Sommaire de l'évaluation – mai 2011

Nom commun
Bruant de Henslow

Nom scientifique
Ammodramus henslowii

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Au Canada, cette espèce se trouve de façon sporadique en Ontario et au Québec. La population canadienne de l'espèce est extrêmement petite et varie entre 0 et 25 individus selon l'année. Les populations qui sont dans des parties adjacentes des États-Unis, qui constituent une source probable d'oiseaux pour le Canada, connaissent un déclin. La perte d'habitat est en cours pour cette espèce.

Répartition
Ontario, Québec

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1984. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en avril 1993. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2000 et en mai 2011.

COSEPAC
Résumé

Bruant de Henslow
Ammodramus henslowii

Description et importance de l’espèce sauvage

Le Bruant de Henslow est un petit oiseau à queue courte (13 cm, de 10 à 15 g) qui se reconnaît à sa tête plate, relativement grosse, de couleur vert olive, à ses ailes et à son dos châtains, et à sa poitrine pâle légèrement striée. Le Bruant de Henslow est considéré comme une espèce indicatrice de l’état des habitats de prairie, qu’il s’agisse des prairies naturelles ou des prairies agricoles qui les ont remplacées dans le sud de l’Ontario et dans l’est et le centre des États-Unis.

Répartition

Au Canada, le Bruant de Henslow nichait historiquement dans l’écozone des Plaines à forêts mixtes du sud de l’Ontario et de l’extrême sud-ouest du Québec. Il s’observe désormais sporadiquement dans des zones éparses de son aire de reproduction. L’aire de reproduction mondiale s’étend du Minnesota à l’État de New York, vers le sud-ouest jusqu’en Oklahoma, et vers le sud-est jusqu’au Tennessee. Sa courte migration le mène dans le sud-est des États-Unis, où il passe l’hiver.

Habitat

Le Bruant de Henslow est un oiseau sensible à la superficie de l’habitat dont la survie dépend de l’écosystème des prairies. On l’observe donc plus fréquemment et en plus grands nombres dans de vastes parcelles d’habitat convenable. Avant l’arrivée des premiers Européens, le Bruant de Henslow nichait probablement dans les prairies à herbes hautes, les prairies mouillées et les marécages. Il a ensuite dû s’adapter à des habitats de prairie de rechange, y compris les cultures de graminées et les habitats d’herbacées créés sur d’anciennes mines à ciel ouvert. En Ontario, des colonies de Bruants de Henslow ont été observées dans des champs abandonnés, des pâturages peu utilisés et des prairies mouillées.

En hiver, le Bruant de Henslow affiche une préférence pour la savane à pins des marais, un habitat tributaire du feu, mais on l’a également observé dans d’autres habitats comme les baissières herbeuses, le pourtour des marécages, les emprises de lignes électriques, le bord des routes, les champs non fauchés et les prés salés.

Biologie

Le Bruant de Henslow cherche sa nourriture au sol. Son régime se compose d’insectes et de graines. Le mâle territorial chante fréquemment pendant toute la durée de la longue saison de reproduction qui s’étend du début de mai jusqu’en août. Son chant distinctif est un court et faible « fiii-lic » évoquant un hoquet. Les territoires de nidification sont petits et forment souvent des colonies clairsemées. Les nids sont construits sur le sol, à la base de touffes d’herbe épaisses; les femelles y pondent habituellement 4 œufs. Les couples peuvent élever deux nichées ou plus par année.

Ce petit oiseau chanteur peut vivre au moins jusqu’à 6  ans, mais l’espérance de vie moyenne des adultes nicheurs varie probablement de 2 à 3 ans. Le Bruant de Henslow utilise rarement les mêmes aires de nidification et d’hivernage, ce qui complique sa surveillance.

Taille et tendances des populations

La population canadienne du Bruant de Henslow est petite, et on n’observe cette espèce que sporadiquement, pendant la saison de reproduction. Au cours des 10 dernières années, on n’a signalé la présence de cette espèce que 19 fois en Ontario et une fois au Québec pendant la saison de reproduction. À l’heure actuelle, le nombre d’oiseaux qui nichent ou qui tentent de nicher au Canada chaque année varie probablement entre 0 et 25.

L’immigration à partir des États-Unis est jugée essentielle pour le maintien ou le rétablissement de la population canadienne. Bien que la population du Bruant de Henslow a connu un net regain aux États-Unis, passant d’un nombre estimé à 80 000 individus au cours des années 1990 à environ 400 000 individus au cours des récentes années, les populations des États du nord voisins de l’aire de répartition canadienne poursuivent leur déclin. Par conséquent, une immigration à partir des États-Unis serait probablement limitée.

Menaces et facteurs limitatifs

La perte d’habitat dans les aires de nidification est la menace principale qui pèse sur les populations du Bruant de Henslow au Canada et aux États-Unis. Il semble que le déclin de l’espèce au Canada et aux États-Unis ait suivi la disparition des champs d’herbacées rarement perturbés ou abandonnés. La croissance récente de la population observée aux États-Unis a été attribuée à la création d’habitats propices à la nidification grâce au retrait de terres en culture mis en œuvre dans le cadre du Conservation Reserve Program.

Protection, statuts et classifications

Le Bruant de Henslow est protégé en vertu de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs au Canada et aux États-Unis. Il figure sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril au Canada et de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Aux États-Unis, il figure sur la liste nationale des espèces d’oiseaux dont la situation est jugée préoccupante (Birds of Conservation Concern) et on juge qu’il est en voie de disparition (Endangered) ou menacé (Threatened) dans 13 États, y compris les quatre États voisins de l’aire de répartition canadienne. À l’échelle mondiale, cette espèce est considérée comme quasi menacée (Near Threatened) et classée G4, apparemment non en péril (Apparently Secure). Elle est reconnue comme une espèce préoccupante prioritaire par beaucoup de programmes de protection des oiseaux et des espèces sauvages.

Résumé technique

Ammodramus henslowii

Bruant de Henslow Henslow’s Sparrow

Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Ontario, Québec

Données démographiques

 
Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) 2-3 ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
L’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario fait état d’une baisse de 80 % de la population dans l’aire de répartition entre 1981-1985 et 2001-2005.
Probable
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? On sait que le déclin est dû à la perte et à la dégradation de l’habitat, mais cette situation persiste. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

 
Valeur estimée de la zone d’occurrence 110 300 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
0-2 sites connus / année, < 25 sites sur une période de 10 ans.
< 100 km²
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités » Inconnu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d'occupation?
L’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario fait état d’un déclin.
Oui
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? On a vraisemblablement affaire à une seule et unique population. S.O.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Inconnu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Oui, on observe une réduction des superficies de prairies agricoles, et une destruction et une perte de l’habitat dans les sites historiques. Il n’existe à l’heure actuelle aucun programme de remise en état de l’habitat.
Oui
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
On a vraisemblablement affaire à une seule et unique population
S.O.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements? Peu vraisemblable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d'occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

 
Population Nbre d’individus matures
Total De 0 à 25 individus
   

Analyse quantitative

 
Probabilité de disparition de l’espèce de la nature. Sans objet Sans objet

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Perte d’habitat due à la réduction actuelle des superficies de prairies agricoles peu perturbées (pâturages peu utilisés et jachères).

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

 
Situation des populations de l’extérieur. Croissance observée au cœur de l’aire de répartition dans le centre-nord des États-Unis, mais baisse dans les zones voisines de l’aire de répartition canadienne.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Certaines zones d’habitat propice ont été répertoriées en 2007-2008, mais leur disponibilité reste limitée. Oui, mais on observe un déclin
La possibilité d'une immigration de populations externes existe-t-elle? Oui, mais limitée à cause du déclin actuel observé dans les États voisins du Canada.

Statut existant

COSEPAC  : En voie de disparition (mai 2011)

Statut et justification de la désignation

 
Statut :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
 C2a(i,ii); D1
Justification de la désignation :
Au Canada, cette espèce s’observe sporadiquement en Ontario et au Québec. Sa population canadienne est très petite -- elle varie selon l’année entre 0 et 25 individus. Les populations des États américains voisins qui constituent des sources possibles d’immigration au Canada sont également en déclin. La perte d’habitat se poursuit.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : ne correspond pas au critère. Aucune donnée sur les diminutions quant à l’abondance des populations.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : ne correspond pas au critère. La superficie de la zone d’occurrence est supérieure aux seuils. L’IZO est inférieur à 500 km², mais le nombre de localités est inconnu et on ne décèle aucun signe de fragmentation importante ni de fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence, de l’IZO, des populations ni du nombre total d’individus matures.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : répond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C2a(i,ii), puisque le nombre total d’individus matures est inférieur à 2 500, qu’un déclin est inféré en raison d’une détérioration continue de la qualité de l’habitat, qu’aucune population ne contient plus de 250 individus et qu’une seule population contient 95 % ou plus de tous les individus matures.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », D1, puisqu’on estime que la population actuelle contient moins de 250 individus matures.
Critère E (Analyse quantitative) : sans objet.

Préface

La situation du Bruant de Henslow au Canada ne s’est pas améliorée depuis l’évaluation de 2000. De nouvelles informations sont disponibles dans l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2001-2005), dans les rapports des évaluations de l’habitat réalisées aux sites historiques d’occurrence en 2002 et en 2007-2008, et dans les rapports d’observations occasionnelles. Aucune mention de reproduction n’a été confirmée au Canada depuis plus de 20 ans. Toutefois, cette espèce migratrice continue de se manifester sporadiquement dans les habitats propices de son aire de répartition historique au Canada.

Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions 2010

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Espèce disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Espèce menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Espèce non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
****Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant de Henslow Ammodramus henslowii au Canada - 2011.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Ammodramus henslowii (Audubon, 1829)
Nom français : Bruant de Henslow
Nom anglais : Henslow’s Sparrow

Classe : Aves
Ordre : Passériformes
Famille : Emberizidae
Genres : Ammodramus
Espèce : Ammodramus henslowii
Sous-espèce : henslowii

La classification retenue est celle proposée par l’American Ornithologist Union (AOU, 1998; idem., 2009). Des deux sous-espèces généralement reconnues, seule la sous-espèce nominale A. h. henslowii se trouve au Canada (Knapton, 1984a; James, 1991). La reconnaissance de taxons intraspécifiques du Bruant de Henslow reste contestée, et la validité taxinomique et la survie d’une race de la pente continentale atlantique (ssp. susurrans) restent indéterminées (Herkert et al., 2002).

Cette espèce est actuellement classée parmi les neuf espèces du genre dans le Nouveau Monde Ammodramus. Ce genre n’est peut-être pas monophylétique (Zink et Avise, 1990; AOU, 1998; Nature Serve, 2009). L’espèce était auparavant classée dans le genre Passerherbulus (AOU, 1998).

Description morphologique

Le Bruant de Henslow est un petit oiseau à queue courte (13 cm, de 10 à 15 g) qui se distingue par sa tête plate relativement grosse, de couleur vert olive sur le dessus, les côtés et la nuque, avec deux bandes foncées placées de part et d’autre d’une bande médiane pâle. Les plumes des ailes, du dos et de la queue sont châtaines avec du noir au milieu, et contrastent avec la poitrine de couleur chamois pâle et légèrement striée et les parties inférieures blanchâtres non striées. Les plumes de la queue sont étroites et pointues. Les mâles et les femelles se ressemblent. Les jeunes ne portent pas de stries sur la poitrine.

Structure spatiale et variabilité de la population

On ne relève aucun signe de structure spatiale au sein de la population canadienne, laquelle appartient à la sous-espèce nominale A. h. henslowii qui se trouve principalement dans le Midwest américain et dont l’aire de répartition s’étend vers l’est jusqu’en Virginie-Occidentale (Knapton, 1984a; Rising, 1996; Pyle, 1997). L’aire de nidification de la race orientale, A. h. susurrans, est limitée aux États de la côte atlantique, et pourrait s’étendre vers l’ouest jusqu’au centre de l’État de New York (Pyle, 1997; Herkert et al., 2002).

La petite population canadienne est contiguë aux populations plus grandes du A. h. henslowii du nord des États-Unis -- Michigan, Ohio, Pennsylvanie et New York. Les Grands Lacs d’aval ne représentent pas une barrière géographique importante pour cette espèce migratrice.

Les variations morphologiques de cette espèce associées à la géographie sont jugées modérées dans l’ensemble, mais elles sont éclipsées par les variations individuelles (Pyle, 1997; Herkert et al., 2002). Les valeurs de la variation génétique intraspécifique au sein de cette espèce et de son genre sont relativement faibles (Zinc et Avise, 1990).

Les données biochimiques et génétiques donnent à penser que le Bruant de Henslow et le Bruant de Baird (A. bairdii) forment une paire d’espèces sœurs relativement ancienne (Zinc et Avise, 1990). L’analyse du squelette tend à confirmer cette parenté (Webster et Webster, 1999). L’analyse phylogénétique de plusieurs caractères donne à penser que le Bruant de Henslow et le Bruant de Le Conte (A. lecontei) pourraient être étroitement apparentés, mais de plus amples travaux seront requis pour établir cette parenté intragénérique (Patten et Fugate, 1998).

Unités désignables

On ne trouve au Canada qu’une seule sous-espèce qui est limitée à une seule écozone, et aucune autre différence ne permet de justifier la reconnaissance d’unités désignables au niveau inférieur à l’espèce. Le présent rapport est donc fondé sur une seule unité désignable.

Importance de l’espèce

Le Bruant de Henslow est considéré comme une espèce indicatrice de l’état des habitats de prairie, qu’il s’agisse des prairies naturelles ou des prairies agricoles qui les ont remplacées dans le sud de l’Ontario et dans l’est et le centre des États-Unis. Le déclin de la population de cette espèce spécialisée et la contraction de son aire de répartition avaient été remarqués dans l’est de l’Amérique du Nord dès les années 1960, c’est-à-dire au moins une décennie avant le déclin général observé des oiseaux de prairie de l’Amérique du Nord.  Étant donné le déclin à long terme du Bruant de Henslow et les menaces qui pèsent sur son habitat dans l’ensemble de son aire de répartition, sa situation a été jugée hautement préoccupante tant globalement que localement (pour plus de détails, voir la section du présent rapport portant sur la protection, les statuts et les classifications). Le Bruant de Henslow a été désigné « espèce cible des activités de conservation » (focal species for conservation action) et « espèce dont le statut est préoccupant » (Bird of Management Concern) par le Fish and Wildlife Service des États-Unis (United States Fish and Wildlife Service (USFWS) 2005; idem, 2008; Cooper, 2009).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de nidification actuelle du Bruant de Henslow se situe principalement dans les États du centre-nord des États-Unis; elle s’étend du Minnesota à l’État de New York, vers le sud-ouest jusqu’en Oklahoma, et vers le sud-est jusqu’au Tennessee (Figure 1). Il existe également une population reproductrice isolée en Caroline du Nord (non indiquée dans la figure 1; Pruitt, 1996; Cooper, 2009). La superficie totale de l’aire de nidification mondiale s’établit à environ 1 100 000 km² (établie à partir des données de Ridgeley et al., 2007).

Figure 1. Aires générales de nidification et d’hivernage du Bruant de Henslow. Les populations sont locales et variables dans beaucoup de régions, et certaines observations isolées ne sont pas indiquées (p. ex. population reproductrice de la Caroline du Nord). Carte fondée sur les données de Herkert et al., (2002) et sur l’analyse récente des données d’observation dans les aires de nidification et d’hivernage tirées de sources multiples. [Reproduction autorisée par Cooper, 2009.]

Carte illustrant les aires générales de nidification et d’hivernage du Bruant de Henslow.

L’aire de nidification du Bruant de Henslow est difficile à déterminer avec précision puisqu’il s’agit d’une espèce relativement discrète et peu commune qui ne s’observe que localement et sporadiquement à l’intérieur de son aire de répartition. De plus, l’aire de nidification de cette espèce a fluctué au cours des quelque cent dernières années sous l’effet des variations constantes de la disponibilité de l’habitat (Herkert et al., 2002). En conséquence, on observe des différences marquées entre les cartes de la répartition présentées dans diverses publications (p. ex., Knapton, 1984a; Austen et Cadman, 1993; Pruitt, 1996; Rising, 1996; Herkert et al., 2002; Ridgeley et al., 2007; Cooper, 2009).

On distingue historiquement deux centres de répartition pour cette espèce : le premier dans les prairies à herbes hautes du Midwest américain, et l’autre dans les marais côtiers de l’est des États-Unis (Herkert et al., 2002). Après l’arrivée des premiers Européens, ces deux populations reproductrices se sont fusionnées à la faveur de l’expansion de l’espèce dans les prairies agricoles qui ont remplacé les terrains nouvellement déboisés. Dans la plupart des régions de l’est de l’Amérique du Nord, l’aire de nidification a atteint sa superficie maximale au cours des années 1950 ou 1960, pour ensuite entamer une période de contraction à grande échelle (Pruitt, 1996; Herkert et al., 2002). Le Bruant de Henslow est aujourd’hui considéré comme une espèce rare ou disparue dans la majeure partie de la portion nord-est de son ancienne aire de nidification, y compris dans les États de la Nouvelle-Angleterre et ceux du centre du littoral de l’Atlantique qui abritaient les populations côtières (Pruitt, 1996; Cooper, 2009). Une population reproductrice isolée du Texas est désormais considérée comme disparue de cette région (Cooper, 2009). En 1983, une nouvelle population reproductrice a été découverte dans des habitats perturbés de la plaine côtière de la Caroline du Nord (Lynch et LeGrand, 1985; Pruitt, 1996; Cooper, 2009). Des cas d’expansion localisée ont été signalés dans les portions ouest et sud de l’aire de nidification à partir de la fin des années 1980 (Pruitt, 1996; Cooper, 2009).
 
L’aire d’hivernage est limitée au sud-est des États-Unis. Elle s’étend de la Caroline du Nord jusque dans la péninsule floridienne au sud, jusqu’au sud-est du Texas à l’ouest, et au moins jusque dans le sud de l’Arkansas au nord (Herkert et al., 2002). On ignore la superficie exacte de l’aire d’hivernage de cette espèce très discrète, mais on estime qu’elle atteint environ 660 000 km² (Figure 1, établie à partir des données de Ridgeley et al., 2007).

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne se limite à l’écozone des Plaines à forêts mixtes du sud de l’Ontario et du sud-ouest du Québec. Au cours de la dernière décennie (2000-2009), on a fait état de 19 observations pendant la saison de reproduction dans des sites éparpillés dans l’ensemble de l’aire de nidification historique (Tableau 1; Figure 2). La carte exclut une mention provenant de l’extérieur de cette zone d’un Bruant de Henslow chanteur observé à la pointe Paskwachi (Ontario), dans les basses terres de la baie James, en juillet 2009. La superficie totale de l’aire de répartition canadienne s’établit à environ 80 000 km², soit 8 % de l’aire de répartition mondiale (calculs fondés sur les données de Ridgeley et al., 2007).

Tableau 1. Cas possibles de reproduction du Bruant de Henslow au Canada, de 2000 à 2009.
Comté/municipalité régionale Localité Année Indices de reproduction Source
Halton Milton (Ontario) 2000 S OBRC
Halton PP de Bronte Creek (Ontario) 2000 T OBRC
Halton Acton (Ontario) 2001 T1 AONO2
Bruce Bruce Peninsula, (Ontario) 2002 S AONO2
Grey Badjeros (Ontario) 2002 T AONO2
Niagara Port Colborne (Ontario) 2002 S AONO2
Lambton Walpole (Ontario) 2003 H AONO2
Grey Meaford (Ontario) 2004 S AONO2
Chatham-Kent Dealtown (Ontario) 2005 P AONO2, CIPN
Norfolk Walsingham (Ontario) 2005 S AONO2
Simcoe Cannington (Ontario) 2005 S AONO2
Bruce North Bruce (Ontario) 2006 T OBRC
Kawartha Lakes (Victoria) Carden/Kirkfield (Ontario) 2006 S OBRC
Montérégie Huntingdon (Québec) 2006 T OdQ
Montérégie Powerscourt, Elgin, Montée Jamieson 2006 BP ÉPOQ
Montérégie  Bromont 2006 ? ÉPOQ
Kawartha Lakes  (Victoria) Carden/Kirkfield (Ontario) 2007 S OBRC
Bruce RI Neyaashiinigmiing (Cape Croker) (Ontario) 2009 S CIPN
Kawartha Lakes  (Victoria) PP Carden Alvar (Ontario) 2009 T2 Autres

1 Jusqu’à 4 oiseaux.
2 Deux oiseaux présents pendant plusieurs semaines, semblent former un couple nicheur (on n’a pas cherché à trouver le nid).
Codes de l’indice de reproduction : S – mâle chanteur; T – comportement territorial; P – couple observé; BP - reproduction probable; H – espèce observée pendant sa période de reproduction dans un habitat de nidification propice.
Sources : OBRC – Ontario Birds Reporting Committee, AONO2 – Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, 2001-2005, OdQ – Oiseaux du Québec 2009. CIPN – Centre d’information sur le patrimoine naturel, 2009, ÉPOQ  - Étude des Populations des Oiseaux du Québec Autres – B. Wilson comm. pers., 2010; K.Tuininga, comm. pers., 2010.

Figure 2. Endroits où le Bruant de Henslow a récemment été observé pendant la saison de reproduction (de 2000 à 2009) au Canada. Carte illustrant les endroits où le Bruant de Henslow a été observé pendant la saison de reproduction au Canada, entre 2000 et 2009.

Endroits où le Bruant de Henslow a récemment été observé pendant la saison de reproduction (de 2000 à 2009) au Canada. Carte illustrant les endroits où le Bruant de Henslow a été observé pendant la saison de reproduction au Canada, entre 2000 et 200

La répartition du Bruant de Henslow au Canada a beaucoup varié au fil des ans, comme le laissent constater les anciens rapports de situation et les comptes rendus portant sur cette espèce (Knapton, 1984a, b, 1987; Austen et Cadman, 1993; Austen, 1994; Austen et al., 1994; Bannon, 1996; James, 2000; Tuininga, 2007).

La présence de cet oiseau très discret a été signalée pour la première fois au Canada en 1898, lorsqu’il a été observé dans deux sites de l’extrême sud-ouest de l’Ontario, et dans un site de l’est de l’Ontario (Macoun et Macoun, 1909). La répartition historique de cette espèce au Canada reste incertaine, mais il est possible qu’elle ait niché sans être aperçue dans les habitats indigènes de prairies à herbes hautes de l’extrême sud-ouest de l’Ontario avant la publication de ces premiers rapports (Knapton, 1984b; idem, 1987; James, 2000). Au début des années 1900, des couples nicheurs étaient régulièrement observés dans les comtés d’Essex et de Lambton. Pendant la première moitié du XXe siècle, l’aire de répartition du Bruant de Henslow s’est graduellement étendue vers le nord et vers l’est, dans le sud de l’Ontario et jusqu’au sud du Québec.

La première mention de la présence du Bruant de Henslow au Québec remonte à 1943, et il y a eu une mention d’un nid découvert en 1947 (David, 1996). Le Bruant de Henslow n’était pas considéré comme un oiseau nicheur régulier au Québec.

La situation historique de cette espèce dans les États américains voisins reste également énigmatique. Au Michigan, on a commencé à signaler sa présence au début des années 1900, mais il était considéré peu commun (Currier, 2001). En Ohio, il a été signalé pour la première fois en 1872, mais n’a commencé à être observé régulièrement qu’à partir de 1920 (Peterjohn et Rice, 1991). Dans l’État de New York, sa présence a été signalée pour la première fois en 1844, à Long Island, et on a jugé qu’il était « sans doute peu commun avant l’arrivée des Européens, même s’il est fort possible qu’il ait niché dans les hautes herbes des prairies côtières indigènes de Long Island » [traduction libre] (McGowan, 2008).

Même lorsque son aire de répartition canadienne a atteint sa superficie maximale, au cours des années 1950 et 1960, cette espèce est restée très localisée et n’a jamais occupé en même temps l’ensemble de son aire de répartition (Knapton, 1984b). Dès les années 1970, elle était déjà en grande partie disparue du Québec et était absente de la plupart des habitats de son ancienne aire de répartition ontarienne.

Il est difficile de définir l’étendue actuelle de l’aire de nidification puisqu’on n’a pas signalé de sites régulièrement occupés ni de zones qu’on pourrait qualifier de cœur de l’aire de nidification du Bruant de Henslow au Canada depuis environ 20 ans (Knapton, 1987; Bannon, 1996; James, 2000; Environnement Canada, 2010). Néanmoins, la présence de l’espèce continue d’être signalée sporadiquement à l’intérieur de l’ancienne aire de répartition canadienne (Tuininga, 2007; Crins, 2007; Richards, 2008; K. Tuininga, comm. pers., 2010; B. Wilson, comm. pers., 2010). La zone d’occurrence, calculée au moyen de la méthode du polygone convexe minimal, est estimée à 110 300 km².

La zone d’occupation est estimée par extrapolation à partir du petit nombre de sites signalés au cours des 10 dernières années. Compte tenu des 19 observations signalées en saison de reproduction (aucune mention confirmée de reproduction), il semble probable que le nombre de sites occupés au moins une fois au cours des 10 dernières années ait été inférieur à 25. Ainsi, l’indice inféré de la zone d’occupation est inférieur à 100 km². Compte tenu d’une superficie moyenne du territoire occupé d’environ 1 ha, la zone d’occupation biologique serait restée inférieure à 1 km² au cours de la dernière décennie.

Activités de recherche

Les données sur l’aire de reproduction historique et actuelle du Bruant de Henslow au Canada ont été recueillies par des amateurs et des biologistes qui ont participé à la préparation d’atlas des oiseaux nicheurs et à des recherches ciblées dans des lieux connus et des habitats propices, et qui ont étudié les rapports d’observation d’oiseaux rares (pour plus de détails, voir la section portant sur les activités et méthodes d’échantillonnage).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le Bruant de Henslow est une espèce dont la survie dépend de l’écosystème des prairies et qui se montre très exigeante en matière d’habitat dans les aires de nidification et d’hivernage. On considère également qu’il est sensible à la superficie de l'habitat puisqu’on l’observe plus fréquemment et en plus grands nombres dans les parcelles d’habitat plus vastes (Ribic et al., 2009).

Habitat de reproduction

Avant l’arrivée des premiers Européens, le Bruant de Henslow nichait probablement dans les prairies à herbes hautes, les prairies mouillées et les marais côtiers. À mesure que les prairies et les forêts de l’est de l’Amérique du Nord ont laissé place à la production agricole, au cours du XIXe siècle, il s’est adapté à un habitat de reproduction constitué de prairies agricoles. Au cours du XXe siècle, il a poursuivi la colonisation de nouveaux habitats de prairie de rechange, y compris les habitats d’herbacées créés sur d’anciennes mines à ciel ouvert et sur des terres agricoles retirées de la production, et ceux constitués de plantes herbacées non graminoïdes dans les zones de coupe à blanc en voie de régénération en Caroline du Nord.

En Ontario, des colonies de Bruants de Henslow ont été observées dans des champs abandonnés, dans des pâturages inutilisés ou peu utilisés, dans des champs de foin en jachère contenant beaucoup de trèfle et de luzerne, dans des baissières herbeuses de zones rurales non construites, dans des prés humides et dans des champs rarement fauchés (Cuddy, 1984). Certaines des observations plus récentes du sud-ouest de l’Ontario ont été faites dans des prairies d’herbes hautes indigènes reliques ou rétablies (Tuininga, 2007).

Les principales caractéristiques de l’habitat de reproduction, décrites par des études américaines et ontariennes, sont résumées dans la Stratégie nationale de rétablissement et décrites ci-dessous (Environnement Canada, 2010). Il est possible que ces caractéristiques soient particulièrement importantes pour des populations de faible densité (Cooper, 2009).

Vastes superficies de prairie

Il est possible que le Bruant de Henslow ait besoin de vastes parcelles de prairie -- plus de 30 ha, et préférablement plus de 100 ha -- pour établir et maintenir des colonies actives lorsque les densités de population régionales sont faibles.

Couvert dense d’herbes hautes

La végétation aux sites de nidification atteint d’ordinaire une hauteur de plus de 30 cm, comporte une forte proportion d’espèces couvre-sol et présente une densité moyenne à élevée de graminées et de carex.

Couche épaisse de chaume

Le sol est généralement recouvert d’un épais tapis de matières végétales mortes des années précédentes.

Absence de végétaux ligneux émergents

Il semble que le Bruant de Henslow évite les sites encombrés de broussailles, d’arbres ou de clôtures, et qu’il préfère les sites dégagés.

Terres basses humides

Il semble que la présence d’eau stagnante ou de zones de terres basses mouillées au printemps constituent des caractéristiques importantes de l’habitat en Ontario et dans d’autres parties de l’aire de reproduction.

Des perturbations périodiques sont nécessaires au maintien d’un habitat propice à cette espèce (Herkert, 2003). Des recherches effectuées dans la portion américaine de l’aire de reproduction ont donné à conclure que le Bruant de Henslow évite en général les zones récemment perturbées par le feu, le fauchage ou le pâturage, et que le taux d’occupation augmente de 1 à 3 ans après ce type de perturbation lorsque la structure requise de l’habitat a été rétablie (Herkert, 2003). Les activités de gestion de l’habitat devraient respecter un régime de rotation afin de maintenir en tout temps des superficies suffisantes d’habitat propice.

Habitat de migration

L’espèce est difficile à détecter pendant la migration (en particulier en automne), mais on l’a observée dans une gamme d’habitats de prairie ainsi que dans des zones peuplées d’arbustes et de haies voisines de terrains dégagés (Herkert et al., 2002). Nous ne possédons pas d’informations sur les exigences et les tendances de cette espèce en matière d’habitat de migration.

Habitat d’hivernage

Les populations les plus grandes de Bruants de Henslow hivernants se trouvent dans les savanes côtières à pins des marais (Pinus palustris) dont le sol est recouvert d’un épais tapis de graminoïdes et qui sont associées à des tourbières à sarracénies (Sarracenia sp.) (Herkert et al., 2002; Cooper, 2009). Le feu joue un rôle essentiel dans la création d’habitats d’hivernage propices (structure de la végétation et disponibilité de graines) : l’abondance des oiseaux atteint un sommet au cours de l’hiver qui suit un incendie, et diminue ensuite rapidement au cours des hivers suivants (Cooper, 2007; idem, 2009; Johnson et al., 2009). On a également signalé la présence de cette espèce en hiver dans d’autres habitats comme les baissières herbeuses, le pourtour des marécages, les emprises de lignes électriques, le bord des routes et les champs non fauchés, mais la viabilité des oiseaux dans ces habitats n’a pas été étudiée (Pruitt, 1996; Cooper, 2007; idem, 2009). Récemment, on a trouvé des Bruants de Henslow hivernants dans les prairies salées (landes salées) du sud de l’Arkansas, à des densités proches de celles observées dans les savanes à pins des marais (Cooper, 2009).

Tendances en matière d’habitat

Tendances en matière d’habitat de reproduction au Canada

Peu importe que le Bruant de Henslow se soit ou non reproduit dans l’habitat de prairies naturelles du sud-ouest de l’Ontario avant le début du XXe siècle, c’est la disponibilité d’habitats de prairies agricoles qui est responsable de son expansion dans le sud de l’Ontario et jusque dans le sud-ouest du Québec au cours de la première moitié du XXe siècle. De la même manière, la disparition graduelle d’habitats de prairies agricoles propices au cours de la seconde moitié du XXe siècle est la cause qui a été jugée la plus probable du déclin de cette espèce observé pendant cette période au Canada et aux États-Unis (Knapton, 1984a; Pruitt, 1996; Austen et al., 1997; Cooper, 2009; Environnement Canada, 2010).

Les données du recensement de l’agriculture montrent que les superficies de prairies agricoles diminuent en Ontario et au Québec depuis plus de 50 ans (Statistique Canada, 2009). Les catégories de terres agricoles les plus importantes en ce qui a trait à l’habitat de reproduction du Bruant de Henslow sont les jachères d’été (terres laissées en friche pendant au moins un an), les pâturages naturels, et les pâturages améliorés (pâturages ensemencés et prairies artificielles). En 2006, 315 000 ha de terres appartenaient à l’une ou l’autre de ces trois catégories en Ontario, et cette superficie totale représentait une baisse de 14 % depuis 1996, et de 61 % depuis 1976. Les données comparables provenant du Québec laissent constater des baisses à court et à long terme encore plus marquées, soit de 26 et de 69 % respectivement, la superficie totale des pâturages et des jachères d’été n’atteignant que 152 000 ha en 2006. L’analyse des données satellitaires portant sur l’écozone des Plaines à forêts mixtes au Québec laisse également constater une baisse de la superficie des prairies agricoles qui est due principalement au remplacement des cultures vivaces par des cultures annuelles (Jobin et al., 2010).

Des Bruants de Henslow affichant un comportement territorial ont également été observés dans des cultures de foin et de fourrages de l’Ontario et du Québec, malgré le fait que les prairies de fauche ne sont pas généralement considérées comme des habitats de reproduction propices, étant fauchées trop fréquemment et ne présentant pas la structure de végétation requise. La superficie totale des cultures de foin et de fourrages de ces provinces est relativement vaste (plus de 1 000 000 ha en Ontario, et 850 000 ha au Québec, selon le recensement de l’agriculture de 2006), et elle est passablement stable depuis plusieurs décennies (Statistique Canada, 2009).

Compte tenu des exigences très particulières du Bruant de Henslow en matière d’habitat (voir la description de l’habitat de reproduction ci-dessus), et notamment de la superficie requise des parcelles d’habitat (plus de 30 ha), seule une très petite proportion de l’habitat de prairies agricoles paraît propice à la reproduction de cette espèce. Les prairies indigènes reliques ou restaurées du sud de l’Ontario sont en général trop petites et isolées pour accueillir année après année une population de reproducteurs stable.

Les évaluations de l’habitat effectuées en 2002 et en 2007-2008 dans les sites connus de nidification et d’observation du Bruant de Henslow (depuis 1980) ont donné à conclure que la majeure partie de cet habitat est désormais considérée comme inappropriée en raison de l’aménagement, de la transformation en zones arbustives ou des changements apportés aux pratiques d’utilisation des terres agricoles (Wiercinski, 2002; Environnement Canada, 2010; K. Tuininga, comm. pers., 2010). On ne connaît aucune zone d’habitat critique (habitat propice où des oiseaux sont présents), mais des recherches plus approfondies sont en cours à ce sujet (Environnement Canada, 2010).

Rien n’indique que le Bruant de Henslow utiliserait des prairies établies sur l’emprise d’anciennes mines à ciel ouvert ou d’anciens sites d’enfouissement au Canada, même si de tels sites procurent des habitats de reproduction importants dans certaines portions de l’aire de répartition américaine (voir ci-dessous). L’utilisation possible de la biomasse agricole en guise de combustible dans les centrales électriques ontariennes alimentées au charbon suscite beaucoup d’intérêt. Les nouvelles cultures utilisables pour la production de bioénergie pourraient fournir un habitat propice au Bruant de Henslow, en particulier si elles sont constituées d’un mélange d’herbacées vivaces et de graminées et plantes herbacées non graminoïdes des prairies. Toutefois, ces cultures ne seraient utiles au Bruant de Henslow que si leur récolte ne se faisait qu’une fois l’an ou aux deux ans, ce qui paraît peu probable (Allen Woodliffe, comm. pers., 2010).

Tendances affichées par l’habitat de reproduction aux États-Unis

Comme il est nécessaire de pouvoir compter sur l’immigration à partir des États-Unis pour assurer le rétablissement et le maintien de cette espèce au Canada (voir la section sur l’immigration de source externe), les tendances affichées par l’habitat aux États-Unis ont un effet direct sur la situation du Bruant de Henslow au Canada. Les tendances de la disponibilité de l’habitat de reproduction aux États-Unis laissent constater une variabilité dans le temps et dans l’espace plus grande que le simple cycle d’expansion et de contraction de la superficie des prairies agricoles propices à la reproduction de cette espèce observé au Canada (Pruitt, 1996; Burhans, 2002; Cooper, 2007; idem, 2009). Nous ne possédons pas de données complètes sur la disponibilité de l’habitat, mais les tendances affichées par les divers types de prairies utilisées par le Bruant de Henslow aux États-Unis (prairies indigènes, prairies se trouvant sur les terres publiques, prairies agricoles, prairies sur sites miniers) sont résumées ci-dessous.

Les habitats sauvages historiques de cette espèce, en particulier les prairies d’herbes hautes du Midwest américain et les prairies côtières du nord-est des États-Unis, étaient déjà largement convertis à d’autres utilisations des terres au début du XXe siècle (Burhans, 2002). Beaucoup des prairies sauvages reliques du Midwest américain et d’ailleurs sont aujourd’hui protégées et font l’objet d’une gestion active. Ainsi, la disponibilité d’un habitat de prairies sauvages propice à cette espèce est probablement au moins stable, même si sa superficie totale est très limitée. Par ailleurs, de vastes superficies de prairies naturelles et de prairies agricoles situées sur des terres publiques dans l’est des États-Unis, y compris des installations militaires et des forêts nationales, font également l’objet d’une gestion active visant à protéger les oiseaux de prairie (Burhans, 2002; Cooper, 2007).

Les prairies agricoles qui ont assuré la survie d’une majeure partie des Bruants de Henslow reproducteurs pendant plus d’un siècle laissent constater un déclin général, tant dans leur étendue que dans leur qualité, au moins depuis les années 1960 (Pruitt, 1996). Toutefois, les programmes des autorités fédérales américaines qui fournissent de l’argent aux agriculteurs pour les inciter à maintenir pendant longtemps ou de manière permanente une couverture végétale sur leurs terres ont eu un effet direct sur la disponibilité d’habitats de prairie propices au Bruant de Henslow dans son aire de nidification américaine. La superficie de l’habitat et la taille de la population du Bruant de Henslow ont diminué rapidement après la fin du premier de ces programmes, connu sous le nom de « Soil Bank program », qui a fonctionné de 1956 à 1965 (Cooper, 2007). Depuis la mise en œuvre de l’actuel programme de conservation (Conservation Reserve Program, ou CRP), en 1985, des millions d’hectares de terres agricoles ont été convertis en prairies propices à la survie du Bruant de Henslow et d’autres oiseaux de prairie (Burhans, 2002). Les recherches ont démontré l’existence d’une corrélation positive entre l’évolution de la population locale de Bruants de Henslow et la participation des agriculteurs au programme CRP en Illinois et dans le reste de l’aire de reproduction américaine de cette espèce (Herkert, 2007a,b). Les résultats donnent à penser que le CRP pourrait être à l’origine du renversement de la tendance au déclin de la population observé récemment dans certaines portions de l’aire de répartition américaine (voir la section portant sur l’immigration de source externe).

La US Farm Act (ou « Farm Bill ») en vertu de laquelle les CRP sont mis en œuvre a été reconduite en 2008, mais le taux de participation est en baisse depuis 2007 à cause, en partie du moins, de la hausse récente du prix des denrées (Cooper, 2007; United States Department of Agriculture (USDA), 2010). Comme c’est le cas au Canada, l’habitat de prairies agricoles à l’extérieur des zones visées par le CRP poursuit son déclin sous l’effet de divers facteurs, y compris les activités de mise en valeur, la conversion en terres agricoles, la fragmentation, la succession écologique, le reboisement, le fauchage précoce et le broutage plus intensif (Burhans, 2002; Cooper, 2007; idem, 2009).

Les prairies aménagées sur l’emprise d’anciennes mines à ciel ouvert depuis la fin des années 1940 constituent un autre habitat de reproduction important pour le Bruant de Henslow dans certaines parties de son aire de répartition américaine, y compris en Pennsylvanie (Brothers, 1990; Burhans, 2002; Cooper, 2007; idem, 2009). Toutefois, même si ces « prairies minières » artificielles paraissent relativement stables, elles ne font souvent pas l’objet d’une gestion active et sont donc graduellement envahies par des espèces végétales ligneuses. Par ailleurs, certaines d’entre elles sont converties à d’autres usages (Burhans, 2002; Cooper, 2007; idem, 2009).

Les tendances en matière d’habitat pour cette espèce affichaient de nettes différences régionales au cours de la seconde moitié du XXe siècle. La multiplication des habitats due à la mise en œuvre du CRP, à la restauration des sites miniers et au rétablissement des prairies a surtout été observée dans les portions ouest et sud de l’aire de nidification (Cooper, 2007; idem, 2009). Les divers facteurs qui ont contribué à cette multiplication des habitats se sont depuis stabilisés ou inversés. Il en découle que la disponibilité des habitats du Bruant de Henslow au cœur de son aire de répartition américaine a vraisemblablement atteint son apogée. Dans le nord-est des États-Unis, le Bruant de Henslow s’observe principalement dans les prairies agricoles. Comme dans l’est du Canada, on a observé dans cette région une disparition graduelle des prairies agricoles propices à l’espèce qui se poursuit toujours aujourd’hui et qui découle de la transformation des terres en zones arbustives, à la mise en valeur et à l’intensification de la production agricole (Cooper, 2007; idem, 2009). Dans l’ensemble de l’aire de répartition américaine, une forte proportion de l’habitat de reproduction du Bruant de Henslow est jugée vulnérable à la conversion à d’autres usages, sous l’effet de facteurs économiques ou politiques, ou à l’invasion par des espèces ligneuses en l’absence d’une gestion active (Cooper, 2007; idem, 2009).

Habitats d’hivernage aux États-Unis

Les savanes à pins des marais s’étendaient autrefois sur environ 30 000 000 ha dans le sud-est des États-Unis, et il n’en reste aujourd’hui qu’environ 1 200 000 ha, constitués principalement de forêts de seconde venue (Van Lear et al., 2005). Moins de la moitié des portions d’habitats à pins des marais se trouvent sur des terres publiques, principalement dans les plaines côtières des Carolines, de la Géorgie, de la Floride, de l’Alabama, de la Louisiane et du Texas (USFWS, 2009).

Les propriétaires de terres publiques utilisent aujourd’hui fréquemment des brûlages dirigés pour gérer les forêts à pins des marais, rétablir les fonctions de l’écosystème et préserver la biodiversité (Van Lear et al., 2005). Ces pratiques de gestion favorisent les Bruants de Henslow hivernants. Les activités de remise en état de l'habitat sur les terres publiques pourraient au mieux doubler les superficies disponibles d’habitat à pins des marais au cours des quelques prochaines décennies (Van Lear et al., 2005). En l’absence de feux, la qualité de l’habitat dans la plupart des forêts à pins des marais qui appartiennent à des particuliers continue de se détériorer (USFWS, 2009).

On ignore l’étendue et les tendances des autres habitats d’hivernage importants possibles du Bruant de Henslow (p. ex. prairies salées).

Biologie

Les informations portant sur la biologie du Bruant de Henslow présentées ci-après sont tirées de la portion de l’ouvrage « Birds of North America » consacrée à cette espèce, préparée par Herkert et al., (2002). S’y ajoutent lorsqu’indiqué d’autres informations disponibles sur la population canadienne et les résultats d’études récentes effectuées sur les populations américaines.

Cycle vital et reproduction

Le Bruant de Henslow est un oiseau omnivore qui se nourrit d’insectes et de graines. Les insectes -- en particulier des criquets (Orthoptera) et des coléoptères (Coleoptera) -- constituent sa source principale de nourriture pendant la saison de reproduction. Le Bruant de Henslow cherche sa nourriture sur le sol ou près du sol.

Les mâles territoriaux chantent fréquemment pendant toute la durée de leur longue saison de reproduction, à partir de leur arrivée sur le territoire (début mai en Ontario) jusqu’au début de la mue postérieure à la reproduction (août en Ontario). Leur chant distinctif est un court et faible « fiii-lic » qu’ils émettent fréquemment tout au long de la journée. Ce chant discret peut se perdre dans le chœur des autres espèces à l’aube. Les relevés du Bruant de Henslow sont souvent effectués au crépuscule plutôt qu’à l’aube puisque cela permet d’accroître les taux de détection (Cuddy, 1984; Knapton, 1984a).

Les territoires de nidification sont petits, leur superficie moyenne variant de 0,2 à 0,7 ha. Ils sont souvent regroupés en colonies éparses, les oiseaux ayant tendance à se tenir proches les uns des autres au lieu de se répartir uniformément dans l’habitat disponible (Herkert et al., 2002). Les nids, généralement difficiles à trouver, sont construits à la base ou près de la base de touffes d’herbe épaisses, de 0 à 50 cm au-dessus du sol (Peck et James, 1987; Herkert et al., 2002; NatureServe, 2009).

On suppose que les deux sexes sont en mesure de se reproduire dès l’âge d’un an. Ils sont généralement monogames. Les couvées contiennent d’ordinaire 4 œufs (de 2 à 5). L’incubation dure de 10 à 12 jours. La femelle s’occupe seule de la couvaison. Les oisillons sont nourris par les deux adultes; ils quittent le nid à l’âge de 9 ou 10 jours.

Aux États-Unis, cette espèce produit fréquemment deux couvées, et parfois même trois. Les dates de ponte en Ontario (N = 12) s’étendent du 2 juin au 14 août, ce qui donne à penser que l’espèce pourrait également produire deux couvées au Canada (Peck et James, 1987). Les dates de ponte plus tardives pourraient également correspondre à des oiseaux chassés de certaines portions de l’aire de reproduction frappées par la sécheresse, puisqu’on sait que cette espèce peut se déplacer d’un endroit à l’autre au cours d’une saison donnée (Herkert et al., 2002).

La productivité des couvées est difficile à évaluer parce que les nids sont difficiles à localiser. On n’a découvert que 13 nids au Canada, tous dans le sud de l’Ontario (Peck et James, 1987; Peck et Peck, 2008). Les études réalisées aux États-Unis et fondées sur la méthode de Mayfield donnent des taux de survie des nichées variant de 6 à 40 %, et le nombre d’oisillons qui s’envolent pour chaque nichée réussie varie de 3,3 à 3,7 (Herkert et al., 2002). Les taux de survie des nichées dans les prairies créées sur les emprises d’anciennes mines de charbon à ciel ouvert et dans l’habitat de prairie non minier des États-Unis sont comparables et relativement élevés, ce qui donne à penser que cette espèce se porte raisonnablement bien dans les endroits où elle niche toujours (Galligan et al., 2006). Il n’existe pas d’estimation du succès de reproduction annuel ou à vie.

Comme les autres petits passereaux, le Bruant de Henslow a une courte espérance de vie, et la durée d’une génération (âge moyen des adultes reproducteurs) n’est probablement que d’environ 2 à 3 ans. Le record de longévité pour cette espèce (fondé sur les données de baguage) est détenu par une femelle qui avait au moins 6,5 ans lorsqu’elle a été capturée pour la dernière fois (Lutmerding et Love, 2009).

Les oiseaux migrateurs et hivernants sont habituellement observés seuls ou en petits groupes. Ceux qui hivernent se nourrissent principalement de graines de plantes herbacées graminoïdes ou non. Ils sont non territoriaux et montrent un attachement à leur site d’hivernage pour la durée d’un hiver donné, mais ne reviennent pas souvent au même endroit au cours des années subséquentes (Johnson et al., 2009).

Physiologie et adaptabilité

On ne possède pas d’information sur la nutrition, la gestion de l’énergie, le métabolisme ou la régulation de la température chez cette espèce. La population canadienne se trouve à la limite septentrionale de l’aire de reproduction, mais on ignore si cette limite est imposée par la tolérance climatique ou par la disponibilité d’un habitat propice. Le climat est un prédicteur important de l’abondance régionale des oiseaux au cœur de leur aire de répartition américaine (Thogmartin et al., 2006).

Le Bruant de Henslow jouit d’un certain nombre d’adaptations à la variabilité naturelle et au caractère incertain des sources de nourriture dans ses aires de reproduction et d’hivernage, y compris : une aptitude à trouver et à coloniser de nouveaux sites (comme le laissent deviner l’occupation intermittente des sites et le peu de fidélité manifestée pour les sites de nidification et d’hivernage); une densité plus élevée de couples nicheurs au cours des années plus humides; une longue saison de reproduction; une tendance à changer de site au cours d’une saison de reproduction donnée (Herkert et al., 2002).

Le Bruant de Henslow est considéré comme une espèce sensible à la superficie de l’habitat; il a en outre besoin d’une végétation à structure particulière, sans égard à la composition des espèces. Il fait cependant preuve d’une certaine souplesse puisqu’il a su s’adapter, au cours du XIXe siècle, à l’apparition des prairies agricoles (et à la disparition simultanée des prairies naturelles et des marais côtiers) et coloniser les habitats de prairie créés sur les emprises d’anciennes mines à ciel ouvert au milieu du XXe siècle.

Déplacements et dispersion

Fidélité à l’égard des sites et dispersion

On ne possède pas d’information sur la fidélité du Bruant de Henslow à des sites au Canada, mais cette espèce se montre d’une manière générale assez peu fidèle à ses sites d’hivernage et de nidification aux États-Unis (Herkert et al., 2002; Cooper, 2009; Johnson et al., 2009). Les sites régulièrement occupés au cœur de l’aire de répartition font généralement partie de parcelles d’habitat plus grandes ou de mosaïques de parcelles d’habitat (Herkert et al., 2002; Cooper, 2009). Même lorsque la population était plus nombreuse au Canada, les sites de nidification ontariens se caractérisaient d’ordinaire par une utilisation intermittente ou sporadique et par un taux de remplacement élevé (Knapton, 1984a).

Les tendances de dispersion n’ont pas été étudiées, mais on suppose que les adultes et les jeunes cherchent de nouveaux sites pour se reproduire (la distance de dispersion reste inconnue). Certaines observations portent à croire que les adultes pourraient changer de territoire entre deux tentatives de nidification au cours d’une saison de reproduction donnée (Herkert et al., 2002).

Aucun des 25 Bruants de Henslow bagués au Canada entre 1955 et 2008 n’a été retrouvé ailleurs, et aucun oiseau bagué ailleurs n’a été recapturé au Canada au cours de cette période (Brewer et al., 2000; Bureau canadien du baguage des oiseaux, données inédites, 2009).

Migration

Le Bruant de Henslow migre sur de courtes distances et hiverne en zones tempérées. Les migrateurs printaniers arrivent aux haltes migratoires du sud-ouest de l’Ontario de la mi-avril à la mi-mai (Huebert et Wormington, 2008; Long Point Bird Observatory, données inédites). Ils arrivent dans les sites de nidification ontariens de la fin d’avril au début de mai, et peuvent y rester jusqu’en septembre ou au début d’octobre (Environnement Canada, 2010). Cette espèce est rarement observée pendant sa migration automnale, mais les données disponibles donnent à conclure que les oiseaux ontariens entreprennent vraisemblablement leur migration automnale entre la fin de juillet et la fin d’octobre (Speirs, 1985; Huebert et Wormington, 2008).

Le seul site canadien où on observe régulièrement cette espèce pendant sa migration printanière se trouve au parc national de la Pointe-Pelée, en Ontario. On a identifié 28 de ces oiseaux à cet endroit au cours de la dernière décennie (2000-2009) -- de un à huit oiseaux au cours de huit des dix dernières années (Huebert et Wormington, 2008; A. Wormington, comm. pers., 2009). On a supposé que la plupart de ces oiseaux étaient des égarés venant de l’Ohio ou d’autres populations établies du nord des États-Unis (Knapton, 1984a, Huebert et Wormington, 2008). Cependant, compte tenu de la grande discrétion de cette espèce (voir Activités d’échantillonnage), il est possible que le nombre d’oiseaux reproducteurs soit plus élevé que le nombre d’oiseaux effectivement observés (Allen Woodliffe, comm. pers., 2010).

On connaît mal le comportement migratoire de cette espèce. Aucune zone de concentration des oiseaux migrateurs n’est connue au Canada ni ailleurs.

Relations interspécifiques

Les nids du Bruant de Henslow sont parfois parasités par le Vacher à tête brune (Molothrus ater) (Herkert et al., 2002). Les nids parasités ont des nichées plus petites, produisent moins de jeunes à l’envol et subissent un taux de prédation plus élevé que les nids non parasités. On a trouvé des œufs de Vacher dans un nid sur un total de 12 en Ontario (Peck et James, 1987).

Les territoires de nidification peuvent chevaucher ceux d’autres oiseaux de prairie, y compris ceux du Bruant sauterelle (A. savannarum), une espèce étroitement apparentée(Herkert et al., 2002).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les caractéristiques biologiques particulières du Bruant de Henslow en compliquent la surveillance, comparativement à d’autres petits oiseaux chanteurs. Pendant la saison de reproduction, les mâles territoriaux chantent constamment, mais leur chant discret peut être masqué par le chant plus puissant d’autres oiseaux de prairie ou par d’autres bruits de fond. Les tendances des populations sont difficiles à détecter à toutes les échelles puisque les sites de nidification sont très localisés et regroupés, que le nombre d’oiseaux dans les sites occupés peut fluctuer largement d’une année à l’autre et que les sites ne sont souvent occupés que par intermittence (Knapton, 1984a; Pruitt, 1996; Burhans, 2002; Cooper, 2009). En dehors de la saison de reproduction, cette espèce est cryptique et n’est présente qu’à de faibles densités, ce qui la rend difficile à détecter (Pruitt, 1996; Burhans, 2002; Cooper, 2009). De plus, l’entrée en vigueur de la Loi sur l’entrée sans autorisation en Ontario, au cours des années 1990, a interdit l’accès à de vastes zones de prairie et nui aux activités de recensement (Allen Woodliffe, comm. pers., 2010).

Relevé des oiseaux nicheurs (BBS)

Le Relevé des oiseaux nicheurs (Breeding Bird Survey – BBS) est un programme de surveillance des tendances des populations d’oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord fondé sur des bénévoles (Sauer et al., 2008). Les parcours du BBS comportent 50 arrêts répartis le long de routes choisies selon une méthode d’échantillonnage aléatoire stratifié sur l’ensemble du territoire nord-américain. À chaque arrêt, le participant -- un ornithologue amateur expérimenté -- compte pendant 3 minutes le nombre d’oiseaux de chaque espèce vus ou entendus. Ce relevé s’effectue pendant la saison de reproduction. Le BBS a lieu chaque année aux États-Unis et au Canada depuis 1966. Toutefois, les parcours ne font pas tous l’objet chaque année de relevés complets.

Le BBS couvre l’ensemble de l’aire de nidification du Bruant de Henslow, mais cette espèce est relativement peu nombreuse et n’est donc détectée que rarement sur les parcours du BBS au Canada (Sauer et al., 2008).

Atlas des oiseaux nicheurs

Les projets d’atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et du sud du Québec présentent un aperçu instantané de la répartition des Bruants de Henslow reproducteurs au Canada. Les relevés effectués pour le premier et le deuxième atlas ontariens ont eu lieu respectivement entre 1981 et 1985 (AONO1) et entre 2001 et 2005 (AONO2) (Cadman et al., 1987; idem 2007). Ceux effectués pour l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (AONQM) ont eu lieu de 1984 à 1989 (Gauthier et Aubry, 1996). La plupart des parcelles de 10 x 10 km) ont fait l’objet d’une couverture minimale de 20 heures par les ornithologues, un niveau d’effort jugé adéquat pour la détection d’une majorité des espèces présentes dans la parcelle. Des dénombrements ponctuels ont servi à recueillir des données sur l’abondance des oiseaux pendant la préparation du deuxième atlas de l’Ontario. Pour les espèces rares comme le Bruant de Henslow, on a demandé aux participants de recueillir des données détaillées sur l’abondance et la répartition. Bon nombre des relevés d’observation de Bruants de Henslow figurant dans le premier atlas ontarien ne s’accompagnent d’aucune documentation supplémentaire. Les atlas contiennent les résultats des recherches dirigées effectuées pour détecter le Bruant de Henslow pendant les périodes de relevés pertinentes.

Recensements spéciaux

Depuis le début des années 1980, on a procédé à une série de recensements dirigés dans des sites de nidification connus ou possibles du Bruant de Henslow en Ontario en faisant appel à la fois à des professionnels et à des bénévoles expérimentés. Ces recensements obéissaient d’une manière générale à des protocoles semblables fondés sur la détection des mâles chanteurs au cours de sorties effectuées en soirée, le long de routes ou de transects parcourus à pied dans des habitats possibles, en utilisant des enregistrements du chant des mâles de cette espèce. Des visites de suivi supplémentaires étaient faites dans les sites occupés.

Plusieurs recensements spéciaux du Bruant de Henslow ont été effectués dans le sud de l’Ontario au cours des années 1980 et au début des années 1990 (voir les détails dans Austen et Cadman, 1993; Austen, 1994; Austen et al., 1994; idem, 1997). Depuis 1995, des recensements locaux visant des zones particulières ont été organisés par diverses personnes et organisations. Environnement Canada a organisé des recensements plus approfondis en 2002, 2007 et 2008 pour évaluer le caractère propice de l’habitat à plus de 50 sites, y compris la plupart des sites déjà reconnus par le passé dans le sud de l’Ontario (Wiercinski, 2002; Environnement Canada, 2010; K. Tuininga, comm. pers., 2010). De tels recensements dirigés n’ont pas été effectués au Québec puisqu’on juge que le Bruant de Henslow ne niche pas d’une manière régulière dans cette province.

Rapports d’observation d’oiseaux rares

De nombreux rapports d’observation de cette espèce rare découlent de rencontres fortuites effectuées par des ornithologues amateurs. Les mentions de reproduction du Bruant de Henslow au Canada sont compilées depuis qu’on a commencé à s’inquiéter du déclin de cette espèce, au cours des années 1970 (Knapton, 1984a,b). En Ontario, les mentions de reproduction sont compilées dans la base de données sur les espèces du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) de cette province et par le Ontario Bird Records Committee (OBRC), qui sollicitent des informations sur toutes les observations de cette espèce rare. Les rapports acceptés par le OBRC sont publiés chaque année dans la revue de l’organisation Ontario Field Ornithologists : Ontario Birds. Au Québec, les ornithologues sont invités à soumettre leurs observations de la saison de reproduction concernant le Bruant de Henslow et d’autres oiseaux en péril à la base de données du programme « Suivi de l'occupation des stations de nidification des populations d'oiseaux en péril » (SOS-POP) coordonné par le Regroupement QuébecOiseaux (RQO). Les données d’observation du Bruant de Henslow sont également compilées dans la base de données sur les oiseaux rares des Oiseaux du Québec et par Étude des populations des oiseaux du Québec (ÉPOQ), qui gère les fiches d’observation que produisent des milliers de bénévoles depuis 1969.

Recensement des oiseaux de Noël (RON)

Le RON fournit des informations sur la répartition et l’abondance des populations d’oiseaux qui passent l’hiver en Amérique du Nord. Il fait appel à des milliers de bénévoles et est effectué chaque année sur une période de trois semaines, du 14 décembre au 5 janvier. Chaque recensement d’une durée d’un jour est effectué sur un territoire délimité par un cercle de 24 km de diamètre. Il s’agit de noter le nombre d’individus observés de chaque espèce ainsi que des données sur l’activité de recherche -- notamment le nombre d’observateurs, le nombre d’heures consacrées par chaque groupe au recensement -- et sur les conditions météorologiques. L’idée du RON a vu le jour en 1900, et le nombre de recensements et de participants a augmenté au fil des ans pour atteindre plus de 2 100 cercles de dénombrement et presque 60 000 observateurs en 2008-2009 (LeBaron, 2009). Pour corriger les distorsions causées par les variations de l’activité, les données du RON sont généralement communiquées sous la forme d’oiseaux par groupe-heure.

Entre 1965 et 2005, la présence du Bruant de Henslow a été signalée par 147 cercles de dénombrement du RON répartis sur la plus grande partie de l’aire d’hivernage (Butcher et Niven, 2007). Les données du RON concernant le Bruant de Henslow souffrent des lacunes inhérentes à la méthodologie du recensement (Burhans, 2002; Dunn et al., 2005). La connectivité entre les aires d’hivernage et de nidification n’a pas été établie, et il reste impossible de lier directement les informations du RON concernant les tendances aux populations reproductrices régionales.

Abondance

Le Bruant de Henslow reste peu abondant dans l’ensemble de son aire de répartition, et la population globale totale est petite. Selon les données de dénombrements ponctuels du BBS recueillies de 1990 à 1999, la population globale serait d’environ 80 000 oiseaux, dont moins de 1 % (environ 300) se trouveraient au Canada (Rich et al., 2004; Partners in Flight (PIF), 2007). L’estimation de la population globale est jugée passablement exacte, quoique peu précise, et celle de la population canadienne n’est fondée que sur un petit nombre d’observations et est jugée « très approximative » (very poor) (Rich et al., 2004; Blancher et al., 2007). Les estimations de la population globale fondées sur les données plus récentes du BBS sont sensiblement plus élevées : ~191 000 couples (de 127 000 à 328 000; IC 95 %) en 2006 (W. Thogmartin, USGS dans Cooper, 2009) ou ~400 000 oiseaux pour la période de 1998 à 2007 (P. Blancher, Environnement Canada, données inédites, 2008).

La présence du Bruant de Henslow n’a été signalée que 13 fois sur les parcours du BBS en Ontario, et aucune observation n’a été rapportée depuis 2002 (base de données du BBS, USGS, 2010). D’autres méthodes de recensement fournissent une meilleure estimation de l’abondance réelle de cette espèce rare au Canada.

Les recensements spéciaux du Bruant de Henslow effectués en Ontario au cours des années 1980 et au début des années 1990 n’ont détecté qu’un petit nombre de mâles chanteurs (Austen, 1994). Le total annuel le plus élevé obtenu pendant cette période était de 25 à 29 oiseaux, répartis entre 13 sites, en 1983 (y compris les données de l’atlas). Les recherches poussées effectuées en 1992-1993 dans les sites connus et les habitats propices du sud de l’Ontario n’ont permis de reconnaître qu’un seul site occupé avec un mâle chanteur présent chaque année (Austen et al., 1997).

Les relevés du deuxième atlas ontarien n’ont donné qu’un très petit nombre de Bruants de Henslow (Tuininga, 2007). La présence de l’espèce a été signalée dans un total de neuf parcelles pour l’ensemble de la période quinquennale de l’atlas (de 2001 à 2005). Sept de ces observations concernaient le même oiseau. Cette espèce très rare n’a été signalée dans aucun des dénombrements ponctuels du deuxième atlas. Les données de l’atlas incluent l’oiseau unique observé dans le cadre d’une évaluation de l’habitat du Bruant de Henslow effectuée dans plusieurs sites en 2002 (Wiercinski, 2002). Aucun Bruant de Henslow n’a été observé pendant les évaluations de l’habitat effectuées en 2007 et 2008 (Environnement Canada, 2010).

Au cours de la décennie 2000-2009, la présence du Bruant de Henslow a été signalée dans un total de 16 sites en Ontario (y compris les données de l’atlas) et dans un site du Québec (Tableau 1). La plupart des données concernent un unique mâle chanteur observé dans un habitat propice au cours d’une journée dans une année donnée. Trois rapports portent sur un groupe d’oiseaux (jusqu’à 4) et quatre rapports concernent des oiseaux territoriaux présents pendant au moins une semaine. La présence du Bruant de Henslow n’a été signalée pendant plus d’un an qu’à un seul endroit, dans la zone de Carden Alvar, au nord-est du lac Simcoe, où on a observé une paire d’oiseaux territoriaux dans un site en 2009, et des mâles chanteurs dans d’autres sites voisins en 2006 et 2007.

Le statut de nidification du Bruant de Henslow au Canada est incertain puisqu’on ne fait état d’aucune mention confirmée récente de reproduction ni d’aucun site régulièrement occupé. On continue d’apercevoir cette espèce discrète dans des habitats propices éparpillés dans l’aire de répartition historique du Canada presque tous les ans (tableau 1). La présence d’oiseaux territoriaux et de couples donne à penser que des nichées pourraient être produites certaines années.

En s’appuyant sur les données disponibles et sur l’intensité des activités de recherche, on peut supposer que le nombre de couples reproducteurs présents au Canada pendant une année donnée varie de 0 à 10 (de 0 à 25 individus matures). Le nombre réel risque la plupart du temps d’être plus proche de la limite inférieure de cette estimation. L’estimation de la population est conforme aux autres estimations récentes de la population ontarienne (Tableau 2). L’observation d’un mâle territorial rapportée au Québec en 2006 donne à penser que quelques oiseaux pourraient à l’occasion se reproduire dans l’aire de nidification historique de cette espèce, dans le sud-ouest du Québec.

Tableau 2. Estimations des populations nidificatrices du Bruant de Henslow en Ontario.
Source Source principale de données Estimation des populations
Knapton, 1987 AONO, 1981-1985 La population provinciale totale a peu de chance de dépasser 50 couples
Austen et al., 1994 Ontario Rare Breeding Bird Program, 1988-1992 Beaucoup moins que 50 couples
Austen, 1994 Recensements 1992-1993 Beaucoup moins que 50 couples (probablement moins que 10)
James, 2000 Rapport de situation du COSEPAC Quelques couples pourraient encore nicher quelque part en Ontario
Tuininga, 2007 AONO, 2001-2005 Une ou deux observations par année en Ontario
Environnement Canada, 2010 Programme de rétablissement (fondé sur les données de l’AONO, 2001-2005) Au moins un territoire de reproduction peut exister en Ontario chaque année

Fluctuations et tendances

L’abondance et l’aire de reproduction du Bruant de Henslow au Canada et en Amérique du Nord ont subi des fluctuations importantes à diverses échelles géographiques et temporelles, en réaction à l’évolution de la disponibilité de l’habitat. Au Canada et dans le nord-est des États-Unis, l’espèce a connu un long cycle d’expansion et de contraction au cours du XXe siècle. Même lorsqu’elle a atteint son point culminant, au milieu du XXe siècle, la population canadienne continuait d’afficher des fluctuations annuelles du nombre d’oiseaux présents dans les sites occupés au cours d’années consécutives ainsi qu’un taux de remplacement élevé dans les sites occupés (Knapton, 1984a). Les tendances décelées aux États-Unis sont plus complexes, mais montrent également des variations régionales à long terme ainsi que des fluctuations locales annuelles de l’abondance (Herkert et al., 2002; Cooper, 2009). On a lié les fluctuations locales des populations aux États-Unis à l’intensité des précipitations printanières (densités plus élevées au cours des années plus humides) ainsi qu’à l’évolution de l’utilisation des terres et de la disponibilité de l’habitat (Herkert et al., 2002).

Pendant la période couverte par l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario de 2001 à 2005, la présence du Bruant de Henslow a été signalée dans 9 parcelles, en baisse de 80 % (p < 0,10) par rapport aux 38 parcelles occupées pendant la période couverte par l’atlas de 1981 à 1985 (Cadman et al., 1987, 2007; Tuininga, 2007). Cette baisse équivaut à un déclin de 55 % sur dix ans dans l’aire de répartition. Pendant la période du deuxième atlas, on n’a observé plus d’un oiseau que dans deux parcelles seulement, alors que 19 parcelles contenaient plusieurs oiseaux pendant la période couverte par le premier atlas.

Les observations signalées depuis 1985 sont trop peu nombreuses pour permettre d’établir les tendances récentes. Rien ne permet en tout cas de conclure à une augmentation du nombre de Bruants de Henslow présents au Canada depuis l’évaluation de la situation de l’espèce effectuée en 2000 et dans laquelle on laissait entendre qu’il existait encore probablement quelques couples reproducteurs quelque part en Ontario (James, 2000).

Immigration de source externe

L’immigration à partir des États-Unis est considérée essentielle au maintien ou au rétablissement de la population canadienne du Bruant de Henslow (Knapton,1984a; Austen et al., 1997; James, 2000, Environnement Canada, 2010). Cette immigration n’a pas fait l’objet d’études, mais la persistance d’une très faible population canadienne tend à corroborer une telle hypothèse, tout comme la présence régulière, au printemps, à la Pointe-Pelée, de migrateurs printaniers que l’on croit être des égarés venant des États-Unis (Huebert et Wormington, 2008, mais voir également ci-dessus).

L’aire de répartition canadienne jouxte les populations reproductrices des États américains adjacents, y compris le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et New York. La probabilité d’une immigration de cette espèce au Canada dépend des tendances des populations et des activités de rétablissement dans ces États, lesquelles dépendent à leur tour des tendances de l’ensemble des populations des États-Unis (Environnement Canada, 2010).

Les populations présentes dans les États américains voisins de l’aire de répartition canadienne affichent depuis longtemps un déclin important, et les données récentes ne permettent pas d’espérer que cette tendance s’inversera (Tableau 3). Les relevés effectués pour le deuxième atlas des oiseaux nicheurs à New York, en Ohio, en Pennsylvanie et au Michigan indiquent également un déclin général des populations dans ces États frontaliers, sauf dans le sud-est de l’Ohio et dans l’ouest de la Pennsylvanie, où l’espèce niche toujours régulièrement dans les prairies créées sur les emprises d’anciennes mines de charbon (Cooper, 2009). L’espèce se rencontre toujours régulièrement dans certaines parties du sud-est du Michigan (Michigan Natural Features Inventory (MNFI), 2007). Toutefois, ce sont les déclins observés récemment dans les populations d’oiseaux nicheurs des sites traditionnels du nord et de l’ouest de l’État de New York, à moins de 100 km de la frontière canadienne, qui préoccupent le plus en ce qui concerne la situation de la population canadienne (Brinkley et Baicich, 2004; McGowan, 2008).

Tableau 3. Indices annuels de l’évolution des populations du Bruant de Henslow dans les États américains voisins, et indices globaux obtenus par analyse de régression des données de l’ensemble des relevés d’oiseaux nicheurs (Sauer et al., 2008).
Région Tend. à long terme, 1966-2007 Tend. à court terme, 1998-2007
Indices annuels P N Indices annuels P N
Michigan −12,08 < 0,01 20 -    
New York −13,88 0,01 28 -    
Ohio −5,11 0,03 22 1,42 0,62 6
Pennsylvanie −3,85 0,65 18 -    
Wisconsin −9,02 0,02 5 -    
Ensemble des relevés −8,25 < 0,01 184 2,49 0,37 61

Les données globales du relevé des oiseaux nicheurs indiquent que la population du Bruant de Henslow a subi une baisse annuelle de 8,1 % entre 1966 et 2007 (p < 0,01, N = 187) (Sauer et al., 2008). Cette baisse équivaut à un déclin de 98 % au cours des 47 dernières années. Pour la décennie la plus récente -- de 1998 à 2007 --, on ne détecte aucun changement mesurable (-0,63 %/a, p = 0,80, N = 64) dans les relevés à l’échelle de la population. Les tendances affichées dans le BBS pour cette espèce doivent toutefois être interprétées avec prudence compte tenu du petit nombre de parcours sur lesquels elles sont fondées (187 sur plus de 3 500 parcours du BBS en Amérique du Nord) et de la faible abondance relative mesurée (0,14 oiseau par parcours) (Sauer et al., 2008).

Les résultats du RON laissent deviner une tendance à la hausse à court terme (Cooper, 2007; idem, 2009). Toutefois, l’intérêt croissant suscité par cette espèce extrêmement localisée et très discrète a probablement conduit à un biais positif important dans les résultats du RON (Butcher et Niven, 2007; Cooper, 2007).

Menaces et facteurs limitatifs

La perte d’habitat dans les aires de nidification est la menace principale qui pèse sur les populations du Bruant de Henslow au Canada et aux États-Unis. Elle constitue également le principal facteur limitatif (Cooper, 2009; Environnement Canada, 2010). La baisse du nombre de Bruants de Henslow observés au Canada semble être la conséquence de la disparition des prairies agricoles rarement perturbées et des champs abandonnés (Environnement Canada, 2010). L’habitat de prairie à herbes hautes, qui constituait l’habitat naturel historique du Bruant de Henslow dans le Midwest américain et peut-être également au Canada, a été largement converti à un usage agricole il y a plus d’un siècle. Même si cette conversion des prairies naturelles se poursuit toujours dans certaines régions des États-Unis, elle ne constitue pas un facteur important dans l’aire de répartition canadienne de l’espèce.

Le Bruant de Henslow a besoin de vastes superficies d’habitat de prairie qui sont en général rarement perturbées mais où le feu, le pâturage ou le fauchage périodiques limitent la croissance d’espèces végétales ligneuses. La succession écologique conduisant à la formation d’un couvert arbustif ou arborescent en l’absence de perturbation, le reboisement, le drainage ou le remblaiement des zones de terres basses, le développement résidentiel et l’urbanisation sont autant de facteurs qui peuvent conduire à la destruction de l’habitat. La conversion à un usage agricole entraîne elle aussi une perte d’habitat, mais cette perte est réversible.

Un fauchage régulier, le surpâturage ou des feux fréquents peuvent conduire à la dégradation de l’habitat de reproduction puisque ces sources de perturbation empêchent la formation de la structure d’habitat particulière requise par le Bruant de Henslow.

La modification des régimes naturels de feux, le développement résidentiel et industriel, les pratiques d’exploitation forestière incompatibles, les espèces envahissantes et la conversion en terres agricoles sont les principales menaces qui pèsent sur l’habitat d’hivernage du Bruant de Henslow (Cooper, 2009).

La corrélation établie entre la croissance récemment observée de la population au cœur de l’aire de répartition des États-Unis et la multiplication des habitats de reproduction qu’a engendrée la mise en œuvre du Conservation Reserve Program montre bien la place importante que tient l’habitat de reproduction parmi les facteurs limitatifs de la population du Bruant de Henslow (Cooper, 2009).

Les effets du changement climatique sur le Bruant de Henslow n’ont pas été modélisés, mais il est à prévoir que ce phénomène entraînera une réduction de la superficie de l’aire de répartition et de l’abondance de plusieurs espèces de passereaux de prairie aux États-Unis, y compris le Bruant sauterelle (A. savannarum), un proche parent du Bruant de Henslow (Matthews et al., 2004). La sensibilité à la sécheresse pendant les mois d’été est le facteur climatique invoqué pour justifier la prévision du déclin des populations du Bruant sauterelle (Matthews et al., 2004). Le Bruant de Henslow pourrait réagir d’une manière similaire aux effets des facteurs climatiques. Une évaluation récente de la vulnérabilité des espèces d’oiseaux américaines au changement climatique a classé le Bruant de Henslow au niveau médian de l’échelle de vulnérabilité (North American Bird Conservation Initiative (NABCI), 2010).

Protection, statuts et classifications

Protection et statuts légaux

Le Bruant de Henslow est protégé au Canada en vertu de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs (LCOM, 1994) qui interdit d’avoir en sa possession ou de vendre des oiseaux migrateurs et leurs nids, ainsi que toute activité qui risque de nuire aux oiseaux migrateurs, à leurs œufs ou à leurs nids, à l’exception des activités autorisées en vertu du Règlement sur les oiseaux migrateurs. Aux États-Unis et au Mexique, l’espèce bénéficie également d’une protection en vertu de lois similaires.

Le Bruant de Henslow est considéré comme une espèce en voie de disparition au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29), annexe 1. La LEP interdit de nuire à une espèce figurant sur la liste des espèces « en voie de disparition » de l’annexe 1, de posséder une telle espèce ou d’endommager sa résidence ou son habitat essentiel. Le terme « résidence » sert ici à désigner le nid, qui est protégé contre les sources de perturbation pendant la saison de reproduction (de la fin avril à la fin août) en vertu des dispositions de la LEP et de la LCOM (Gouvernement du Canada, 2006).

Le programme de rétablissement récemment mis au point établit les objectifs en matière de population et de répartition pour le Bruant de Henslow au Canada, au cours des cinq prochaines années (Environnement Canada, 2010). Il s’agit d’établir et de protéger au moins une grande parcelle (plus de 50 ha) d’habitat convenable de prairie et de réussir à avoir au moins une population reproductrice stable composée de 5 à 10 couples. Le programme de rétablissement ne définit pas l’habitat essentiel de cette espèce puisqu’on ne connaît pas d’emplacement où elle peut être observée de façon régulière.

Le Bruant de Henslow est également considéré comme une espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l'Ontario (LEVD, 2007), qui protège les espèces en péril et leur habitat (LEVD, 2007; MRNO, 2009). Par ailleurs, les dispositions générales de la LEVD protègent les lieux « dont dépendent directement ou indirectement les processus de vie » du Bruant de Henslow, puisqu’il n’existe encore aucune disposition de protection de l’habitat particulière pour cette espèce (MRNO, 2008). Cette espèce a d’abord été reconnue comme « menacée » (Threatened) en Ontario en 1986, puis officiellement désignée « espèce en voie de disparition » (Endangered) en 1994.

Cette espèce ne fait l’objet d’aucune protection juridique spéciale dans les autres provinces canadiennes. Elle n’a jamais fait partie des espèces visées par la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (LEMV, 1989).

On a déjà envisagé d’inclure le Bruant de Henslow parmi les espèces menacées (Threatened species) aux États-Unis, mais un examen subséquent des données disponibles par le USFWS a conduit à conclure qu’une telle désignation n’était pas justifiée (Pruitt, 1996; USFWS, 1998). L’espèce figure cependant dans la liste des espèces en voie de disparition (Endangered) ou menacées (Threatened) dans 13 des États américains, y compris plusieurs États frontaliers : Wisconsin (menacée), Minnesota (en voie de disparition), Michigan (en voie de disparition; protégée par la loi) et New York (menacée) (MNFI, 2007; Cooper, 2009). En raison d’une croissance récente de sa population, le Bruant de Henslow a été retiré de la liste des espèces en péril dans certains États (p. ex. Pennsylvanie) et d’autres États envisagent de faire passer cette espèce à un niveau de protection moins strict ou de la retirer de leurs listes d’espèces en péril (Pruitt, 1996; Burhans, 2002; Cooper, 2009).

Statuts et classifications non prévus par la loi

Le Bruant de Henslow a été pour la première fois désigné « espèce menacée » au Canada par le COSEPAC en 1984 (Knapton, 1984a), puis jugé « en voie de disparition » lors d’une réévaluation de son statut en 1993 (Austen et Cadman, 1993). Cette désignation a été examinée à nouveau et confirmée en 2000 (James, 2000). Selon le rapport de la situation générale des espèces au Canada, cette espèce est jugée « en péril » (1) au Canada et en Ontario, et « occasionnelle » (8) au Québec et en Nouvelle-Écosse (CCCEP, 2006).

Cette espèce appartient actuellement à la catégorie « quasi menacée » (NT) de la Liste rouge de l’Union mondiale pour la nature (UICN) puisqu’on soupçonne que sa population a subi un déclin modérément rapide au cours des trois dernières décennies (BirdLife International, 2008).

Selon NatureServe (2009), l’espèce est « apparemment non en péril » (apparently secure) à l’échelle mondiale (G4), « apparemment non en péril » hors de la période de reproduction aux États-Unis (N4N), vulnérable en tant que population reproductrice aux États-Unis (N3B), et « très fortement menacée » (critically imperiled) en tant que population reproductrice au Canada (N1B). Nous présentons au Tableau 4 les rangs de priorité de conservation de NatureServe ainsi que leurs définitions par province et par État.

Tableau 4. Statuts légaux et rangs de priorité attribués par NatureServe au Bruant de Henslow par diverses compétences en Amérique du Nord (Cooper, 2009; NatureServe, 2009).
Région Classement NatureServe – reproducteurs1 Classement NatureServe – non reproducteurs1 Statut dans les provinces/États2
Monde entier G4 G4  
Canada N1B -  
États-Unis N3B N4N  
Ontario SHB   En voie de disparition
Québec S1B    
Alabama   S2N Hautement préoccupante
Arkansas S1B S2N En voie de recensement
Connecticut SHB SHN Disparue
Delaware SHB S1N En voie de disparition
District de Columbia   S2S3N  
Floride   SNRN  
Géorgie   S2 Rare
Illinois S2   En voie de disparition
Indiana S3B   Menacée
Iowa S3B S2N En voie de disparition
Kansas S3B   Préoccupante en matière de conservation
Kentucky S3B   Préoccupante
Louisiane   S3N  
Maryland S1S2B   Menacée
Massachusetts S1B   En voie de disparition
Michigan S2S3   En voie de disparition
Minnesota S1B   En voie de disparition
Mississippi   S3N  
Missouri S3    
Nebraska S2    
New Hampshire SHB   En voie de disparition
New Jersey S1B   En voie de disparition
New York S3B   Menacée
Caroline du Nord S2B S1N  
Ohio S4    
Oklahoma S2    
Pennsylvanie S4B   (Particulièrement préoccupante)
Rhode Island SX    
Caroline du Sud   SNA  
Dakota du Sud S1B    
Tennessee S1B    
Texas SXB S2S3N  
Vermont S1B   En svoie de disparition
Virginie S1B   Menacée
Virginie-Occidentale S3B    
Wisconsin S3B   Menacée

1 Source : NatureServe, 2009. SX – Vraisemblablement disparue puisqu’elle n’a pas été vue malgré des recherches intensives menées sur les sites historiques et dans les autres habitats appropriés et qu’il n’existe pratiquement aucune chance qu’elle soit découverte à nouveau; SH – Peut-être disparue (historique) puisque sa présence n’a pas été confirmée au cours des 20 à 40 dernières années malgré des recherches poussées; il est toutefois possible qu’elle puisse être découverte à nouveau; S1 – Gravement en péril; risque de disparition très élevé à cause d’une rareté extrême (souvent cinq populations ou moins), d’un déclin rapide ou d’autres facteurs; S2 – En péril; risque de disparition élevé à cause d’une aire de répartition très limitée, d’un nombre restreint de populations (souvent 20 ou moins), d’un déclin rapide ou d’autres facteurs qui la rendent très susceptible de disparaître à l’échelle nationale; S3 – Vulnérable; risque de disparition modéré à cause d’une aire de répartition limitée, d’un nombre de populations relativement restreint (souvent 80 ou moins), d’un déclin récent et généralisé ou d’autres facteurs qui la rendent très susceptible de disparaître à l’échelle nationale; S4 – Apparemment non en péril; espèce peu commune sans être rare, mais qui suscite une certaine préoccupation à long terme à cause du déclin des populations ou d’autres facteurs; S5 – Non à risque (Secure); espèce commune, largement répandue et abondante dans le pays, l’État ou la province. B signifie population reproductrice. N signifie population non reproductrice; SNR – Espèce non classée (Unranked), parce que sa situation n’a pas encore été évaluée; SNA – Sans objet (Not Applicable); espèce ne se prêtant pas aux activités de conservation.
2 Source : Cooper, 2009 (situation telle qu’elle se présentait en 2007).

Dans le North American Landbird Conservation Plan de 2004, le Bruant de Henslow est considéré comme une espèce à surveiller (Watch List species) qui devrait faire l’objet de mesures de conservation immédiates à cause des nombreux facteurs qui rendent sa situation préoccupante dans l’ensemble de son aire de répartition (Rich et al., 2004). Le Bruant de Henslow figure dans la liste nationale des espèces dont le statut est préoccupant aux États-Unis (Birds of Conservation Concern) (USFWS, 2008). Elle est désignée « espèce prioritaire » à statut préoccupant dans les plans de conservation des oiseaux terrestres (landbird conservation plans) qui couvrent le sud de l’Ontario (OPIF, 2008). Son statut d’oiseau terrestre dont la situation est hautement préoccupante (High Conservation Concern) en Amérique du Nord a récemment été confirmé par le comité scientifique de l’organisation Partenaires d’envol (Partners in Flight) (Berlanga et al., 2010).

Protection et propriété

La plupart des couples reproducteurs du Bruant de Henslow observés en Ontario se trouvaient sur des terres agricoles privées, mais certaines colonies de nidification ont été observées dans des zones protégées comme le Parc provincial Presqu’île, les zones fauniques provinciales de Tiny Marsh et de Luther Marsh, et le parc national de la Pointe-Pelée (NHIC, 2009). Sur les 19 observations récentes effectuées en saison de reproduction, deux avaient été effectuées sur des terres publiques protégées (Carden Alvar Provincial Park en 2009 et parc provincial Bronte Creek en 2000), et une autre venait d’une réserve indienne (RI 27, Neyaashiinigmiing, en 2009). D’autres observations ont également été effectuées avant l’an 2000 sur le territoire de la Première nation de Walpole Island (RI 46, Walpole Island).

Remerciements et experts contactés

De nombreuses personnes ont répondu à nos demandes d’information concernant la situation actuelle du Bruant de Henslow au Canada : Michael Cadman, Robert Craig, Alan Dextrase, Gilles Falardeau, Lynn Gillespie, Michel Gosselin, Louise Laurin, Denis Lepage, Vicki McKay, Patrick Nantel, Annie Paquet, Jennie Pearce, Don Sutherland, Ken Tuininga, Bruce Wilson et Alan Wormington. Tom Cooper, du Fish and Wildlife Service des États-Unis, nous a gracieusement autorisés à reproduire la carte de l’aire de répartition qui figure dans le plan de conservation du Bruant de Henslow aux États-Unis. La rédactrice du présent rapport a grandement bénéficié des observations utiles formulées par les réviseurs Peter Blancher, Ruben Boles, Anna Calvert, Patrick Hubert, Benoit Jobin, Richard Knapton, Marty Leonard, Kate Lillicrap, Mike J. Oldham, Donald A. Sutherland et P. Allen Woodliffe. Elle tient par ailleurs à remercier les centaines de bénévoles qui ont participé aux projets d’atlas de l’Ontario et du Québec, au relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS) et au Recensement des oiseaux de Noël. Le travail de ces ornithologues qui recueillent et transmettent leurs données d’observation pendant la saison de reproduction, y compris les quelques chanceux qui ont relevé et signalé la présence du Bruant de Henslow au Canada au cours des récentes années, a compté pour beaucoup dans la préparation du présent rapport. Environnement Canada a financé la préparation de la présente mise à jour du rapport de situation.

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Audrey Heagy est une biologiste spécialiste de la planification de la conservation des oiseaux qui travaille à Études d’Oiseaux Canada, une organisation non gouvernementale sans but lucratif de recherche sur les oiseaux dont le siège se trouve à Port Rowan (Ontario). Depuis 1990, elle collabore avec diverses organisations environnementales sans but lucratif et avec divers cabinets d’experts-conseils. Elle a plus de dix années d’expérience dans l’étude des espèces d’oiseaux en péril, les relevés d’oiseaux nicheurs, le baguage des oiseaux, la surveillance des migrations et la conservation des oiseaux terrestres en Ontario. Elle a occupé le poste de coordonnatrice régionale de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario pour la région de Long Point de 2003 à 2005. Elle a écrit et publié de nombreux rapports techniques et elle a récemment assumé la tâche de rédactrice principale de trois plans régionaux de conservation des oiseaux terrestres pour l’Ontario.

Collections examinées

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