Salamandre de Cœur d’Alène (Plethodon idahoensis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Le Plethodon idahoensis a été l’objet de relevés dirigés de 1995 à 2003 et a été inclus dans deux relevés d’amphibiens des parcs nationaux des Glaciers et Mont-Revelstoke en 2003 et en 2004 (Dykstra, 2004; Adama et Ohanjanian, 2005). Tous les relevés suivaient un protocole présence ou non décelé non destructeur sur lequel se fondaient deux personnes en parcourant visuellement les zones humides entourant les chutes, les sources de suintement et les rives des ruisseaux durant la nuit.

Quelque 280 heures-personnes ont été investies dans la conduite de relevés nocturnes dans 189 sites potentiels. En raison de la topographie escarpée et de la difficulté à accéder à l’habitat du Plethodon idahoensis, de nombreux cours d’eau qui présentaient les mêmes caractéristiques superficielles d’habitat n’ont pas fait l’objet de relevés. Parmi ceux-ci, des douzaines se trouvaient entre des sites d’occurrence connus, à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce. Il est donc très probable que le nombre d’occurrences soit sous-estimé. Des relevés ont aussi été effectués en amont et en aval de 8 sites où l’espèce a été recensée; le P. idahoensis a été trouvé en amont ou en aval de sites connus dans 75 p. 100 des cas (6 cours d’eau sur 8). Ces données sont préliminaires, mais laissent croire qu’il est très probable que le nombre total de sites fréquentés par l’espèce est sous-estimé.

Abondance

Puisque la plupart des cours d’eau ne peuvent pas être échantillonnés complètement et que plus de 50 cours d’eau se trouvant entre des sites d’occurrence connus ne sont pas accessibles pour les relevés nocturnes, le nombre total de Plethodon idahosesis adultes au Canada ne peut pas être estimé avec certitude. Néanmoins, une valeur approximative peut être dérivée.

Comme pour d’autres espèces de salamandres terrestres de la famille des Pléthodontidés, un pourcentage indéterminé d’individus est caché et ne peut pas être pris en compte dans les relevés de surface. Taub (1961) a estimé que, à tout moment donné, de 2 p. 100 à 32 p. 100 des salamandres rayées (Plethodon cinereus) sont à la surface du sol. Burton et Likens (1975) ont précisé cette estimation à 21 p. 100 en ce qui concerne le P. cinereus de la forêt expérimentale de Hubbard Brook, au New Hampshire. Davis (1996), qui effectue ses travaux dans le sud de l’île de Vancouver, a estimé que jamais plus de 24 p. 100 du nombre estimé desalamandres à dos rayé (Plethodon vehiculum) ne se trouvent en surface dans les parcelles expérimentales fermées. Sachant qu’un total de 919 P. idahoensis ont été recensés dans 56 sites d’occurrence connus en Colombie-Britannique et que les juvéniles comptent pour environ 37 p. 100 des individus dénombrés (Ohanjanian, données inédites), et en posant le taux de détectabilité plus prudent de 21 p. 100 de Burton et Likens, il est possible d’affirmer qu’au moins 2 776 individus matures occupent les zones recensées des sites connus. Il ne fait aucun doute que cette valeur sous-estime l’effectif de la population totale. Tenant compte du fait que pas plus de 10 p. 100 environ de l’aire de répartition canadienne a été recensée, il est raisonnable de croire qu’il y a plus de 10 000 individus matures au Canada. Comme les sites sont répartis le long de petits ruisseaux, aucun n’est susceptible d’abriter plus de 1 000 individus.

Fluctuations et tendances

La densité des populations, la répartition des sexes et la répartition selon l’âge d’autres Pléthodontidés se sont montrées relativement stables au fil des ans (Hairston, 1987; Grover, 1998) par rapport à la plupart des amphibiens. Plusieurs mesures indiquent qu’il en va de même pour le Plethodon Idahoensis. Des juvéniles ont été recensés dans plus de 50 p. 100 des sites occupés par l’espèce, ce qui atteste une reproduction à ces emplacements. Les histogrammes de fréquence des catégories de tailles présentes dans trois sites de surveillance ont révélé que toutes les catégories de tailles étaient présentes et que leur répartition était demeurée stable durant trois ans (Ohanjanian et Beaucher, 2001; idem, 2002; Ohanjanian, 2001a). Des individus d’une LMC de 50 à 60 mm (jeunes adultes et adultes matures) sont régulièrement observés (Ohanjanian et Beaucher 2002; idem, 2003; Ohanjanian, 2001a). Ces données prouvent indirectement que les effectifs de l’espèce sont passablement stables.

Immigration de source externe

En raison des contraintes physiologiques imposées à l’espèce et de sa faible capacité de dispersion, l’éventualité d’une immigration d’individus issus des populations des États-Unis les plus proches est improbable.

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