Obovarie et ptychobranche programme de rétablissement final : chapitre 5

Habitat – Obovarie ronde

 Description

L’obovarie ronde se retrouve générale dans les rivières de taille moyenne à grande (van der Schalie 1938; Strayer 1983; Parmalee et Bogan 1998), mais elle est également présente dans le lac Érié et le lac St. Clair (Clarke 1981; Strayer et Jirka 1997). L’habitat préféré de l’obovarie ronde est généralement décrit comme un substrat de sable et de gravier avec des débits modérés réguliers à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 2 mètres (Ortmann 1919; Gordon et Layzer 1989; Parmalee et Bogan 1998). Dans le sud-est du Michigan, on l’a toutefois trouvée dans des rivières turbides à faible gradient et hydrologiquement instables avec des substrats argile-sable ou argile-gravier (van der Schalie 1938; Strayer 1983). Dans le lac St. Clair, l’obovarie ronde occupe des zones peu profondes du littoral avec des substrats sablonneux fermes (Zanatta et al. 2002).

Habitat occupé actuellement :

Description géospatiale :

L’habitat ayant besoin de conservation pour le ptychobranche réniforme a été situé au plan géospatial à l’aide des méthodes développées par McGoldrick et al. (2005) (figures 7 et 8), qui recommandent d’utiliser le logiciel d’inventaire des paysages aquatiques du ministère des Ressources naturelles de l’Ontario (ALIS version 1) (Stanfield et Kuyvenhoven 2005) comme unité de base pour la définition de l’habitat important dans les systèmes fluviaux. Le système ALIS emploie une approche de classification des vallées pour définir les segments de rivière ayant un habitat semblable et une continuité en fonction de l’hydrographie, de la géologie des dépôts meubles, de la pente, de la position, de la zone de drainage en amont, du climat, du couvert paysager et de la présence d’obstacles aux débits. Pour les populations des Grands Lacs, lorsque les segments du système ALIS ne peuvent être employés, McGoldrick et al. (2005) recommandent d’identifier l’habitat essentiel à l’aide d’un tampon de 5 km autour de la présence d’espèces connues. Le tampon de 5 km a été choisi à la lumière de l’étendue spatiale de l’échantillonnage historique dans le lac St. Clair. Dans tous les segments fluviaux identifiés, la largeur de la zone d’habitat essentiel est définir comme la zone allant du milieu du chenal à la largeur de toute la rive pour les rives de droite et de gauche.

Description fonctionnelle :

Dans l’aire définie selon l’habitat occupé actuellement, seules les zones satisfaisant aux caractéristiques décrites ci-après sont considérées comme représentant l’habitat nécessitant des mesures de conservation :

  • Zone inondée en permanence et
  • D’un ordre de courant supérieur à 2 (population fluviale seulement) et
  • Ayant des substrats sable-gravier et
  • De débit régulier à modéré (population fluviale seulement) ou
  • Zones littorales ayant un substrat sablonneux ferme (populations des Grands Lacs).

Activités susceptibles de perturber l’habitat occupé actuellement

L’habitat occupé actuellement par le ptychobranche réniforme pourrait être affecté négativement par une variété d’activités. La destruction directe pourrait découler d’activités dans l’eau comme le dragage, la construction de ponts et de pipelines ou la construction de barrages. L’habitat pourrait également être affecté négativement par les activités terrestres qui affectent la qualité de l’eau ou la quantité d’eau. Ces activités pourraient comprendre, entre autres, l’apport de nutriments, de sédiments et de substances toxiques transportés par des eaux pluviales non traitées, la culture des terres riveraines, l’accès libre un bétail à la rivière, les ouvrages de canalisation et de dragage, les prises d’eau, l’extraction des agrégats et le rejet des eaux usées traitées incorrectement.

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Figure 7 : Zone d’habitat occupé actuellement par l’obovarie ronde dans la rivière Sydenham. Les aires de cette zone correspondant à la description fonctionnelle devraient être considérées comme un habitat nécessitant des mesures de conservation.

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Figure 8 : Zone d’habitat occupé actuellement par l’obovarie ronde dans le lac St. Clair. Les aires de cette zone correspondant à la description fonctionnelle devraient être considérées comme un habitat nécessitant des mesures de conservation.

Dans le cas des moules d’eau douce, il est nécessaire de considérer non seulement les composantes physiques et chimiques de l’habitat mais également les éléments biologiques. Toute activité qui perturbe la connectivité entre les populations de ptychobranches réniformes et leurs espèces hôtes (voir la section sur la reproduction) peut entraîner la destruction de l’habitat. Les activités qui peuvent perturber la relation moule-hôte comprennent, entre autres, les barrages, l’assèchement et la pêche sportive ou commerciale. Il est à noter que les activités se déroulant à l’extérieur de la zone d’habitat occupé actuellement peuvent affecter la population hôte dans la zone (p. ex. les activités de construction de barrage en aval peuvent empêcher le mouvement du poisson dans la zone durant la période de reproduction des moules (1er septembre au 1er janvier). Toute activité qui perturbe une population hôte dans une aire d’habitat occupé actuellement devrait être évaluée pour s’assurer que le cycle de reproduction n’est pas perturbé.

Habitat occupé historiquement :L’habitat occupé historiquement est défini comme tous les sites où l’on sait que l’obovarie ronde était autrefois présente mais ne s’y trouve plus. La preuve de la présence peut provenir des dossiers d’individus vivants ou de coquillages recueillis historiquement ou de récentes collectes de coquillages altérés par le temps. L’habitat occupé historiquement comprend un segment de 40 km de la rivière Sydenham d’Alvinston en aval à Florence, la rivière Thames de London à Chatham et la rivière Grand près de Dunville. Les aires occupées historiquement de la rivière Detroit, du lac Érié et du lac St. Clair peuvent fonctionner comme habitat de rétablissement si les impacts des moules dreissenas peuvent être atténués.

Habitat essentiel :L’identification de l’habitat essentiel nécessite une connaissance approfondie des besoins des espèces durant tous les stades de la vie ainsi qu’une compréhension de la répartition, de la quantité et de la qualité de l’habitat dans toute l’aire de l’espèce. Actuellement, cette information n’est pas disponible pour l’obovarie ronde, bien que le tableau 2 présente des activités qui pourraient aider à obtenir l’information requise. Les activités figurant dans le tableau 4 ne sont pas exhaustives mais soulignent la portée des mesures déterminées par l’équipe de rétablissement comme étant nécessaires pour identifier l’habitat essentiel de l’obovarie ronde. Il est probable que le processus d’étude des mesures du tableau 2 conduira à la découverte d’autres lacunes des connaissances qui devront être comblées. Jusqu’à ce que l’habitat essentiel puisse être défini, l’équipe de rétablissement a identifié les zones figurant dans la section sur l’habitat occupé actuellement comme des zones nécessitant des mesures de conservation.

Tableau 2 : Calendrier des activités d’identification de l’habitat essentiel

Activité Délai approximatif (1)
Entreprendre des relevés des populations de moules 2006-2008
Évaluer les conditions de l’habitat dans les zones occupées (p. ex. débit, substrat, clarté et qualité de l’eau) 2006-2008
Déterminer les différences d’utilisation de l’habitat selon les stades de vie 2007-2009
Arpenter et cartographier les zones d’habitat approprié mais inutilisé dans l’aire historique 2008-2010
Évaluer la structure génétique des populations 2006-2008
Déterminer les espèces de poissons hôtes 2006
Entreprendre des relevés des populations de poissons hôtes 2006-2008
Évaluer l’utilisation de l’habitat par les espèces hôtes 2006-2008
Déterminer les zones de chevauchement entre l’habitat des moules et celui des hôtes 2009-2010

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