Onagre à fruits tordus (Camissonia contorta) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Environ 100 heures (exclusion faite des déplacements) ont été consacrées à la recherche du Camissonia contorta dans 30 emplacements en 2002, en 2003 et en 2004 (figure 4). Les principaux chercheurs étaient Matt Fairbarns, Phil Henderson, Frank Lomer, Erica Wheeler, Heidi Guest, Adolf Ceska et Oldriska Ceska; tous connaissaient bien l’espèce.

Figure 4. Activités de recherche du Camissonia contorta. Les carrés noirs représentent l’emplacement de un ou de plusieurs sites inspectés dans l’aire de répartition connue de l’espèce et d’autres sites apparemment convenables sur la côte sud-ouest de l’île de Vancouver.

Figure 4. Activités de recherche du Camissonia contorta. Les carrés noirs représentent l’emplacement de un ou de plusieurs sites inspectés dans l’aire de répartition connue de l’espèce et d’autres sites apparemment convenables sur la côte sud-ouest de l’île de Vancouver.

Les relevés ont été menés dans l’ensemble de la zone d’occurrence connue de l’espèce. Des relevés ont également été menés dans des dunes et des platiers de sable sur des sections de la côte des îles Gulf et le long de la côte sud-ouest de l’île de Vancouver où la présence d’espèces associées comme l’abronie (Abronia latifolia) était déjà connue et où le Camissonia contorta aurait pu échapper aux observations.

Des botanistes connaissant peu l’espèce pourraient éprouver des difficultés à détecter cette petite plante sur le terrain, en particulier les jours nuageux et en fin d’après-midi, moments où la plupart des fleurs sont fermées. Les plants peuvent également être difficiles à détecter les jours très ensoleillés dans les reflets aveuglants du soleil sur le sable nu. Néanmoins, les botanistes connaissant bien l’espèce ont trouvé assez facilement les plants en raison de la nature hautement spécialisée de leur habitat, de la rareté de l’habitat convenable et de la pauvreté de la végétation associée. Cela a été le cas même pour les plants ne portant pas de fleurs, puisque le feuillage rouge foncé de la plupart pour les plants est relativement facile à détecter. En règle générale, si des plants étaient présents dans un site, ils étaient détectés au cours des 30 premières minutes de recherche.

Abondance

En 2004, on estimait que le nombre d’individus matures de Camissonia contorta au Canada se situait entre 3 500 et 4 500 (tableau 1). Les plants non reproducteurs sont très éphémères et ne peuvent être dénombrés avant leur mort. Le nombre d’individus matures par population varie d’environ 20 au site 7 à 2 000 au site 5.

Tableau 1. Données sur la population
Nom et numéro de la population Zone d’occupation Nombre d’individus matures observé Nombre d’individus matures estimé Nombre total d’individus matures
Total 78 400 m²     3 500 - 4 500
1 Metchosin
100
253
 
253
2 Saanich A
2 000 m²
 
500-1 000
500-1 000
3 Îles Gulf nord A
500 m²
190
200-250
200-250
3 Îles Gulf nord B
800 m²
696
700-750
700-750
5 Saanich B
35 000 m²
 
2 000
2 000
6 Saanich C
40 000 m²
 
100
100
7 Saanich D
1 m²
20
 
20
8 Saanich E
Disparue
Disparue
Disparue
Disparue

Fluctuations et tendances

Les enregistrements anciens du Camissonia contorta ne sont pas suffisamment détaillés pour que l’on puisse dégager des fluctuations ou des tendances générales dans la population canadienne. Cependant, certaines inférences peuvent être tirées des pertes d’habitat connues. L’occurrence la plus étendue, soit la population C de Saanich, est aujourd’hui constituée d’environ 100 individus très dispersés et confinés à de petites zones intactes dans un parcours de golf récemment aménagé. Environ 95 p. 100 du terrain est altéré au point de ne plus offrir qu’un habitat de piètre qualité pour le C. contorta. En extrapolant, la population historique de ce site aurait compté 2 300 individus si l’on postule une densité égale à celle observée dans la population B de Saanich (un site analogue voisin). La petite population E de Saanich a complètement disparu au cours des dernières années. Dans l’ensemble, la population canadienne de C. contorta a subi un déclin estimé entre 30 et 35 p. 100 ces dernières années.

Effet d’une immigration de source externe

La seule population voisine hors du Canada se trouve à San Juan Island dans l’État de Washington. On y trouve une saine population dispersée sur 10 km de dunes de sable et de dépôts d’épandage fluvioglaciaires. Cette grande population se trouve à plus de 10 km du point le plus rapproché au Canada et à environ 20 km de la population canadienne de Camissonia contorta la plus proche. Ces points sont séparés par l’océan. Compte tenu de la très faible distance de dispersion de l’espèce, les probabilités de migration vers le Canada des graines de la population de San Juan Island sont négligeables. Il y a donc une probabilité négligeable d’immigration de source externe des populations de l’État de Washington advenant la disparition des populations du Canada.

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