Polystic des rochers (Polystichum scopulinum) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Les trois populations de P. scopulinum répertoriées en Colombie-Britannique occupent une bande d’affleurements rocheux ultramafiques qui mesure 100 m sur 4 km et s’étend du mont Olivine, situé du côté sud de la rivière Tulameen, au mont Grasshopper, situé du côté nord (figure 3). L’effectif de ces populations varie entre 4 et 400 individus (tableau 1). Il est fort probable que d’autres populations occupent cette bande ultramafique, mais le terrain accidenté en rend l’accès extrêmement difficile. L’effectif du P. scopulinum au ruisseau Britton est demeuré stable entre 1996 et 2002.

Tableau 1. Données relatives aux populations de la vallée de la rivière Tulameen, en Colombie-Britannique
Population (sous-population) Altitude Dernière observation -
observateur
Nombre d’individus -
superficie
Mont Olivine 1768 m 1996 – Douglas et Norris
4 - 200 
Ruisseau Britton 979 m 2002 – Douglas et Penny
400 - 10 000 m²
Mont Grasshopper (sous-population nord) 1378 m 1996 – Douglas et Norris
5 - 200 m²
Mont Grasshopper (sous-population sud) 1360 m 1996 – Douglas et Norris
3- 500 m²

Lors de l’examen de l’unique population du Québec réalisé en 2002, on avait établi qu’elle était composée de sept petites colonies rapprochées les unes des autres (0,04 km²) comptant au total environ 100 individus. Un relevé plus détaillé réalisé en 2004 a révélé neuf petites colonies sur une superficie de 0,08 km², avec au total environ 215 individus. Vu le caractère accidenté du terrain, il est possible que l’on puisse trouver d’autres individus dans la vallée du Diable ou sur le versant sud du mont Albert. On pense que la population est stable. La cote de qualité A (qualité la plus élevée pour une occurrence) a été attribuée à la population québécoise et à son habitat, l’occurrence comptant plus de 200 individus, occupant une zone de plus de 200 m² et se trouvant dans une zone peu perturbée (un parc provincial). Il se peut que l’espèce pousse dans le petit affleurement de serpentine observé sur le mont du Sud, qui est situé à quelques kilomètres au sud-ouest du mont Albert.

On ne dispose pas d’information détaillée sur la population de Terre-Neuve, mais son étendue et peut-être sa taille sont probablement très limitées. Dans la figure 5, le lieu de la récolte de 1950 est identifié « site 1 » dans la zone de serpentine A. Plusieurs récoltes de Minuartia marcescens, autre espèce serpentinicole, ont récemment été effectuées aux environs du site 1, mais aucun nouveau site de P. scopulinum n’a été repéré. L’effort de recherche dans les deux plus importantes zones de serpentine de Terre-Neuve (zones A et B, figure 5) est en partie reflété par les quelque 20 et 10 récoltes récentes et historiques de M. marcescens dans les zones A et B, respectivement, le nombre total de M. marcescens dans ces zones s’élevant à des millions.

L’absence d’autres mentions pour ces deux grandes zones de serpentine pourrait signifier que le nombre de P. scopulinum y est probablement petit et que la zone d’occupation de l’espèce y serait très limitée. Les zones noires de la figure 5 indiquent les zones d’affleurements serpentineux à Terre-Neuve. Ces dernières couvrent environ 3 p. 100 (environ 3200 km²) de la superficie totale de l’île, qui est de 106 000 km² (Roberts, 1992). Il est concevable que l’on puisse trouver l’espèce dans d’autres zones de serpentine mais, compte tenu que le M. marcescens, qui abonde dans les zones A et B le long de la côte ouest, n’est présent qu’en petit nombre dans une seule autre zone dans l’intérieur (zone C, le long de la rivière North Gander), la répartition du P. scopulinum, qui semble être une plante beaucoup plus rare, pourrait être beaucoup plus restreinte. Les zones de serpentine de la côte ouest sont situées dans une région qui reçoit plus de précipitations que les zones de l’intérieur et seraient donc plus propices à la germination des spores et à l’établissement de l’espèce sur ce type de substrat, caractérisé par des sols minces et de faibles couverts végétaux.

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