Violette jaune des monts (Viola praemorsa) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique :
Viola praemorsa Dougl. ex Lindl. ssp. praemorsa
Nom français :
violette jaune des monts
Noms anglais :
yellow montane violet, canary violet, upland yellow violet
Famille :
Violacées
Grand groupe végétal :
Eudicotylédones

Le Viola praemorsa Dougl. ex Lindl. ssp. praemorsa était également désigné sous le nom de Viola nuttallii Pursh ssp. praemorsa Dougl. ex Lindl., mais ce synonyme n’est plus valable (ITIS, 2006). La sous-espèce praemorsa est l’une de trois sous-espèces distinctes du Viola praemorsa. La sous-espèce linguifolia (Nutt.) M.S. Baker & J.C. Clausen ex M.E. Peck, présente dans le sud-est de l’Alberta, lui est étroitement apparentée, mais s’en distingue par ses feuilles caulinaires plus longues, plus étroites, à marge moins nettement dentée en scie (Fabijan et al., 1987). La sous-espèce flavovirens n’est pas répertoriée pour le Canada.

Tout au long du présent rapport, le nom « violette jaune des monts » fait précisément référence à la sous-espèce praemorsa présente en Colombie-Britannique. Il ne fait référence qu’à toute l’espèce uniquement lorsque l’aire de répartition mondiale est énoncée.

Description morphologique

La violette jaune des monts est une herbacée vivace à racine fasciculée atteignant 5 à 20 cm de hauteur (figure 1). La tige est courte, dressée, partiellement souterraine, dépourvue de feuilles ou portant quelques feuilles réduites. Les feuilles basilaires présentent une pubescence clairsemée à dense. Elles sont portées par un pétiole de 3 à 15 cm. Le limbe, long de 2 à 10 cm, large de 1 à 3,5 cm, est ové à lancéolé, et sa marge est régulièrement dentée.

Les fleurs pétalifères sont solitaires sur un long pédoncule axillaire. Elles sont longues de 5 à 15 mm et, comme chez les autres violettes, présentent une symétrie bilatérale. Le calice est formé de cinq sépales lancéolés. Les pétales sont jaunes. L’inférieur présente des stries violet brunâtre, et sa base est munie d’un éperon. Les deux latéraux sont frangés. Les deux supérieurs sont légèrement plus petits que les trois inférieurs, et leur face dorsale est plutôt brunâtre. L’androcée se compose de deux paires d’étamines d’inégale longueur. Le pistil est formé d’un style unique surmonté d’un stigmate (surface réceptive).

Figure 1. Morphologie de la violette jaune des monts (L.M. Richards, tiré de Douglas et al., 2000).

Figure 1. Morphologie de la violette jaune des monts

Comme de nombreuses autres violettes, la violette jaune des monts produit également des fleurs cléistogames. Celles-ci sont apétales et demeurent closes, leur fécondation s’opérant par autogamie. Elles sont généralement portées par un court pédoncule inséré près de la base de la tige et passent souvent inaperçues.

À maturité, l’ovaire des fleurs pétalifères comme des fleurs cléistogames se transforme en une capsule de 6 à 11 mm de longueur renfermant plusieurs graines brun foncé.

Description génétique

La violette jaune des monts, au niveau de l’espèce, possède un nombre chromosomique de 2n=36 ou 48 (Little, 1993). Aucune étude n’a été réalisée sur les différences génétiques des sous-espèces du Viola praemorsa.

Unités désignables

Il existe au Canada deux unités désignables de la violette jaune des monts. Le présent rapport concerne la sous-espèce praemorsa, qu’on ne rencontre que dans une petite région de la Colombie-Britannique. La deuxième unité désignable est la sous-espèce linguifolia, qu’on rencontre en Alberta, où elle est classée comme espèce en péril (S2). La sous-espèce linguifolia est également admissible à la préparation d’un rapport de situation.

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