Petite-centaurée de Muhlenberg (Centaurium muehlenbergii évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Importance de l'espèce

En raison de sa répartition dispersée dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord, on croit que le Centaurium muehlenbergii est peut-être une espèce relique de l’hypsithermal, période de climat chaud et sec survenue il y a 4 000 à 6 000 ans. À notre connaissance, l’espèce ne joue aucun rôle écologique particulier et ne suscite aucun intérêt particulier chez les chercheurs ni chez le grand public.

La plupart des Centaurium renferment des composés chimiques à vertus thérapeutiques, principalement des xanthones et des sécoiridoïdes (Khafagy et Mnajed, 1970). Les xanthones sont des pigments jaunes à action pharmacologique. Les sécoiridoïdes sont les principes amers qu’on trouve chez de nombreuses gentianes et qui sont utilisés pour leurs propriétés digestives (G. Mansion, comm. pers.). Le C. erythraea, étroitement apparenté au C. muehlenbergii, renferme des xanthones et des sécoiridoïdes et est utilisé depuis longtemps comme plante médicinale. Une traduction anglaise d’un poème du Xe siècle en latin médiéval donne l’espèce comme remède puissant contre les « wykked sperytis ». L’espèce est également mentionnée dans une traduction anglaise d’un texte de médecine en langue slave du XVe siècle (Grieve, 1992). Plus récemment, on a découvert que le C. erythraea possède des propriétés anti-inflammatoires, antipyrétiques, antioxydantes, antimutagènes et diurétiques (Berkan et al., 1991; Schimmer et Mauthener, 1996), et il est utilisé dans des préparations à base d’herbes pour traiter l’hyperglycémie (Petlevski et al., 2001). D’autres Centaurium, notamment le C. linarifolium, ont également des vertus médicinales (Mandal et al., 1992). Certaines espèces de Centaurium du nord-ouest de l’Amérique du Nord sont utilisées par les herboristes dans la préparation d’un tonique amer utilisé contre les troubles d’appétit et de digestion (Moore, 1995). Cependant, le C. muehlenbergii n’a aucun usage connu chez les Premières nations de Colombie-Britannique (N. Turner, comm. pers., 2003).

Les populations canadiennes de Centaurium muhlenbergii sont peut-être génétiquement distinctes du fait qu’elles sont isolées à la périphérie de l’aire de répartition principale de l’espèce. Si tel est le cas, elles pourraient être essentielles à la survie de l’espèce, devant la menace du réchauffement planétaire.

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